Fort I - Fort Wantzenau - Fort Fransecky - Fort Ney
Dernière mise à jour / Letzte Änderung : 13 / 09 / 2021 par MJR.
Voici l’essentiel des informations disponibles concernant le Fort I – Fort Fransecky. Ces textes sont encore rédigés en grande partie uniquement en langue française. Toutefois, petit à petit nous traduisons les différentes rubriques en langue allemande. Lorsque cela est possible nous utilisons les textes originaux avec l’orthographe de l’époque.
Hier finden Sie die Informationen zu Fort I – Fort Fransecky. Die meisten Texte sind noch meisten nur in französicher Sprache verfasst. Aber nach und nach übersetzen wir jedoch die verschiedene Abschnitte ins Deutsche. Soweit es möglich ist verwenden wir die Originaltexte mit der Schreibweise aus dieser Zeit.
Sources / Bibliographie : voir rubrique Bibliographie en dernière page du site / Sehe letzte Seite.
Signification des raccourcis utilisés pour les auteurs des photographies et les sources des documents :
Bedeutung der Abkürzungen der Quellen für Fotos und Dokumente :
1er RG : documents et photographies des archives du 1er régiment du génie.
AD67 = Archives départementales du Bas-Rhin ; Strasbourg.
AVES = Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg.
BA = Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)
BA-M = Bundesarchiv Abteilung Militärarchiv, Freiburg
BA-Stutt = Bundesarchiv, Stuttgart.
BCGS = Bibliothèque du cercle de garnison de Strasbourg
BMS = Bibliothèques Municipales de Strasbourg.
BNF Paris = Bibliothèque Nationale de France
BNUS = Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg
BP = Burtscher Philippe
CESFS = Cercle d'études et de sauvegarde des fortifications de Strasbourg
GAK = Generallandessarchiv Karlsruhe GEN =documents du service du génie, actuel USID et ESID de Strasbourg.
GSTAPK = Geheimes Staatsarchiv für Preussischer Kulturbesitz (Archives secrètes de l’héritage culturel de Prusse), Berlin - Dalem.
MJR = M-J. Richard
SHD = Service Historique de la Défense, Vincennes.
Entrée de gorge du fort Ney.
Source / Quelle : Photographie / Foto © MJR 2010-04.
Situation géographique et stratégique / Geographische und Strategische Lage
Situation géographique / Geographische Lage
Le fort Ney est situé au Nord de Strasbourg, sur la limite nord du ban de la commune de Strasbourg, au nord de la forêt de la Robertsau, sur la rive droite de l’Ill. Il est légèrement dominé à 2 000 mètres sur sa gauche par les hauteurs qui s’élèvent en avant de Reichstett.
Fort Ney liegt am nördlichen Rand der Gemeinde Straßburg, am Rand vom Wald von der Ruprechstau, am rechten Ufer der Ill. Er wird 2 000 m links von den Höhen vor Reichstett leicht dominiert.
Situation stratégique / Strategische Lage
Le Fort Fransecky est un des ouvrages de la ceinture des forts détachés de Strasbourg. Il est situé sur la rive gauche du Rhin, dans le secteur Nord de la place forte.
Fort Fransecky ist eines der detachierten Forts von Straßburg. Es ist auf der linken Seite vom Rhein, im nördlichen Verteidigungsbereich der Festung.
Entrée de gorge du fort Ney.
Source / Quelle : Photographie / Foto © MJR 2010-01
Cartographie / Kartierung
L’étude des anciennes cartes permet de voir l’évolution de l’environnement du fort.
Mit der Studie der alten Karten kann mann die Verwandelung der Umgegend vom Fort sehen.
1870 : Extrait de carte des environs du site de construction du fort Wantzenau, Fort I, Fort Fransecky, actuel fort Ney.
1870: Ausschnitt von einer Karte vor dem Bau des Fort Wantzenau, Fort I, Fort Fransecky, aktueller Fort Ney.
Source / Quelle : collection BP.
1904 : Extrait d’une carte spéciale à l’échelle 1 :75 000 avec l’emplacement du Fort Baden / fort Frère inscrit à l’encre noire.
1904 : Ausschnitt von einer Spezialkarte Maßstab 1 :75 000., das Fort Baden / fort Frère wurde mit schwarzer Tinte eingezeichnet
Source / Quelle : Collection / Sammlung MJR.
1914/05 : Carte du plan de mise en état de défense de la place forte de Strasbourg par l’artillerie. En bleu les positions, abris et batteries à construire ou aménager pendant les 20 premiers jours de la mise en état de défense, et en rouge ceux qui doivent être construits après les 20 premiers jours de la mise en état de défense. Chaque position de part et d’autre du fort comprend en règle générale un abri d’infanterie, un réseau de tranchées couverts par un réseau de fils surmonté de barbelé. La ligne principale de résistance est restée sur la ligne des forts détachés. Entre la berge droite de l’Ill et la rive gauche du Rhin, aucune tranchée n’a été prévue à cause de la proximité de la nappe phréatique. Les tranchées sont remplacées par des levées en terre. Une seule position d’artillerie est installée au sud du Fort Fransecky.
Armierungs-Karte der Artillerie von mai 1914 : in blau die Stellungen, Unterstände und Batterien die gebaut oder Angelegt werden sollen vom 1. Bis 20. Armierungs-Tag, in rot die gleichen die nach dem 20. Armierungs-Tag gebaut oder angelegt werden. Jede Stellung in den Zwischenräumen beträgt ein Infanterie-Untertreteraum, eine reihe von Schützengräben die von einem Drahtverhau der mit Stacheldraht überlegt ist der die Stellung schützt. Die Hauptkampflinie bleibt auf der Linie der detachierten Forts. Zwischen dem rechten Ufer von der Ill und dem linken Ufer vom Rhein, wurden keine Schützengräben vorgesehen. Das Grundwasser ist zu hoch und die Gräben wurden durch Erdanschüttungen ersetzt. Eine einzige Batterie der Artillerie ist hinter dem Fort Fransecky vorgesehen.
Source / Quelle : archives GSTAPK, collection / Sammlung CESFS.
1915 : Extrait d’un plan topographique annoté par le renseignement militaire français. Sont indiqués en rouge les réseaux de fil de fer et de barbelé, les tranchées, la position des batteries, datant de la mise en état de défense de 1914-1915, qui n’est pas achevée à cette époque. Tous les abris et batteries d’intervalle installés entre 1887 et 1890 environ, sont en noir. Les abris sont marqués « Inf » ou « Mun », les services français ne font pas de différence entre les abris d’artillerie et les abris à munitions.
Auszug aus einem topografischen Plan der im Jahr 1915 vom französischen Militärgeheimdienst überschrieben wurde. In Rot findet man die Drahthindernisse, die Schützengräben und die Batterie-Stellungen die 1914-1915 während der Armierung, die nicht abgeschlossen ist, gebaut wurden. In schwarz alle Untertrete-Räume und Batterien die zwischen 1887-1890 ungefähr gebaut wurden. Diese Räume wurden « Inf » oder « Mun » bezeichnet, die französischen Behörden kannte nicht die Differenz zwischen den Artillerie-Räume und Munitions-Räume.
Source / Quelle : S.H.D.
2017 : extrait de la carte de Wikimapia. / Auschnitt von der Karte von Wikimapia 2017.
Source : Wikimapia 2017 - Annotations du CESFS
Vues aériennes / Luftaufnahmen
1947-09-05 : Vue aérienne du fort Ney sur la rive droite de l’Ill.
Luftaufnahme von dem Fort Ney auf der rechten Seite der Ill.
Source / Quelle : Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.).
1950-07-13 : Vue aérienne du fort Ney sur la rive droite de l’Ill.
Luftaufnahme von dem Fort Ney auf der rechten Seite der Ill.
Source / Quelle : Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.).
1950-09-14 : Vue aérienne du fort Ney et de l’ouvrage intermédiaire Neuf-Empert.
Luftaufnahme von dem Fort Ney und dem Zwischenwerk Neu-Empert.
Source / Quelle : Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.).
1998 : Vue aérienne du fort Ney et de l’ouvrage intermédiaire Neuf-Empert.
Luftaufnahme von dem Fort Ney und dem Zwischenwerk Neu-Empert.
Source / Quelle : collection MJR
Distances avec les autres ouvrages / Abstand zu den Nachbarwerke
Fort Blumenthal à l’Est sur la rive droite du Rhin : 5,1 km (3,2 miles)
Ouvrage intermédiaire Neu-Empert à l’Est : 1,878 km (1,167 miles)
Fort Rapp à l’ouest : 2,987 km (1,856 miles)
Ouvrage Ney-Rapp à l’ouest : 1,593 km (0,996 miles)
Front Nord de la nouvelle enceinte urbaine au sud : 5,6 km (3,5 miles).
Caractéristiques / Spezifikationen
Grand fort détaché de ceinture à fossé plein d’eau de type « Biehler », au tracé pentagonal de lunette aplatie. Son relief est d’environ 10 m au-dessus du terrain naturel. Construction sensiblement identique aux deux autres à fossé plein d’eau de la rive droite du Rhin : Fort von der Tann (actuel fort Lefebvre) et Fort Werder (Fort Uhrich).
Faces droites et gauche : comprend 4 traverses par face et cinq plateformes d’artillerie pour deux pièces. Le laboratoire et les locaux d’artillerie à l’épreuve des bombes sous les faces.
Flancs droits et gauche : une grande poudrière de guerre sous chaque flanc.
Caserne sous les fronts droit et gauche, surmontée du parapet d’artillerie ; caserne à deux niveaux comprenant à l’aile gauche 15, puis 4 au saillant et à l’aile droite 14 casemates (2 cages d’escaliers par aile comprises) à l’épreuve des bombes ; et le bloc du saillant.
Poterne principale sous traverse en capitale munie de 2 x 7 pièces de chaque côté
Défense rapprochée : flanquement à partir du rempart et des deux caponnières d’épaule, du saillant, des deux demi-bastions de angles de gorge droit et gauche, ainsi qu’à partir des créneaux du bloc de défense de l’entrée au niveau de la gorge, et du blockhaus de garde et du mur d’enceinte du tambour. Caponnière du saillant esquissée mais à priori non construite. A partir de 1887-1890 environ, installation d’une caponnière double avec feu de revers sur le saillant.
Bloc d’entrée de gorge : latrines dans le bloc droit et gauche de la gorge (2 x 4 pièces), et chambres de tir pour la défense rapprochée de l’entrée.
Tambour : comprend un blockhaus de garde et une place d’armes.
Déroulement de la construction / Verlauf vom Bau
Expropriation des terrains pour la construction du fort Fransecky.
Le fort Ney est situé sur des terrains appartenant aux communes de Strasbourg et de La Wantzenau. Compte tenu que ce ne sont pas des terrains privés, les autorités militaires procèdent à des échanges de terrain. Cette procédure entraîne une enquête publique et suscite maintes critiques dans la presse locale.
Préparation de la construction du Fort I, Fort Wantzenau, Fort Fransecky, fort Ney
17_18/02/1873 : le site a été déboisé et la commune de Strasbourg met en vente aux enchères 1 194 troncs de chêne, 384 ormes, 1 hêtre, 3 érables, 11 tilleuls, 3 cerisiers, 28 noyers, 1 pommier et divers branchages. Le bois est entreposé sur les rives de l’Ill, et peut être évacué par voie fluviale. Le transport doit être exécuté avant le 12 mars 1873.
20/12/1872 : La presse locale et officielle a publié cette adjudication pour la construction de 3 forts dans les environs de Strasbourg : « Adjudication pour la construction de 3 forts dans les environs de Strasbourg. Le 20 décembre 1872, le matin à 10 heures, doivent être soumissionné par entreprise générale au bureau du service de fortification de Strasbourg les trois forts situés sur la rive gauche du Rhin, près de la Wantzenau, Illkirch et au sud d’Ostwald. La prise en charge d’un fort nécessite un consortium comportant au moins trois maîtres maçons, mais les grandes entreprises de travaux étant une société solidement organisée peuvent soumissionner pour la construction de plusieurs forts dans le cas où elles s’engagent à mettre sur chaque fort, en permanence, un maître maçon expérimenté dans la conduite d’un tel chantier. Les consortiums qui participent à cette soumission doivent présenter les attestations de leurs membres pour le 10 décembre, documents à envoyer au service de la Fortification et doivent disposer en plus, d’un capital d’entreprise certifié d’au moins 50 000 thalers. La caution a déposé pour la construction d’un fort est fixée à 20 000 thalers, de celle-ci 10 000 thalers doivent être déposés à la signature du contrat sous forme d’obligation d’Etat, et le reste sous forme de payement d’environ 5% des sommes successives à percevoir. Chaque construction de fort nécessite : environ 195 000 m3 de terrassement et environ 30 000 m3 de maçonnerie. La durée de construction d’un fort est fixée à 3 ans. Les conditions particulières peuvent être consultées au bureau des fortifications ».
Remarque : il s’agit de l’adjudication de la construction des ouvrages suivants : Fort I – Fort Fransecky actuel Fort Ney, Fort VIII – Fort von der Tann actuel fort Lefebvre, Fort IX – Fort Werder actuel fort Uhrich.
Texte original :
Deutsches Reich, Festung Straßburg : Submission für den Bau von drei Forts mit nassem Graben auf der linken Rheinseite.
Eine lokale Zeitung hat diese Submission zwei mal veröffentlicht : « Submission zur erbauung von 3 forts in der Umgebung von Straßburg. Am 20. Dezember des Jahres, Vormittags 10 Uhr sollen in dem Fortification-Bureau dei auf der linken Rheinseite bei Wanzenau, Illkirch und südlich von Ostwald gelegene Forts durch Submission in General-Entreprise vergeben werden. Zur Übernahme eines Forts ist ein Consortium aus mindestens 3 Bau- oder Maurermeistern erforderlich, doch werden größere Baugesellschaften mit nachweislich gut organisirtem Geschäftsbetriebe zur Submission auf mehrere Forts zugelassen, wenn sie sich verplichten, auf jedem derselben einen beständig auf der Baustelle anwesenden, auschließlich mit der Bauführung betrauten tüchtigen Bau- oder Maurermeister zu stationiren.
Die bei der Submission sich betheiligenden Consorten haben die Atteste ihrer Mitglieder spätestens bis zum 10. Dezember 1874 der Fortification einzusenden und müssen nachweislich über ein Betriebscapital von 50 000 Thaler verfügen.
Die zu deponirende Caution ist für 1 Fort auf 20 000 Thaler normirt, davon sind 10 000 Thaler beim Abschlusse des Contracts in Staatspapieren zu hinterlegen, der Rest wird durch Abzüge von ca. 5 Prozent von den zu empfangenen Zahlungen successive aufgesammelt.
Jedes der zu erbauenden Forts enthält : ca. 195 000 Cubicmeter Erdarbeit, ca. 30 000 Cubicmeter Mauerwerk. Die Bauzeit für ein Fort beträgt drei Jahre. Die speziellen Bedingungen sind im Bureau der Fortification ausgelegt. Kaiserliche Fortification ».
Es handelt sich hier um den Bau von : Fort I Fort Fransecky, Fort VIII Fort von der Tann und Fort IX Fort Werder.
D’après la presse locale, la construction de ces trois forts à fossés en eau est finalement confiée au consortium d’entrepreneurs dénommé « Pathe, Jerschke et Schneider », qui a proposé un prix de 6% inférieur au prix de base.
Expropriation des terrains pour le renforcement de la ceinture des forts détachés de Strasbourg à la suite de la crise de la brisance.
En 1887, dans le cadre du renforcement des forts à la suite de la crise de l’obus torpille, on procède à de nouvelles expropriations pour réaménager le glacis des forts, aménager de construire de façon permanente l’ouvrage intermédiaire Neu-Empert. Pour cette expropriation on utilise toujours les dispositions de la loi française de du 3 mai 1841.
Construction du fort I, Fort Wantzenau, Fort Fransecky, actuel fort Ney
Chronogramme : à l’intérieur du porche d’entrée :
1873 – 1876 : Dates officielle de construction / Offizieles Datum für den Bau.
15/03/1873 – 31/03/1875 : Dates plus précises d’après les diverses informations.
Korriegiertes Datum nach den verschiedene Informationen :
Les travaux de construction des trois forts détachés à fossé plein d’eau de la rive droite du Rhin, c’est-à-dire le Fort I, Fort Fransecky, le Fort VIII, Fort von der Tann et le Fort IX, Fort Werder, commencent au printemps 1873. Pour le Fort I, Fort Wantzenau, Fort Fransecky, ils commencent vraisemblablement vers le milieu du mois de mars, puisque lors de l’adjudication du bois, les conditions particulières de la vente aux enchères du bois précisaient que ce dernier devait être évacué avant le 12 mars 1872.
Une cantine a été érigée pour héberger et nourrir les ouvriers sur le chantier du Fort I. Elle appartient à Monsieur Geißler. Les prestations de cette cantine sont payées à l’aide de jetons-monnaie. Sur la représentation suivante quelques exemples retrouvés par des numismates. Ce système de rémunération permettait de garder les ouvriers sur place et devait permettre de conserver le secret des travaux.
01/1874 : Travaux d’installation des lignes de télégraphies souterraines qui relient tous les forts à la place forte de Strasbourg. D’après la presse locale l’aménagement du télégraphe souterrain doit être achevé dans un délai de trois mois.
Source : S1267.
01/03/1874 : la Revue militaire de l’étranger nous décrit le fort Wantzenau de la manière suivante d’après les renseignements tirés de divers journaux allemands : « le fort Fransecky, situé dans la forêt de la Wantzenau, a exigé le déboisement d’une partie des bois communaux de la ville. Commencé au printemps dernier, ce fort ne doit pas être terminé maintenant ; il est probable, en effet, que les ingénieurs allemands ont rencontrés des difficultés à asseoir un fort sur ces terrains d’alluvions à demi inondés. Le fort aura ses fossés pleins d’eau. Il est destiné à commander, avec le fort Blumenthal, le cours inférieur du Rhin. Il bat, d’ailleurs, la chaussée de Lauterbourg et la vallée. Le fort Moltke, situé sur la hauteur, un peu en arrière de Reichstett, croise ses feux avec ceux du fort Fransecky sur toute la vallée et assure avec ce fort la défense du secteur limité par le canal de la Marne au Rhin et par le Rhin ».
Source : S0340, n°157 du 01/03/1874, p. 182.
03/04/1875 : occupation permanente des forts de la rive gauche à Strasbourg. Une revue militaire française qui puise ses informations dans la presse allemande nous livre ces informations : « Les casemates sont maintenant complètement terminées dans les forts de la rive gauche à fossés pleins d’eau, c’est-à-dire dans les forts Fransecky, Tann et Werder, et assez sèches pour pouvoir être habitées. En conséquence, à dater du 1er avril 1875, ces forts ont été occupés par une garnison permanente, et non plus par des détachements relevés chaque jour ».
Source : S0470, n°237 du 11/04/1875, p. 176.
Aménagements complémentaires au Fort Fransecky
08/04/1874 : adjudication pour la livraison de 175 étagères en bois destinées au stockage des projectiles au profit de la place de Strasbourg par le dépôt d’artillerie « Kaiserliches Artillerie-Depot ». Il est fort probable que ces étagères doivent également équiper les forts nouvellement construits.
Sources : S0191, n°68 du 21/03/1874 et n°79 du 03/04/1874, p. 6.
04/05/1874 : adjudication concernant des râteliers à fusils. L’administration impériale de garnison est également chargée de l’installation de râteliers à fusils dans les couloirs des casernes et des forts détachés. Compte tenu que les chantiers des premiers forts détachés s’achèvent, il est fort probable que cette adjudication concerne bien ces ouvrages de fortification. Communiqué publié par un journal de Strasbourg : « L’administration impériale de la garnison publie une adjudication qui aura lieu le 4 mai 1874, à 10 heures. Il s’agit de la livraison de 178 mètres linéaires de râteliers à fusils « Gewehrgerüsten ».
Source : S0191, n°100 du 30/04/1874, p.4.
14/07/1874 : le plan du rayon du Fort Fransecky peut être consulté pendant 6 semaines à la mairie de Strasbourg. « Mairie de la Ville de Strasbourg « Bürgermeisteramt der Stadt Strassburg ». Conformément au §11 de la loi impériale du rayon « Reichs-Rayon-Gesetz » du 21 décembre 1871, les plans du rayon et le cadastre du rayon établi pour le fort Fransecky sera visible dans les communes concernées pour une durée de six semaines. En conséquence, le plan du rayon n°1 « Rayonplan des 1. Rayons » le plan du rayon n°3 « Rayonplan des 3. Rayon » ainsi qu’un répertoire de toutes les parcelles concernées du ban communal de Strasbourg ont été déposés au secrétariat général de la mairie et peuvent y être consulté du 15 juillet 1872 au 1er septembre 1872. Il est rappelé que toute contestation éventuelle doit être strictement faite dans ce délai de 6 semaines, en rapport avec le cadastre. Strasbourg, le 14 juillet 1874. L’administrateur municipal « Bürgermeister-Verwalter » Back ».
Sources : S0191, n°164 du 16/07/1874, p. 4 et S0191 n°184 du 08/08/1874, p. 4.
19/07/1874 : rayon de servitude du Fort Fransecky. Un journal local et officiel de Strasbourg a publié le communiqué suivant : « Bureau de la municipalité de Strasbourg « Bürgermeisteramt der Stadt Straßburg ». Conformément au paragraphe 11 de la loi impériale sur les servitudes autour des fortifications « Reichs-Rayon Gesetz » du 21 décembre 181 les plans des rayons de servitudes établis par le service des fortifications et les plans de servitude du cadastre « Rayonkadaster » du Fort Franseky doivent être accessible au public durant une période de 6 semaines. En conséquence les plans du 1er rayon et du 3e rayon ainsi que le répertoire de toutes les parcelles tombant dans ces zones de servitudes du ban communal de Strasbourg peuvent être consultés par tous au secrétariat-général de la municipalité, du 15 juillet au 1er septembre 1874. Nous attirons votre attention sur le fait que les remarques doivent être formulées pendant cette période de six semaines avec saisie du cadastre. A Strasbourg, le 14 juillet 1874. L’administrateur municipal Back ». Remarque : ce communiqué a été rédigé dans la plus petite calligraphie possible, il devait vraisemblablement passer inaperçu ! Par ailleurs il a été publié le 19 juillet 1874 alors que les documents sont exposés au public depuis le 15 juillet 1874 ».
Texte original : « Eine lokale und offizielle Zeitung von Straßburg hat diese Bekanntmachung herausgegeben : « Bürgermeisteramt der Stadt Straßburg. Bekanntmachung. In Gemäßigkeit des § 11 des Reichs-Rayon Gesetzes vom 21. Dezember 1871 sollen die durch die Fortification ausgestellten Rayonpläne und Rayonkadaster des Fort Fransecky in den betheiligten Gemeinden während 6 Wochen ausgelegt werden. Demzufolge sind im General-Sekretariat des Bürgermeisteramtes der Rayonplan des 1. Rayons, der Rayonplan des 3. Rayons sowie das Verzeichniß sowie der in den 1. Rayon fallende Grundstücke des Gemeindebannes von Straßburg niedergelegt worden und können dort vom 15. Des Monats bis zum 1. September des Jahres von Jedermann eingesehen werden. Es wird dieses mit dem Bemerken zu allgemein Kenntniß gebracht das nach den Eingangs erwähnte gesetzliche Bestimmungen Etwaige Anmerkungen streng innerhalb des ausgeschriebenen sechswöchentliche Frist erhoben werden müssen, widrigenfalls mit Festellung des Kadasters verfahnren werden wird. Straßburg, den 14. Juli 1874. Der Bürgermeisterverwalter, Back ».
Source : S0191, n°167 du 19/07/1874, p. 3.
08/1874 : Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions sur l’avancement des travaux à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les nouveaux travaux exécutés par les Allemands à Strasbourg comprennent 12 forts, 3 sur la rive droite du Rhin, 9 sur la rive gauche. Les forts de la rive droite sont à peine commencés, ceux de la rive gauche au contraire sont terminés sauf toutefois ceux dont les dossés sont pleins d’eau ».
Source : S1266.
Allemagne, Strasbourg place forte : travaux au fort Fransecky.
Le génie militaire allemand établit en 1876 un plan pour la réalisation d’un canal de dérivation à partir du fossé du Fort Fransecky vers l’Ill, un plan couleur aux échelles 1 :25e et 1 :250e comprenant un plan de situation, une vue, les plans de masse et les profils « Ableitungskanal vom Graben des Forts Fransecky nach der Ill ».
Source : S1940.
09/03/1876 : adjudication des travaux de pose de fascines sur les fossés des forts Fransecky, Tann et Werder. Le journal Straßburger Zeitung a publié ce communiqué à trois reprises : « Avis. Le jeudi 9 mars 1876, le matin à 10 heures, au bureau local du service des fortifications, doivent être adjugés les travaux de consolidation des berges des fossés (fascines) y compris la livraison des matériaux. Les offres rédigées sur du papier timbré portant l’inscription « travaux de consolidation des berges » doivent être déposées ou être envoyées au bureau du service des fortifications, sous pli cacheté avant la date et l’heure indiquée. Les conditions particulières peuvent être consultées tous les jours pendant les heures de bureau. Service impérial des fortifications ».
Le texte original : « Bekanntmachung. Donnerstag, den 9. März (1876), Vormittags 10 Uhr, sollen im Bureau der hiesigen Fortifikation die an den Grabenböschungen der Forts Fransecky, Tann und Werder, erforderlichen Beraubwehrung (Faschinen) Arbeiten incl. Materialienlieferung in Submission vergeben werden. Die auf Spempelpapier geschriebenen Offerten mit der Bezeichnung : Beraubwehrungs-Arbeiten » sind sind bis zu obengenannten Zeit gut versiegelt im Bureau der Fortifikation abzugeben, resp. portofrei dahin einzusenden. Die Bedingungen können ebendaselbst täglich während der Bureaustunden eingesehen werden. Kaiserliche Fortifikation ».
Sources : S0200, n°48 du 27/02/1876, p. 4 ; S0200, n°52 du 03/03/1876, p. 4 ; S0200 n°54 du 05/03/1876, p. 3.
09/1876_10/1876 : Adjudication de la livraison et de l’installation de 36 couvercles des puits de lumière en fer forgé et grillage, et de trois ponts levis en fer forgé et fer laminé destinés vraisemblablement aux forts à fossé plein d’eau de la rive gauche du Rhin (Fort Fransecky, Fort Tann et Fort Werder).
Texte original / Original Text :
Submission für die Leferung und den Einbau von 36 Lichthauben in Schmiedeeisen und von drei Hebebrücke, warscheilich für die drei Forts mit nassem Graben vom Rechten Rehienuffer (Fort Fransecky, Fort Tann et Fort Werder).
18/10/1876 : adjudication les travaux de fascinage nécessaire à la consolidation des berges des fossés des forts Fransecky, Tann et Werder : La presse locale nous informe que le mercredi 18 octobre 1876 matin à 10 heures, doivent être adjugé au bureau local du service des Fortifications « Kaiserliche Fortification » les travaux de fascinage nécessaire à la consolidation des berges des fossés des forts Fransecky, Tann et Werder. La livraison du matériel est comprise dans l’adjudication. Les offres seront faites sur papier timbré sous enveloppe déposées au bureau du service des fortifications « Bureau der Fortification ». Les conditions particulières peuvent être consultées tous les jours aux heures de bureau.
Submission der Faschinen-Arbeiten zur Befestigung der Gräben-Ufer der Forts Fransecky, Tann und Werder.
Sources : S0200 n°48 du 27/02/1876, p. 4 ; n°52 du 03/03/1876, p. 4 ; n°54 du 05/03/1876, p. 3.
06/1878 environ : livraison et installation de deux cuisines, dont chacune comprend un bloc de 4 cuves et 1 cuisinière individuelle, et installation des conduits d’évacuation des eaux de ces cuisines.
Lieferung und Einbau von zwei Küchen, jede beträgt ein grosser Herd mit 4 Kesseln und ein kleiner Kochherd, Bau von den Abwasser-Röhre für die Küchen.
1879 : Installation de garde-corps sur les deux grandes rampes d’épaule du fort. Installation de paratonnerres sur les magasins à poudre.
Einbau von Geländer auf den zwei Schulter-Rampen vom Fort. Eibau von Blitzableiter auf den Pulvermagazine.
Armement du fort et exercices de forteresses
30/06/1876 : exercice de forteresse au Fort Fransecky. La presse locale a publié cet article : « Nouvelles militaires. Strasbourg, le 1 juillet 1876. Hier matin, un exercice de service de forteresse s’est déroulé au Fort Fransecky à la Wantzenau, auquel a participé une compagnie du régiment d’infanterie “königlich sächsischen Infanterie-Regiment Nr. 105, portée à l’effectif de guerre. Après que les positions prévues pour cet exercice ont été occupées, la compagnie a été inspectée par son excellence Monsieur le gouverneur ».
Source : S0200 n°152 du 02/07/1876.
Chemin de fer de ceinture
21-27/11/1876 : revente des matériels du chemin de fer de ceinture.
La presse locale a publié ce communiqué à deux reprises : Les matériels rendus disponibles par le démontage des lignes de voies ferrée de ceinture « Ring-Eisenbahnstrecke » et par la fin des chantiers des forts de la rive gauche, seront vendus au plus offrant immédiatement contre payement immédiat sur place en liquide. Les matériels sont les suivants : environ 28 aiguillages, 23 800 traverses de chemin de fer, 800 traverses d’aiguillages, 10 770 clous pour rails « Schienennägel », 39 780 sièges de rails « Schienenstühle », 24 260 clous pour sièges de rails « Stühlnägel », 6 750 cales de sièges pour rails « Stühlkeile », 2 440 « Laschen » ?, 180 plaques de sous-bassement « Unterlags’platen », ainsi que des vieilles portes, fenêtres, planches, bois à brûler « Brennholz » ; 2 remises à planches « Bretterschuppen » ainsi que d’autres matériaux, qui ne sont plus nécessaire sur cette rive. Il est nécessaire de tenir compte des rendez-vous suivants qui ont été fixés le :
Mardi 21 novembre 1876 : pour les forts Fransecky, Moltke et la station Reichstett de la « Ringbahn ».
Mercredi 22 novembre 1876 : Veste Kronprinz et gare près de Niederhausbergen.
Jeudi 23 novembre 1876 : Gro18761876ssherzog von Baden et gare d’Oberhausbergen.
Vendredi 24 novembre 1876 : Fürst Bismarck.
Samedi 25 novembre 1876 : les forts Kronprinz von Sachsen et Tann ;
Lundi 27 novembre 1876 : le Fort Werder.
La vente aux enchères commence à chaque fois pour les 7 journées, le matin à 9 heures, aux forts Fransecky, Roon, Veste Kronprinz, Grossherzog von Baden, Fürst Bismarck, Kronprinz von Sachsen et Werder, et les acheteurs potentiels sont informés que les conditions sont évoquées sur place et qu’ils peuvent également les consulter au bureau des Fortifications pendant les heures de bureau. Strasbourg le 9 novembre 1876. Kaiserliche Fortification ».
Sources : S0200 n°263 du 10/11/1876, n°265 du 12/11/1876, p. 3.
1886 – 1890 environ : Renforcement du Fort Fransecky et des intervalles dans le cadre de la crise de l’obus torpille.
1886 : remplacement des volets des casemates.
Die Läden der Kasematen werden ausgewechselt.
1887-1890 environ : renforcement partiel de l’ouvrage par une couverture de béton de strass de 1,20 m posée sur une couche d’un mètre de sable, installation de couloir de sable d’une largeur d’un mètre sur les murs exposés, installation d’une caponnière double de saillant, obturation du premier couloir transversal gauche ; rampes de la cour transférée le long du rempart de gorge, réduction de la largeur des ouvertures de certaines traverses-abris.
Verstärkung von einem Teil des Werkes duch eine 1,20 m dicke Strass-Beton Decke die auf 1 m dicke Sandchicht gelegt wird, Einbau von Sandkorridore die 1 m Breit sind vor alle dem Beschuss ausgesetzte Mauern, Einbau von einer doppelte Spitz-Graben-Kaponniere, verkleinerung der Öffnungen von manchen Hohltraversen.
Les matériaux utilisés pour la construction du fort / Die Materialien für den Bau des Forts
En règle générale : tous les murs exposés à un tir direct d’un assaillant sont en pierres de taille ou moellons, en grès des Vosges. Tous les murs non exposés au tirs direct sont en briques. Toutefois les façades de la caserne et de la gorge sont en briques recouvertes par un épais placage en pierre de taille.
Im Allgemeine: alle Außen Mauern, die beschossen werden können, sind aus Natursteinen aus Bundsandstein aus den Vogesen. Alle Mauern, die nicht beschossen werden können, sind aus Ziegelsteinen. Die Fassaden der Kaserne und der Kehle bestehen jedoch aus Backsteinen, die mit Bundsandsteinftein-Furnier bedeckt sind.
Avant 1887 : Fondations en béton. Murs en moellons et en briques. Voûtes en moellons ou en briques. Enduit de la maçonnerie des voûtes est recouvert d’une couche de bitume pour l’étanchéité de l’ouvrage. Façade : en briques, couvertes par un placage en pierre de taille de grès, généralement du grès rose des Vosges, base de la maçonnerie en pierres équarries à tête taillé, bouchardées pour le parement. Blocs de granit pour les pierres de tailles qui supportent le haut des charnières des grands portails. Vantaux de portes en bois ou en fer.
Vor 1887: Betonfundamente. Naturstein und Backsteinmauern. Der Verputz vom Gewölbe wir zur Abdichtung der Struktur mit einer Bitumenschicht bedeckt. Fassade: aus Backsteinen, bedeckt mit einem Steinfurnir aus Sandstein, im Allgemeine mit Bundsandstein aus den Vogesen, Sockel aus Mauerwerk aus gekleidetem Steinbruchstein, Busch zur Verkleidung gehämmert. Granitblöcke für die Steine die die Oberseite der Scharniere großer Tore tragen. Tür Flügel aus Holz oder Eisen.
Modifications après 1887 : Couverture des locaux les plus importants par une couche de 1,20 m de béton tassé non armé, de pierre de silex bleu posée sur une couche d’un mètre de lœss jaune (terre fine que l’on trouve sur les hauteurs à l’Ouest de Strasbourg) directement posée sur les maçonneries des voûtes. Renforcement des murs extérieurs par un couloir de sable d’une largeur d’un mètre, en enveloppe extérieur avec maçonnerie en briques, autour des zones à renforcer.
Renforcement intérieur des caponnières avec de la maçonnerie en brique. Renforcement de certains passages par des tôles ondulées en acier galvanisé. Volets de fenêtres et certaines portes en fer ou en acier.
Änderungen nach 1887: die wichtigsten Räume werden mit einer 1,20 m dicken Schicht aus Stampfbeton, aus blauem Feuerstein bedeckt, die auf einer 1 m dicke Erdschicht aus gelben Löss (Erde die man auf den Anhöhen Westlich von Straßburg findet) über dem Gewölbe liegt. Verstärkung der Außenwände durch einem ein Meter breiten Sandkorridor der an der Außenwand der verstärkten Räume angebracht wurde. Innenverstärkung der Kaponniere mit Ziegelmauerwerk. Verstärkung bestimmter Durchgänge durch Wellbleche aus verzinktem Stahl. Fensterläden und einige Türen aus Eisen oder Stahl.
Dénominations successives / Bezeichnungen des Werkes
1872 – 1873 : Fort I, Fort Wantzenau.
01/09/1873 – 22/11/1918 : Fort I, Fort Fransecky. Les 12 premiers forts détachés de Strasbourg seront baptisés par l’ordonnance impériale du 1er septembre 1873. Les noms des plus illustres personnages qui ont eu un rôle ou un commandement important pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871 seront utilisés à cet effet. Les personnages les plus importants pour les grands forts, et les autres pour les forts de taille moyenne. Ces noms seront en vigueur jusqu’en 1918 et pendant l’occupation de fait allemande de mi-juin 1940 au 23 novembre 1944. Initialement, le nom était inscrit au-dessus de l’entrée de la poterne principale, sur la façade de gorge, à l’aide de lettres métalliques, en étain doré à la flamme. Dans chaque fort, au niveau de la pièce du commandant du fort, on trouvait en règle générale le portrait offert par l’illustre personnage du nom qu’il portait. Le Fort n°1, Fort Wantzenau, prend donc le nom de Fort Fransecky.
23/11/1918 – 03/04/1919 : dénomination française provisoire : fort du général Fransecky.
04/04/1919 – 06/1940 : dénomination française : fort Ney.
07/1940 – 11/1944 : pendant l’annexion de fait, le fort reprend son nom d’origine : Fort Fransecky. Le nom est peint en lettre rouge au-dessus de l’entrée, probablement lors des travaux d’installation du laboratoire secret nazi en 1943.
1945 – à nos jours : dénomination française : fort Ney.
Biographie du général von Fransecky (1807-1890).
Le général prussien Eduard Friedrich von Fransecky est né à Gerdern le 16 novembre 1807. Il a commandé la 7ème division de la 1ère Armée du prince Friedrich-Karl lors de la bataille de Königgrätz où il a tenu avec ses troupes, durant de longues heures, le bois de Svibwald soumis à d'importants tirs d'artillerie, et par cela, a particulièrement contribué à la victoire. Durant la guerre de 1870 / 71, il était le général commandant le II. Armeekorps et participa avec celui-ci, aux combats de Metz et de Paris. Il est le premier commandant du 15ème corps d'armée allemand « XV. Armee-Korps » (20 mars 1871 - 1879). Ce corps nouvellement créé tient garnison en Alsace-Lorraine, dans les territoires annexés à l'empire. Très rapidement ce corps d'armée deviendra un des corps les plus puissant de l'empire allemand, avec un effectif de pratiquement deux corps d'armée. Le général commande les troupes et le territoire de ce corps, qui s'étendait à l'époque de Colmar à Strasbourg, de Bitche, Sarrebourg à Metz et Thionville. L'état-major était dans l'actuel Palais du gouverneur, rue Brûlée à Strasbourg. Le « General der Infanterie » von Fransecky a notamment été décoré le 25 janvier 1873 de la grande croix du mérite militaire royale et impérial « Grosskreuz der kgl. kaiserlichen Militär-Verdienst-Orden ». En 1879, il est nommé gouverneur militaire de Berlin. Il décède le 21 mai 1890 à Wiesbaden.
Portrait du General von Fransecky en 1870 (Collection MJR)
Mission / Aufgabe
1874 – 1886
Le fort Fransecky, placé sur la ligne principale de résistance de la ceinture des forts détachés de Strasbourg est le pilier du secteur nord - Nord-Abschnitt - de la place de Strasbourg. Ce fort doit, avec le Fort Blumenthal, couvrir le cours du Rhin inférieur. Son artillerie bat très bien la route de Lauterbourg et la plaine de l’Ill. Il borde la lisière nord de l'épaisse forêt de la Robertsau, ainsi que le cours tortueux de l'Ill. Entre Ill et Rhin, le terrain est humide, parsemé de bras morts. Il couvre de ses feux une route qui permet de traverser la forêt et gagner les localités de la plaine vers le nord de Strasbourg ainsi que la voie de chemin de fer Strasbourg-Lauterbourg-Germersheim inaugurée le 1er juillet 1876.
1887-1918
Sa mission restera inchangée au cours des années 1887-1918. Toujours placé sur la ligne principale de résistance de la ceinture des forts détachés de Strasbourg, il demeure un ouvrage majeur de la ceinture dans un secteur difficile où il n'a pas été jugé utile de réaliser d'organisations des intervalles dans le cadre du programme de renforcement de 1887. Il faudra attendre le plan de mise en état de défense, dont les travaux sont réalisés au début de la Première guerre mondiale entre août 1914 et avril 1916 pour que le fort soit entouré de divers ouvrages et par l'implantation de divers ouvrages bétonnés et par des réseaux de fils de fer et de barbelés. Toutefois, compte tenu de la présence de la nappe phréatique à faible profondeur, on remplace souvent les tranchées par des levées de terre dont la forme est analogue à une digue.
Zones couvertes par l’artillerie vers 1875 :
Artillerie des fronts droits et gauche : lisière Nord de Kilstett et de Hoerdt environ.
Artillerie du flanc gauche : lisière ouest de Reichstett, jusqu’au canal de la Marne -au-Rhin environ.
Artillerie du flanc droit : lisière ouest de Leutesheim sur la rive droite du Rhin.
Accès et visites / Zugang und Besuch
Propriétaire / Inhaber
1872 – 21/11/1918
Ouvrage de fortification de l’empire allemand / Befestingungsanlage von Deutschen Reich.
Le terrain appartenant au service des fortifications est délimité par des bornes portant un marquage « F.G. », c’est-à-dire terrain des fortifications « Festungs-Gelände ».
22/11/1918 – 18/06/1940
Terrain militaire français.
19/06/1940 – 22/11/1944
Terrain militaire allemand.
23/11/1944 – A nos jours
Terrain militaire français. Le fort est utilisé en tant que terrain d’exercice par les unités de la région. Il est géré par le 2ème régiment de hussards à Haguenau. Par ailleurs, une association de pêche a accès aux deux rives du fossé plein d’eau et une association de chasse pratique ses activités sur l’ensemble du terrain d’exercice du Beckenwoerth. L’accès au site sans autorisation est interdit.
Source : Wikimapia 2017 - Annotations du CESFS
Plans - coupes / Grundriss - Schnitte
1874 : en 1874, le génie militaire allemand établi les deux plans projets pour l’accès au Fort Fransecky :
Un plan d’une route à installer entre le pont de l’Ill et l’entrée au niveau du tambour de gorge du Fort Fransecky « Straßenanlage von der Illbrücke nach dem Kehl-Tambour ». Il s’agit d’un plan en couleur de situation, de nivellement et de profils aux échelles 1/100e et 1/500e, signé par le lieutenant ingénieur « Ingenieurleutnant Hübschmann ».
Un plan en couleur pour l’installation d’une route du tambour de gorge à la route de la Wantzenau « Straßenanlage vom Kehl-Tambour nach der Wanzenauer Straße » aux échelles 1/500e et 1/100e, avec un plan de situation, le nivellement et les profils.
08/10/1874 : Réalisation du plan projet du Fort Fransecky Le service des fortifications de Strasbourg établi un plan projet du Fort Fransecky destiné à être joint en que pièce-jointe au devis du 5 octobre 1874. Ce plan de masse est à l’échelle 1 :500e. Ce plan comporte les signatures suivantes : Major und Ingenieur vom Platz : Herrfahrdt, Premier Lieutenant Hübschmann et d’autres autorités.
Source / Quelle : archives GSTAPK, collection MJR / Sammlung MJR.
Détail du flanc gauche (collection MJR)
1876 : réalisation d’un plan pour la réalisation d’un canal de dérivation à partir du fossé du Fort Fransecky vers l’Ill, un plan couleur aux échelles 1 :25e et 1 :250e comprenant un plan de situation, une vue, les plans de masse et les profils « Ableitungskanal vom Graben des Forts Fransecky nach der Ill ».
Garnison - garde / Garnison - Wache
1870 – 21/11/1918 : Empire allemand / Deutches Reich
Samedi 3 mars 1877
Allemagne, Strasbourg place forte & garnison : Strasbourg. Présentation des recrues et relèves des détachements de garde des forts.
Informations tirées d’une revue militaire allemande « Allgemeine Militär-Revue » : « Le dernier hiver s’est fait remarquer par sa douceur relative, qui était en contraste avec le froid vif de l’Est de l’Allemagne ; et comme nous avons également été épargné par les fortes pluies, la météo s’est montrée très favorable sur l’instruction des jeunes recrues faite au mois de décembre. Les présentations des recrues, qui a été faite en présence de leur supérieurs respectifs, sont désormais terminées pour les régiments prussiens, saxons et wurtembergeois locaux. En conséquence, on arrive à nouveau à faire tourner les services de garde de la garnison. Alors qu’avant la formation des recrues ont formait les détachements de garde de la garnison avec un mélange provenant de divers bataillons, il y a désormais un seul bataillon qui fournit les détachements de garde. Le gardiennage des forts par des détachements de garde « Wacht-Commandos », qui sont relevés tous les mois, est poursuivis de cette façon ».
Source : S3277, n°9 du 03/03/1877, p. 72.
1er avril 1887 : A compter du 1er avril 1887, tous les forts détachés qui ont des casernes sont garnis de troupe. Les autorités militaires allemandes appellent ce système changement de bataillon « Bataillons-Wechsel », c’est-à-dire qu’un bataillon de chaque régiment d’infanterie est désigné pour assurer les services de garnison pendant une année. La direction des fortifications est actuellement en pourparlers avec les propriétaires pour l’achat des terrains servant de champs d’exercices. Tous ces forts sont munis de tout ce qui sera nécessaire pour recevoir leurs garnisons au complet. Ainsi, ce bataillon détache en règle générale deux compagnies dans chaque grand fort dont il doit assurer la garde.
1902 : Règlement de garnison de Strasbourg. Garde fournie par le Fort Fransecky, relevé toutes les 24 heures. Effectif : 1 caporal « Gefreiter » et 1 homme du rang. Poste de jour : 1 « Patrouilleur » (sentinelle mobile), avec cartouches.
02/08/1914 : 1er jour de mobilisation générale en Allemagne.
Au fur et à mesure de leur arrivée, les unités de réserves ou territoriales remplacent les postes de garde et garnisons de forts et ouvrages de Strasbourg.
Exercices de forteresse – Visites importantes
30/06/1876 : un exercice de forteresse est organisé au Fort Fransecky le 30 juin 1876 auquel participe une compagnie du régiment d’infanterie saxon n°105 « königlich sächsischen Infanterie-Regiment Nr. 105 », portée à l’effectif de guerre. Après l’occupation des positions prévues, la compagnie a été inspectée par le gouverneur militaire de Strasbourg.
03/05/1877 après-midi : A l’occasion de la première visite officielle de l’empereur Guillaume 1er (Kaiser Wilhelm I) en Alsace-Lorraine du mardi 1er au vendredi 4 mai 1877, il a visité les forts et notamment le Fort Fransecky. A cette occasion la navigation sur l’Ill qui passe à proximité du fort a été interdite. D’après le programme et les comptes rendus publiés par la presse locale, le cortège impérial est sorti de la ville le 2 mai 1877 après-midi par l’ancienne porte des Juifs « Judenthor », est passé devant les Contades au niveau de la porte des Pêcheurs, à l’Orangerie, a traversé la Robertsau, a pris à gauche en direction du « Fuchs am Buckel » jusqu’au Fort Fransecky. Puis ils ont pris la direction de Mundolsheim, Oberhausbergen, Niederhausbergen, le chemin vers Schiltigheim, sont passés devant le cimetière Ste-Hélène et revenue par l’ancienne porte de Pierre « Steinsthor » et la « Steinstrasse ». Le cortège impérial comportait de nombreuses voitures. Dans la 1ère, un officier de la gendarmerie suivi de deux gendarmes montés, dans la 2ème le gouverneur de la place forte General von Schachtmeyer et le directeur de la police Polizeidirektor Back, dans la 3ème le général commandant, dans la 3ème le président supérieur « Oberpräsident » von Möller, dans la 4ème sa Majesté l’Empereur accompagnée par le prince héritier, et enfin les voitures de sa cour. L’empereur portait le petit uniforme de parade de l’infanterie avec casque « kleine Infanterie-Parade-Uniform mit Helm » ; le prince héritier portait l’uniforme de colonel du 2. Schlesischen Dragonner-Regiment Nr. 8 (bleu ciel et jaune). Les plus hautes autorités montèrent dans des calèches attelées “à la Daumont”, attelés de quatre Hongres munis d’un harnachement en argent « Tralehner-Rassenhengsten » de grande taille. Les attelages et les cochers et servants venait de la maréchalerie impériale de Berlin « kaiserliche Marstalle zu Berlin ». Parmi les autorités qui l’accompagnaient, on peut signaler la présence du Feldmarechal Graf von Moltke commandant l’état-major général allemand accompagné par son aide-de-camp « Adjudanten », le colonel Leclerc, le général inspecteur du corps du génie et des ingénieurs « General von Biehler » et du ministre de la guerre, le général von Kameke, un officier russe de la cour impériale, le général von Reutter, attaché militaire de la Russie, le chef du cabinet militaire von Albedyll, les deux aides de camp du prince héritier, le colonel Mischke et le colonel von Liebenau, ainsi que le maître des cérémonies, le Graf von Verponcher. Sur leur parcours ils ont été salués par la foule, on avait mis en place toutes les autorités municipales, les écoles, les associations, les chorales et des groupes de paysans à cheval, provenant des agglomérations traversées et ont avait décoré tout le parcours. En effet après le Fort Fransecky, le cortège a franchi l’Ill sur un pont flottant installé par le génie allemand à la hauteur de l’actuelle ferme avicole Michel (d’après l’histoire de la Wantzenau) et prend la direction de Hœnheim. Dans une lettre adressée à son frère, le Feldmaréchal comte de Moltke dit qu’il était étonné de ne pas avoir entendu de manifestations d’hostilité lors de la visite de l’Empereur en Alsace, contrairement à ce qu’il subit dans le sud de l’Allemagne.
Classement de l’ouvrage / Klassifizierung des Befestigungswerkes
1876-07-22 : Le fort Fransecky fait partie de la place forte de Strasbourg, une place forte classée dans les places avec armement de 1ère classe. En effet, d’après une décision prise par le ministre de la guerre prussien et rapportée par l’Allgemeine Miltair Zeitung du 22 juillet 1876, les places fortes allemandes suivantes sont classées dans les places avec un armement de 1ère classe.
1° Forteresses avec armement de première classe : Strasbourg, Rastadt, Mayence, Metz, Coblence, Cologne, Wesel, Ulm, Magdebourg, Glogau, Neisse, Kustrin, Spandau, Thorn, Posen, Dantzig, Königsberg.
Source : S0353.
1914-08-02 : Mobilisation général en Allemagne. Avec le début de la mise en état de défense de la place forte de Strasbourg, le Fort Fransecky fait partie intégrante du secteur Nord de la place forte. La liste des unités qui ont occupé l’ouvrage pendant la première guerre mondiale n’est pas connue.
1933-07-06 : Première série des places de guerre.
D’après la loi du 6 juillet 1933 relative aux fortifications de Strasbourg, publiée au Journal Officiel du 7 juillet 1933, le fort Ney est classé en première série au tableau de classement des places de guerre. Voici une partie de ce texte de loi : Art. 1er. – Sont classé en première série et figureront désormais à ce titre au tableau de classement des places de guerre et ouvrages défensifs de la France les ouvrages détachés indiqués ci-après : ouvrage de Neuf-Empert, fort-Ney, ouvrage Rapp-Ney, fort Rapp, fort Desaix, fort Ducrot, batterie des Cerisiers, fort Foch, fort Pétain, fort Lefebvre, fort Uhrich, ouvrage Uhrich-Hoche, fort Hoche, batterie d’Altenheim, batterie des Paysans, ouvrage du kilomètre 119, abris à munitions M69 et M70. Art. 3. Sont maintenus non classés, sans démolition, les ouvrages détachés de Strasbourg indiqués ci-après : ouvrage Pétain-Kléber, fort Kléber, fort Joffre, ouvrage Joffre-Lefebvre, ainsi que les ouvrages bétonnés divers compris entre les forts Pétain (exclu) et Lefebvre (inclus).
Moyens de communication / Kommunikationsmittel
La place forte de Strasbourg dispose d’un réseau télégraphique filaire souterrain utilisant des signaux du « code Morse » qui relie les ouvrages de fortification de la place au bureau du gouverneur et la place elle-même à l’état-major à Berlin. En cas de rupture de ces lignes de communications il reste l’héliotrope qui permet de communiquer par signal lumineux également avec le code « Morse », en utilisant le soleil ou une lampe à acétylène, et en dernier lieu les pigeons voyageurs dont la station principale est située à l’Esplanade à Strasbourg. Naturellement nous n’oublions pas les messages et courriers portés par des soldats entre le fort et les services de la place forte. A la fin du XIXe siècle, le courrier est porté tous les jours avec des bicyclettes et le téléphone qui utilise en partie le réseau télégraphique, remplace la télégraphie.
Le gouverneur militaire commande le réseau et il est chargé de la mise en place du personnel, des relèves et de son instruction. La surveillance, le contrôle l’entretien et la gestion des stations de télégraphies de la place est assuré par l’officier ingénieur de la place « Ingenieur-Officier vom Platz ».
Le réseau local souterrain de télégraphie par fils de la place forte dispose de liaisons radiales « Radialleitungen » qui partent initialement de la station du gouverneur de la place vers les ouvrages de l’enceinte urbaine et les forts détachés. Par ailleurs les ouvrages sont également reliés par des liaisons circulaires « Ringleitungen » qui relient chaque ouvrage à ses voisins immédiats. Une grande partie des ouvrages est donc reliée par trois lignes télégraphiques. Cependant ce n’est pas le cas des ouvrages situés près du Rhin, et les ouvrages sur la rive droite du Rhin ne disposent pas de lignes circulaires.
Le Fort Fransecky qui porte le nom de code « F », est relié au gouvernement de la place par la ligne radiale n°1 qui transite par la porte de la Robertsau « Ruprechtsauer Thor » (nom de code « R »). A partir de 1888 environ il est également relié par la ligne circulaire n°1a à l’ouvrage intermédiaire « Zwischenwerk Neuempert » qui porte le nom de code « NE ». Cependant, contrairement aux autres ouvrages, il n’est pas relié à son voisin de gauche, sans doute à cause de son enclavement entre l’Ill et le Rhin.
En temps de paix, le réseau permet la transmission des messages, des ordres et même de messages à caractères privés (uniquement avec l’accord de l’officier responsable). Chaque pièce de télégraphie « Telegraphenzimmer » est occupée par un télégraphiste et une ordonnance chargée de porter les messages. Toutefois dans les forts, deux personnels supplémentaires instruits au service de télégraphie détachés de la garde du fort peuvent également être affectés à ce service.
Les horaires de service en temps de paix sont les suivants : en semaine de 7h00 (8h00 en hiver) à 12h00 et de 14h00 à 19h00 ; le dimanche et jours fériés de 7h00 (8h00 en hiver) à 12h00 et de 13h00 à 14h00. Le service commence tous les matins à 7h00 ou 8h00 par l’émission par la station centrale d’une série de signaux longs et courts, qui permet aux autres de stations de régler leur montre.
Chaque poste dispose d’une alarme qui permet d’alerter l’opérateur de l’arrivée d’un message à caractère urgent en dehors des horaires de service. En cas d’orage le service est interrompu.
En temps de guerre, dès la mise en état de défense de la place, seuls les télégrammes concernant le service seront diffusés.
Le personnel occupant ses stations télégraphiques est relevé tous les 1ers du mois. Lors de cette relève il transmet tous les matériels et documents à son successeur.
Le Fort Fransecky est initialement une station terminale jusqu’en 1887 environ, puis après l’installation de la ligne vers l’ouvrage intermédiaire Neuempert, elle devient une station intermédiaire « Zwischenstation ». Ces deux types de stations sont équipées du même nombre et type de matériels :
- Deux appareils télégraphiques de campagne « Feld-Telegraphen-Apparat » ;
- Des piles de type « Universal-Thor-Element » ou « Weidinger-Element » ;
- Deux manipulateurs morse « Schreibhebel » ;
- D’un commutateur n°7 « Umschalter Nr. 7 » permettant de passer sur l’une des trois lignes ;
- D’un galvanoscope pour vérifier la charge des piles ;
- D’une alarme « Wecker » ;
- Deux relais, destinés à renforcer le signal ;
- D’un paratonnerre « Platten-Blitzableiter » qui permet la mise à terre des différentes lignes.
L’administration militaire allemande a fixé la quantité de charbon et de pétrole pour chaque station, en fonction des horaires de service et de la saison. Par exemple, au mois de janvier, la station Fransecky, installée dans une chambre pouvant être occupée par 8 à 12 hommes, a une dotation journalière de 1 ¼ de portions de matériaux de chauffage. Une portion journalière comprend 2,702 kg de charbon, 1,828 morceaux de bois tendre, 1 cm3 de bois tendre est composé de 36 paquets de bois tendre, et chaque paquet de bois tendre à 40 baguettes d’allumage. Pour l’éclairage, la station du fort à une dotation de 510 grammes de pétrole pour le mois de janvier et 60 grammes uniquement pour les mois de juin, juillet et août.
En cas de défection des lignes télégraphiques, les forts peuvent communiquer grâce aux télégraphes optiques portatifs « Heliotrop-Signalapparat » et aux pigeons voyageurs.
Source : S0634.
D’autre part, le Journal d’Alsace du 21 mars 1878, fait connaître que tous les forts sont désormais reliés entre eux et avec les bâtiments du gouvernement militaire par des fils télégraphiques.
Inspections des stations télégraphiques.
Les installations télégraphiques sont régulièrement soumises aux visites de l’inspecteur de la télégraphie. La presse locale nous livre quelques informations à ce sujet : « Alsace-Lorraine. Strasbourg, le 15 août 1877. L’inspecteur de la télégraphie militaire venant de Berlin, le colonel “Oberst” Fahland est ici pour inspecter les installations de télégraphies militaires de la place forte. La visite concerne les stations télégraphiques des forts, ainsi que celle du gouvernement, et à cette occasion on a examiné l’utilité des câbles souterrains. La colombophilie militaire est également du domaine de cet inspecteur de la télégraphie militaire, et il a donc également visité la station locale de pigeons voyageurs, pour laquelle on vient de construire récemment un nouveau bâtiment sur un terrain dégagé près de la citadelle. L’inspecteur partira d’ici pour inspecter Ulm en passant par Rastatt. (Kölner Zeitung). »
Les traces laissés par les anciens occupants / Die Spuren der ehemaligen Bewohner
Traces de la garnison allemande / Spuren der deutschen Garnison
1872 – 22 Novembre 1919
Pendant la période de l’empire allemand, les graffitis réalisés par les différents occupants sont extrêmement rares. A priori la discipline allemande ne permettait pas que le soldat y laisse des traces. On se contentera donc essentiellement des inscriptions officielles et des décors qui ont été autorisés.
Traces de la garnison française / Spuren der französichen Garnison
1919- juin 1940
A priori pendant cette période, la discipline est un peu plus relâchée qu’à l’époque allemande et quelques soldats graves souvent leur nom et l’année de leur classe de service militaire sur les murs du fort, essentiellement aux emplacements où ils ont monté la garde. On trouve également quelques inscriptions officielles.
Traces de la garnison allemande pendant la seconde guerre mondiale / Spuren der deutschen Garnison während des Zweiten Weltkrieges.
Septembre 1939 – 18 juin 1940
A priori après la mobilisation générale, le grand magasin à poudre sous le flanc droit a été transformé en salle des fêtes et cinéma comme une partie des autres grands forts. Un décor de station de métro a été peint sur les murs.
Faits divers – Accidents – Evénement divers - Dégradations / Kriminal-Fälle – Verschiedene Ereignisse - Beschädigungen
07/10/1872 : un journal local nous apporte les précisions suivantes : les travaux de déboisement de la forêt communale sur le terrain du futur Fort I à la Robertsau, au lieu-dit « Niederwald », doivent être accélérés.
05/12/1872 : un journal local rend compte des polémiques au sujet de l’estimation de la forêt du Rhin au Beckenwoerth pour la construction du futur Fort I. Ces informations proviennent du compte rendu de la séance du conseil municipal du 15 novembre 1872. Ce sont 22 hectares de forêt qui ont été sacrifiée pour la construction de ce fort. Le litige porte sur la mesure approximative de la surface à déboiser qui serait loin de la surface réelle.
08/07/1873 : sur le chantier du Fort Wantzenau, un ouvrier est tombé après avoir contracté un coup de chaleur. Il est malheureusement décédé sur place. Il s’agissait de Johann Müller, âgé de 52 ans, qui vient du district de Müllheim au Pays de Bade. Sa dépouille a été transférée à l’hôpital.
Source : S0156, n°159 du 10/07/1873.
19/09/1873 : incendie dans la cantine du fort Fransecky. Vers 19h30, un incendie s’est déclaré dans la cantine de M. Geißler au Fort Fransecky et en l’espace de trente minutes l’établissement était en cendre, encore avant l’arrivée d’une pompe à incendie. Le propriétaire n’est revenu de Strasbourg qu’à 19 heures après que tous ses bien aient brûlés. Il est assuré pour un montant de 24 000 francs par la société « La Patrie ». Une enquête est en cours.
Source : S0156 n°222 du 22/09/1873.
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