Fort IIIa – Fort Mundolsheimer Kopf - Fort Podbielski – Fort Ducrot

 

Dernière mise à jour : 05/07/2021 

 

Voici l’essentiel des informations disponibles concernant le Fort IIIa – Fort Podbielski – fort Ducrot. Ces textes sont encore rédigés en grande partie uniquement en langue française. Toutefois, petit à petit nous traduisons les différentes rubriques en langue allemande. Lorsque cela est possible nous utilisons les textes originaux avec l’orthographe de l’époque.

 

Hier finden Sie die Informationen zu Fort IIIa – Fort Podbielski – fort Ducrot. Die meisten Texte sind noch meisten nur in französischer Sprache verfasst. Aber nach und nach übersetzen wir jedoch die verschiedenen Abschnitte ins Deutsche. Soweit es möglich ist verwenden wir die Originaltexte mit der Schreibweise aus dieser Zeit.

 

Rédaction de la page / Autor der Seite : R Mohr-Joerger (MJR)

Traduction en langue allemande / Übersetzung in deutscher Sprache : R Mohr-Joerger.

 

Sources / Bibliographie : les sources sont indiquées sous les textes.

Quelldokumente / Bibliografie: die Quellen sind unter den Texten.

 

Signification des raccourcis utilisés pour les sources des photographies et documents :

Bedeutung der Abkürzungen der Quellen für Fotos und Dokumente :

 

1er RG : documents et photographies des archives du 1er régiment du génie.

AD67 = Archives départementales du Bas-Rhin ; Strasbourg.

AVES = Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg.

BA = Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)

BA-M = Bundesarchiv Abteilung Militärarchiv, Freiburg

BA-Stutt = Bundesarchiv, Stuttgart.

BCGS = Bibliothèque du cercle de garnison de Strasbourg

BMS = Bibliothèques Municipales de Strasbourg.

BNF Paris = Bibliothèque Nationale de France

BNUS = Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg

CESFS = Cercle d’Etude et de Sauvegarde des Fortifications de Strasbourg.

GAK = Generallandessarchiv Karlsruhe GEN =documents du service du génie, actuel USID et ESID de Strasbourg.

GSTAPK = Geheimes Staatsarchiv für Preussischer Kulturbesitz (Archives secrètes de l’héritage culturel de Prusse), Berlin - Dalem.

SHD = Service Historique de la Défense, Vincennes.

 

Sources illustrations, cartes et photographies / Quelle der Bilder und Karten :

 

AAFD = Association des Amis du Fort Ducrot.

BA = Brauch André

BP = Burtscher Philippe

CESFS = Cercle d’Etudes et de Sauvegarde des Fortifications de Strasbourg

MJR = Mohr-Joerger Richard

 

Tableau de Andre Brauch représentant le Fort Podbielski, actuel fort Ducrot, vers 1900.

Bildniss von Andre Brauch von dem Fort Podblielski aktueller fort Ducrot gegen 1900.

Sources / Quelle : CESFS.

Situation géographique et stratégique

 

Le Fort Podbielski (actuel Fort Ducrot) est implanté sur l’extrémité nord-est des collines de Hausbergen au-dessus de Mundolsheim. Il a été érigé sur la colline dénommé Holderberg, à un emplacement qu’un assaillant éventuel ne devait pas occuper en cas de siège, à l’angle entre les fronts Nord et Ouest de la ceinture des forts détachés de Strasbourg.

Source : S0375 : Revue Militaire de l’Etranger n°542 de 1882, p. 21.

 

Avant la construction de l’ouvrage intermédiaire / Vor dem Bau von dem Zwischenwerk

 

1870 : Extrait de carte des environs du site avant la construction du fort Ducrot.

Ausschnitt von einer Karte vor dem Bau des fort Ducrot.

Source / Quelle : Collection / Sammlung BP.

 

08/01/1874 : extrait du plan projet de route stratégique sur les hauteurs des Hausbergen, entre Oberhausbergen et Mundolsheim. L’emplacement du futur Fort Podbielski n’est pas encore indiqué.

Ausschnitt aus dem Projekt-Plan zur Errichtung einer Verbindungsstrasse auf den Hausbergen-Höhen zwischen Oberhausbergen und Mundolsheim. Die Baustelle von dem Fort Podbielski ist noch nicht eingezeichnet.

Source : GSTAPK, collection AAFD.

 

Après la construction de l’ouvrage intermédiaire / Nach dem Bau von dem Zwischenwerk

 

1885 : Carte extraite de la planche n°19 de l’ouvrage Plessix H. : Manuel complet de fortification ; Berger-Levrault & Cie, 1883. Source / Quelle : Collection / Sammlung MJR.

 

1904 : Extrait d’une carte spéciale à l’échelle 1 :75 000 avec l’emplacement du Fort Baden / fort Frère inscrit à l’encre noire.

1904 : Ausschnitt von einer Spezialkarte Maßstab 1 :75 000., das Fort Baden / fort Frère wurde mit schwarzer Tinte eingezeichnet

Source : S1843 : Spezialkarte der Umgegend von Straßburg, das Gebiet von Haguenau bis Lahr und von Zabern bis Oberkirch ca. 60 Meilen umfassend mit Straßburg als Mittelpunkt bearbeitet von Gustav Müller, Kartograph der köngl. Preuß. Landesaufnahme. Maßstab 1 :75 000. Ausgeführt in 5 fachen Farbendruck. 2. Nach amtlichen Angaben sorgfältig berichtete und ergänzte Auflage. Straßburg, Verlag von Schlesier & Schweikhardt, 1904, collection / Sammlung MJR.

 

1914/05 : Carte du plan de mise en état de défense de la place forte de Strasbourg par l’artillerie. En bleu les positions, abris et batteries à construire ou aménager pendant les 20 premiers jours de la mise en état de défense, et en rouge ceux qui doivent être construits après les 20 premiers jours de la mise en état de défense. Chaque position sur la colline comprend en règle générale un abri d’infanterie, un réseau de tranchées couverts par un réseau de fils surmonté de barbelé. La ligne principale de résistance est sur la ligne de défense du fort hormis au nord de Mundolsheim où elle épouse désormais le cours de la Souffel.

Armierungs-Karte der Artillerie von mai 1914 : in blau die Stellungen, Unterstände und Batterien die gebaut oder Angelegt werden sollen vom 1. Bis 20. Armierungs-Tag, in rot die gleichen die nach dem 20. Armierungs-Tag gebaut oder angelegt werden. Jede Stellung auf dem Hügel beträgt ein Infanterie-Untertreteraum, eine reihe von Schützengräben die von einem Drahtverhau der mit Stacheldraht überlegt ist der die Stellung schützt. Die Hauptkampflinie ist am Fort, aber sie wurde am Norden von Mundolsheim auf den Verlauf der Souffel erweitert.

Source / Quelle : Archives GSTAPK Berlin-Dalem, collection / Sammlung CESFS / MJR).

 

1915 : Extrait d’un plan topographique annoté par le renseignement militaire français. En France, les forts portent à cette époque la traduction littérale des noms allemands : Le Fort n°3bis Podbielski est l’actuel fort Ducrot de Mundolsheim. Les autres forts visibles sur cette carte : le Fort n°4 Prince Royal, actuel fort Foch

Sont indiqués en rouge les réseaux de fil de fer et de barbelé, les tranchées, la position des batteries, datant de la mise en état de défense de 1914-1915, qui n’est pas achevée à cette époque. Tous les abris et batteries d’intervalle installés entre 1887 et 1890 environ, sont en noir. Les abris sont marqués « Inf » ou « Mun », les services français ne font pas de différence entre les abris d’artillerie et les abris à munitions.

Auszug aus einem topografischen Plan der im Jahr 1915 vom französischen Militärgeheimdienst überschrieben wurde. In Frankreich wurden damals die Forts nach ihrem übersetzten Nahmen bezeichnet: „Fort n°3bis Fort Podbielski ist den aktuellen Fort Ducrot, „Fort Prince Royal ist das Fort Kronprinz, aktuelles fort Foch. In Rot findet man die Drahthindernisse, die Schützengräben und die Batterie-Stellungen die 1914-1915 während der Armierung, die nicht abgeschlossen ist, gebaut wurden. In schwarz alle Untertrete-Räume und Batterien die zwischen 1887-1890 ungefähr gebaut wurden. Diese Räume wurden « Inf » oder « Mun » bezeichnet, die französischen Behörden kannte nicht die Differenz zwischen den Artillerie-Räume und Munitions-Räume. 

Source / Quelle : Collection / Sammlung CESFS.

 

1939 : Carte Michelin n°62 Chaumont-Strasbourg au 1/200 000e. Du nord au sud le Fort Ducrot, Fort Maréchal Foch, Fort Maréchal Pétain, l’ouvrage Pétain-Kléber et le Fort Kléber. En rouge les routes à grande circulation en macadam ou en pavé ordinaire, en jaune les routes secondaires ou routes d’intérêt commun (I.C.) et en blanc les routes d’intérêt commun (I.C.) régulièrement empierrées.

Michelin-Karte Nr. 62 Chaumont-Strasbourg Masstab 1/200 000 mit von Norden bis Süden Fort Ducrot, Fort Maréchal Foch, Fort Maréchal Pétain, ouvrage Pétain-Kléber und Fort Kléber. In Rot die Hauptstrasse, asphaltiert oder mit Pflastersteine, in Gelb die kleine Strassen, und in Weiss die Strassen die regelmässig mit Steinbeschlag versehen werden.

Source / Quelle : Collection / Sammlung MJR.

 

Vues aériennes / Luftaufnahmen

 

 

13/07/1950

Photographie aérienne du Fort Ducrot et de la Batterie des Cerisiers à Oberhausbergen. La végétation a repris le dessus. Jusqu’en 1918, en règle générale, seul un petit rideau d’arbres avait été planté sur la traverse-abri de la capitale et à l’extérieur de l’ouvrage, à la gorge, pour créer un masque pourque le fort ne se découpe pas sur l’horizon. Tout le reste des forts de Strasbourg était entièrement exempt de végétation. Source / Quelle : IGNF.

1971 : Vue aérienne de la colline des Hausbergen avec les forts Ducrot, Foch et Frère.

Luftaufnahme von den Fort Ducrot, Fort Foch und Fort Frère.

Source / Quelle : Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.).

 

Situation stratégique / Strategische Lage

 

 

1875-1887

 

Le fort Podbielski, actuel fort Ducrot est situé sur le front Nord-Nord-Ouest de la ceinture des forts détachés de Strasbourg. Il commande les routes provenant du nord-ouest de la place, et est un des éléments essentiels de la défense de l’extrémité nord des hauteurs des Hausbergen et un important point d’observation de ce secteur. En effet, les trois forts des hauteurs des Hausbergen (forts Podbielski, Kronprinz et Baden) occupent une position très avantageuse sur un plateau isolé, dominant le terrain en avant ou battant à revers les pentes qui s’y trouvent. Devant ce plateau, coule la Souffel qui vient placer pour ainsi dire un fossé en avant d’eux. Ces forts commandent la route de Saverne et Paris et les routes de moindre importance qui se dirigent vers les Vosges, et, par le fort Podbielski, exercent une action très efficace sur le chemin de fer de Paris et la route de Wissembourg. Ils forment à eux trois la véritable clef de la place forte. La ligne principale de défense de la place forte de Strasbourg est alors située sur la ligne des forts détachés.

 

Das Fort Podbielski, aktuelles Fort Ducrot liegt an der Nord Nord-West-Front von dem Festungs-Gürtel von Straßburg. Es beherrscht die die Strassen die von Nord-Westen nach Straßburg kommen und ist ein wichtiger Beobachtungspunkt von dieser Front. Er ist eines der wesentlichen Elemente der Verteidigung von dem nördlichen Ende von den Hausberger Höhen. In der Tat nehmen die drei Festungen der Hausbergenhöhen (Podbielski, Kronprinz und Baden) eine sehr vorteilhafte Position auf einem isolierten Plateau ein, dominieren das Gelände vor ihnen oder schlagen die dort liegenden Hänge. Vor diesem Plateau fließt die Suffel, und also sozusagen einen Graben vor sich platziert. Diese Forts beherrschen die Strecke in Richtung Paris sowie die kleineren Strecken in Richtung Vogesen und üben über Fort Podbielski eine sehr effektive Aktion auf die Eisenbahn nach Paris und nach Weissenburg. Zusammen bilden sie den eigentlichen Schlüssel zur Festung. Die Hauptverteidigungslinie der Strassburger Festung befindet sich dann auf der Linie der freistehenden Forts.

 

1887-1900

 

Dans ce secteur la ligne principale de défense de Strasbourg reste sur la ligne des forts. Mais les intervalles entre les ouvrages sont sensiblement renforcés par des abris d’infanterie, d’artillerie ou à munitions, ainsi que des batteries, établies sous la forme de fortifications permanentes.

 

Die Hauptverteidigungslinie von Straßburg bleibt auf der Höhe von der Line der detachierten Forts. Die Intervalle zwischen den Werken werden jedoch durch Infanterie-, Artillerie- und Munitions-Räumen sowie Batterien, die der Form von dauerhaften Befestigungen errichtet wurden, erheblich verstärkt.

 

1900 – 1914

 

Au début du siècle, après le début de construction du groupe fortifié de Mutzig-Molsheim, le commandement allemand programme la construction d’une ligne défensive appelée lignes de la Bruche, entre Molsheim et Strasbourg. Cette ligne qui doit être érigée lors de la mise en état de défense, comporte aux environs de Strasbourg, deux branches, qui rejoignent la ligne des forts détachés sur le front Ouest à Strasbourg

 

Zu Beginn des Jahrhunderts, nach Baubeginn der Feste Kaiser-Wilhelm II, plante das deutsche Kommando den Bau einer Verteidigungslinie namens Breuch-Linie zwischen Molsheim und Straßburg. Diese Linie, die zum Zeitpunkt Armierung errichtet werden muss, umfasst von Straßburg zwei Zweige, die sich mit der Linie, der an der Westfront in Straßburg an den Gürtel der detachierten Forts verbinden.

 

1914 – 1918

 

Le Fort Podbielski reste dans le secteur défensif Nord-Ouest de Strasbourg. Les ouvrages programmés sont en grande partie réalisés entre août 1914 et avril 1916. 

Fort Baden bleibt im nordwestlichen Verteidigungssektor von Straßburg. Die programmierten Arbeiten werden größtenteils zwischen August 1914 und April 1916 ausgeführt. 

 

1918 – 1935 environ

 

A priori le fort Ducrot n’est utilisé que comme dépôt de matériels militaires et de terrain d’exercice.

Warscheinlich ist das Fort Ducrot zu Aufbewahrung von militärischer Ausrüstung und auch als Übungs-Gelände dient.

 

1935 environ – 1940

 

L’ensemble de la colline de Hausbergen est transformé en un môle défensif, créant en quelques sorte une troisième ligne défensive dans le cadre de la Ligne Maginot. Les trois forts, Ducrot, Foch et Pétain accueillent des postes de commandement. Trois observatoires sont installés face à l’ouest pour la surveillance de Strasbourg et de la plaine rhénane, et des points d’appuis assurent la défense de la colline, soit avec la construction de nouveaux ouvrages, soit par la réutilisation des anciens ouvrages allemands encore existants.

 

Der gesamte Hausbergen-Hügel verwandelt sich in einer Verteidigungsstellung, wodurch in gewisser Weise eine dritte Verteidigungslinie als Teil der Maginot-Linie entsteht. Die drei Forts Ducrot, Foch und Pétain werden zu Hauptquartieren und Kommandoposten umgebaut. Für die Überwachung von Straßburg und der Rheinebene sind drei nach Westen ausgerichtete Beobachtungsräume installiert, und Stützpunkte gewährleisten die Verteidigung des Hügels, entweder durch den Bau neuer Bauwerke oder durch die Wiederverwendung alter deutscher Festungsbauwerken bestehen.

 

Distances avec les autres ouvrages / Abstand zu den Nachbarwerke

 

A l’Est : Fort III – Fort Mundolsheim - Fort Roon – Fort Desaix : 1,482 km (0,921 miles).

Au Sud : Kirchbaumbatterie – Batterie des Cerisiers : 734 m (2 408 ft).

Au Sud : Fort IV – Fort Niederhausbergen - Fort Veste Kronprinz – Fort Maréchal Foch : 1,687 km (1,048 miles).

Au Sud-Est : Stadt

 

Déroulement de la construction / Verlauf vom Bau

 

Préparation de la construction des forts détachés

 

Le détail de la préparation de la construction des forts détachés est consultable sous la rubrique place forte de Strasbourg / Chroniques / 1871 – 1882. Toutefois nous publions ici les dates principales sous forme succincte.

 

05/04/1871 : article de la presse locale qui annonce la construction des nouvelles fortifications de Strasbourg sous la forme de forts détachés, construits entre Kehl et Mittelhausbergen et entre Hoenheim et Illkirch.

 

26/06/1871 : La commission de défense du territoire « Landes-Verteidigungs-Kommission » du nouvel empire allemand a publié le 26 juin 1871 une expertise relative aux nouvelles fortifications de Strasbourg.

Source : S0111 : Albert, Dr., Major a.D. : Das Festungsproblem in Deutschland und seine Auswirkung auf die strategische Lage von 1870-1914 ; Junker und Dünnhaupt Verlag Berlin ; 1933, p. 146.

 

13/01/1874 : une note française du 2ème bureau de l’état-major fait un point de situation sur la construction des nouveaux forts détachés de Strasbourg. Il évoque le fait que le nombre de forts détachés prévus est de 12, mais qu’il faut en ajouter deux : « Des deux forts qui doivent encore être ajoutés, l’un sera érigé à l’extrémité de la colline des Hausbergen, sur la soi-disant tête de Mundolsheim « Mundolsheimer-Kopf », en tant que fort à fossé sec, alors que le second fort trouvera sa place à proximité du fort d’Illkirch, près du Altenheimerhofe ».

 

03/1874 : la presse locale évoque le projet établissement d’une batterie près de Mundolsheim (futur Fort Podbielski – actuel fort Ducrot).

 

10/05/1875 : Un journal de l’Allemagne du Nord daté du 10 mai 1875 nous délivre les informations suivantes : « Au moment de l’établissement du nouveau plan de fortification, on avait projeté d’établir quelques petits ouvrages entre les forts, sur les points qui par suite de la configuration du terrain environnant, n’étaient pas suffisamment protégés ; mais jusqu’à présent, l’argent manquait et on ne pouvait penser entreprendre les travaux avant que le Reichstag ait voté les fonds nécessaires. L’on considérait comme plus particulièrement important de fortifier le « Mundolsheimer Kopf », sur les hauteurs de Hausbergen, à l’ouest de Mundolsheim, entre les forts de Mundolsheim et de Niederhausbergen ; … Le premier ouvrage est nécessaire parce que la chaîne de hauteurs indiquée ci-dessus masque complètement, à 1 200 mètres, le fort de Mundolsheim et son occupation par l’ennemi entraînerait celle du fort… ».

 

16/06/1876 : Le projet de construire un fort sur la Tête de Mundolsheim « Mundoslheimer-Kopf » futur Fort Podbielski est évoqué par la presse locale.

 

16/09/1877 : La presse locale nous informe que la construction du fort tout près de l’église de Mundolsheim doit encore être commencée cette année.

 

21/10/1879 : Une revue militaire française nous a livré cette information : « La Gazette de Silésie fait connaître, dans ce même numéro du 21 octobre 1879, que l’on doit élever un nouveau fort au nord-ouest de Strasbourg, sur la hauteur de Mundolsheim ». Remarque : La construction du fort à vraisemblablement commencée vers la fin octobre début novembre 1879, malheureusement nous n’avons pas de date plus précise.

Source : S0354 : Revue militaire de l’Etranger n°484, tome 16, du samedi 6 décembre 1879, p. 287.

 

Expropriation des terrains pour la construction du fort Podbielski

 

15/11/1878 : Procédure d’expropriation des terrains nécessaires à la construction du Fort Mundolsheimer Kopf. La presse locale nous a délivré les informations suivantes : « Hier ce sont déroulés les négociations finales relatives aux expropriations des terrains au profit de notre nouveau fort. Le matin, on a encore visité la partie de notre forêt qui doit être utilisée pour la construction du fort, et l’après-midi à 14 heures, les intéressés furent convoqués à la mairie, pour assister à la lecture du compte-rendu de visite et à la rédaction du procès-verbal local. Etaient représentés le juge commissaire, Monsieur le conseiller du tribunal d’instance Jung, et comme représentant des mineurs absents, les fondations « Stifftungen » et des retraités, etc., Monsieur Karl Mühl de Strasbourg, afin de procéder aux évaluations. Comme nous le supposons, la notification de changement de propriété doit être prononcée lundi prochain, par le tribunal impérial d’instance ».

 

Construction du fort IIIA, Fort Podbielski, fort Ducrot

 

Dates officielles : 1879 – 1882.

Dates corrigées d’après les informations retrouvées : 1879 – 24 décembre 1881.

 

1881 :  une note française de renseignement nous apprend que le correspondant à qui l’on a demandé d’apporter des précisions sur le Fort Podbielski n’est pour le moment pas en mesure de s’approcher du fort, pour livrer des renseignements sur sa construction. Il précise que la construction de ce fort a commencé en 1879 et que les travaux ne sont pas terminés. La main d’œuvre est fournie par un bataillon du Génie dont tous les Alsaciens ont été exclus des travaux. Il précise que même les paysans sont obligés de faire un détour pour aller aux champs, afin d’éviter la rencontre de patrouilles et des sentinelles.

Source : S1216 : Service Historique de la Défense ; Article 8, 1881-1917 : Strasbourg ; Note de renseignement n°2950 de 1881.

 

27/03/1881 : « Un journal régional du 27 mars 1881 contenait les renseignements suivants sur les forts détachés de Strasbourg et notamment sur l’état d’avancement des travaux du nouveau fort établi près du village de Mundolsheim, entre le fort de Roon et le Fort du Prince-Royal : A peine a-t-on dépassé la station de Vendenheim, en venant de Saverne ou de Wissembourg par le chemin de fer et en se dirigeant vers Strasbourg, que l’on aperçoit à sa droite, au milieu d’une campagne fertile, une ligne de hauteurs appelée les Hausbergen, couronnée de deux ouvrages permanents, le Fort du Prince-Royal et le Fort du Grand-Duc de Bade. Sur le versant nord-ouest, se trouve le village de Mundolsheim, qui se développe sur les pentes douces d’une colline ; c’est de là que l’on a dirigé, en 1870, les opérations du siège de Strasbourg. Au-dessus de ce village, tout près de l’église, on a élevé depuis un an un troisième fort, sur le point appelé Holderberg ; ses glacis sont, de tous côtés, à pentes rapides, et ses crêtes dominent toute la contrée environnante. Ce fort désigné sous le nom de Mundolsheimer Kopf, sera bientôt terminé. Les maçonneries doivent déjà être achevées ; il n’y a plus à faire que quelques travaux de terrassement, et le dernier des ouvrages de défense de Strasbourg sera prêt à entrer en action. Les trois forts de la ligne des Hausbergen sont reliés par une belle route établie par les soins du service militaire et qui serpente au milieu des vignes le long des hauteurs. Tous les forts élevés autour de Strasbourg ont une garnison permanente. Douze d’entre eux (il y en a quatorze) ont reçu chacun, de Sa Majesté, le nom de l’un des plus illustres généraux de l’armée. Ainsi, les forts de la rive gauche du Rhin sont désignés comme il suit : Fransecky, Moltke, Roon, Prince-Royal, Grand-Duc de Bade, Prince de Bismarck, Prince-Royal de Saxe, von der Tann et Werder ; ceux de la rive droite ont reçu les noms suivants : Kirchbach, Blumenthal et Bose. Le fort construit non loin de l’Altenheimerhof, près de la rive du fleuve, n’a pas encore reçu de dénomination particulière, et il en est de même du Fort de Mundolsheim dont nous venons de parler ».

Source : Revue Militaire de l’Etranger n°527 du 16 mai 1881, p. 309, information tirée de la Metzer Zeitung du 27 mars 1881.

 

24/12/1881 : La presse locale nous donne les informations suivantes concernant la construction de ce fort : « Les derniers travaux du fort de Mundolsheim ont été terminés le 24 du même mois, à quatre heures du soir ». Rappelons que la construction de cet ouvrage a été entrepris en 1878. Sa construction a durée comme pour les autres forts à fossés secs, environ trois ans. Il s’agit ici du dernier fort détaché construit sur la nouvelle ceinture défensive de Strasbourg, qui comprend à présent 14 forts, construits en dix ans, entre 1872 et 1881. Remarque : il s’agit là des travaux de gros œuvres. Les travaux des équipements divers, comme le pont-levis, les portes et fenêtres, les parquets en bois, la cuisine, les râteliers d’armes, les étagères pour les projectiles d’artillerie, etc. prendra encore plusieurs années.

 

Aménagements complémentaires pour le Fort IIIa, Fort Podbielski, fort Ducrot.

 

21 avril 1881 : Réalisation d’un plan projet pour l’installation des fours à pain des boulangeries de forts à fossés secs pour le rapport du 20 avril 1881. La boulangerie a été probablement été installée au cours de l’année 1881.

 

1886 – 1890 environ : renforcement du Fort Podbielski et des intervalles dans le cadre de la crise de l’obus torpille.

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Modernisation du Fort Podbielski à la suite de la crise de la brisance.

Au cours de ces années, une grande partie des maçonneries du fort est couverte d’une couche de béton de silex bleu de 1,20 m reposant sur une couche de sable de 1 mètre d’épaisseur. Les murs exposés au tirs direct sont doublé par un deuxième mur en maçonnerie de briques laissant un intervalle d’un mètre rempli de sable. Ce système doit renforcer la résistance de ces murs à la puissance de déflagration des nouveaux explosifs utilisés par l’artillerie. Par ailleurs, au Fort Podbielski, la caponnière double du saillant est supprimée, et remplacée par une grille défensive sur l’escarpe et un coffre double de contrescarpe est installé comprenant de chaque côté deux chambres de tir pour un canons révolver de 3,7 cm sur affût mural destiné à couvrir le fossé des faces droite et gauche du fort. Ce coffre est relié à la poterne principale sous traverse en capitale par une poterne passant sous le fossé. L’installation de ces coffres de contrescarpe entraîne également une modification de la galerie enveloppe du système de contremines. Par ailleurs, les caponnières d’épaule droite et gauche son supprimées et remplacées chacune par un coffre simple de contrescarpe comprenant chacun deux chambres de tir pour un canon révolver de 30,7 cm, destinés à flanquer le fossé du flanc droit et gauche. D’ailleurs à Strasbourg, seuls les Fort Prinz Bismarck et Fort Podbielski ont fait l’objet d’une refonte complète par la suppression des caponnières d’épaule. Par ailleurs, une partie des ouvertures des traverses-abri est réduite en largeur, les puits de lumière et d’aérations sont obturés par les rails de chemin de fer et bétonnés. Installation d’un poste d’observation cuirassé modèle 1887 de Gruson, en fonte durcie. Des grilles métalliques sont installées sur le sommet de la contrescarpe et au niveau du tambour d’entrée. Le glacis est réaménagé, par l’installation d’un chemin de ronde adossé derrière une petite levée en terre et vers le saillant, installation d’un blockhaus de chemin de ronde.

Tableau d’André Brauch représentant le fort vers 1900. Coffre double de contrescarpe, comportant de chaque côté deux chambres de tir munie chacune d’un canon révolver de 3,7 cm, destiné à la défense du fossé des fronts droit et gauche. La contrescarpe maçonnée est recouverte de grilles défensives. A droite, une grille remplace sur le saillant de l’escarpe l’ancienne caponnière double de saillant qui a été arasée. L’ensemble a été modifié lors des travaux de modernisation de 1887-1890 environ. Un fossé muni de réseau de fil de fer et de barbelé couvre les créneaux de tir des coffres de contrescarpe. Ultérieurement, en 1914-1918, le fossé sera vraisemblablement muni d’un double réseau de fil de fer, l’un contre l’escarpe et l’autre contre la contrescarpe, avec au milieu un large chemin de ronde.

 

19/07/1886 : Début des travaux de démolition des ponts sur la gorge des forts à fossés secs, pour les remplacer par des rampes d’accès

 

09/10/1886 : Etude du projet de modification de la contrescarpe du saillant et de surélévation du mur de la contrescarpe et des glacis du saillant des forts. Ces travaux nécessitent l’expropriation de terrain devant les saillants pour un prix proposé à 10 M. de l’are.

 

18/10/1886 : D’après une note de renseignements française, remplacement des portes et volets des casemates dont la résistance aux balles françaises est jugée insuffisante. Les travaux de modifications des murs de la contrescarpe et du saillant ont été ajourné en attendant de trouver des solutions plus pertinentes.

 

10/01/1887 : Remplacement des pièces d’artillerie de 12 cm des forts par des pièces de 15 cm en bronze. Les pièces arrivent de Spandau, et on a également livré voies de chemin de fer des munitions et de la poudre.

 

10/01/1887 : D’après une notre de renseignement française, installation des grilles sur les murs de contrescarpe es forts à fossés secs. Le service des fortifications de Strasbourg a encore commandé pour 70 000 marks de grilles pour pouvoir garnir toute la contrescarpe des faces et des flancs de forts à fossés secs. Ces travaux doivent être terminés dans un délai de deux mois.

 

27/01/1887 : Ordonnance impériale pour l’aménagement de batteries, d’abris pour l’infanterie, l’artillerie et le stockage des munitions dans les intervalles entre les forts.

 

07/02/1887 : D’après une note française de renseignements : Arrivée d’un ordre télégraphique de Berlin pour installer un chemin de fer de ceinture à voie étroite et à voies normales raccordée au chemin de fer de l’Etat, pour réaliser les travaux de renforcement des forts et des intervalles. « L’entreprise des travaux a été donnée à la société Heydt et Cie, maison avec laquelle on a traité de gré à gré, et qui est la même que celle chargée des travaux de revêtement au ciment et au béton à exécuter dans les forts. Les travaux, commencés immédiatement sur plusieurs chantiers, doivent être terminés dans le délai de deux mois. Le génie vient de charger M.M. Heydt et Schuster, sans adjudication et au prix du devis, de tous les travaux de renforcement des casemates. Les casemates, abris etc., seront découverts afin qu’on puisse les recouvrir d’une couche de béton. Ce béton sera formé de mortier-ciment et de silex cassé. On conduit déjà du matériel et des matériaux dans les forts pour l’exécution de ces travaux, qui devront être terminés sans faute le 1er avril prochain. A cet effet l’administration militaire, vient de commander 900 wagons de ciment Portland et 1 000 wagons de silex-pierre bleue. Elle vient aussi de commander à M. Schaeffer, tuilier à Achenheim, près Strasbourg, 400 000 briques pour les forts. Il y aura donc aussi beaucoup de maçonnerie, ce qui est tout naturel, car si l’on veut couler du béton, il faut que les côtés soient fermés par des murs. Les travaux en question sont évalués à 1 million ».

Source : S1216 : Une notre française de renseignement n°8873 du 7 février 1887, archives MJR.

 

23/02/1887 : Ordonnance impériale pour transformer les portions de rempart non indispensables à l’artillerie, au profit de l’infanterie. Début de construction des batteries annexes qui avaient été planifiées mais non réalisées. Ces batteries sont dotés d’abris à munitions à l’épreuve des bombes.

 

05/03/1887 : Une notre française de renseignements nous livre ces informations : « A la date du 12 février 1887, le Gouverneur de Strasbourg a décidé l’établissement d’un chemin de fer à voie étroite passant du pont du canal près de Hœnheim en prenant ensuite la chaussée du chemin de fer de ceinture, la route de ceinture derrière le Fort Roon, puis le chemin vicinal n°63 à partir du kilomètre 12.000 jusqu’au kilomètre 13.100, ensuite la route vers le fort Podbielski et là par le chemin vicinal n°11 du kilomètre 14.700 au kilomètre 14.870 jusqu’au fort Grand-Duc de Bade. Ce chemin de fer est destiné à transporter les matériaux dans les divers forts sur son passage. Par ordre subséquent, et pour le même objet, un chemin de fer doit être établi de la gare de Holtzheim au fort Prince de Bismarck ».

Source : S1216 : Note de renseignement française n°9.032 du 5 mars 1887, archives MJR.

 

Fin janvier 1889 : Une notre française de renseignement nous livre cette information : « Monsieur Zeitz, entrepreneur allemand, a ramené de Metz un chariot destiné au transport de grosses pièces, des affûts, et autres matériaux qu’il serait impossible de conduire sur d’autres véhicules. Ce chariot supporterait une charge de 18 000 kilogrammes, mais on n’a pas connaissance qu’il ait été utilisé à Strasbourg depuis qu’il y est arrivé ». Remarque : le chariot qui vient d’être décrit est vraisemblablement destiné au transport des éléments des postes d’observation cuirassés de l’artillerie, en fonte durcie, modèle 1887 de Gruson. Ces derniers auraient donc été installés au cours de l’année 1889.

 

1894 : Vers 1894, installation de deux postes de gué « Wachturm » cuirassés modèle 1890 de Gruson « W.T.90 ». Le Fort Podbielski est l’un des rares ouvrages à être doté de deux « WT 90 », compte tenu de sa position à l’angle des fronts nord et ouest de la place forte de Strasbourg.

 

Les matériaux utilisés pour la construction du fort / Die Materialien für den Bau des Forts

 

En règle générale :  tous les murs exposés à un tir direct d’un assaillant sont en pierres de taille ou moellons, en grès des Vosges. Tous les murs non exposés au tirs direct sont en briques. Toutefois les façades de la caserne et de la gorge sont en briques recouvertes par un épais placage en pierre de taille.

 

Im Allgemeine: alle Außen Mauern, die beschossen werden können, sind aus Natursteinen aus Bundsandstein aus den Vogesen. Alle Mauern, die nicht beschossen werden können, sind aus Ziegelsteinen. Die Fassaden der Kaserne und der Kehle bestehen jedoch aus Backsteinen, die mit Bundsandsteinftein-Furnier bedeckt sind.

 

Avant 1887 : Fondations en béton. Murs en moellons et en briques. Voûtes en moellons ou en briques. Enduit de la maçonnerie des voûtes est recouvert d’une couche de bitume pour l’étanchéité de l’ouvrage. Façade : en briques, couvertes par un placage en pierre de taille de grès, généralement du grès rose des Vosges, base de la maçonnerie en pierres équarries à tête taillé, bouchardées pour le parement. Blocs de granit pour les pierres de tailles qui supportent le haut des charnières des grands portails. Vantaux de portes en bois ou en fer.

 

Vor 1887: Betonfundamente. Naturstein und Backsteinmauern. Der Verputz vom Gewölbe wir zur Abdichtung der Struktur mit einer Bitumenschicht bedeckt. Fassade: aus Backsteinen, bedeckt mit einem Steinfurnir aus Sandstein, im Allgemeine mit Bundsandstein aus den Vogesen, Sockel aus Mauerwerk aus gekleidetem Steinbruchstein, Busch zur Verkleidung gehämmert. Granitblöcke für die Steine die die Oberseite der Scharniere großer Tore tragen. Tür Flügel aus Holz oder Eisen.

 

Modifications après 1887 : Couverture des locaux les plus importants par une couche de 1,20 m de béton tassé non armé, de pierre de silex bleu posée sur une couche d’un mètre de lœss jaune (terre fine que l’on trouve sur les hauteurs à l’Ouest de Strasbourg) directement posée sur les maçonneries des voûtes. Renforcement des murs extérieurs par un couloir de sable d’une largeur d’un mètre, en enveloppe extérieur avec maçonnerie en briques, autour des zones à renforcer.

Renforcement intérieur des caponnières avec de la maçonnerie en brique. Renforcement de certains passages par des tôles ondulées en acier galvanisé. Volets de fenêtres et certaines portes en fer ou en acier.

 

Änderungen nach 1887: die wichtigsten Räume werden mit einer 1,20 m dicken Schicht aus Stampfbeton, aus blauem Feuerstein bedeckt, die auf einer 1 m dicke Erdschicht aus gelben Löss (Erde die man auf den Anhöhen Westlich von Straßburg findet) über dem Gewölbe liegt. Verstärkung der Außenwände durch einem ein Meter breiten Sandkorridor der an der Außenwand der verstärkten Räume angebracht wurde. Innenverstärkung der Kaponniere mit Ziegelmauerwerk. Verstärkung bestimmter Durchgänge durch Wellbleche aus verzinktem Stahl. Fensterläden und einige Türen aus Eisen oder Stahl.

 

Dénominations successives

 

1879 – 1882 : Fort III a, Fort Mundolsheimer Kopf.

 

29/08/1882 : Fort Podbielski (par ordre du cabinet impérial).

Par l’ordonnance impériale du 29 août 1882, l’Empereur a baptisé récemment du nom de généraux de l’armée allemande les derniers forts construits à Strasbourg. On a appelé fort Schwarzhoff le fort élevé près de l’Altenheimerhof au sud de la ville, et le fort Podbielski, le fort relativement peu considérable construit sur la hauteur voisine du village de Mundolsheim, entre le fort de Roon et le fort Prince-Royal (Kronprinz). Le général Schwarzhoff est mort l’année dernière à Berlin ; il avait commandé le III° corps d’armée. Le général Podbielski, inspecteur général de l’artillerie, a été le quartier-maître général de l’armée allemande pendant la campagne 1870-1871.

 

03/04/1919 : Le Fort Podbielski est officiellement nommé Fort Ducrot par les autorités françaises.

 

07 / 1940 – 11 / 1944 : Compte tenu que le régime nazi ne reconnaît pas le traité de Versailles, l’ancien territoire du Reichsland Alsace-Lorraine redevient allemand et les forts de Strasbourg reprennent leur nom d’origine. Le Fort Ducrot est désormais appelé Fort Podbielski.

 

Vers 1945 : Après la seconde guerre mondiale, les forts de Strasbourg reprennent leur nom français. A présent le Fort Podbielski est à nouveau dénommé Fort Ducrot.

 

Biographie général Podbielski

 

Theophil Eugen Anton von Podbielski est né le 17 octobre 1814 à Köpenick. Issu d’une famille noble polonaise, il est le fils du lieutenant-colonel « Oberstleutnant » Anton von Podbielski (1780-1841) et de Johanna Eleonore né von Falkenhayn (1787-1869). Il a suivi ses études dans un établissement pour cadets « Pädagogium » de Sulechow et à la « Ritterakademie » de Liegnitz, un lycée réservé à la noblesse.

Le 1er mai 1831 il entre au 1er régiment de Ulans de l’armée prussienne « 1. Ulanen-Regiment ». Le 9 février 1833, alors qu’il avait à peine 19 ans, il est nommé sous-lieutenant « Sekondeleutnant » après avoir brillamment réussi son examen. Il suit les cours de l’école de guerre « Allgemeine Kriegsschule » entre 1836 et 1839. En 1841 il est nommé chef de cabinet « Adjudant » de l’état-major de la 5e brigade de cavalerie « 5. Kavallerie-Brigade ». Le 26 avril 1843 il se marie sur le domaine de Dallmin du district de Westprignitz avec Agnes von Jagow (1823-1887). De cette union il aura 6 enfants. Le 12 janvier 1858 il est muté à l’état-major du 3e corps d’armée « III. Armee-Korps » avec le grade de « Major », c’est-à-dire chef d’escadron. Le 12 janvier 1858 il est nommé chef de corps du 12e régiment de hussards de Thuringe « Thüringischen Husaren-Regiment Nr. 12 », et est promu au grade de lieutenant-colonel « Oberstleutnant » en 1859 et de colonel « Oberst » en mars 1861.

En mars 1863, à l’âge de 49 ans, il est nommé général de brigade « Generalmajor » et prend le commandement de la 16 brigade de cavalerie « 16. Kavallerie-Brigade ». En décembre 1863 il est nommé quartier maître général du maréchal « Generalfeldmarschall » Friedrich von Wrangel auprès de l’armée prussienne en Schleswig-Holstein. En 1865 il est nommé dans les comtés de l’Elbe et puis en 1866 il est nommé directeur du département général de la guerre « Allgemeine Kriegsdepartement » au ministère de la guerre « Kriegsministerium ». Pendant la guerre avec l’Autriche, le général Podbielski assurait la fonction de quartier maître général de l’Armée et il obtient le 18 septembre 1866 pour ses activités la décoration de l’Ordre pour le Mérite. Après la conclusion de la paix il retourne au ministère de la guerre et œuvra avec beaucoup de mérite à la nouvelle organisation de l’armée de la Confédération du Nord de l’Allemagne et participa également aux travaux de la diète « Bundesrat » et au Parlement « Reichstag ». Pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871, il est à nouveau nommé au poste de quartier maître général de l’Armée. Son engagement est récompensé par une dotation de 100 000 Thaler et il est décoré le 5 mars 1871 de la décoration de la feuille de chêne « Eichenlaub » de l’Ordre pour le mérite. A la mort du général von Hindersin, le général von Podbielski a été chargé de la direction des affaires de l’inspection générale de l’artillerie et le 31 décembre 1872 il est nommé inspecteur général de l’artillerie « Generalinspekteur der Artillerie » alors qu’il n’a jamais servi dans cette arme. En 1873 il est promu au grade de général de corps d’armée « General der Kavallerie ». C’est sous sa direction que l’on procède à la séparation de l’artillerie de campagne et de l’artillerie à pied allemande (de siège et de forteresse) et à la mise en service d’une nouvelle génération de pièces d’artillerie. Le 11 et 12 août 1874 il effectue une visite d’inspection à Strasbourg. Le 29 août 1882 l’empereur d’Allemagne ordonne que le Fort Mundolsheimer-Kopf de Strasbourg porte à présent le nom de Fort Podbielski. Par ailleurs, depuis 1889 le régiment d’artillerie de campagne « Feldartillerie-Regiment Nr. 5 » porte également son nom. Le General der Kavallerie von Podbielski décède le 31 octobre 1879 à Berlin à l’âge de 65 ans.

 

Portrait du général Podbielski en 1870 extrait d’une publication de 1920 (Collection MJR).

 

 

Caractéristiques générales / Allgemeine Eingenschaften

 

Petit fort à fossés secs, construit d’après le tracé des forts allemands dits de type « Biehler ». Il a la forme d’une petite lunette aplati, à fossé sec, comportant une caserne de gorge sur l’aile gauche de l’escarpe, de deux faces munies chacune d’une traverse-abri et d’une traverse pleine, entre lesquelles sont installées trois plateformes d’artillerie pouvant mettre en batterie 2 pièces de forteresses chacune pour la défense éloignée, et d’une traverse-abri et une plateforme d’artillerie sur chaque flanc, pouvant mettre en batteries à priori deux pièces de chaque côté, destinées à couvrir les intervalles les abords immédiates des forts voisins. Pour la défense rapprochée, et plus particulièrement celle du fossé est assurée par une caponnière sur le saillant qui bat le fossé situé devant les faces droites et gauche, d’une demi-caponnière sur chaque épaule battant le fossé du flanc droit et gauche. Contrairement aux forts construits à partir de 1872 et 1873, le fossé de gorge est muni d’une caponnière placée à droite de l’entrée principale de l’ouvrage. La caponnière du saillant et caponnières d'épaules sont arasées vers 1887-1890.

 

Alimentation en eau potable

 

1902

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Règlement de garnison de 1901 : renseignements divers concernant le Fort Podbielski.

Le règlement de garnison de 1902 nous apporte quelques renseignements divers concernant le Fort Podbielski :

Alimentation en eau potable : Au fort Podbielski les clés de la salle du puits « Brunnenstube » et de la salle des réservoirs « Reservoirraum » sont déposés dans la salle de garde « Wachtstube ». Le garde du génie « Wallmeister » est responsable de l’alimentation en eau du fort. En règle générale, le pompage de l’eau par des personnels du fort est fait sous le contrôle du garde du génie.

Dans les forts, l’entretien de l’ensemble des tuyaux d’eau potable et des installations est du ressort du service de garnison « Garnisonverwaltung ». En dehors des pannes éventuelles, les pompes sont démontées et inspectées minutieusement une fois par an vers les mois d’avril-mai. A cette occasion les cylindres de pompe sont démontés, nettoyés et remontés, les pièces défectueuses sont réparées ou changées ; la graisse durcie doit être enlevée et tout le mécanisme doit être huilé et remis dans un état impeccable.

Source : S1138 : Garnisons-Bestimmungen für Strassburg i. E., 1902, archives MJR

 

 

Soutien médical

 

 

1902

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Règlement de garnison de 1901 : renseignements divers concernant le Fort Podbielski.

Le règlement de garnison de 1902 nous apporte quelques renseignements divers concernant le Fort Podbielski :

 

Soutien médical : un médecin militaire hébergé au Fort Roon est chargé du soutien médical du Fort Podbielski où il peut être appelé en cas de besoin. Par ailleurs, le Fort Kronprinz, d’où proviennent les hommes de garde, dispose également d’un sous-officier du service médical « Sanitätsunteroffizier ».

Source : S1138 : Garnisons-Bestimmungen für Strassburg i. E., 1902.

 

 

Garnison - garde / Garnison - Wache

 

1870 – 21/11/1918 : Empire allemand / Deutches Reich

 

03/03/1877

 

Allemagne, Strasbourg place forte & garnison : Strasbourg. Présentation des recrues et relèves des détachements de garde des forts.

Informations tirées d’une revue militaire allemande : « Le dernier hiver s’est fait remarquer par sa douceur relative, qui était en contraste avec le froid vif de l’Est de l’Allemagne ; et comme nous avons également été épargné par les fortes pluies, la météo s’est montrée très favorable sur l’instruction des jeunes recrues faite au mois de décembre. Les présentations des recrues, qui a été faite en présence de leur supérieurs respectifs, sont désormais terminées pour les régiments prussiens, saxons et wurtembergeois locaux. En conséquence, on arrive à nouveau à faire tourner les services de garde de la garnison. Alors qu’avant la formation des recrues ont formait les détachements de garde de la garnison avec un mélange provenant de divers bataillons, il y a désormais un seul bataillon qui fournit les détachements de garde. Le gardiennage des forts par des détachements de garde « Wacht-Commandos », qui sont relevés tous les mois, est poursuivis de cette façon ».

Source : Allgemeine Militär-Zeitung n°9, du 3 mars 1877, p. 72. S3277.

 

08/10/1888

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Le régiment d’infanterie n°131 détache deux compagnies d’infanterie au Fort Podbielski.

A compter du 1er avril 1887, tous les forts détachés qui ont des casernes sont garnis de troupe. Les autorités militaires allemandes appellent ce système changement de bataillon « Bataillons-Wechsel », c’est-à-dire qu’un bataillon de chaque régiment d’infanterie est désigné pour assurer les services de garnison pendant une année. A partir du mois d’avril 1887, les grands forts de la place forte de Strasbourg sont occupés en permanence par une ou deux compagnies issues des régiments de la garnison. Toutefois le Fort Podbielski aura également une telle garnison, mais uniquement pour une courte période.

Le régiment d’infanterie 132 a été créé le 24 mars 1881 et était alors affecté au VIe corps d’armée, avec pour garnison Glatz. Le régiment était doté du fusil « Infanteriegewehr 71 ». Le 31 mars 1886 le régiment d’infanterie 132 est transféré au XVe corps d’armée. Il a été transféré à Strasbourg le 28 mars 1888 et entre au sein de la 61e brigade d’infanterie et de la 31e division. Il est encaserné à la Kaiser Wilhelm Kaserne implantée à la Citadelle. Il détache alors des détachements de garde importants aux forts Moltke, Roon et Podbielski. A compter du 8 octobre 1888, le régiment d’infanterie n°132 « 1. Unter-Elsässischen Infanterie-Regiment Nr. 132 » occupe le Fort Roon et le Fort Podbielski avec deux compagnies complètes. Il s’agit alors des 7e et 8e compagnie. En juin 1890 il est équipé du nouveau fusil le « Gewehr 88 » et il reçoit les premières recrues de Rhénanie.

 

01/05/1890

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Le régiment d’infanterie n°131 réduit la garnison du Fort Ducrot par uniquement un détachement de garde.

A compter du 1er mai 1888, le régiment d’infanterie n°132 « 1. Unter-Elsässischen Infanterie-Regiment Nr. 132 » n’occupe plus que le Fort Roon. Le Fort Podbielski n’a à priori plus de compagnie permanente dans ses locaux, mais uniquement un détachement de garde.

 

1902

 

Allemagne, Strasbourg place forte : Règlement de garnison de 1901 : renseignements divers concernant le Fort Podbielski.

Le règlement de garnison de 1902 nous apporte quelques renseignements divers concernant le Fort Podbielski : Garde : D’après le règlement de la garnison de Strasbourg, la garde du Fort Podbielski est composée d’un caporal « Gefreite » et d’un homme du rang. En poste de jour on trouve une sentinelle mobile « Patrouilleur » dotée d’un fusil avec munitions. La garde est relevée toutes les 24 heures et provient des deux compagnies en garnison au Fort Kronprinz (actuel Fort Foch) à Niederhausbergen. Cet effectif correspond à celui des ouvrages intermédiaires et batteries de la ceinture des forts détachés de Strasbourg. En 1902 c’est le régiment d’infanterie n°105 « Infanterie-Regiment Nr. 105 König Wilhelm II von Württemberg » qui fournit la garde.

Source : S1138 : Garnisons-Bestimmungen für Strassburg i. E., 1902.

 

02/08/1914 : 1er jour de mobilisation générale en Allemagne.

Au fur et à mesure de leur arrivée, les unités de réserves ou territoriales remplacent les postes de garde et garnisons de forts et ouvrages de Strasbourg.

 

03/10/1914 : Allemagne, Strasbourg fortifications : vue du fort Podbielski au début de la 1ère guerre mondiale. Entrée du fort Podbielski au début de la guerre. Rare photographie du début de la guerre. Les réservistes ont dû oublier les consignes concernant l’interdiction de photographier les fortifications. A remarquer : les lettres métalliques du nom du fort au-dessus de l’entrée et le fait que les grilles d’aération pour la ventilation n’ont pas encore été installées.

 

Classement de l’ouvrage / Klassifizierung des Befestigungswerkes

 

 

22 juillet 1876 : Le fort Podbielski fait partie de la place forte de Strasbourg, une place forte classée dans les places avec armement de 1ère classe. En effet, d’après une décision prise récemment par le ministre de la Guerre prussien et rapportée par l’Allgemeine Miltair Zeitung du 22 juillet 1876, les places fortes allemandes sont classées ainsi qu’il suit :

1° Forteresses avec armement de première classe : Strasbourg, Rastadt, Mayence, Metz, Coblence, Cologne, Wesel, Ulm, Magdebourg, Glogau, Neisse, Kustrin, Spandau, Thorn, Posen, Dantzig, Königsberg.

Source : S0353 : Auteurs divers : Revue militaire de l’Etranger 1876, tome IX et X.

 

06/07/1933 : Première série des places de guerre.

D’après la loi du 6 juillet 1933 relative aux fortifications de Strasbourg, publiée au Journal Officiel du 7 juillet 1933, l’ouvrage Neuf-Empert est classé en première série au tableau de classement des places de guerre. Voici une partie de ce texte de loi : Art. 1er. – Sont classé en première série et figureront désormais à ce titre au tableau de classement des places de guerre et ouvrages défensifs de la France les ouvrages détachés indiqués ci-après : ouvrage de Neuf-Empert, fort-Ney, ouvrage Rapp-Ney, fort Rapp, fort Desaix, fort Ducrot, batterie des Cerisiers, fort Foch, fort Pétain, fort Lefebvre, fort Uhrich, ouvrage Uhrich-Hoche, fort Hoche, batterie d’Altenheim, batterie des Paysans, ouvrage du kilomètre 119, abris à munitions M69 et M70. Art. 3. Sont maintenus non classés, sans démolition, les ouvrages détachés de Strasbourg indiqués ci-après : ouvrage Pétain-Kléber, fort Kléber, fort Joffre, ouvrage Joffre-Lefebvre, ainsi que les ouvrages bétonnés divers compris entre les forts Pétain (exclu) et Lefebvre (inclus).

 

 

Accès et visites

 

 

Le Fort Podbielski, actuel Fort Ducrot est restauré par l’Association des Amis du Fort Ducrot.

Adresse : rue du Fort Ducrot, suivre le fléchage, 67450 Mundolsheim.

Visites : voir le site de l’association des Amis du Fort Ducrot ou sur leur page Facebook.

https://www.fortpodbielski-ducrot-mundolsheim.fr/

Jeudi et samedi à 14h00 ou sur RDV. Ouvertures ponctuelles réalisé plusieurs fois par an, voir le site de l’association.