Fort X - Fort Sundheim - Fort Kirchbach
Dernière mise à jour / Letzte Änderung : 07/08/2020
Voici l’essentiel des informations disponibles concernant le Fort X – Fort Kirchbach. Ces textes sont encore rédigés en langue française. Toutefois, petit à petit nous traduisons les différentes rubriques en langue allemande. Lorsque cela est possible nous utilisons les textes originaux avec l’orthographe de l’époque.
Hier finden Sie die Informationen zu Fort X – Fort Kirchbach. Die meisten Texte sind noch in französicher Sprache verfasst. Nach und nach übersetzen wir jedoch die verschiedene Abschnitte ins Deutsche. Soweit es möglich ist verwenden wir die Originaltexte mit der Schreibweise aus dieser Zeit.
Carte postale ancienne de 1922 environ : caserne de gorge et entrée du Fort Kirchbach occupé par les troupes françaises de la tête de pont de Kehl (TPK).
Alte Postkarte von 1922 ungefähr : Kehlkaserne und Eingang vom Fort Kirchbach der durch die französiche Soldaten vom Brückenkopf Kehl besetzt ist.
Source : Collection / Sammlung MJR.
Situation géographique et stratégique / Geographische und Strategische Lage
Le Fort X – Fort Kirchbach a été érigé sur la rive droite du Rhin, au sud et en amont du Rhin, à proximité de la commune de Kehl-Sundheim.
Das Fort X – Fort Kirchbach wurde auf dem rechten Rheinufer gebaut, im Süden Flussaufwärts vom Rhein, in der nähe der Gemeinde Kehl-Sundheim.
1874 – 1918 : secteur du front Est de la place forte de Strasbourg. / Bereich Ostfront der Festung Straßburg.
Carte du secteur de Marlen – Sundheim extrait de la carte des environs de Strasbourg de 1870.
Karte von 1870 der Gegend bei Marlen - Sundheim.
Source : Collection Philippe Burtscher.
Distances avec les autres ouvrages / Abstand zu den Nachbarwerke
Fort Bose : 3,380 km (2,1 miles).
Fort Schwarzhoff – Fort Hoche : 7,8 km (4,9 miles).
Fort Werder – Fort Uhrich : 9,6 km (6 miles).
Enceinte urbaine / Stadtbefestigung : 5,6 km (3,5 miles).
Caractéristiques / Spezifikationen
Petit fort détaché de ceinture à fossé plein d’eau de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Comprend 3 traverses par face, une grande poudrière de guerre sous chaque flanc. Caserne de gorge à un niveau comprenant de gauche à droite environ 9 + 7 + 7 + 9 casemates ; locaux d’artillerie également sous les faces et le saillant ; flanquement à partir du rempart et des deux caponnières d’épaule et par une caponnière de revers sur un îlot en face du saillant ainsi qu’à partir des coffres de la caserne de gorge ; poterne principale sous traverse en capitale ; entrée protégée par un tambour avec blockhaus de garde et place d’armes de gorge, accès à l’ouvrage par une digue traversant le fossé de gorge. 1887-1890 environ : renforcement partiel de l’ouvrage, installation de grilles au niveau de la digue d’accès à l’ouvrage et sur le mur d’enceinte du tambour.
Kleines detachiertes Fort mit nassen Graben, nach dem Plan der Biehlerforts, eine fünfeckige abgeflachte Lünette. Beträgt 3 Traverse auf jeder Face, ein grosses Pulvermagazin unter jeder Flancke. Eine Kehlkaserne mit einem einzige Stockwerk mit von rechts nach links 9 + 7 + 7 + 9 Kasematten ; Artillerie-Raüme unter den Facen und dem Saillant ; flankierung der Gräben vom Erdwall und von den zwei Schulter-Kaponniere et und die Saillant Revers-Insel-Kaponniere und von den Verteidigungskoffer der Kehlkaserne ; Hauptpoterne unter der Haupttraverse ; Eingang geschützt durch ein Tambour mit Wachtblockhaus, Kehkwaffenplatz, Eingang zu Werk über ein Erddam der den Graben an der Kehle überquert. 1887-1890 ungefähr : Teilverstärckung vom Werk, Einbau von Sturmgittern am Eingang beim Kehlgraben und auf der Tambour-Mauer.
Déroulement de la construction / Verlauf vom Bau
08/02/1873 : début des travaux préparatoires pour la construction des 3 forts détachés de la rive droite du Rhin.
Beginn der Vorbereitungs-Arbeiten für den Bau der 3 Rechtsrheinische detachierten Forts.
19/03/1873 : Début des procédures d’expropriation.
Beginn der Entaignungsverfahren.
24/03/1873 : La presse rend compte que l’emplacement des forts a été matérialisé sur le terrain et que les procédures d’expropriation sont en cours.
Die Presse meldet das der Platz der Forts auf dem Gelände Festgelegt wurde und das die Entaignungsverfahren im Gange sind.
25/10/1873 : La presse rend compte que le général von Kameke, deuxième ministre de la Guerre et ancien inspecteur général du Génie, a désigné les emplacements des trois forts de la rive droite lors de son passage à Strasbourg.
Die Presse meldet das der General von Kameke, der Zweite Kriegsminister und ehemaliger Inspekeur der Ingenieure und Pioniere, die Orte für den Bau der drei rechtsrheinische Forts auf dem Gelände markiert hat als er in Straßburg vorbei kamm.
01/03/1874 : la presse rend compte que la construction des 3 forts de la rive droite du Rhin vient de commencer. Remarque : information erronée puisque l’adjudication n’est faite qu’en août 1874.
Die Presse meldet das der Bau der drei rechtsrheinische Forts gerade begonnen hat. Falsche Information da die Submission erst im August 1874 stattfindet.
1874 – 1878 : Dates officielles du gros-œuvre.
Offizielle Bau-Zeit für die 3 rechtsrheinische Forts.
03/08/1874 : adjudication des travaux de construction et de livraison des matériaux des 3 forts détachés de la rive droite du Rhin.
Submission für den Bau und die Lieferung vom Material der 3 rechtsrheinische Forts.
21/08/1874 : la presse rend compte que les travaux de construction des 3 forts détachés de la rive droite du Rhin a commencé. Mais une note de renseignement française contredit cette dernière nouvelle. Elle précise que les travaux de la rive droite n’avaient pas commencé lors de la reconnaissance effectuée par un capitaine du génie vers le mois d’août 1874.
Die Presse meldet das der Bau der drei Rechtsrheinischen Forts begonnen hat. Aber eine französicher Spionnage-Bericht sagt uns das gegenteil. Dieser Bericht gibt uns die Naricht das die Bau-Arbeiten auf dem Rechtsrheinischen Ufer noch nicht begonnen haben als ein französicher Hauptmann der Pioniere seine Aufklärung im August 1874 vollzogen hat.
03/05/1875 : une commission a fixé la limite des zones de servitude des 3 forts détachés de la rive droite : les bornes de la première zone ont été posée à 600 m du fossé et la 3e zone a été fixée à 2 250 m du fossé.
Eine Kommission legt die Grenze vom Festungs-Rayon der drei Forts von der rechten Rheinseite fest. Die Grenze des ersten Festungsrayons wurde 600 Meter vom Graben und die vom dritte Rayon 2 250 Meter vom Graben entfernt festgelegt.
10 mars 1876 : adjudication pour la livraison et les travaux d’installation des planchers, des portes, des volets et des fenêtres des forts Kirchbach, Bose et Blumenthal.
Submission für die Lieferung und Eibau der Böden, Türen, Fensterläden und Fenster der Forts Kirchbach, Bose und Blumenthal.
12/10/1876 : un journal local nous informe que les travaux des 3 forts détachés de la rive droite du Rhin devraient s’achever cette année.
Eine locale Zeitung teilt uns mit das die Bauarbeiten der drei rechtsrheinischen Forts warscheinlich nächstes Jahr abgeschlossen werden.
15/03/1878 : un journal local nous informe que les travaux des 3 forts détachés de la rive droite sont achevés et qu’ils ont été armés le 15 mars 1878 et doté d’un détachement de 40 hommes.
Eine Lokal-Zeitung teilt uns mit das die Bau-Arbeiten der 3 rechtsrheinische Forts abgeschlossen sind und das sie seit dem 15 März 1878 bewafnet wurden und das jeder von einer Abteilung von 40 Mann bewacht wird.
Dénominations successives / Bezeichnungen des Werkes
Fort X
Fort n°10. Les forts détachés de Strasbourg ont été numéroté dans le sens inverse des aiguilles d’une montre en commençant au nord, sur la rive gauche du Rhin, par le Fort I – Fort Fransecky – actuel fort Ney. Ultérieurement, les deux petits forts complémentaires ont été insérés dans cette numérotation avec les numéros IIIa et IXa.
Die detachierte Forts von Straßburg wurden gegen den Uhrzeigersinnnumeriert von I bis XII, ab dem im Norden auf dem linken Rheinufer gegenen Fort I – Fort Fransecky – aktuel Fort Ney. Die zwei kleine Forts die den Festungsgürtel ergänzen, wurden später mit der Nummer IIIa und IXa eingefügt.
Fort Sundheim
En règle générale, avant le baptême des forts, ils étaient également dénommés d’après l’agglomération située à proximité. Pour le Fort X il s’agit de Fort Sundheim, terme également utilisé par les Français pour décrire les travaux.
In der Regel wurden sie vor der offiziellen Namensgebung auch nach dem in der nähe gelegene Ort bennant. Für Fort X ist es Fort Sundheim, ein Name der auch durch die franzosen um das Werk zu beschreiben, benutzt wurde.
Fort Kirchbach
Les autorités de l’empire allemand ont attribué les noms de militaires et de personnalités illustres qui ont participé à la guerre franco-allemande de 1870-71, et en règle générale les généraux qui ont combattus dans la région. Naturellement les plus grands ouvrages reçoivent le nom des personnages le plus illustres et les autres de généraux un peu moins importants. Ainsi le fort X est baptisé Fort Kirchbach par l’ordre du cabinet impérial « A.K.O. » du 1er septembre 1873.
Die Behörden des deutschen Reiches haben mit Namen berühmter Soldaten und Persönligkeiten die Forts getauft. Natürlich haben die größten Werke die Namen von den wichtigsten Persönligkeiten bekommen und die andere deren der Generäle die ein klein weniger wichtig waren. Das Fort X wurde Fort Kirchbach benannt, nach dem General von Kirchbach, durch das « A.K.O. » (Allerhöchste Kaiserliche Order) vom 1. September 1873.
Biographie du général Hugo Graf von Kirchbach
Le général de division Hugo Graf von Kirchbach Ewald est né le 23 mai 1809 à Neumarkt en Silésie. En 1824 il entre à l’école des cadets. En 1826 il est nommé aspirant dans le régiment Fürst Leopold von Anhalt-Dessau, puis il est nommé sous-lieutenant « Leutnant ». De 1831 à 1834 il étudie à l’Académie militaire prussienne. En 1838 il est muté à la division topographique de l’état-major général prussien. En 1840 il accède au grade de lieutenant puis en 1845 à celui de capitaine. Il est nommé commandant « Major » en 1850. De 1855 à 1858 il est affecté à l’état-major de la division. En 1859 il est nommé chef de corps du 36e régiment d’infanterie. En 1863 il accède au grade de général et sert en tant que chef d’état-major au 3e corps d’armée à Berlin.
Il participe à la guerre contre le Danemark en 1864, puis à la guerre austro-prussienne en 1866. Au début de la guerre austro-prussienne en 1866, il est promu au grade de « General-Leutnant », lieutenant général ce qui correspond actuellement à un général de division, et il prend le commandement de la 1ère division d’infanterie. Il se distingue à la bataille de Nachod et les opérations à Skalitz et Schweinschädel, et reçu la décoration « Pour le Mérite ».
Lors de la guerre franco-allemande de 1870-71, le général von Kirchbach est promu « General der Infanterie », c’est-à-dire l’équivalent d’un général de corps d’armée. Il prend le commandement du Ve corps d’armée prussien. Il a joué un rôle de premier plan dans les premières batailles de la guerre : il se distingue à la bataille de Frœschwiller (5-6 août 1870) participe au siège de Paris, aux combats de Châtillon au sud-ouest de Paris (19 septembre 1870) et à la dernière bataille de Buzenval (19 janvier 1871). À la suite de ce conflit, le 18 février 1871, il est décoré des feuilles de chênes pour sa décoration « Pour le Mérite ». Le 18 février 1871 le Ve corps est envoyé à Orléans et en mars 1871 à Vesoul. En 1872 il a reçu une dotation de 100 000 thalers et un domaine dans Niesky et il est anobli en 1880. Il décède le 26 octobre 1887 à Niesky en Lusace à l’âge de 78 ans.
Portrait du General Hugo Graf von Kirchbach vers 1870.
Porträt von General Hugo Graf von Kirchbach gegen 1870.
Source : Collection / Sammlung MJR
Biografie von General Hugo Graf von Kirchbach
General Hugo Graf von Kirchbach wurde am 23. Mai 1809 in Neumarkt in Schlesien geboren. 1824 trat er in die Kadettenschule ein. 1826 wurde er als Offizier-Anwärter im Regiment Fürst Leopold von Anhakt-Dessau ernannt, danach zum Leutnant. Von 1831 bis 1834 studierte er an der Preußischen Militärakademie. 1838 wurde er in die topografische Abteilung des preussischen Generalstabs versetz. 1840 erreichte er den Rang eines Leutnants und 1845 den eines Hauptmanns. Er wurde 1850 als Major ernnant. Von 1855 bis 1858 war er in Stab der Division zugeordnet. 1859 wurde er Regimentskommandeur des 36. Infanterie-Regiment. 1863 stieg er in den Rang eines General-Major sauf und diente als Stabschef im III. Armee-Korps in Berlin.
1864 nimmt er teil am Deutsch-Dänische-Krieg und in 1866 am österreichisch-preußischen Krieg teil. Zu beginn des österreichisch-preußischen Krieges im Jahr 1866 wurde er zum Generalleutnant ernannt, und übernahm das Kommando über die 1. Infanterie-Division. Er zeichnete sich bei der Schlacht von Nachod und den Operationen in Skalitz und Schweinschädel aus und erhielt die Auszeichnung « Pour le Mérite ».
Während des Deutsch-Französichen Krieges von 1870-71 wurde Kirchbach zum General der Infanterie befördert. Er nimmt das Kommando des V. preussischen Korps. Er spielte eine führende Rolle in den ersten Schlachten des Krieges. Er zeichnete sich bei der Schlacht von Froeschwiller (5.6. August 1870) aus, als er an der Belagerung von Paris in den Schlachten von Châtillon im Südwesten von Paris (19. September 1870) teilnahm und in der letzten Schlacht von Buzenval (19. Januar 1871). Nach diesem Krieg wurde er am 18 Februar 1871 mit dem Eichenlaub für sein Orden « Pour le Mérite » ausgezeichnet. Am 18 Februar 1871 wurde das V. Armee-Korps nach Orleans und im März 1871 nach Vesoul versetzt. 1872 erhielt er eine Stiftung von 10 000 Talern und einen Nachlaß in Niesky und wurde 1880 zum Grafen ernant. Er starb am 26 Oktober 1887 in Niesky in der Lausitz im Alter von 78 Jahren.
Mission / Aufgabe
Les trois forts détachés construits sur le front Est de la place forte de Strasbourg ont pour mission d’empêcher une armée ennemie d’aborder la place forte par l’Est après avoir traversé le Rhin en amont. Le fort Kirchbach plus spécifiquement, doit contrôler l’accès par la rive droite au sud de la place forte. Situé entre Marlen et Sundheim, il ferme la route d’Altenheim à Lahr et la vallée de la Kinzig.
Die drei detachierten Forts im Bereich der Ostfront der Festung Straßburg sollen verhindern, das sich eine feindliche Armee der Festung von Osten nähert, nachdem sie den Rhein Stromaufwärtz überquert hat. Fort Kirchbach muss insbesondere den Zugang zum rechten Ufer des Rheins südlich der Festung kontrollieren. Zwischen Marlen und Sundheim gelegen, sperrt es die Strasse von Altenheim nach Lahr und das Kinzigtal.
Description / Beschreibung
Pour les forts de la rive droite du Rhin, on n’a pas retenu les dispositions prises pour ceux de la rive gauche. Ce choix n’a guère d’incidence sur leur organisation. La dimension du corps de casemate a été réduite et ce dernier n’a qu’un seul étage. Le gain sur la hauteur du fort est compensé par la surface au sol. Le fort Kirchbach tout comme ses voisins, les forts Bose et Blumenthal, on des cotes à peu près identiques aux petits forts de la rive gauche du Rhin : des faces d’environ 105 mètres et des flancs d’environ 65 mètres, mais avec une surface habitable nettement inférieure. La diminution de la hauteur des massifs de terre a pour conséquence de rendre les locaux de la caserne beaucoup moins vulnérables avec un tracé bastionné similaire aux forts à fossés secs. Le fossé plein d’eau entourant l’ouvrage a une largeur de 41,5 mètres et une profondeur de 3 mètres.
Für die Forts am rechten Rheinufer wurden die für die am linken Rheinufer getroffenen Vorkehrungen nicht beibehalten. Diese wahl hatte keine Auswirkung auf ihre Organisation. Die Kehlkaserne wurde verkleinert und hat nu rein Stockwerk. Der Höhengewinn des Werkes wurde durch die Bodenfläche ergänzt. Das Fort Kirchbach hat wie ihre Nachbarn, das Fort Bose und das Fort Blumenthal, in etwa die gleichen Aussenmaße wie die kleine Forts am linken Rheinufer : Facen von etwa 105 Meter und Flanken von ewta 65 Metern, jedoch mit viel geringeren Wohnraum. Die verminderung der Höhe der Erdmasse hat zur Folge, dass die Kehlkaserne weniger gefärdet ist und die Kehle hat eine Bastion fast so ähnliches Tracé wie die Forts mit trockenem Graben. Der nasse Grabe um das Werk hat eine Breite von ungefähr 41,5 Meter und eine Tiefe von 3 Meter.
Plans français du modèle de forts détaché construit à Strasbourg sur la rive droite du Rhin.
Source : document français, collection André Brauch.
Französiche Pläne des Modells der in Straßburg an der rechten Rheinseite erbauten detachierte Forts.
Suelle : französiches Dokument, Sammlung André Brauch.
Plan français détaillé de la caponnière à feu de revers du saillant disposée sur un ilot.
Source : Auteurs divers : 1885 – 1886, Fortification permanente, 3ème partie. Organisation défensive des Etats, collection MJR.
Detaillierter französicher Plan der Insel-Kaponiere am Saillant.
Quelle : 1885-1886, französicher Fortifikation Ausbildungskurs, Verteidigungs-Organisation der Staaten, Sammlung MJR.
Accès et visites / Zugang und Besuche
Le Fort Kirchbach a été arasé vers 1930. Utilisé en tant que terrain d’exercice par l’armée français après la seconde guerre mondiale, il est désormais la propriété de la commune. Hormis quelques débris et le fossé plein d’eau, il ne reste plus rien de ce fort. L’accès au site est soumis à l’autorisation de la commune.
Das Fort Kirchbach wurde eingeebnet. Nach dem zweiten Weltkrieg diente hat die französiche Arme diesen Bereich als Übungsgelände benutzt und ist heute im Besitz der Gemeinde.
Etat de l’ouvrage et intérêt patrimonial / Zustand vom Werk und Denkmahlschutz Interesse
L’ouvrage a été entièrement arasé. Toutefois le maintien du fossé plein d’eau permet de matérialiser sur le terrain l’ancien emplacement de ce fort.
Das Fort wurde Komplet eingeebnet. Aber der Wassergraben ermöglicht es sich an den Standort des Forts zu errinern.
Chroniques / Zeittafel
Lundi 20 mars 1871 / Montag den 20. März 1871
Allemagne, Alsace-Lorraine : création du 15e corps d’armée allemand « XV. Armee-Korps ».
Ordre du Cabinet impérial « A.K.O. » du 20 mars 1871 relative à la création du 15e corps d’armée allemand « XV. Armee-Korps », stationné en Alsace-Lorraine.
Deutsches Reich, Elsaß-Lothringen : Zusammenstellung des XV. Armee-Korps.
Allerhöchster Kaiserliche Order « A.K.O. » vom 20. März 1871 für die Zusammenstellung des XV. Armee-Korps, das in Elsaß-Lothringen stationnieren wird.
ercredi 10 mai 1871 / 10. Mai 1871
Allemagne-France : conclusion du traité de paix à Francfort.
Le mercredi 10 mai 1871 a eu lieu la conclusion de la paix entre la France et le nouvel Empire allemand, signé à Francfort entre le gouvernement français et le nouvel Empire allemand. Conformément au traité préliminaire du 26 février 1871, l’Alsace (hormis Belfort) et une partie de la Lorraine et deux cantons vosgiens sont cédés à l’Allemagne. L’Empire allemand doit désormais intégrer les forteresses des territoires nouvellement annexés dans son système de défense.
Lundi 26 juin 1871 / Montag den 26. Juni 1871
Allemagne, Strasbourg place forte : Expertise de la commission de défense du territoire sur les fortifications de Strasbourg.
La commission de défense du territoire « Landes-Verteidigungs-Kommission » du nouvel empire allemand a publié le 26 juin 1871 une expertise relative aux nouvelles fortifications de Strasbourg. Ce mémoire a été évoqué en 1935 par le commandant « Major » en retraite Grabau dans l’ouvrage Das Festungsproblem in Deutschland. Il avait trouvé cette cette information dans les anciennes archives à Berlin. Malheureusement nous n’avons pas connaissance du texte de cette expertise qui a entraîné la décision de l’empereur d’Allemagne de faire construire les nouvelles fortifications de Strasbourg.
Deutches Reich, Festung Straßburg : Gutachten der Landes-Verteidigungs-Kommission.
Die Landes-Verteidigungs-Kommission hat am 26. Juni 1871 ein Gutachten über die neue Festungen in Straßburg erstellt. Dieses Gutachten wurde in dem Buch von Grabau, Das Festungsproblem in Deutschland von 1933 erwähnt. Er hatte diese Information im ehemalige Reichsarchive in Berlin gefunden. Leider kennen wir nicht den Inhalt von diesem Gutachten mit dem die Entschaidung vom Bau der neuen Festungen von Straßburg vom Laiser genommen wurde.
Vendredi 17 novembre 1871 / Freitag den 17. November 1871
Allemagne, Strasbourg place forte : ordre impérial de construction des nouvelles fortifications.
L’acte de naissance officiel et secret à l’époque relatif à la construction des ouvrages de la ceinture fortifiée de Strasbourg est l’ordre du Cabinet impérial du 17 novembre 1871 : « J’ordonne au ministère de la guerre, conformément à l’expertise de la commission de défense du territoire du 26 juin, de ceinturer la forteresse de Strasbourg de forts détachés de telle sorte que la ville soit à l’abri d’un bombardement, et de réaliser ces ouvrages le plus rapidement possible. Entre autres, il faudra également planifier et entreprendre bientôt une extension de la forteresse, au niveau du front Nord. Pour débloquer les fonds nécessaires à ces nouveaux ouvrages, le ministre de la guerre doit entrer en contact avec le chancelier de l’Empire, à condition de financer l’agrandissement de la forteresse avec l’argent provenant de la vente des terrains de construction provenant des anciennes fortifications, mis à la disposition de la ville. Berlin, le 17 novembre 1871. Au ministère de la guerre. Wilhelm Graf von Roon ».
Jeudi 21 décembre 1871 / Donnerstag den 21. Dezember 1871
Allemagne, fortifications : loi concernant la restriction des droits de propriétaires aux alentours des forteresses.
Pour garantir l’absence d’obstacles au niveau des champs de tir autour des ouvrages de fortification, on a voté en Allemagne la loi du 21 décembre 1871 concernant la restriction des droits de propriétaires aux alentours des forteresses. Cette loi connue sous la dénomination de « Rayongesetz » (loi du rayon de fortification), fixe 3 rayons de fortification aux alentours des ouvrages, à 600, 975 et 2250 mètres, à l’intérieur desquels la construction était sévèrement réglementée voir même interdite. Les litiges concernant ces rayons, ainsi que le passage des routes et des voies ferrées ou l’aménagement de digues étaient soumis à l’examen de la commission impériale de rayon, à laquelle participait deux officiers, un prussien et un bavarois du corps du génie.
Lundi 12 février 1872 / Montag den 12. Februar 1872
Allemagne, Strasbourg place forte : adjudication de la construction des forts II à VI sur la rive gauche du Rhin.
Les travaux de construction des cinq premiers forts de Strasbourg ont été adjugés le 12 février 1872 à différents consortiums d’entrepreneurs. Il s’agit de la construction de cinq forts à fossés secs : le Fort Reichstett, le Fort Mundolsheim, le Fort Niederhausbergen, le Fort Oberhausbergen et le Fort Wolfisheim. Cette adjudication qui comporte trois grands forts et deux forts de taille moyenne. Un fort de taille moyenne comme le Fort II ou Fort Reichstett il faut compter environ 160 000 m3 de terrassement et environ 67 000 m3 de maçonnerie. Au cours de l’année 1872, commencera également le chantier du Fort VII dont on a trouvé aucune adjudication. Les forts doivent être construit dans un délai de deux à trois ans. La construction du Fort Reichstett a été adjugée à priori au consortium Pathe, Jerschke, Schneider.
Mercredi 21 février 1872 / Mittwoch den 21 Februar 1872
Allemagne, Alsace-Lorraine, fortifications : entrée en vigueur en Alsace-Lorraine de la loi concernant les restrictions appliquées à la propriété aux alentours des forteresse.
Loi du 21 février 1872, relative à l'introduction et à l'application en Alsace-Lorraine de la loi impériale du 21 décembre 1871, concernant les restrictions appliquées à la propriété aux alentours des forteresses. Le champ d'application de la loi impériale du 21 décembre 1871, concernant les restrictions à la propriété aux alentours des forteresses, sera étendue à l'Alsace-Lorraine à partir de sa date de publication. Signé et muni par du sceau impérial, à Berlin, le 21 février 1872. Wilhelm et Fürst von Bismarck. Voici quelques détails concernant cette loi.
Loi relative aux restrictions appliquées à la propriété aux alentours des forteresses.
Le droit de propriété, sis à proximité d'ouvrages de fortifications existants ou à construire, est soumis à des restrictions permanentes énoncées dans la présente loi. Après avoir constaté la nécessité de ces restrictions, le terrain situé aux environs des fortifications est divisé en trois zones portant la dénomination suivante : « Erster, zweiter, dritter Rayon » (premier, deuxième, troisième rayon).
Dans les forteresses qui ont plusieurs lignes de fortification, le terrain, compris entre deux lignes de fortification, constitue une zone intermédiaire dénommée « Zwischenrayon ». Dans les places munies d'une citadelle, le terrain, frappé de servitude en avant des ouvrages des fronts de la ville, prend le nom « Esplanade » (esplanade). Les rayons des zones se mesurent à partir des angles saillants du chemin couvert de la crête de glacis, de la crête du talus de contrescarpe ou, en l'absence de fossé, de la ligne de feu des parapets ou du pied du mur crénelé.
La première zone « Erster Rayon » embrasse :
1° dans toutes les places fortes et dans les forts détachés à construire, un espace de 600 mètres ;
2° dans les forteresses bâties le long d'un cours d'eau et dont la gorge est fortifiée, l'espace compris entre cette gorge et la berge.
La deuxième zone « Zweiter Rayon » comprend le terrain sis entre la limite de la première zone et une ligne située à 375 mètres en avant.
Les forts détachés n'ont pas de deuxième zone, mais le terrain, qui s'étend depuis la limite de la première zone jusqu'à une distance de 1 650 mètres, est soumis aux servitudes propres à la troisième zone « Dritter Rayon ».
La troisième zone « Dritter Rayon » comprend, dans toutes les places fortes, le terrain situé au-delà de la limite de la deuxième zone et jusqu'à une distance de 1 275 mètres.
Les zones intermédiaires « Zwischenrayon » se subdivisent en zones simples « Einfache » et zones rigoureuses « Strenge ». La zone rigoureuse embrasse le terrain situé entre l'enceinte intérieure et une ligne menée à 75 mètres en avant. La zone simple commence au-delà.
Lors de l'établissement de nouvelles fortifications, les deux premières zones, les esplanades ou zones intermédiaires sont mesurées par le commandant de la place, avec le concours des agents de la police, en présence des autorités locales et des propriétaires. Les limites sont indiquées par des bornes.
A partir de ce moment, les terrains sont soumis aux servitudes indiquées dans la présente loi. Aussitôt après l'arpentage des zones « Absteckung der Rayonlinie », le commandement doit établir un plan terrier « Rayonplan » et une matrice cadastrale « Rayon Kadaster » des zones. Le plan terrier donne la délimitation exacte des zones, la position et le numéro des bornes, ainsi que la nature et le genre d'exploitation des parcelles englobées.
La matrice comprend :
1° Les noms des propriétaires des parcelles.
2° La description de l'état des lieux, la date de l'établissement des bâtisses et constructions situées dans les deux premières zones et dans les zones intermédiaires.
3° Des notes sur les droits des propriétaires à une indemnité en cas de démolition. Etc.
En résumé, pour un fort détaché nous avons :
Un premier rayon jusqu'à 600 mètres autour du fort. Un troisième rayon, allant jusqu'à 1 650 mètres de la limite précédente.
Allemagne, Strasbourg fortifications : Réduction des projets des fortifications.
Dans la directive de l'inspection générale royale du 21 février 1872, signée par général von Biehler, les restrictions demandées sont encore plus importantes, compte tenu qu’avec les fonds prévus il faut également financer la construction de la route de liaison entre les forts eux-mêmes et l'enceinte, ainsi que les lignes télégraphiques souterraines. En tenant compte de ces nouvelles directives, les projets de construction doivent être revues à la baisse pour respecter les montants maximums suivants :
Pour un grand fort, de 550 000 à 560 000 thalers ;
Pour un petit fort, de 450 000 à 460 000 thalers.
Voici les directives particulières fixées par l'inspection générale et le département général de la guerre concernant les modifications à apporter au projet :
1). Réduction des effectifs de l'infanterie en tenant compte du fait que les personnels de l'artillerie de forteresse, qui sont équipés d'un fusil, peuvent également être employés pour une mission d'infanterie ;
2). Limitation par le service des fortifications des demandes de l'officier de la place, qui concernent la surface des locaux pour le stockage des réserves etc., de même que ceux de l'artillerie de forteresse et du service des fortifications ;
3). Réduction des capacités de stockage des magasins à poudre, et construction d'un seul laboratoire au lieu de deux prévus initialement ;
4). Remplacement du revêtement de l'escarpe par un mur d'escarpe détaché ;
5). Réductions éventuelles des locaux de stockage des vivres en prenant comme base de calcul une réserve de 6 semaines ;
6). Procéder à une modification structurelle du bâtiment en regroupant tous les locaux d'habitation en un corps de casemate à 2 étages au niveau de la gorge. A cela s'ajoute d'autres mesures que comme la réduction de l'effectif de l'infanterie. Par ailleurs ce document émet des préconisations particulières pour chaque fort détaché.
Lundi 26 février 1872 / Montag den 26. Februar 1872
Allemagne, Strasbourg et Metz, fortifications : application de la loi du « rayon de fortification » aux places fortes de Metz et de Strasbourg.
Un journal de Strasbourg a publié cette ordonnance : « Sur la base de l’article 35 de la loi impériale concernant les restrictions apportées aux propriétés aux alentours des fortifications, du 21 décembre 1871 (Bulletin des lois impériales, 1871, n°51, paragraphe 459, bulletin de loi d’Alsace-Lorraine 1872, n°8, paragraphe 133), nous portons à la connaissance du public que l’agrandissement des places fortes de Metz et de Strasbourg et la mise en application des servitudes est prévue. Berlin, le 26 février 1872. Le Chancelier d’empire Fürst von Bismarck ».
Vendredi 8 mars 1872
Allemagne, Strasbourg place forte : la presse publie un article sur le projet.
Les journaux extérieurs à la ville ont écrit : « Comme nous l’avions déjà annoncé, la construction des nouveaux forts va bientôt commencer. En liaison avec ce remodelage des fortifications, il y a l’agrandissement de la ville, qui sera mené en même temps que les projets de nouveau canal et d’installations de voies ferrées. Les plans de ces projets sont examinés en ce moment par l’administration municipale, et en général ils devraient obtenir une approbation unanime. Que ce projet prévu sur les plans prévoie de commencer par la construction des ouvrages de fortification dans un premier temps n’est pas surprenant ! Car c’est seulement lorsque les ouvrages de fortification chargés d’assurer la sécurité contre un bombardement de la ville seront achevés que l’on pourra démolir l’étroit corset de fortification qui enserre la ville. Les chantiers pour les cinq forts détachés les plus importants, c’est-à-dire ceux de Wolfisheim, Niederhausbergen, Oberhausbergen et Reichstett sont désormais prêt, d’ailleurs les adjudications pour la construction de ces ouvrages ont été attribuées le 12 février 1872. Au cours des années suivantes, l’adjudication des autres forts sera réalisée, on parle d’ailleurs que ce sont 12 forts qui seront érigés et ils seront reliés entre eux par une ligne de chemin de fer. Naturellement la réalisation de tels ouvrages va mobiliser d’énormes moyens : ce sera l’occasion de vérifier si la fameuse pingrerie allemande est toujours d’actualité “deutsche Sparsamkeit”. De temps en temps, ce système économique s’est avéré efficace, en arrivant à réaliser des ouvrages de fortification aux prix fixés sans surcoût. Les personnels concernés peuvent être fier de ce résultat alors que l’on avait préconisé le contraire. L’administration civile a projeté la construction d’un canal de Strasbourg à Lauterbourg ainsi que des travaux pour rendre le Rhin navigable en amont de Strasbourg, ce qui permettrait d’augmenter sa capacité de défense et facilitera son agrandissement, et grâce à cette coopération la main dans la main que l’on a les meilleurs espoirs pour la sécurité et le développement de Strasbourg ».
Lundi 25 mars 1872 / Montag den 25. März 1872
Allemagne, Strasbourg place forte : Réduction des projets des fortifications de Strasbourg.
Comité des ingénieurs. Section 3. Berlin, le 25 mars 1872. Expertise concernant la réduction des projets des fortifications de Strasbourg pour les forts II à VI. 15 janvier 1872. Rendu à la suite de la disposition du département royal général de la guerre « Allgemeinen Kriegs Departement » et de l’inspection générale royale du corps des ingénieurs et des fortifications. Suite aux données fournies par le département général royal de la guerre, de la somme initiale de 10 millions de thaler pour les forts de Strasbourg, il ne reste plus que 7 millions de thaler, y compris pour l’acquisition des terrains, si bien qu’il est nécessaire de procéder à des réductions conséquentes sur le base des directives présentées, et d’autant plus qu’avec cette somme, il faudra également couvrir les coûts des batteries intermédiaires qui devaient être érigées en construction permanente. Le département royal a calculé en tenant compte de ces impératifs, que le montant maximum à accorder pour la construction d’un grand fort s’élève à 750 000 thalers au lieu des 1 million de thalers prévu initialement dans le projet, et de 500 000 thalers pour un petit fort.
Mardi 2 avril 1872 / Dienstag den 2. April 1872
Allemagne, Lutzelbourg : Augmentation du trafic sur le canal et projet de transporter les pierres des fortifications de Phalsbourg vers Strasbourg.
Un journal de Strasbourg a publié cet article : « Du canton de Lutzelbourg, 2 avril 1872. La circulation fluviale sur le canal est déjà très soutenue comme jamais, et cela risque encore d’augmenter puisque les pierres de taille prélevées lors de l’arasement des fortifications de Phalsbourg seront acheminées à Strasbourg pour servir de matériaux de construction pour la construction des nouveaux ouvrages de fortification ».
Samedi 6 juillet 1872 / Samstag den 6. Juli 1872
Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine : Nouvelles diverses concernant les places fortes d’Alsace-Lorraine.
On lit dans la « Metzer-Zeitung », un des deux journaux allemands crées à Metz pour la garnison et la colonie : « Les fonctions de commandant et de major de place à Bitche viennent d’être supprimées. L’ensemble du réseau des places fortes de la nouvelle province allemande se réduit donc à Metz, Thionville, Strasbourg et Brisach. La direction générale des travaux de Strasbourg, comprenant l’achèvement de ceux qui sont commencés, les projets nouveaux à proposer, l’extension à donner, vient d’être confiée au colonel de génie Klotz. On assure que la construction des forts s’exécutera d’après des principes nouveaux. Il sera donné la plus grande attention aux travaux de communication, par télégraphe et chemins de fer, des forts avancés, soit entre eux, soit avec la ville ou les dépôts, magasins, quartier-général, etc., qu’elle renferme. Des systèmes nouveaux sont également appliqués à l’organisation des hôpitaux, et à l’établissement des abris pour les garnisons destinées à la défense de ces grandes places d’armes. La plus grande partie de l’armement de l’artillerie de ces forteresses consistera en pièces des plus gros calibre ».
Lundi 8 juillet 1872 / Montag den 8. Juli 1872
Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine : Loi sur la repartions des indemnités de guerre versées par la France et utilisées pour la construction des nouvelles fortifications.
La loi du 8 juillet 1872, en vertu de laquelle l’indemnité de guerre payé par la France a été répartie, avait consacré une somme de 19 000 000 thalers (71 250 000 fr.) aux travaux de fortification à élever en Alsace-Lorraine. Sur cette somme, 3 750 000 fr. étaient réservés pour l’agrandissement de la ville de Strasbourg. Restaient donc, pour être employés à la construction de nouveaux ouvrages, 67 500 000 fr. La portion de ce crédit, à dépenser en 1872 et en 1873, devait s’élever à 51 181 875 fr. : un reliquat de 16 318 125 fr. restait donc disponible pour les exercices suivants et était destiné à compléter le système de défense de Strasbourg et de Metz, les gros œuvres devant être achevés grâce aux crédits consacrés aux années 1872 et 1873.
Lundi 22 juillet 1872 / Montag den 22. Juli 1872
Allemagne, Strasbourg, place forte : Arasement des fortifications de Phalsbourg et transport des matériaux vers Strasbourg.
La presse locale publie : « Strasbourg, 22 juillet 1872. L’arasement de la place forte solide comme un roc de Phalsbourg est pour l’essentiel pratiquement achevé, bien qu’il faille compter encore quelques mois pour achever ce qui a été commencé. Ces travaux ont entraîné une pénurie d’eau dans la place, puisque la population de cette petite place enclavée était déjà obligée de chercher péniblement de l’eau à l’extérieur à cette période de l’année. Deux bataillons de « Braunschweiger » sont encore en garnison dans la ville. La population se montre très réticente à leur départ. On peut encore signaler qu’une importante partie des maçonneries des fortifications qui ont été arasées, ont été transportées vers le canal près de Lutzelbourg à l’aide d’une voie ferrée spéciale et chargée dans les péniches pour être transporté à Strasbourg, où elle sera employée pour la construction des nouveaux forts extérieurs. Les bâtiments de Phalsbourg endommagés lors du bombardement sont systématiquement remplacés par de nouvelles constructions ».
Août 1872 / August 1872
Allemagne, Strasbourg place forte : création de l’inspection impériale des nouvelles fortifications de Strasbourg.
Création provisoire à Strasbourg d’une commission spéciale dénommée Inspection impériale des nouvelles fortifications de Strasbourg, commandée initialement par le colonel Klotz du corps des ingénieurs militaire allemand.
Vendredi 16 août 1872 / Freitag den 16. August 1872
Allemagne, Strasbourg place forte : Construction des nouvelles fortifications de Strasbourg.
Une revue militaire française a publié un article tiré de journal militaire allemand et de la Gazette d’Augsbourg : « On vient de former une commission, sous le nom de : Inspection impériale des nouvelles fortifications de Strasbourg. Comme son nom l’indique, elle est spécialement chargée des travaux qui s’exécutent à Strasbourg ; le colonel Klotz, du corps des ingénieurs, est à sa tête. L’enceinte de Strasbourg sera avancée à 3 kilomètres au nord, entre l’Ill et le Rhin, jusqu’au canal qui unit ces deux cours d’eau. Ainsi, la promenade de Roberstau sera comprise dans la nouvelle enceinte. Un canal, qui communiquera avec de la Marne au Rhin, permettra de tirer facilement des approvisionnements de Kehl. Le front qui regarde la France recevra naturellement les plus fortes défenses. On établira à l’ouest de la place un camp retranché susceptible de recevoir 200 000 hommes et qui sera couvert par cinq grands forts, à savoir : Le fort de Reichstett, à 8 kilomètres nord-ouest de la nouvelle enceinte, commandant la route de Lauterbourg ; A 3 kilomètres au sud de ce premier fort, le fort de Souffelweyersheim, commandant la route de Wissembourg et le chemin de fer de Paris ; A 1 kilomètre au sud-ouest, le fort de Niederhausbergen commandant la route de Strasbourg à Bouxwiller, et enfin les forts d’Oberhausbergen et de Wolfisheim commandant les routes de Saverne et de Paris, et le canal de la Bruche. Tous ces forts dominent la plaine de Strasbourg. On se propose, en outre de construire une ligne de fer qui reliera tous ces forts entre eux avec la place ».
Nous ajoutons à ces renseignements la nouvelle suivante, tirée d’un des derniers numéros de la gazette d’Augsbourg : « Trois forts faisant partie du système général de Strasbourg seront construits sur le territoire du grand-duché de Bade : Le premier, entre Sundheim et Eckartsweier ; Le second, au sud de Neumühl ; Le troisième, à Altenheim ».
Samedi 8 février 1873 / Samstag den 8. Februar 1873
Allemagne, Strasbourg place forte : chantiers de construction des forts détachés.
La presse locale a publié un article évoquant la construction des trois forts détachés sur la rive droite du Rhin : « Kehl, 8 février 1873. Alors que notre ville en ruine a été reconstruite en grande partie de bâtiments neufs et de plus beaux, et la vie des habitants est nettement plus sereine à la suite de la disparition de la menace du voisin français. On a commencé les travaux préparatoires à la construction des 3 forts, de ce côté-ci du Rhin, des ouvrages qui vont également être intégrés à la place forte de Strasbourg, et les travaux de terrassement devraient commencés dans les prochains temps. Toutefois, un nouveau plan a été dévoilé, qui prévoit de remplacer la tête de pont virtuelle avec ses forts fantômes au sud et au nord du pont du Rhin, par un nouvel ouvrage adapté à l’importance de du lieu. C’est pour cette raison que les travaux de reconstruction des bâtiments en ruine de la gare et de l’ancienne douane ont été suspendus.
La mission principale des trois forts de la rive droite du Rhin est de sécuriser le camp retranché constitué des forts de Reichstett, Souffelweyersheim, Niederhausbergen, et de Wolfisheim. Il sera difficile à un ennemi de constituer une armée capable de cerner la place de Strasbourg, et grâce aux forts de la rive droite, cela sera impossible. Les localités badoises qui sont touchées par le rayon de fortification doivent respectée la police du bâtiment du gouvernement de la place forte de Strasbourg ».
Mercredi 19 mars 1873 / Mittwoch den 19. März 1873
Allemagne, Strasbourg place forte : procédures d’expropriation pour les futurs forts détachés de la rive droite du Rhin.
La presse strasbourgeoise nous informe : « Strasbourg, 19 mars 1873. Comme nous l’a relaté la « Kehler Zeitung », les procédures d’expropriation des forts détachés des communes d’Auenheim, Kork-Neumuhl et Kehl-Sundheim ont été engagées par le conseiller ministériel badois Winter « badischen Ministerrath Winter ».
Lundi 24 mars 1873 / Montag den 24. März 1873
Allemagne, Strasbourg place forte : construction des forts de la rive droite.
Un journal de Strasbourg nous livre cette information : « Strasbourg, 24 mars 1873. Le journal de Rastatt écrit que pour éviter un éparpillement des travailleurs œuvrant sur les chantiers des forts strasbourgeois, on propose de reporter la construction des forts de la rive droite, en attendant l’achèvement de ceux de la rive gauche. D’après nos sources d’information, les autorités locales de la rive droite auraient prouvé qu’ils disposaient du nombre suffisant de travailleurs et qu’elles ont transmis ce document et il se pourrait fort bien que Berlin lance les travaux. Le terrain concerné a été piqueté et les expropriations ont commencé. D’après nos informations, les autorités ont appliqué les normes suivantes pour la procédure : 110 à 140 francs l’are pour les parcelles qui ne sont concernée qu’en partie ».
Mardi 1er avril 1873 / Dienstag den 1. April 1873
Allemagne, Strasbourg place forte : construction des forts détachés.
Un journal de Strasbourg a publié cet article : « Strasbourg, 1er avril 1873. En relation avec l’article publié récemment par le journal « National Zeitung » et par nous même que les autorités locales des communes de la rive droite du Rhin qui tombent dans la zone de la place forte, auraient établi une expertise prouvant la disponibilité de personnels suffisants pour commencer les travaux et que ceci commenceraient incessamment, et finalement que les expropriations ont commencées, pour toutes ces informations ont nous précise d’Auenheim : que les autorités locales n’ont données aucun document concernant la disponibilité de travailleurs locaux ; que les expropriations n’ont pas encore commencées et que l’on n’a pas encore trouvé d’accord sur le prix. La commune d’Auenheim demande pour les parcelles tombant entièrement dans le domaine des fortifications 166 francs par are ».
Lundi 1er septembre 1873 / Montag den 1. September 1873
Allemagne, Strasbourg place forte : baptême des 12 forts de Strasbourg.
Un ordre du cabinet impérial « A.K.O. » du 1er septembre 1873 nomma les forts tel qu’il suit : - Fort Fransecky, actuel fort Ney ; - Fort Moltke, actuel fort Rapp ; - Fort Roon, actuel fort Desaix ; - Fort Veste Kronprinz, actuel fort Foch ; - Fort Grossherzog von Baden, renommé fort Pétain puis fort Frère ; - Fort Bismarck, actuel fort Kléber ; - Fort Kronprinz von Sachsen, actuel fort Joffre ; - Fort Tann, actuel fort Lefebvre ; - Fort Werder, actuel fort Uhrich ; - Fort Kirchbach ; - Fort Bose ; - Fort Blumenthal.
Samedi 25 octobre 1873 / Samstag den 25. Oktober 1873
Allemagne, Strasbourg fortifications : désignation de l’emplacement des forts de la rive droite.
La Schlesische Presse annonce que le général Kameke, lors de son passage à Strasbourg, a désigné les emplacements pour les trois nouveaux forts à construire à Kork, Bodersweier et Eckartsweier. Elle ajoute que les sept premiers forts de la rive gauche (forts Fransecky, Moltke, Roon, Prince royal, grand-duc de Bade, Bismarck et Prince royal de Saxe sont à peu près terminés et que les cinq autres seront terminés en été 1874.
Vendredi 21 novembre 1873 / Freitag den 21. November 1873
Allemagne, Strasbourg et Metz, places fortes : informations diverses concernant ces deux places.
Une revue militaire française a repris des articles de la presse allemande pour nous donner quelques informations diverses sur les places fortes de Strasbourg et de Metz : « Alsace-Lorraine. Forts de Strasbourg. On lit dans la Gazette d’Augsbourg et dans la Journal de l’Allemagne du Nord que le général Kameke, deuxième ministre de la guerre, et antérieurement inspecteur général du génie, a désigné, pendant son séjour à Strasbourg, les emplacements des trois nouveaux forts qui doivent être construits sur la rive droite du Rhin, autour de Kehl, à Bodersweier, Kork et Eckardsweier. Quant aux douze forts sur la rive gauche du Rhin, que l’Empereur a baptisé en septembre dernier, les sept premiers, Fransecky, Moltke, Roon, Prince Royal, Grand-Duc-de-Bade, Bismarck et Prince-Royal-de-saxe, sont sur le d’être terminés ; les cinq autres seront achevés plus tard, et probablement pas avant l’été de 1874. Tous les forts de Strasbourg sont placés à six kilomètres environ de la ville, avec un intervalle de trois kilomètres entre chacun d’eux. Le terrain entre les forts sera occupé par des batteries supplémentaires de 8 pièces (12 ou 24 rayé), dont les terrassements seuls seront exécutés en temps de paix. Le flanquement des fossés à eau sera obtenu par des caponnières étanches qui sont en ce moment en construction, et qui seront blindées avec des plaques de fer crénelées. Probablement, jusqu’en 1875, les forteresses d’Alsace-Lorraine conserveront leur armement en matériel français (24 de siège, 12 de place, se chargeant par la bouche), jusqu’à ce que l’on ait construit un matériel prussien suffisant pour pouvoir se passer du matériel français. Mais les forts détachés autour de Strasbourg et de Metz recevront tout de suite, outre les pièces de flanc et les mortiers français, du matériel exclusivement prussien ».
Mardi 13 janvier 1874 / Dienstag den 13. Januar 1874
Allemagne, Strasbourg, place forte : point de situation français relatif au nouveau type de forts détachés allemands et à la construction des nouvelles fortifications.
Dans une note française du deuxième bureau, on retrouve un document allemand qui nous apporte quelques informations concernant la place forte de Strasbourg (note en allemand, incomplète, seule la partie la plus utile a été traduite) : « Avec l’amélioration conséquente de ces derniers des temps des performances des pièces d’artillerie, on a été obligé de prendre en compte la modification des objectifs qui seraient les cibles de cette artillerie en temps de guerre. Les cibles privilégiées de cette artillerie sont les forteresses et leurs ouvrages individuels. Alors qu’autrefois les parties des murs des ouvrages de fortification qui étaient les plus exposés ont été réalisés en grande masse compacte, ce qui leur permettaient de résister réellement au tirs lointains, alors que ces tirs provenant des nouvelles pièces d’artillerie a désormais une efficacité trois fois supérieure, en conséquence on était désormais obligé, de ne plus utiliser la pierre pour ces parties les plus exposées, mais simplement de la terre coulante, sous laquelle se cache la masse des murs compacts. Ce système, qui a été inventé récemment, même si les ouvrages du système de Vauban ont toutefois été gardés, dévie pour l’essentiel du dernier système.
Par ailleurs, comme les parties à nu des ouvrages exposées au tir direct sont désormais en terre, le but essentiel était aussi l’aménagement intérieur des ouvrages, que désormais les communications soient également protégées par des masses de terre, que les pièces d’artillerie tout comme l’équipage soient couverts par des masses de terre. D’autre part l’assiégé ne peut que procéder à des réparations des ouvrages endommagés, puisqu’il nécessite pour cela que de la terre, si les circonstances l’autorisent, de procéder à des travaux nocturnes sur les ouvrages endommagés en comblant la terre, toutefois si l’ennemi ne continue pas ces bombardements de nuit.
Les nouveaux ouvrages de fortifications et surtout les ouvrages détachés de Strasbourg, Cologne et Ingolstadt, ont été érigé ou sont encore en construction dans ce système.
Le nombre des forts de Strasbourg est de 12, auquel on doit encore en ajouter deux. Sur ces 12 la moitié sont situés sur des terrains secs, c’est-à-dire ceux de Reichstett, Mundolsheim, Niederhausbergen, Oberhausbergen, Wolfisheim et Lingolsheim, tandis que les forts de la Wantzenau, Grafenstaden, Illkirch, Sundheim, Auenheim et Neumühl – dont les trois derniers sont sur la rive droite du Rhin derrière Kehl – ont été construits sur des terrains humides et en conséquence sont dotés de fossés pleins d’eau. Des deux forts qui doivent encore être ajoutés, l’un sera érigé à l’extrémité de la colline des Hausbergen, sur la soi-disant tête de Mundolsheim « Mundolsheimer-Kopf », en tant que fort à fossé sec, alors que le second fort trouvera sa place à proximité du fort d’Illkirch, près du Altenheimerhof.
Dans l’ensemble les forts sont situés à une distance moyenne de 15 à 20 kilomètres du centre de la ville et de son enceinte. Cette dernière sera agrandie vers l’Ouest et le Nord-Ouest, et la ligne porte de Pierre « Steintor » à la Citadelle sera arasée et la nouvelle enceinte s’étendra à partir de ces points jusqu’au Contades, l’Orangerie et y compris tous les terrains situés entre ces points. Il s’agit surtout d’agrandir la partie nord-ouest de la ville sans toutefois trop s’approcher de la ligne des fort détachés.
Dans les prochains temps je ferais également de la même manière un compte-rendu de Cologne et d’Ingolstadt.
L’ensemble des forts détaché de Strasbourg sont en partie reliés par des routes renforcées, comme c’est le cas de celle partant à gauche du fort d’Oberhausbergen sur les hauteurs jusqu’à la Tête de Mundolsheim, également reliée en partie par une voie ferrée, même si actuellement ces voies ferrées ne sont pas en service, et que les installations de cette dernière sont déjà partiellement détruites et arrachées, mais la plate-forme reste en place, et peut être remis en place en cas d’urgence dans un délai de 24 heures.
La liaison technique des forts détachés avec la ville ainsi qu’avec le Gouvernement de la place forte, qui relie individuellement chaque fort, comprend une ligne télégraphique souterraine, comprenant des câbles qui ont été enterrées à une profondeur moyenne de 0,75 m. Ainsi chaque fort a un télégraphiste, auquel peut faire appel les fonctionnaires et les gardes du génie « Wallmeister » des forts. C’est grâce à ces liaisons télégraphiques que l’on peut en cas de siège, faire transiter e toute circonstances les ordres et les comptes rendus, sans que l’on soit obligé d’ouvrir une porte ».
Remarque : il s’agit d’une note assez précise hormis la distance des forts détachés par rapport au centre-ville.
Dimanche 1er mars 1874 / Sonntag den 1. März 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : renseignements relatifs aux nouveaux forts de Strasbourg d’après une revue militaire française.
Une revue militaire française nous livre ces informations : « Alsace-Lorraine. Les forts de Strasbourg. Nous pensons intéresser les lecteurs de la Revue en rassemblant les renseignements publiés déjà en France sur les travaux qu’exécutent les Allemands autour de Strasbourg et en complétant par quelques détails empruntés à la Gazette de Silésie et aux journaux de Metz et d’Alsace. Douze forts ont été construits ou sont actuellement en cours de construction : le fort Fransecky, situé dans la forêt de la Wantzenau, a exigé le déboisement d’une partie des bois communaux de la ville. Commencé au printemps dernier, ce fort ne doit pas être terminé maintenant ; il est probable, en effet, que les ingénieurs allemands ont rencontrés des difficultés à asseoir un fort sur ces terrains d’alluvions à demi inondés. Le fort aura ses fossés pleins d’eau. Il est destiné à commander, avec le fort Blumenthal, le cours inférieur du Rhin. Il bat, d’ailleurs, la chaussée de Lauterbourg et la vallée. Le fort Moltke, situé sur la hauteur, un peu en arrière de Reichstett, croise ses feux avec ceux du fort Fransecky sur toute la vallée et assure avec ce fort la défense du secteur limité par le canal de la Marne au Rhin et par le Rhin. Le fort Moltke est maintenant armé ; il est relié à la ville par une ligne télégraphique souterraine. Le fort Roon est avantageusement placé à droite de la voie ferrée commune aux lignes de Wissembourg et de Nancy, entre Mundolsheim et Souffelweyersheim. Plus à l’ouest, les hauteurs de parallèles au Rhin, qui s’étendent de Mundolsheim à Oberhausbergen sont couronnées de deux forts, le fort Kronprinz, ou de Niederhausbergen, et le fort Grossherzog von Baden, ou d’Oberhausbergen, qui possèdent déjà, une partie de leur armement. Les casernes de ces forts vont être terminées ce printemps ainsi que celle du fort Bismarck. Une route de ceinture, qui suit la crête des collines, part de Mundolsheim et conduit aux deux forts. L’on parle d’établir, en outre, une batterie près de l’église de Mundolsheim pour mieux battre les vallons de la Leisbach et de la Kolbsenbach. Commencé en même temps que les quatre derniers forts susnommés, le fort Bismarck, soit par suite de malfaçon, soit plutôt à cause de la nature argileuse du terrain, a subi des tassements qui ont déterminé l’automne dernier des éboulements considérables et singulièrement retardés son achèvement. Ce fort est établi dans la plaine près de Wolfisheim, à gauche de la route de Paris qu’il commande, au débouché de la vallée de la Bruche, et en face des hauteurs d’Oberschaeffolsheim. Le fort Kronprinz von Sachsen, ou de Lingolsheim, commande un vaste plateau que traversent la voie ferrée de Mutzig et la chaussée de Schirmeck. Il doit être maintenant armé. Les forts von der Thann, ou de Graffenstaden, et Werder, ou d’Illkirch, qui commandent la partie supérieure de la rive gauche du Rhin, sont loin d’être aussi avancés. Ils ont été entrepris seulement l’an dernier ; ils auront des fossés pleins d’eau de même que les forts de la rive droite.
La construction de ces derniers ne fait que commencer. Le premier d’entre eux, le fort Kirchbach, situé entre Marlen et Sundheim, commande la route Altenheim-Lahr et la vallée de la Kinsig. Le fort Bose, situé près de la voie ferrée Strasbourg-Kehl-Appenweier, couvre les communications avec le Wurtemberg par la vallée de la Renchen. Enfin le fort Blumenthal, situé tout près d’Auenheim, bat la route de Rastadt.
Deux batteries et un fort doivent encore, d’après la Nouvelle Presse de Francfort, compléter la défense de la rive droite du Rhin. Les batteries doivent être établies, l’une près de Bodersweier pour couvrir la route de Carlsruhe et le chemin d’Offenbourg ; l’autre, près de Kork, pour protéger la voie ferrée Kehl-Appenweier et la route Kehl-Offenbourg ; enfin le fort doit être établi presque au confluent de l’Ill et du Rhin, à Diersheim, à une distance de 11 à 12 kilomètres de Strasbourg. Il est destiné à agrandir la zone de la vallée du Rhin comprise sous le canon de la place, et à mettre Strasbourg en communication intime avec Rastadt. Le terrain entre les forts sera rempli par des batteries d’annexion ou intermédiaires, chacune de huit pièces, probablement, dit la Gazette de Silésie, des canons de 12 c. et des mortiers de 21 c. Les forts sont éclairés au gaz ; ils sont pourvus d’appareils pour l’éclairage électrique ; presque tous communiquent avec la ville par des lignes télégraphiques souterraines et quelques-uns auraient, dit-on, un dépôt de pigeons voyageurs. Un chemin de fer de ceinture, dès maintenant achevé, même sur la rive droite du Rhin, met en relation les différents forts. On a renoncé à l’intention de caserner en permanence, pendant la paix, des troupes dans les forts, à cause de leur éloignement de la ville. Comme conséquences de l’établissement des forts, les Allemands se proposent d’agrandir la ville dès que les travaux extérieurs auront été terminés. Cet agrandissement commencerait par la Finkmatt, avancerait de près d’un kilomètre tout le front nord jusqu’à la citadelle et engloberait encore l’Orangerie et le Contades ».
Dimanche 19 juillet 1874 / Sonntag den 19. Juli 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : augmentation du prix des transports par voies ferrées lors de l’adjudication de la construction des forts n°X, XI et XII sur la rive droite du Rhin.
« Communiqué. Pour l’adjudication qui se déroule le 3 août 1874 pour les travaux et la livraison des matériaux pour les forts X à XII situés près de Strasbourg. D’après une nouvelle de la direction générale des chemins de fer d’Etat du Grand-Duché de Bade qui vient tout juste d’être publiée, les tarifs des transports vont augmenter le 1er août 1874, c qui concerne également le prix du transport des matériaux. Les candidats à l’adjudication sont informés ici avec les remarques que les réclamations éventuelles après l’adjudication à cause de la méconnaissance de cette augmentation ne seront pas prises en compte. Aussi nous vous invitons à prendre contact avec les différentes administrations des chemins de fer pour obtenir des informations précises sur les éventuelles augmentations des tarifs car une modification ultérieure des prix fixés par contrat ne seront pas possibles. A Strasbourg le 17 juillet 1874. Le service impérial des fortifications ».
Deutsches Reich, Festung Strassburg : Erhöhung der Einsenbahn Tarife für den Bau der Forts X, XI und XII auf der rechten Rheinseite.
Eine lokale Zeitung hat diesen Artikel veröffentlicht : "Bekanntmachung. Zu der am 3. August (1874) stattfindenden Submission auf Arbeiten und Material Lieferungen für die bei Straßburg gelegene Forts X bis XII. Nach so eben eingetroffener Benachrichtigung der General-Direction der Großherzogliche Badischen Staats-Eisenbahnen tritt mit dem 1. August (1874) ein erhöter Tarif in Kraft, welchen auch die Materialien-Transporte zu den diesseitigen Fortsbauten unterworfen sind. Die Submissionslustigen werden hiervon mit dem Bemerken in Kenntniß gesetzt, daß etwaige Reklamationen nach der Submission wegen Untkenntniß dieser Änderung keine Berücksichtigung finden können. Ebenso werden dieselben aufgefordert, sich bei den Verwaltungen der übrigen in Betracht kommenden Eisenbahnen genau übert etwa in Ausischt genommene Tarif-Erhöhungen Informationen zu verschaffen, da eine spätere Erhöhung der einam kontraktisch stipulierte Preise unter keinen Umstände stattfinden kann. Straßburg, den 17 Juli 1874. Kaiserliche Fortification".
Lundi 3 août 1874 / Montag den 3. August 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : adjudication de la construction des forts n°X, XI et XII sur la rive droite du Rhin.
Un journal strasbourgeois a publié à trois reprises ce communiqué officiel entre le 9 et le 18 juillet 1874 : « Le lundi le 3 août 1874, à 10 heures du matin, les travaux et livraisons suivantes seront adjugés au profit de la construction des trois forts de la rive droite, Fort X, XI et XII, au bureau du service des fortifications, c’est-à-dire :
I. Tous les travaux de terrassement pour chaque fort, soit environ 130 000 m3.
II. Les travaux de maçonnerie et de taileurs de pierres y compris les matériaux, mais sans les briques et la livraison de ciment, pour environ 30 000 m3.
III. La livraison des briques pour l’année 1874, pour un volume d’environ 2 160 000.
IV. Les travaux de menuiserie y compris la livraison des matériaux pour la réalisation des palplanches « Spundwände » pour l’année 1874.
Les adjudicataires doivent disposer des moyens et du capital d’entreprise nécessaires pour gérer une grande entreprise, soit justifier des avoirs de 12 000 Thalers pour chaque fort et pour la rubrique I, de 16 000 Thalers pour la rubrique II ; la caution est de 6 000 Thaler pour la rubrique I, de 8 000 Thaler pour la rubrique II et pour les rubriques III et IV, 10% du prix, aussi les adjudicataires doivent envoyer leurs justificatifs de leurs moyens financiers au plus tard 4 jours avant l’adjudication.
Les offres doivent être nous parvenir dument affranchies séparément pour les 4 rubriques et pour les trois forts jusqu’au 3 août de l’année à 9 heures, au bureau du service des fortifications. Les conditions générales et particulières peuvent être consultés au bureau du service des fortifications, aux heures de bureau ou être envoyés contre l’envoi de 3 Francs. Strasbourg, le 6 juillet 1874, « Kaiserliche Fortifikation ».
Deutsches Reich, Festung Strassburg : Submission für den Bau der Forts X, XI und XII auf der rechten Rheinseite.
Eine lokale Zeitung von Strassburg hat diesen Artikel drei mal zwischen dem 9. und dem 18 Juli 1874 herausgegeben : "Bekanntmachung. Montag, den 3. August (1874), Vormittags 10 Uhr sollen im Bureau der Fortification nachstehende Arbeiten und Lieferungen für den Bau der drei rechtsrheinischen Forts X, XI und XII durch öffentliche Submission vergeben werden und zwar :
I. Die sämmtliche Erdarbeiten für jedes Fort, ca. 130 000 Cubicmeter.
II. Die Maurer- und Steinhauerarbeiten inclusif Material, doch excl. Der Ziegel- und Cement-Lieferung für jedes Fort, ca. 30 000 Cubicmeter Mauerwerk.
III. Die Lieferung des Ziegelmaterials für das Jahr 1874, im Betrage von ca. 2160 Mille.
IV. Die Zimmerrbeiten incl. Material für Herstellung von Spundwände für das Jahr 1874.
Die Submittenten müssen die zum Betriebe eines größeren Geschäfts erforderlichen Mittel und ein Betriebskapital für jedes Fort von 12 000 Thaler, für das Object I und von 16 000 Thalern für das Object II nachweisen können ; die Cation beträgt außerdem für Object I 6 000 Thalern, für Object II 8 000 Thaler, für Object III und IV 10% des Objects; auch müßen die Submittenten spätestens 4 Tage vor dem Submissionstermine Zeugnisse über ihrer pecuniäre Mittel hierher einreichen.
Die Offerten haben sich getrennt auf jedes der 4. Genannte Objecte bei jedem der 3 Forts zu beziehen und sind bis zum 3. August des Jahres, Vormittags 9 Uhr, im Bureau der Fortification gut versieget abzugeben, resp. Portofrei einzusenden.
Die allmegemeine und speziellen Bedingungen sind im Bureau der Fortification während der Dienststunden einzusehen, oder können gegen Einsendung von 3 Thalern abschriftlich mitgetheilt werden. Straßburg, den 6. Juli 1874. Kaiserliche Fortification“.
Communiqué paru à trois reprises entre le 9 et 18 juillet 1874.
Source : BNUS / archives MJR
Vendredi 21 août 1874 / Freitag den 21. August 1874
Etat d’avancement de la construction des forts détachés.
Une note du deuxième bureau français nous apporte quelques précisions sur l’avancement des travaux à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les nouveaux travaux exécutés par les Allemands à Strasbourg comprennent 12 forts, 3 sur la rive droite du Rhin, 9 sur la rive gauche. Les forts de la rive droite sont à peine commencés, ceux de la rive gauche au contraire sont terminés sauf toutefois ceux dont les dossés sont pleins d’eau ».
Allemagne, Strasbourg place forte : les forts de la rive droite du Rhin.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques renseignements sur le chemin de fer de ceinture de la rive gauche du Rhin à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les forts 10 et 12 n’étaient pas commencés à l’époque où l’on a fait la reconnaissance et il n’a pas été possible de relever exactement leur position. Quant au fort n°11 qui était tracé, son emplacement peut être déterminé à peu près ainsi à 60 m à gauche du chemin de fer de Bade et à 200 m en avant de …. Bien inférieures à celles des ouvrages de la rive droite. Les fossés seront pleins d’eau ».
Lundi 25 janvier 1875 / Montag den 25. Januar 1875
Allemagne, Alsace-Lorraine : augmentation du budget alloué aux fortifications allemandes.
Une revue militaire nous apporte ces précisions : « La loi du 8 juillet 1872, en vertu de laquelle l’indemnité de guerre payé par la France a été répartie, avait consacré une somme de 19 000 000 thalers (71 250 000 fr.) aux travaux de fortification à élever en Alsace-Lorraine. Sur cette somme, 3 750 000 fr. étaient réservés pour l’agrandissement de la ville de Strasbourg. Restaient donc, pour être employés à la construction de nouveaux ouvrages, 67 500 000 fr. La portion de ce crédit, à dépenser en 1872 et en 1873, devait s’élever à 51 181 875 fr. : un reliquat de 16 318 125 fr. restait donc disponible pour les exercices suivants et était destiné à compléter le système de défense de Strasbourg et de Metz, les gros œuvres devant être achevés grâce aux crédits consacrés aux années 1872 et 1873. Mais ces crédits ont été dépassés et cela pour diverses causes parmi lesquelles on peut citer : les travaux supplémentaires occasionnés par les écroulements qui ont eu lieu dans les principaux forts de Metz, l’obligation de payer à des propriétaires des indemnités dues pour expropriation par l'administration française, obligation passée à la charge du gouvernement allemand, et enfin la hausse subite de la main-d’œuvre et des matériaux de construction occasionnée par la précipitation apportée dans les premiers travaux. L’administration allemande voulant en effet parer au plus pressé, a fait exécuter à tout prix, avant l’automne de 1873, les travaux qui avaient été reconnus indispensables à la défense du territoire. Il est résulté de ces divers motifs d’augmentation de dépenses que, 62 590 875 fr. se trouvaient dépensés à la fin de 1874, et qu’il ne restait plus qu’un reliquat de 4 909 125 fr. absorbé lui-même en partie, par de nouvelles dépenses imprévues causées par des écroulements considérables qui se seraient récemment produits au fort Saint-Quentin. Le Reichstag, reconnaissant la nécessité d’un nouveau crédit, a voté le 25 janvier 1875 une nouvelle allocation de 10 412 432 fr., à prélever sur le restant de l’indemnité de guerre ».
Lundi 3 mai 1875 / Montag den 3. Mai 1875
Allemagne, Strasbourg place forte : zones de servitudes des forts de la rive droite.
Une revue militaire française a publié ces informations : « D’après une autre correspondance adressée de Kehl à la Badischen Landes-Zeitung, une commission a fixé, le 3 mai, les limites des diverses zones des trois forts de la rive droite, forts Kirchbach, Bose et Blumenthal. La commission se composait du commandant de Strasbourg, général-major Bauer, du chef du génie de la place, major Herwarth, du chef du district et des bourgmestres des communes intéressées. Les bornes de la première zone ont été posées à 600 mètres des fossés du fort, et depuis lors, les droits de propriété sont soumis dans cette enceinte à des restrictions considérables. Les limites de la troisième zone (il n’y a pas de deuxième zone dans le forts détachés) ont été tracées à 2 250 mètres des fossés ; elles passent au nord de Marlen, traversent les villages d’Eckartsweyer, passent entre Kork et Odelshofen et rejoignent le Rhin en passant au nord de Bodensweier et de Leutesheim. Les servitudes de cette zone ne sont pas considérables ; elles consistent spécialement dans ce que l’on ne peut élever de gros bâtiments en maçonnerie sans l’autorisation du service de la place ».
Vendredi 10 mars 1876 / Freitag den 10. März 1876
Allemagne, Strasbourg place forte : adjudication des travaux de pose de parquets, de portes et de fenêtres dans les forts Kirchbach, Bose et Blumenthal.
Un journal local a publié ce communiqué à deux reprises : « Le vendredi 10 mars (1876) matin à 10 heures, les travaux et livraisons suivantes seront adjugés séparément au bureau du service des fortifications : 1) la livraison des lames de parquet en pin « Kieferne Dielen », des lambourdes en chêne et des plaintes en pin nécessaires pour l’installation des planchers des forts « Kirchbach », « Bose » et « Blumenthal ». 2) Pour ces mêmes forts, la livraison des portes et de volets simples et de portes et volets encastrés « gestemmte ». 3) La livraison des fenêtres pour ces forts. Les offres seront remises sur du papier timbré et dans des enveloppes bien fermées pour le même jour avant neuf heures avec l’inscription « Offerte für die Liefferung von Dielen » au bureau du service des fortifications. Les conditions particulières peuvent être consultés pendant les heures de bureau, et la réalisation des copies est doit être réglées sur place. Strasbourg, le 21 février 1876. Kaiserliche Fortifikation ».
Jeudi 12 octobre 1876 / Donnerstag den 12. Oktober 1876
Allemagne, Strasbourg place forte : achèvement imminent des travaux de construction des forts de la rive droite du Rhin
La presse locale a publié cet article : « Strasbourg, 12 octobre 1876. Les travaux de terrassement pour la construction du 13ème fort en amont du Rhin près du Altenheimer Hof doivent bientôt commencer, puisque la nouvelle route militaire construite à travers la forêt du Rhin « Rheinwald » entre le Fort Werder et l’Altenheimer Hof a été achevée. Par la construction de ce fort la liaison avec les forts de la rive droite doit être assurée. Ces derniers comme on nous en a informé, après achèvement des travaux intérieurs, être achevés encore cette année ».
Vendredi 15 mars 1878 / Freitag den 15. März 1878
Allemagne, Strasbourg place forte : armement des forts de la rive droite.
Un journal de Strasbourg nous livre ces informations : « On lit dans la Gazette de l’Allemagne du Nord du 22 mars 1878 : « Les trois forts de Strasbourg situés sur la rive droite du Rhin, (Fort Blumenthal, près d’Auenheim, Fort Bose, près de Neumühl et Fort Kirchbach, près de Sundheim) sont complètement achevés ; ils ont été armés le 15 mars 1878 et occupés chacun par un détachement de 40 hommes des 105e et 47e régiments d’infanterie commandés par un officier ».
Jeudi 1er mai 1879 / Donnerstag den 1. Mai 1879
Allemagne, Strasbourg place forte : La défense de Strasbourg.
Une revue militaire française nous a livré ces informations : « Sous ce titre, l’Express de Mulhouse publie dans son numéro du 1er mai 1879, sur l’organisation défensive de Strasbourg, quelques considérations qu’elle termine par l’évaluation suivante de la garnison de guerre de cette place : « Avec les forts qui entourent Strasbourg, avec les nouveaux ouvrages, les nouveaux fossés, les bastions plats et les abris dont son enceinte a été garnie, cette ville, d’après la Badische Landes-Zeitung, peut être considérée désormais comme imprenable , si l’effectif de défense est porté à 35 000 hommes d’infanterie, 1 300 chevaux, 40 pièces de campagne, 7 000 hommes d’artillerie, 1 000 pionniers, et 900 à 1 000 pièces d’artillerie de siège ».