Chroniques 1882
Dernière mise à jour : 25 / 07 / 2022
Fortifications, ouvrages en cours de construction ou de modernisation
Allemagne
(Sous le terme générique Allemagne, il s’agit de tous les 24 Etats allemands de l’empire).
Cette rubrique concerne les fortifications allemandes en cours de construction ou de modernisation, en tenant compte des frontières de l’année en cours.
Allemagne Front Nord & fortifications côtières.
Place forte de Swinemünde
Ouvrage en cours de construction ou de modernisation :
Westbatterie (18 ?-1861). 1878-1887 : Réaménagement de la Westbatterie. 1905 : renforcement du rempart de la Westbatterie. 1908-1910 : à la suite du progrès de l’artillerie une partie des pièces d’artillerie a été transférée. Construction d’une batterie sur les rives Est et Ouest.
Allemagne Front Est
Place forte de Königsberg
Königsberg est l’ancienne ville allemande et capitale de la Prusse-orientale, est actuellement située dans une enclave russe qui est dénommée Kaliningrad. En effet elle a été annexée à la Russie à l’issue de la seconde guerre mondiale.
La place forte de Königsberg est une tête de pont située sur la Pregel (un cours d’eau actuellement dénommée Prégolia), un cours d’eau long de 123 km, qui débouche dans la mer Baltique, dans la lagune de la Vistule en l’aval de Kaliningrad. Elle se distingue à un haut degré par des conditions locales très favorables à la défense. Les cours d’eau de la Prégel, de la Deima (actuel Deïma), une grande forêt infranchissable et les deux Haf font de tout ce pays une grande forteresse naturelle. Les ingénieurs prussiens ont admirablement tiré parti de ces avantages. Au centre de cette vaste position s’élève le camp retranché de Königsberg à la construction duquel on a consacré 7 837 000 thalers (près de 30 000 000 de francs de l’époque) en 1873. L’enceinte continue de la place à une étendue de 11 kilomètres. Tout autour, sur une circonférence d’environ 40 kilomètres de développement, sont répartis douze forts détachés érigés entre 1874 et 1885. La durée de construction des forts détachés de Königsberg est nettement plus longue que celle des forts détachés de Strasbourg qui a été menée dans l’urgence. Elle dure entre 4 et 6 ans, avec une durée de cinq ans pour la plupart des ouvrages. Neufs grandes routes, importantes au point de vue militaire, et trois voies ferrées, sans compter le chemin de fer de Pillau, aboutissent à la ville. En 1875, on trouve à Königsberg le quartier général du 2e corps d’armée allemand.
En 1881, une revue militaire française a publié un article russe qui analyse en détail la défense du front Est de l’Allemagne et les éventuelles options stratégiques de l’armée russe. Une armée de droite, réunie à Vilna ou Kovno, qui se portera sur la Prusse-Orientale, ayant pour première mission d’assiéger Königsberg. Sur cette partie du théâtre de guerre, les opérations ne seront pas décisives, l’objectif principal de l’action des troupes russes devant être Berlin, et par suite, la ligne principale d’opérations, celle de Varsovie-Berlin. Le rôle de l’armée russe de droite doit consister surtout à couvrir la voie principale de communication : Pétersbourg-Varsovie, contre toute attaque possible de l’ennemi réuni près de Königsberg. La défense de la Prusse-Orientale devrait se concentrer sur la moyenne Prégel. Les conditions avantageuses du pays, le développement de ses voies de communication, les défenses naturelles et artificielles de Königsberg, conduisent les auteurs allemands à croire que l’Allemagne pourra, même avec des forces relativement faibles, défendre cette province avec succès. En effet, Königsberg doit immobiliser longtemps les troupes assiégeantes ; le parc de siège russe stationné à Dunabourg, ne peut être amené par le chemin de fer que jusqu’à la frontière ; et par suite il faudra le traîner pendant encore environ 20 milles (150 km) sur les routes ordinaires. Cette analyse a été réalisée en se référant aux écrits d’auteurs militaires allemands de l’époque.
Constructions en cours :
Fort IV, Fort Gneisenau (1876-1882).
Fort VIII, Fort König Friedrich I (1878-1883).
Fort IX, Fort Dohna (1878-1882).
Fort X, Fort Kanitz (1877-1882).
Fort XI, Fort Dönhoff (1877-1882).
Fort XII, Fort Eulenburg (1879-1885).
Place forte de Posen
Ouvrages en cours de construction :
Rive gauche de la Warta
Fort V (1879-1883) Fort Waldersee I, fort détaché de ceinture. 1940-1944 : utilisé comme dépôt de munitions. Il ne reste que la caponnière du saillant et quelques fragments.
Fort VI (1879-1883) Fort Tietzen, fort détaché de ceinture. Après 1945 : utilisé par les militaires et a survécu dans de bonnes conditions.
Zwischenwerk VI a (1879-1882) Zwischenwerk Stockhausen, ouvrage intermédiaire polygonal à fossé sec, caserne avec caponnière double de gorge, caponnière double à l’épaule gauche, caponnière simple à l’épaule droite, 2 cours intérieures.
Rive droite de la Wartha
Fort II (1877-1882) Fort Stülpnagel, fort détaché de ceinture. 1944 : ouvrage utilisé en tant qu’usine de construction d’avions Focke Wulf.
Fort IV (1878-1882) Fort Hake, fort détaché de ceinture.
Place forte de Thorn
Ouvrages en cours de construction :
Fort II, Fort Yorck, (1879-1882).
Fort III, Fort Scharnhorst, (1879-1882).
Fort IV, Fort Friedrich der Grosse, (1880-1885).
Fort IVa, Fort Heinrich von Plauen, (1882-1885).
Fort IVb, Fort Herzog Albrecht, (1882-1885).
Fort Va, Fort Ulrich von Jungingen, (1881-1885).
Fort VI, Fort Winrich von Kniprode, (1881-1885).
Fort VIa, Fort Hermann Balk, (1881-1885).
Fort VII, Fort Harmann von Salza, (1881-1885).
Place forte de Spandau
Ouvrage en cours de construction :
Fort II Fort Hahneberg (1er juillet 1882 – mai 1888). Fort détaché de ceinture de type Biehler, version modernisée à remparts bas pour l’infanterie, au tracé pentagonal de lunette aplatie, de taille moyenne à fossé sec, conçu pour un effectif de 356 hommes. Il comprend : 3 traverses-abris et 4 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plate-formes d’artillerie par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 6 + 2 + 2 + 6 casemates et des latrines à l’extrémité de chaque aile ; flanquement des fossés par les remparts, par la caponnière double de saillant, les deux caponnières d’épaule et la caponnière de la caserne de gorge ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde ; système de contres mines. Construction par la Société « Heydt Schöttle et Schuster » de Strasbourg. Compte tenu de sa construction tardive ce fort n’a été que très peu renforcé avec du béton après 1887, installation de grilles défensives et installations de batteries annexes : trois batteries annexes, deux sur l’angle de gorge, avec 8 obusiers de 15 cm et une sur le glacis du flanc droit avec 2 pièces de 15 cm ainsi qu’une batterie annexe sur l’angle de gorge gauche comprenant un abri à munitions avec 4 canons courts de 15 cm (plusieurs autres options de dotation sont préconisées). 1895 : abaissement du profil des traverses. 1927-1934 : occupation de l’ouvrage par une association technique d’aéronautique. 1934 : centre d’instruction de la Wehrmacht. 1945 à la fin de la guerre des archives sont incendiés dans l’aile droite de la caserne. 1949 : début de destruction partielle, à l’explosif des murs de contrescarpe, puis abandon au milieu de la zone frontière du mur de Berlin. Octobre 1993 : création d’une association qui restaure le fort.
Allemagne Front Ouest
Place forte de Strasbourg
Ouvrage en cours de construction :
Fort IIIa, Fort Mundolsheimerkopf (1879-1882) Fort Podbielski, actuellement fort Ducrot.
Allemagne Front Sud
Place forte d’Ulm
Ouvrages en cours de construction :
Werk XXXV – Fort Oberer Eselsberg Nebenwerk (1883-1887), petit fort détaché, modernisé et renforcé en 1901, 1903-1904, caserne de gorge avec caponnière, tracé modernisé d’un fort détaché de type Biehler.
Werk XXXVI – Fort Oberer Eselsberg Hauptwerk (1881-1887), fort détaché de type Biehler à fossé sec de taille moyenne, 3 traverses-abris par front, à tracé modernisé avec rempart bas pour l’infanterie, lunette applatie, gorge rentrante bastionnée, caserne de gorge sur l’aile gauche. A partir de 1903 : modernisé et transformé en fort d’infanterie. A partir d’août 1914 : renforcé avec du béton lors des travaux de mise en état de défense. 1944 : caserne très détérioriée à la suite de la destruction d’explosifs. 1971 : démoli en grande partie malgré les nombreuses protestations, pour l’installation d’un centre logistique de l’université, il ne reste que les fossés et une partie des fronts. On y trouve une des rares caponnière double de saillant encore visible de nos jours.
Place forte d’Ingolstadt
Ouvrages en cours de construction :
Rive gauche du Danube
Fort II – Werk 145 (19 juillet 1877 – 27 juillet 1888) Fort Hartmann, érigé au nord-ouest de Hummelberg. La fin des travaux a été retardée par l’effondrement de la contrescarpe. Fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie, de taille moyenne. Comprend 3 traverses-abris par face ; caserne de gorge à deux niveaux, brisée vers l’intérieur, comprenant de gauche à droite environ 3 + 6 + 6 + 5 casemates et 2 coffres de flanquement de part et d’autre de l’entrée ; un grand magasin à poudre sous chaque flanc ; une caponnière double à feux de revers sur le saillant et une caponnière simple sur chaque angle d’épaule. Alors que les forts de la rive gauche du Danube ont des fossés pleins d’eau, le Fort II est l’exception avec son fossé sec. 17 septembre 1888 – 18 avril 1891 : renforcement partiel de l’ouvrage. 1888-1897 aménagement des batteries annexes. Etat actuel : le fort à été détruit et le site avait été utilisé comme décharge. Quelques restes sont encore présents sous un monticule en herbe notamment une partie de la batterie annexe gauche.
Fort III – Werk 146 (4 avril 1877 – 1er août 1887) Fort Von der Tann érigé sur le Kraiberg au sud-est de Gaimersheim. La construction a durée plus longtemps que prévu à cause des difficultés liées au terrain qui ont entraîné des éboulements. Grand fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Comprend 4 traverses-abris par face ; caserne de gorge à deux niveaux, brisée vers l’intérieur, comprenant de gauche à droite environ 6 + 6 + 6 + 8 casemates et 2 coffres de flanquement de part et d’autre de l’entrée ; un grand magasin à poudre sous chaque flanc ; une caponnière double à feux de revers sur le saillant et une caponnière simple sur chaque angle d’épaule. C’était le plus grand fort de la gauche du Danube. 18 septembre 1888 – 18 juin 1891 : renforcement partiel de l’ouvrage. 1888-1892 : construction des batteries annexes droite et gauche. 1940-1945 : utilisé comme dépôt de munitions. Le glacis et les batteries annexes avaient servis pendant la guerre à l’installation des réfugiers. 1946 : le fort a été détruit à l’explosif. Etat actuel : ce site est un parc public et quelques débris sont visibles.
Fort IIIa – Werk 150 (août 1879 – 29 août 1882) érigé sur le Ochsenthomerberg au sud-ouest de Wettstetten. Petit fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie, de taille moyenne qui est doté d’une traverse-abri par face, d’une petite caserne de gorge droite avec caponnière double de gorge. Ce petit ouvrage situé à un angle de la ceinture qui n’avait qu’une petite dotation en pièces d’artillerie, a été renforcé par l’installation d’une tourelle d’artillerie cuirassée tournante de Gruson avec 2 canons de 15 cm sur le saillant. A Ingolstadt seuls les deux petits forts IIIA et Va ont été dotés de ce type de tourelle cuirassée d’artillerie. Ce fort était initialement appelé ouvrage intermédiaire à la place de fort. 26 janvier 1889 – 25 janvier 1891 : renforcement partiel de l’ouvrage, et en 1888-1892 : installation des deux batteries annexes. Etat actuel : le fort a été détruit et son emplacement est situé aujourd’hui au milieu d’une zone urbanisée, où les anciens remparts du fort et un tas de débris de béton du saillant sont encore en partie visibles.
Fort V – Werk 147 (13 juillet 1878 – 29 août 1882) Fort Orff, érigé sur le Rauhen Buckel à l’ouest de Hepberg. Fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie, de taille moyenne. Comprend 3 traverses-abris par face ; La caserne de gorge, brisée vers l’intérieur comprend de gauche à droite 6 + 7 + 7 + 6 casemates. 15 octobre 1889 – 14 mai 1892 : renforcement partiel de l’ouvrage. 1889-1891 : installations de deux batteries annexes intérieures. 1896 : installation de la batterie annexe gauche à l’angle de gorge. La batterie annexe droite n’aurait pas été installée bien qu’elle soit visible sur la carte des fortifications de la place. Le fort a été détruit et son emplacement est actuellement situé sur un terrain d’exercice de l’armée de terre allemande.
Fort Va – Werk 151 (17 décembre 1879 – juillet 1883) érigé sur le Waidhausberg à l’ouest de Kösching. Petit fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie, proche du plan du Fort IIIa. Installé à Kösching. Une traverse-abri par front et par face. Caserne de gorge droite avec caponnière double de gorge sur l’aile gauche, comportant de gauche à droite 5 + 4 casemates. 11 juin 1889 – 31 juin 1891 : renforcement partiel de l’ouvrage. Date inconnue : installation d’une batterie annexe sur les angles de gorge droit et gauche. 1889 – 1891 : installations de 2 batteries annexes intérieures. Etat actuel : l’ouvrage a pratiquement disparu sous les installations sportives et seuls les remparts de la batterie annexe gauche sont encore visibles.
Belgique
Cette rubrique concerne les fortifications belges en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.
Il est extrêmement difficile de dater précisément la construction des ouvrages de fortification belges. Souvent les dates de construction correspondent à l’année de la loi du programme de fortification, et d’autres indications nous donne des dates diverses. A défaut de disposer de documents ou de dates de construction plus précise, j’utilise les différentes options.
Place forte d’Anvers
1ère ceinture des forts (loi du 7 septembre 1859)
Une ceinture de huit forts détachés construits à une distance moyenne de 4 km de la ville d’Anvers, se flanquant réciproquement à une distance d’environ 2 km, protège l’enceinte urbaine de fortification d’Anvers. Ultérieurement un neuvième fort a été construit sur la butte NE de Mersem. Tous les forts détachés ont un tracé d’après le système polygonal, conformément au projet du capitaine Henri Alexis Brialmont, qui a été approuvé le 8 septembre 1859, par M. Chazal, ministre de la Guerre. Les ouvrages ont été construits par l’entrepreneur M. Pauwels. La construction de ces ouvrages a nécessité 13 millions de m3 de terre, 1 million de m3 de maçonnerie et le travail de 13 000 personnes tous les jours. La construction a durée jusqu’en 1866 et d’après d’autres sources jusqu’en 1868. Etat actuel : aujourd’hui les forts détachés sont encore en bon état hormis le fort 1 qui n’a pas survécu au redressement de la chaussée de Turnout.
Fort Sint-Filips – Fort Saint-Philippe (1584), au NO d’Anvers, rive D de la Schelde (Escaut), sur ordre du duc de Parme, Alexandre Farnèse, dans le coude de l’Escaut à Kallo. 1870 ou 1877-1882 : Reconstruction du fort. Etat actuel : l’ouvrage existe encore, mais il ne reste plus que l’entrée du fort. Le reste a été arasé à cause de l’extension du port. Le terrain a été pollué par les raffineries.
2ème ceinture d’ouvrages détachés
Rive droite de la Schelde (Escaut)
Compléments d’ouvrages construits suite à la loi de 1870
Constructions de 1877-1883
Fort de Lier (1876-1893) Fort de Lierre, SE d’Anvers, 2e ceinture, rive D de la Schelde (Escaut). 2 octobre 1914 : l’armée belge évacue le fort. Etat actuel : occupé par l’entreprise Tech Space Aero. Le site est surveillé et n’est pas visitable.
Fort de Merksem (1870 ou 1871-1882) Fort de Mersem, N-NE d’Anvers, 2ème ceinture, rive D de la Schelde (Escaut). 1911-1912 : partiellement modernisé avec du béton. 12 octobre 1914 : abandonné et détruit par l’armée belge. 1946 : après la 2° guerre mondiale il devient un dépôt de carburant pour l’armée belge. 1972 : abandon de l’ouvrage. Etat actuel ; l’ouvrage existe encore, la municipalité l’a transformé en zone de loisirs, cependant le réduit a été détruit.
Rive gauche de la Schelde (Escaut)
Constructions de 1877-1883
Fort de Walem (1877ou 1878-1893) Fort de Waelhem, S-SE d’Anvers, 2ème ceinture, rive G de la Schelde (Escaut). 28 septembre 1914 : début du bombardement par des canons de 305 mm. 30 septembre 1914 : l’artillerie allemande détruit le fort. 2 octobre 1914 : l’armée belge évacue le fort. 1992 : le fort est abandonné. Etat actuel : le fort existe encore. Cependant il est l’un des forts qui porte le plus les traces des combats de 1914. En hiver il est utilisé comme lieu de protection des chauves-souris. Il est encombré par de nombreux déchets.
Constructions de 1877-1883
Fort de Steendorp (1877-1892 ou 1882) Fort de Rupelmonde, SO d’Anvers, rive G de la Schelde (Escaut). Armement : une coupole de deux canons de 15 cm. Etat actuel : le fort existe encore, semble être sur un site naturel protégé.
France
Cette rubrique concerne les fortifications françaises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.
Front Ouest Côtes de la Mer du Nord de la Manche et de l’Atlantique
Place forte de Boulogne
Ouvrage en cours de construction :
Batterie de la Crèche (1878-1882) construite sur l’ancien emplacement du fort de Terclinthun déclassé en 1874, ouvrage pentagonal à fossé sec.
Place forte de Calais
Ouvrage en cours de construction :
Batterie de l’Estran (1882) batterie côtière armée de 4 canons de 95 mm.
France Front Nord-Est
Place forte de Lille
Ouvrages en cours de construction :
Batterie du Camp Français (1880-1884), batterie maçonnée comprenant 3 traverses-abri et un casernement.
Fort de Bondues (1879-1883) fort Lobau. Comporte une tourelle Mougin Mle 1876.
Fort d’Englos (1879-1883) fort Pierquin.
Place forte du Quesnoy
Ouvrages en cours de modernisation :
Enceinte urbaine du Quesnoy (1533) construction des premiers bastions. 1654 : place prise par les Français. 1668-1672 : importants travaux de modernisation sous la direction de Vauban. 1867 : déclassée. 1878 : reclassée. 1882-1886 : la place est réorganisée. 1901 : déclassée. Octobre 1918 : les Néozélandais prennent la place occupée par les Allemands à l’aide d’échelles d’assaut.
Place forte de Condé-sur-Escaut
Ouvrage en cours de construction :
Fort de Flines (1882-1883) fort d’Estrées, petit fort trapézoïdal.
Place forte de Maubeuge
Ouvrage en cours de construction :
Fort de Boussois (1881-1883), également dénommé fort Kilmaine.
Place forte de Montmédy
Ouvrage en cours de modernisation :
Citadelle de Montmédy (16e siècle) sous Charles Quint. Remaniée par Vauban. 1874-1882 : travaux de modernisation, aménagement de casernements, d’abris, de magasins sous roc et d’un four à pain.
Position de La Fère – Laon – Soissons – Vallée de l’Ailette.
Ouvrages en cours de construction :
Batterie de ou des Bruyères (1878-1882). 1912 : déclassement de la batterie.
Batterie de Condé-sur-l’Aisne (1877-1888). 16 février 1932 : déclassée.
Fort de Condé sur Aisne (1877-1883 ou 1882) fort Pille, 2 casemates Mougin pour 1 canon de 155 L, non modernisé. 17 juillet 1912 : déclassé.
Fort de Lanicourt (1879-1883) fort Sérurier, parfois dénommé Fort de Mons-en-Laonnois. 17/07/1912 : déclassé.
Fort de la Malmaison (1878-1882) fort Dumas, non modernisé. 1886 : endommagé par les essais de tir avec projectiles à la mélinite. 01/10/1888 : déclassement de l’ouvrage. 1911 : vendu à un particulier.
Fort de Montbérault (1878-1882), fort Vincence non modernisé, désarmé en 1903.
Place forte de Reims
Fort de la Pompelle (1880-1883). 1917-1918 : installation d’un réseau de galeries souterraines. Etat actuel : musée.
Place forte de Verdun
Ouvrages en cours de construction :
Fort de Bois-Bourru (1881-1887) fortin de Caurra, fort ; modernisé 1891-1894, 1904-1907, 1913-1914, 3 tourelles de mitrailleuses, 1 observatoire, 2 casemates de Bourges.
Fort Les Sartelles (1881-1884), fort, modernisé 1894-1897, 1904-1906, 2 tourelles de mitrailleuses, 2 observatoires, 2 casemates de Bourges.
Fort de Vaux (1881-1884), fort, modernisé 1888-1895, 1904-1906, 1910-1912, 1 tourelle de 75, 3 observatoires, 2 casemates de Bourges.
Place forte de Toul
Ouvrages en cours de construction :
Batterie de l’Eperon (1879-1883), batterie de forme triangulaire, annexe du fort de Frouard, comprend un fossé avec une caponnière simple et une caponnière double. Modernisé 1894, 1901-1907, 1912 : 1 tourelle Galopin Mle 1890 et observatoires cuirassés ; 2 tourelles Mougin comportant chacune un canon de 155 mm L de Bange, 2 casemates cuirassées en fonte dure modèle 1878 avec canon de 155 L, installation de grilles défensives au sommet de la contrescarpe et magasin sous roc.
Fort de Blenod-les-Toul (1879-1883) fort Charles Martel, modernisé 1908-1914, 1 tourelle de 75, 2 tourelles de mitrailleuses, 3 observatoires.
Fort de Frouard (12 mai 1879-15 octobre 1883) fort Drouot, fort d’arrêt à massif central doté d’une tourelle Mougin Mle 1876 avec 2 canons 155 L de Bange. 1887 : modernisation. 1890 : un magasin sous roc, citernes bétonnées et caserne de guerre. 1907-1914 : 1 tourelle de 75 Mle 05, 3 tourelles de mitrailleuses, 7 observatoires, 1 tourelle de projecteur.
Trouée de Charmes
Ouvrage en cours de construction :
Batterie de Pagny-la-Blanche-Côte (1879-1883) batterie Prost. Batterie au tracé trapézoïdal avec 6 plates formes.
Fort de Pagny-la-Blanche-Côte (1879-1883) fort Dejean. Fort d’arrêt prolongeant l’action du camp retranché de Toul, jouxté par la batterie d’Uruffe et la batterie de Pagny-la-Blanche-Côte. Tracé en forme de losange, armement : 1 tourelle Mougin Mle 1876 2 x 155L. 1901 : expériences sur la résistance des cuirassements. 1912 : déclassement du fort. 1914 : réarmement d’urgence. 1998 : propriété privée, porche et poste de garde rasé.
Fort de Manonviller (1879-1882) fort Haxo, qui était le fort le plus cuirassé de France : 2 tourelles Mougin Mle 1876, 2 tourelles Galopin Mle 1890 pour 2 canons long de 155 mm, 2 tourelles pour 2 canons de 57 mm, 1 tourelle de mitrailleuses Gatling, 2 tourelles pour projecteurs, 9 observatoires cuirassés, 2 tourelles pour projecteur, 1 centrale électrique. 23-27/08/1914 : troupes allemandes bombarde le fort avec environ 17 000 projectiles. 12/09/1914 : abandon par les troupes allemandes après destructions à l’explosif. 1935 : revendu à un particulier.
Place forte d’Epinal
Ouvrages en cours de construction :
Fort La Grande Haye (1882) fort Decaen, petit fort. 1892 : modernisé.
Fort Les Friches (1883-1884), non modernisé.
Fort de Sanchey (1882-1883), non modernisé.
Fort de Thieha (1882), non modernisé.
Fort d’Uxegney (1882-1884), modernisé 1894-1896-1910-1914. 1 tourelle de 75, 1 tourelle de 155, 2 tourelles de mitrailleuses, 3 observatoires, 2 casemates de Bourges. Etat actuel : très bien restauré, est ouvert pour les visites.
Trouée de Belfort, frontière suisse, Montbéliard – Pontarlier, rideau du Jura
Ouvrages en cours de construction :
Fort de Joux (1879-1887) comprend 2 casemates cuirassées Mle 1878 en fonte dure.
Fort du Larmont inférieur (1882-1884) fort Malher, construit près de Pontarlier sur un site occupé depuis 1846 par un ouvrage dénommé fort Malher, en ervice jusqu’en 1877. 1891 : installation d’un abri sous roc.
Fort du Larmont Supérieur (1879-1883) fort Catinat. 1891 : installation de 2 abris sous roc.
Fort du Risoux (1880-1884) fort Guyot, rideau du Jura, place des Rousses, altitude 1 273 m. Ouvrage au tracé pentagonal irrégulier, comprenant 2 caponnières doubles, une caponnière simple, un poste optique à 1 créneau dirigé vers le fort des Rousses. Dotation : 400 hommes et 16 pièces d’artillerie. Après 1945 : a servi pour la mise en œuvre d’explosifs. Etat : appartient à la commune des Rousses qui a fait restaurer une caponnière double du saillant qui s’était effondrée.
Place forte de Dijon
Ouvrage en cours de construction :
Batterie annexe du Fort d’Asnière (1881-1883).
France Front Sud-Est
Place forte de Lyon
Ouvrage en cours de construction :
Rive droite du Rhône :
Deuxième ceinture de forts détachés :
Fort de la Côte Lorette (1878-1882) au sud-ouest de Lyon, sur la rive droite du Rhône. Etat actuel : fossés remblayés, appartient à la commune de Saint-Genis-Laval.
Place forte de Briançon
Ouvrage en cours de construction :
Fort de l’Olive (1880-1882) (autre source 1881-1882). Juin 1940 : bombardé par le fort italien du Chaberton.
Place forte de Saint-Vincent
Ouvrages en cours de construction :
Caserne défensive de Chaudon (1879-1883) caserne de Courtigis, située entre le Fort de Saint-Vincent et la redoute du Chadon. Caserne monobloc à 3 niveaux dont deux à l’épreuve des bombes.
Redoute du Chaudon (1879-1883), surplombe la caserne défensive de Chaudon. Etat actuel : domaine privé avec gîte.
Place forte de Grenoble
Ouvrage en cours de construction :
Fort de Comboire (1882-1885) fort Monteynard, fort à cavalier, tracé en forme de pentagone très étiré.
Place forte de Chamousset
Ouvrages en cours de construction :
Batterie de Foyatiet (1881-1882). Conservée et entretenue jusqu’en 1940.
Batterie de Plachaux (1881-1883 environ) SE de Chamousset. Conservée et entretenue jusqu’en 1940.
Fort de Montgilbert (1877-1882).
France Sud-Est – Front sud Côtes de la Méditérannée
Place forte de Nice
Ouvrage en cours de construction :
Casernement de Peïra Cava (1876-1887) caserne Crénan, avancée NE de Nice. Important casernement de montagne. 1939-1940 : occupée jusqu’en 1940 par les troupes alpines. Après 1945 : colonie de vacances.
Fort de la Tête de Chien (1879-1884). Comprend une casemate cuirassée pour canon de 155 mm.
Fort de la Revère (1882-1885) fort Anselme, E-NE de Nice, altitude 696 M. Ouvrage au tracé de trapèze, cerné par un fossé sec, avec une légère brisure.
Place forte de Toulon
Ouvrages en cours de construction :
Batteries de la Carraque (1881-1883) comprend une batterie basse qui est une batterie de rupture, une batterie haute, une tour crénelée modèle 1846 n°3 et un poste photoélectrique.
Batterie du Gros Bau (1882-1883) sur la presqu’île de Saint-Mandrier. 1889 : installation d’un magasin caverne.
Batterie de la Piastre (1881-1882) au S de Toulon, sur l’emplacement d’une batterie plus ancienne et abandonnée.
Fort du Coudon (1879-1884).
Fortifications de l’île de Porquerolles
Ile de Porqueroles
Batterie de la Repentance (1881-1884), NNE de l’île de Porquerolles, altitude 110 m. Canons de 24 cm modèle 1876 pour la défense de la rade d’Hyères. 3 ouvrages ont été construits. Batterie centrale de la Repentance, avec un casernement pour 194 hommes et un armement de 4 canons de 24 cm, ouvrage muni qu’une caponnière double et de 2 caponnières simples. Batterie de la Repentance Nord armée de 4 canons de 24 cm, ouvrage doté d’un fossé avec caponnière de gorge et de bastionnet crénelé. 1892 : construction d’un magasin à poudre sous roc. Ultérieurement réaménagement de la batterie pour 6 canons de 95 mm.
Place forte de Marseilles
Ouvrage en cours de construction :
Batterie annexe de la batterie Haute du Niolon (1881-1884) petite batterie.
Batterie du Cap Caveaux (1880-1883) sur l’île de Pomègues, également dénomée batterie Cavau. 1901 : la batterie est remaniée.
Batterie Haute du Niolon (1881-1884).
Italie
Cette rubrique concerne les fortifications italiennes en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de 1882.
Italie du Nord
Frontière française
Ouvrages en cours de construction :
Fort de Colle Alto – Fort Central (05/1881-1883, 1885 ?) fort italien chargé de la défense du col de Tende, situé actuellement en territoire français, dans la vallée de la Roya qui débouche sur la Méditerranée à Vintimille, dans les Alpes Maritimes, altitude 2 254 m. Il correspond au type de fort de barrage de camp retranché italien des années 1870-1875, le dernier de cette catégorie construit en Italie. Le fort est cerné par un fossé muni de caponnières. 1900 environ : installation d’un téléphérique pour assurer l’approvisionnement des forts et de la caserne du col, la route étant inaccessible en hiver. La station supérieure est installée en face de la porte. Ce téléphérique appelé funiculaire avait une longueur de 3,2 km, reliant ce site aux magasins de la Panice, situés à 700 m en contrebas sur le versant nord de la montagne. 09/1947 : mise en application du traité de Paris, avec déplacement de la frontière vers le nord de l’Italie, en attribuant à la France La Brigue et Tende. L’ancienne route stratégique qui le reliait au Fort Tabourde est désormais le chemin de grande randonnée GR 52A. 10/1892 : installation des lignes téléphoniques et télégraphiques reliant les ouvrages. 1900 environ : installation d’un téléphérique pour assurer l’approvisionnement des forts et de la caserne du col, la route étant inaccessible en hiver. 1914-1918 : ouvrage désarmé pendant la 1ère guerre mondiale. Etat : l’état du fort est moyen, sans menace de ruine immédiate. Le téléphérique a commencé à disparaître après la seconde guerre mondiale.
Italie Centre
Place forte de Rome
Ceinture fortifiée de Rome, comprend des ouvrages construits à environ 4 à 5 km de la ceinture de fortification urbaine et distants entre eux de 2 à 3 km, avec une circonférence d’environ 40 km. Le coût de ses constructions : 5 millions de Lires. Construction : 1877-1892.
Ouvrages en cours de construction :
Batterie Appia Pignatelli (1882) batterie intermédiaire située près du fort Appia Antica.
Batteria Porta Furba (1882 environ), batterie intermédiaire de la ceinture de la place de Rome, érigé près du Fort Casilina, destiné à renforcé la couverture de la voie ferrée de Naples.
Batterie Tevere (1882) batterie intermédiaire de la ceinture des forts détachés de la place de Rome, érigée au pied de la colline surmontant le Tibre près du fort Monte-Mario.
Batterie Nomentana (1882 environ) batterie intermédiaire de la ceinture des forts détachés de Rome.
Forte Antenne (1882-1891), fort détaché de ceinture.
Forte Ardeatina (1879-1882), fort détaché de ceinture de la place de Rome, érigé à 2,5 km NE du Fort Ostiense. Surface : 11,2 ha. 1982 : abandonné par les autorités militaires et remis à la ville de Rome. Etat actuel : non utilisé, ni entretenu, non accessible.
Forte Bravetta (1877-1883), fort détaché de ceinture.
Forte Casilina (1881-1882), fort détaché de ceinture de la place de Rome, érigé près de la Via Casilina à environ 4 km NE du Fort Appia Antica. Couvre la voie ferrée vers Naples. Surface : 3,8 ha. Etat actuel : domaine militaire en activité.
Forte Monte Mario (1877-1882), fort détaché de ceinture de la place de Rome, sur la rive D du Tibre, qui domine la vallée du Tibre, érigé au niveau de l’embouchure de l’Aniene dans le Tibre. Surface : 8,4 ha. Etat actuel : domaine militaire en activité.
Forte Ostiense (1882-1884), fort détaché de ceinture.
Forte Pietralata (1881-1885), fort détaché de ceinture.
Forte Prenestina (o) (1880-1884), fort détaché de ceinture de la place de Rome, situé à 3 km NE du fort Casilina. Surface : 3,4 ha. 1977 : remis à la ville de Rome. Mais non utilisé, il a été occupé par divers groupes. Etat actuel : utilisé par un centre social.
Forte Tiburtino (1880-1884), fort détaché de ceinture de la place de Rome. Surface : 23,8 ha. Etat actuel : domaine militaire en activité, caserne.
Forte Trionfale (1882-1888), fort détaché de ceinture de la place de Rome, situé à côté de la via Triomfale, à côté de l'église ’aint'Onofrio, à 2 km NE de Monte Mario. Surface : 21 ha. Etat actuel : domaine militaire en activité.
Pays-Bas
Cette rubrique concerne les fortifications néerlandaises en cours de construction ou de modernisation conformément aux frontières de 1882.
Ligne d’Utrecht « Waterlinie »
Place forte d’Utrecht
Ouvrage en cours de modernisation :
Fort bij Rijnauwen (1868-1871). Grand fort à fossé plein d’eau, plus grand fort de la Waterline (31 ha). En 1877-1885 il est modernisé, construction d’une grande caserne à l’épreuve des bombes et des batteries de flanquement n°3 et 4. En 1885 son équipage était de 675 hommes et 105 pièces d’artillerie. 1918 installations d’abris de groupe en béton type 1918. 1939 : installation d’une casemate de mitrailleur « Koepelkazemat type G » et d’abris de groupe « Groepschuilplaats Type P ». 1942-1943 : lieu de détention et d’exécution. Etat actuel : classé aux monuments historiques « Rijksmonument » et est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Progrès techniques de l’artillerie de siège et de forteresse, et du génie
Dans cette rubrique nous vous présentons les différents événements relatifs aux techniques de l’artillerie de siège et de forteresse, et du génie militaire, classés par pays et par date.
Allemagne
1882 : invention de la poudre chocolat. La poudre chocolat ou poudre prismatique, que les Anglais appellent cocoa powder ou brown powder, est originaire d’Allemagne (1882). Elle se compose de salpêtre 79 ; souffre 3 ; charbon 18. Le charbon est de la paille carbonisée dans des conditions spéciales. C’est une poudre à canon, de couleur brune, comprimée sous forme de larges prismes hexagonaux à cavité centrale. Elle brûle plus lentement que les anciennes poudres et donne aux projectiles une plus grande vitesse initiale. La poudre chocolat a remplacé presque partout les poudres ordinaires à gros grains dites poudres Pellet, pebble, mammoth, etc.
29 au 30 mars 1882 : expériences au polygone de Meppen. Expérimentation tir mortier rayé Krupp, obus acier de 91 kg (à 1 900 m, pénétration 2,60 m dans sable) et projectile shrapnel (à 1 900 m, 1 136 empreintes sur rectangle de 100 x 80 m) ; tir de 4 obus « torpille » Krupp, 95 kg, charge explo. De 36 kg à 1 090 m, allumeur à retard, produit entonnoir profondeur 2,20 m et 5 m de large, soit 7 m3 de terre dégagée. Plus de précisions à la date du 29 mars 1882.
1882 : mise en service du mortier rayé de 15 cm « 15-cm-Mörser » avec son affût en fer « eiserne Lafette » ; ce mortier était a été concçu à la fin de l’année 1879, en se servant du modèle du mortier de 9 cm. Sa mission sera d’assurer le soutient du combat de l’artillerie à une distance de 1 200 à 2 000 m pour combattre les ouvrages de fortification ennemis. Cetet pièce devait remplacer les mortiers à tube lisse de 15 cm et de 23 cm C/49. Le tupe était en bronze avec fermeture à vis avec chambre “Schraubenverschluss mit Kammer”, et reposait sur un affût fixe “Bocklafette” avec appareil denté de règlage de l’angle de tir “Zahnbogenrichtmaschine”. Pour son déplacement on le munissait de roues hautes C/42 et pour les petits déplacements de roulettes “Rollräder”. Le recul était entravé par des cales. Compte tenu du faible poids de son tube et de l’affût, le changement de roues ou roulettes était assez aisé. Pour changer les roues ou roulettes, on levait la pièce d’un côté avec deux tiges de levage “Hebebäume”. Initialement cette pièce avait une portée de 2 550 m, puis de 2 750 m. Jusqu’en 1885, ce sont 700 mortiers de 15 cm à tube rayé qui seront construits. Cette pièce est retiree du service en 1892 et est remplacée par le mortier long de 15 cm.
Mortier à tube rayé de 15 cm « 15-cm-Mörser » C/82 exposé à la citadelle de Spandau près de Berlin.
Source : © photographie MJR juin 2008.
1882 : mise en service du canon court de 21 cm « kurze 21-cm-Kanone » après 11 années d’essais.
1882 : essais d’une coupole cuirassée conçue par Schumann à Kummersdorf : « Schumann réalise une autre coupole qui ne circulait plus sur un rail circulaire, mais tournait sur un pivot central qui remplaçait ce rail circulaire qui n’était plus employé par une couronne de friction « Friktionskranz », par laquelle la calotte était maintenue par trois rouleaux pour éviter tout basculement. Ce type de construction qui devait servir de modèle de base de toutes les constructions jusqu’à la première guerre mondiale, avait été testé avec succès en 1882 sur le champ de tir de Kummersdorf. La commission des expérimentations a constaté : « Que le principe d’affût cuirassé lors des essais qui ont été menés… s’étaient très bien déroulés, mais elle conseillait toutefois la réalisation de coupoles en une seule pièce, et pour la protection des anneaux de faire descendre l’avant cuirasse plus profondément, pour entourer la partie supérieure du logement cylindrique coulé dans le béton ». Après les essais, l’inspecteur général des Ingénieurs, du corps du génie et des fortifications abandonne ses préjugés qu’il avait envers les constructions cuirassées et l’inspecteur général de l’artillerie est également arrivé à jugement positif ».
Mai à juin 1882 : à Kumersdorf, expériences de tir sur des blindages (en bois et en fer), des abris voûtés et un blockhaus en bois, avec des mortiers rayés, au polygone de Kummersdorf : tir contre blindages avec mortiers de 15 cm et 21 cm ; tir contre le parapet et la terre couvrante avec le mortier de 15 cm ; tir contre en blockhaus en bois de chêne, recouvert de 1 m de sable et de 0,60 m de béton de 15 m de long et 5 m de large, avec un mortier de 28 cm, à 3 000 m, charge explosive de 10,5 kg ; le blindage est percé à 2 reprises, les obus éclatent à l’intérieur ; rajout de 3,50 m de terre ; le blockhaus résiste aux tirs.
Italie
Novembre 1882 : déroulement de deux séries d’essais de tir comparatifs contre des plaques de cuirassement de la société Schneider du Creusot et de Cammel et John Brown, de Sheffield. Par ailleurs une autre série d’essais de tir sont menés avec le nouveau canon de 100 tonnes à chargement par la culasse de Armstrong. Pour le détail, voir cette rubrique au mois de novembre 1882.
Pays-Bas
1882 : expériences sur la résistance des locaux, dans un fort près de Nimègue en Hollande. Mise en oeuvre d’obus en fonte du mortier rayé de 21 cm placés au-dessus des voûtes, avec 2 m de terre couvrante ; les obus produisent un maximum d’effet lorsqu’ils sont placés horizontalement dans la direction de l’axe de la voûte.
Chroniques 1882
Jeudi 12 janvier 1882
Allemagne, Strasbourg place forte, Kehl : ancien fort Sud de Kehl transformé en prison.
Une revue militaire française qui a tiré cette information dans la presse régionale, nous livre cet article : « On lit, à ce sujet, dans le Journal d’Alsace du 12 janvier 1882 : Ces jours derniers, l’ancien fort Sud à Kehl, transformé, comme on sait, en prison, a reçu les détenus de la prison de Kork. Ceux-ci seront employés à démolir, autour du fort, les remparts devenus inutiles ; la terre servira à combler une partie de l’ancien bras du Rhin et à établir une chaussée qui conduira directement de la ville à la prison. La disparition complète de l’ancien bras du Rhin, qui s’impose au point de vue hygiénique, n’est donc plus qu’une question de temps ».
Allemagne, Strasbourg enceinte urbaine : démolition de l’ancien rempart derrière la caserne Saint-Nicolas.
Une revue militaire française nous livre un article tiré de la Gazette d’Alsace-Lorraine du 6 janvier 1882 : « On a travaillé activement ces temps derniers, à la démolition de l’ancien rempart derrière la caserne Saint-Nicolas, et il reste peu de chose à faire pour qu’il disparaisse complètement. A la fin de la semaine prochaine, il est probable que ce travail sera terminé ; dès lors, il ne subsistera plus rien de l’ancienne fortification depuis la porte Blanche jusqu’à la citadelle, à l’exception, toutefois, de l’ouvrage à cornes de la Finkmatt. La démolition de cette dernière partie se rattache à l’établissement du champ de manœuvre en avant de la nouvelle porte de Pierre. Lorsque cet ouvrage à cornes aura disparu, c’est-à-dire dans quelques semaines seulement, si le temps est favorable, il y aura encore à niveler le terrain des anciennes fortifications compris entre la porte de Schirmeck et la rue du Rempart - Sainte – Marguerite ».
Lundi 16 janvier 1881
Allemagne, Berlin : nomination d’un nouveau quartier maître général.
Une revue militaire française nous livre les informations suivantes : « Nomination d’un quartier maître général. Un ordre de cabinet, en date du 27 décembre 1881, appelle à remplir les fonctions de quartier-maître général le général-major comte de Waldersee, chef d’état-major du Xème corps d’armée. En principe, l’emploi de quartier-maître général n’existe en Prusse que dans les armées mobilisées. Le quartier-maître n’a pas de rôle défini par le règlement, mais tous les écrivains militaires allemands s’accordent à la représenter comme le second et l’adjoint du chef d’état-major, qu’il supplée au besoin. Il s’occupe plus spécialement de toutes les affaires du ressort de l’état-major, qui ne se rapportent pas immédiatement à la direction stratégique de l’armée. Le général de Waldersee sera donc adjoint du chef d’état-major de l’armée et son suppléant en cas d’absence. Le feld-maréchal comte de Moltke reste à la tête de l’état-major de l’armée prussienne, qu’il dirige sans interruption depuis près d’un quart de siècle.
On sait, en effet, que le comte de Moltke a été chargé provisoirement, en qualité de général-major, des fonctions de chef d’état-major de l’armée prussienne le 29 octobre 1857, depuis nommé définitivement chef de cet état-major le 18 septembre 1858. C’est dans cette position qu’il a conquis successivement les grades de général-lieutenant, en 1859, avant la mobilisation de l’armée prussienne ; de général d’infanterie, en 1866, au moment de l’entrée en campagne contre l’Autriche, puis de feld-maréchal général, en 1871, après la conclusion de la paix. Le maréchal de Moltke est entré dans sa quatre-vingt-deuxième année ; le comte de Waldersee a près de cinquante ans ».
Lundi 30 janvier 1882
Allemagne, Metz, place forte : exercice de télégraphie.
Une revue militaire française nous livre cet article concernant un exercice de télégraphie à Metz. « On sait qu’en Allemagne un certain nombre d’hommes des corps de troupe sont exercés au service de télégraphie, en particulier pendant les manœuvres. Ces exercices sont également suivis aux autres époques de l’année, et le résultat de cette instruction, qui est dirigée par un ingénieur, est constaté officiellement par un examen. Voici, en effet, ce que rapporte à ce sujet la Metzer Zeitung dans son numéro du 14 janvier 1882 : Hier a eu lieu à l’ancienne chapelle des Templiers (à la citadelle) l’examen des hommes de troupe exercés cette année au service de télégraphie de forteresse ; le gouverneur y assistait ainsi qu’un certain nombre d’officiers d’un grade élevé faisant partie de la garnison. On avait à cette occasion, relié la chapelle au moyen d’un câble avec le bureau télégraphique central. Les élèves durent, pendant la séance, envoyer et recevoir un certain nombre de télégrammes, soit à l’aide de l’appareil Morse, soit à l’aide du petit appareil de campagne, soit enfin en se servant du téléphone. Ces différentes épreuves ont été exécutées militairement et sans hésitation ; elles ont donné d’assez bons résultats. Après avoir satisfait à l’examen qui termine cette instruction, les élèves sont répartis, selon les besoins du service, entre les stations télégraphiques du gouvernement et les stations télégraphiques des forts ».
Allemagne, fortifications : interdiction d’usage d’armes à feu autour des ouvrages de fortification.
Une revue militaire française nous informe d’un projet de loi interdisant l’usage des armes à feu autour des ouvrages de fortification en Allemagne : « D’après une correspondance publiée par la Metzer Zeitung dans son numéro du 6 janvier 1882, on se préoccuperait en Allemagne de l’adoption d’une loi de servitude ayant pour objet d’interdire l’usage des armes à feu aux environs des ouvrages de fortification dans une certaine zone que l’on appellerait zone de tir ou de chasse prohibés. Cette zone s’étendrait à 400 mètres des ouvrages. Le but de cette loi paraît être de mettre plus complètement à l’abri des risques d’explosion les magasins à poudres, dépôts de projectiles, etc., qui sont installés sous les remparts mêmes ou dans leur voisinage. Bien que les locaux qui renferment ces substances explosives soient séparés de l’extérieur par des masses couvrantes de terre, on ne jugerait pas inutile de multiplier les précautions autour de ces magasins ».
Mercredi 29 mars 1882
Allemagne, polygone d’essais de Meppen : essais d’artillerie lourde.
Une revue militaire française nous livre cet article concernant les expériences faites au polygone de l’usine Krupp à Meppen avec des canons sur affûts à pivot et des obus torpille : « La maison Krupp a fait exécuter, le 29 et le 30 mars 1882, en présence de plusieurs officiers allemands et étrangers, une série d’expériences à son polygone de Meppen. Nous extrayons de divers journaux allemands les renseignements qui suivent au sujet du programme adopté pour ces essais et du matériel qui y a figuré. Six bouches à feu ont pris part au tir : un canon de 30,5 cm, un canon de 15 cm, l’un et l’autre de 35 calibres de longueur ; un canon de 8 cm, sur affût à pivot et à ressorts, un canon de 15 cm monté sur un affût semblable, un mortier de 21 cm, du modèle en service dans l’artillerie allemande, et un canon cuirassé de 15 cm. On a exécuté avec le canon de 30,5 cm des tirs aux vitesses et des tirs de précision. Le canon de 15 cm a servi à des épreuves balistiques semblables ; on l’a en outre tiré contre des cuirassements. Les essais relatifs aux autres canons avaient surtout l’objet de mettre en évidence les propriétés de leurs affûts, tandis qu’on expérimentait avec le mortier de 21 cm, des shrapnels en acier et des obus torpilles récemment construits.
La Gazette de Cologne du 12 avril 1882 attribue une grande importance aux expériences concernant le canon cuirassé et les canons montés sur affût à pivot : La première de ces pièces peut amener des transformations considérables dans la fortification des côtes et dans la construction des cuirassements qu’on y emploie. Quant aux autres bouches à feu, elles peuvent ou bien figurer sur les côtes dans les nouveaux dispositifs que l’on y organiserait, ou bien entrer dans l’armement de la flotte : si les conséquences tirées des essais déjà exécutés se confirment, on peut certainement en augurer une révolution complète dans les principes de construction des navires cuirassés… Le mode d’installation à bord d’u canon monté sur affût à pivot permet de le pointer dans toutes les directions ; grâce à l’absence de recul de la pièce, on obtient dans le tir une rapidité notablement plus grande et une précision remarquable. On préférera employer dorénavant, en les montant sur affût à pivot, les canons des plus gros calibres, 30,5 cm, 35,5 cm et même 40 cm, dans des canonnières douées d’une vitesse de 20 à 22 milles marins par heure ; grâce à leur rapidité de transport et à leur facilité d’évolution, ces navires pourront entourer les flottes ou les vaisseaux ennemis isolés, et lancer avec sûreté, sans ralentir leur marche, de puissants projectiles pesant jusqu’à 1 700 livres et traversant les cuirasses dont on enveloppe aujourd’hui les grands bâtiments. Le combat des cuirassés chiliens contre le vaisseau à tourelles péruvien le Huescar montre combien cette action serait redoutable : cinq projectiles de 300 livres lancés par des canons de 24 cm et pénétrant dans la coque du Huescar ont suffit pour mettre hors de combat les trois quarts de l’équipage. La construction et l’armement d’une canonnière dans les conditions indiquées plus haut coûterait dix fois moins cher qu’une frégate cuirassée ; les navires de ce dernier type offrent, en outre, un but très étendu aux coups et ils sont exposés à perdre leur valeur en face de canonnières si manœuvrières et pourvues d’un armement si puissant. Les obus-torpilles ont également attiré l’attention du correspondant de la feuille rhénane, qui donne à l’égard des engins de cette nature les renseignements suivants : La question des projectiles renfermant une charge d’éclatement puissante et produisant une action analogue à celle des torpilles semble avoir maintenant reçu une solution de deux côtés différents à la fois. Tandis qu’on a tiré à Meppen des obus-torpille avec le mortier de 21 cm, la fonderie de la maison Gruson, à Buckau, près Magdebourg, annonce d’autre part qu’elle vient de construire un nouveau projectile qui n’éclate qu’après avoir pénétré dans le but où ses effets sont semblables à ceux des torpille ».
Samedi 1er avril 1882
Allemagne, Haguenau : le 9ème bataillon de chasseurs à pied est remplacé par le 11ème bataillon de chasseurs de Marbourg.
Une revue militaire française nous livre cette information : Changement de garnison en Alsace-Lorraine : « L’Armee Verodnungs Blatt” du 21 décembre 1880 a publié un ordre de cabinet en vertu duquel le 9ème bataillon de chasseurs à pied, actuellement en garnison à Haguenau, sera transféré à Ratzebourg (Lauenbourg) le 1er avril 1882. Il sera remplacé à Haguenau par le 11e bataillon de chasseurs, venant de Marbourg. Le 2ème bataillon du 80e régiment d’infanterie passera à la même date, de Fulda à Marbourg. Il est spécifié que le 11ème bataillon de chasseurs entre dans la composition du XVème corps. Des changements annoncés, il ne résultera aucune modification dans les effectifs des garnisons d’Alsace-Lorraine ; le IXème corps comptera à l’avenir deux bataillons de chasseurs (le 9e et le 14e), tandis que le XIème corps en sera entièrement privé ».
Allemagne, Strasbourg garnison : arrivée du 2e bataillon du 25e régiment d’infanterie.
Une revue militaire française nous livre ces informations : « L’Armee-Verordnungs-Blatt du 19 octobre 1881 publie un ordre de cabinet, en vertu duquel le 2e bataillon du 25e régiment prussien d’infanterie (rhénan) passera de Phalsbourg à Strasbourg. Il sera remplacé à Phalsbourg par le bataillon de fusiliers du 47e d’infanterie (de la basse Silésie), actuellement à Strasbourg. Ce changement, qui s’effectuera à la date du 1er avril 1882, ne modifiera en rien le chiffre de la garnison des deux places, car le 25e et le 47e sont tous les deux à effectif renforcé ».
Mai à juin 1882
Allemagne, artillerie & fortifications : expériences de tir à Kumersdorf.
Expériences de tir sur des blindages en bois et en fer, des abris voûtés et un blockhaus en bois, avec des mortiers rayés, se sont déroulées au polygone de Kummersdorf : tir contre blindages avec mortiers de 15 cm et 21 cm ; tir contre le parapet et la terre couvrante avec le mortier de 15 cm ; tir contre en blockhaus en bois de chêne, recouvert de 1 m de sable et de 0,60 m de béton de 15 m de long et 5 m de large, avec un mortier de 28 cm, à 3 000 m, charge explosive de 10,5 kg ; le blindage est percé à 2 reprises, les obus éclatent à l’intérieur ; rajout de 3,50 m de terre ; le blockhaus résiste aux tirs.
Lundi 1er mai 1882
Allemagne, armée : les généraux de l’armée allemande.
Une revue militaire française nous livre ces informations concernant l’armée impériale allemande : « Les nouvelles formations et la composition actuelle de l’armée allemande. Dans un numéro précédent de la revue, nous avons exposé la composition du personnel du haut commandement des troupes ; il semble intéressant de compléter les indications données à ce sujet par un tableau d’ensemble du corps des officiers généraux de l’armée allemande. La classe des officiers généraux, la Generalität, comprend quatre grades :
1° Feld-maréchal, Feldzeugmeister, colonel général de l’infanterie ou de la cavalerie ;
2° Général de l’infanterie ou de la cavalerie ;
3° Général-lieutenant ;
4° Général-major.
Il existe donc un grade spécial pour chacun des degrés élevés du commandement : commandement d’une armée, d’un corps d’armée, d’une division, d’une brigade. Ce qui ne veut pas dire, nos lecteurs le savent, que chez nos voisins le grade comporte toujours l’emploi, ni surtout que l’emploi implique nécessairement le garde. Le nombre des officiers généraux n’est fixé par aucune loi, ni par aucun règlement. Le budget même ne peut en limiter le chiffre que très indirectement, car les crédits sont votés en général pour un nombre déterminé de commandants de corps d’armée, de divisions, de brigades, etc., et non pour un certain chiffre de généraux de tel ou tel grade. Les généraux allemands appartiennent à un contingent déterminé ; ils reçoivent leurs grades des rois de Prusse, de Bavière, de Saxe ou de Wurtemberg. Les rois de Prusse et de Bavière jouissent du droit absolu de pourvoir aux emplois vacants dans les contingents sous leurs ordres ; le roi de Saxe a besoin du consentement de l’Empereur pour donner les emplois de généraux dans son corps d’armée. L’Empereur nomme le commandant du XIIe corps sur la proposition du roi de Saxe ; le roi de Wurtemberg ne peut désigner le commandant du XIIIe corps qu’après s’être assuré du consentement impérial. Le duc de Brunswick fait aussi des nominations de généraux ; mais il ne peut donner que le grade, le contingent ducal ne comportant pas d’emploi d’officier général. Nous avons relevé, d’après les documents officiels, les plus récents, le nombre des officiers généraux allemands existant actuellement dans l’armée allemande, ainsi que les emplois qu’ils occupent. Ce travail est résumé dans le tableau suivant :
Feld-maréchaux, Feldzeugmeister, colonels généraux : 9, dont 2 qui commandent les corps d’armée, les divisions, les brigades, 5 occupent des positions diverses, 2 n’exerçant pas de commandement.
Généraux de l’infanterie ou de la cavalerie : 60, dont 13 qui commandent les corps d’armée, les divisions, les brigades, 18 qui occupent des positions diverses, 29 n’exerçant pas de commandement.
Généraux-lieutenants : 113, dont 19 qui commandent les corps d’armée, les divisions, les brigades, 51 qui occupent des positions diverses, 22 n’exerçant pas de commandement.
Généraux-majors : 167, dont 121 qui commandent les corps d’armée, les divisions, les brigades, 34 qui occupent des positions diverses, 12 n’exerçant pas de commandement.
Total : 349, dont 176 qui commandent les corps d’armée, les divisions, les brigades, 108 qui occupent des positions diverses, 65 n’exerçant pas de commandement.
Parmi les 65 généraux qui n’exercent pas de commandement, ont trouve beaucoup de princes allemands et de membres de familles médiatisées dont le grade est surtout honorifique. Dans cette catégorie, nous avons rangé quelques généraux à la suite de l’armée, qui se trouvent par le fait dans une position analogue à notre disponibilité ; nous y avons aussi compris les officiers généraux qui remplissent des fonctions diplomatiques ou occupent de hautes charges de l’Etat. Parmi ces derniers, l’on remarque le chancelier de l’Empire, prince de Bismarck, qui a reçu le grade de général de cavalerie, le 22 mars 1876. Le tableau ci-dessous, présente des indications plus détaillées sur la répartition des 108 généraux occupant des positions diverses.
Ministre de la guerre : total 4 : dont 3 généraux de l’infanterie ou de la cavalerie, 1 général-lieutenant.
Employés au ministère de la guerre prussien : total 4 : dont 3 généraux-lieutenants, 1 général-major.
Ministre de la marine : total 1 : dont 1 général de cavalerie ou d’infanterie.
Inspecteurs généraux d’armée : total 5 : dont 4 maréchaux et assimilés, 1 général de cavalerie ou d’infanterie.
Chefs d’état-major de l’armée, employés au grand état-major et chefs d’état-major de corps d’armée : total 7 : dont 1 maréchal et assimilés, 1 général de cavalerie ou d’infanterie, 5 généraux-majors.
Aides de camp de souverains et de princes allemands : total 21 : dont 5 généraux de l’infanterie ou de la cavalerie, 13 généraux-lieutenants, 3 généraux-majors.
Garde des archers (en Bavière) : total 2 : dont 1 général de cavalerie ou d’infanterie, 1 général-major.
Gouverneurs et commandants de places fortes et de grandes villes : total 30, dont 1 général de cavalerie ou d’infanterie, 17 généraux-lieutenants, 12 généraux-major.
Commission de défense du pays : total 1 ; 1 général de cavalerie ou d’infanterie.
Inspecteurs de l’artillerie : total 8 dont : 1 général de cavalerie ou d’infanterie, 7 généraux-lieutenants.
Inspecteurs du génie : total 7 dont : 3 généraux-lieutenants et 4 généraux_majors.
Inspecteur des chasseurs (Prusse) : total 1 dont 1 général-major.
Chef des chasseurs de campagne (en Prusse) : total 1 dont 1 général de cavalerie ou d’infanterie.
Ecoles (inspections et commandements ; commission supérieure d’examen : total 8 dont : 4 généraux-lieutenants et 4 généraux-majors.
Chef de l’auditoriat bavarois : total 1 : dont 1 général-lieutenant.
Chefs de la gendarmerie (Prusse et Bavière) : total 2 dont : 1 général de cavalerie ou d’infanterie et 1 général-major.
Remontes (Prusse et Bavière) : total 2 dont : 2 généraux-lieutenants.
Gouvernements des invalides : total 3 dont : 1 général de cavalerie ou d’infanterie et 2 généraux-majors.
Totaux : 108 dont 5 maréchaux et assimilés, 18 généraux de l’infanterie ou de la cavalerie, 51 généraux-lieutenants, 34 généraux-majors.
Nos lecteurs remarqueront sans doute le nombre relativement élevé des généraux de l’infanterie et de la cavalerie ; ce grade est le couronnement de la carrière. Cependant, le nombre des généraux-majors est légèrement inférieur à ce chiffre correspondant aux emplois de ce grade, ce qui s’explique par ce fait qu’un certain nombre de brigades sont confiées à des colonels. Dans les derniers mois de l’année 1881, dix brigades d’artillerie de campagne sur dix-huit étaient dans ce cas. Le nombre total des maréchaux et des généraux employés à un service militaire proprement dit est de 284 ; il se réduit à 260, si l’on ne tient pas compte des aides de camp de souverains, du capitaine général de la garde bavaroise des archers, et du ministre de la Marine. Il n’existe pas de cadre de réserve ; en cas de mobilisation, quelques-uns des généraux à la suite de l’armée recevraient sans doute des commandements ; on pourrait aussi affecter aux troupes mobiles une partie des officiers généraux qui occupent des positions diverses. Mais il semble probable qu’un certain nombre de formations seraient commandées par des officiers d’un rang inférieur, auxquels on donnerait l’emploi et qui auraient à mériter le grade pendant la campagne. On trouverait sans doute parmi les généraux en retraite un nombre de commandants territoriaux suffisants pour remplacer ceux qui doivent partir avec les troupes mobilisées. Le nombre des généraux en retraite est assez considérable ; on peut en juger d’après les chiffres suivants, qui sont empruntés aux budgets courants et qui ont été fixés d’après l’effectif réel des généraux en retraite, vers le milieu de l’année 1881.
Prusse : 36 généraux, 136 généraux-lieutenants, 200 généraux-majors.
Saxe : 4 généraux, 12 généraux-lieutenants, 9 généraux-majors.
Wurtemberg : 4 généraux-lieutenants, 5 généraux-majors.
Bavière : 9 généraux-lieutenants, 19 généraux-majors.
Total : 40 généraux, 161 généraux-lieutenants, 233 généraux-majors.
Il n’a pas été tenu compte, dans ce tableau, des officiers généraux devenus invalides par suite de la guerre de 1870 – 1871 ou des guerres antérieures, et qui sont payés sur le fond des invalides ».
Allemagne, armée : état-major des places.
Une revue militaire française nous livre ces informations concernant l’armée impériale allemande : « Les places allemandes sont, dès le temps de paix, pourvues d’un commandant ; les grandes forteresses ont, en outre, un gouverneur. On a jugé qu’il ne fallait pas attendre le dernier moment pour placer dans une place frontière celui qui est appelé à la défendre. Le commandement d’une forteresse allemande n’a pas seulement à traiter les affaires qui se rapportent au service de la garnison, mais il doit surtout s’initier à la connaissance de la place, de ses abords et de ses ressources. Il en prépare d’avance la défense dans tous ses détails ; pour lui permettre d’atteindre ce résultat, on lui laisse en tout temps une initiative suffisante. Le commandement d’une place n’est donc pas absolument regardé chez nos voisins comme une retraite anticipée ; sans doute, les officiers auxquels est confié cet emploi sont choisis généralement parmi ceux que le service des troupes actives commence à fatiguer, mais tous sont considérés comme encore aptes au service de guerre. Il semble que les gouverneurs des grandes places frontières soient choisis avec un soin tout particulier ; nous en trouvons une preuve dans ce fait qu’un gouverneur de Strasbourg a quitté ce poste pour prendre le commandement d’un corps d’armée.
Les forteresses pourvues d’un gouverneur sont celles de Metz, Strasbourg, Germersheim, Mayence, Cologne, Ingolstadt et Ulm. La place d’Ulm se trouve, au point de vue du commandement, dans une position toute spéciale. On sait que les ouvrages de la rive gauche sont situés sur le territoire wurtembergeois, tandis que ceux de la rive droite, Neu-Ulm, sont sur le sol bavarois. Une convention intervenue le 16 juin 1874, entre la Prusse, représentant l’empire d’Allemagne, la Bavière et le Wurtemberg, a réglé la situation de cette place. Ulm, en tant que forteresse, relève directement de l’empire ; le gouverneur est prussien, le commandant bavarois ; les officiers de l’artillerie et du génie sont prussiens ou bavarois ; le major de place de la rive droite est bavarois, celui de la rive gauche, wurtembergeois ; le service médical et le service judiciaire sont assurés sur la rive droite par le ministère de la guerre de Munich, et sur celui de la rive gauche par celui de Stuttgard. Les troupes bavaroises et wurtembergeoises qui forment la garnison de la place sont casernées les unes sur la rive droite et les autres sur la rive gauche du fleuve.
Ce sont, on le voit, toutes les grandes places de la frontière occidentale ; celles de la frontière orientale n’ont qu’un commandant. Les villes qui possèdent un gouverneur ont, en outre, un commandant ; Germersheim seul fait exception à cette règle. Coblence n’a pas de gouverneur, mais compte deux commandants.
Les gouverneurs sont choisis parmi les généraux-lieutenants et même parmi les généraux de l’infanterie ou de la cavalerie. Les commandants de place en sous-ordre ont des grades très divers ; on trouve parmi eux des généraux-lieutenant, des généraux-majors, des colonels et des lieutenants-colonels.
Les forteresses de l’Empire non pourvue d’un gouverneur (Thionville, Neuf-Brisach, Rastatt, Sarrelouis, Wesel, Magdebourg, Torgau, Königstein, Spandau, Custrin, Glocau, Glatz, Neisse, Posen, Thorn, Dantzig, Königsberg, Pillau, Memel, Colberg, Swinemünde, Stralsund, Kiel et Sonderbourg Duppel) ont un commandant du grade de général-lieutenant à celui de major. Les petites places de Bitche, Lötzen (fort Boyen) ; les fortifications de l’embouchure de l’Elbe (Cuxhaven) et du Weser (Geestemünde) n’ont pas de commandant spécial. Il en est de même de Wilhelmshafen et de Friedrichsort.
Dans les villes ouvertes, au le plus ancien officier de la garnison remplit des fonctions tout à fait analogues à celles de nos commandant d’armes. Toutefois, on a jugé que, dans un certain nombre de villes importantes, ces fonctions ne pouvaient être confiées, sans nuire au service, à un officier déjà absorbé par d’autres occupations. On continue donc à entretenir un gouverneur à Berlin, et des commandants à Breslau, Karlsruhe, Kassel, Darmstadt, Frankfurt am Main, Hanovre, Stettin, Dresde, Stuttgart, Munich et Altona. Le commandant d’Altona étend son autorité sur Hambourg. A chacun de ces commandements est attaché un état-major plus ou moins nombreux. Les villes de Potsdam, Ludwigsbourg, Würzburg, Augsburg, Nurenberg, ont un état-major de place, mais le commandement est exercé par l’officier le plus élevé en grade résidant dans la place. Le camp du Lechfeld, en Bavière, est aussi pourvu d’un commandant spécial.
Mentionnons aussi une organisation spéciale à la Bavière : le territoire est divisé en vingt-sept districts de commandement (ces districts sont : Ingolstadt, Germersheim, Munich, Wurzbourg, Augsbourg, Nuremberg, Amberg, Ansbach, Aschaffenbourg, Bamberg, Bayreuth, Burghausen, Dillingen, Eichstaett, Erlangen, Freising, Kempten, Landau, Landsberg, Landhut, Lindau, Neubourg-sur-Danube, Passau, Ratisbonne, Spire, Straubing et Deux-Ponts) qui ont à leur tête le gouverneur de la forteresse la plus rapprochée, ou le plus ancien officier de la garnison voisine. Cette organisation a vieillie et ne semble plus répondre à des besoins sérieux.
Les gouverneurs et commandants des places les plus importantes ont un adjudant du grade de capitaine ou de premier-lieutenant. Le gouverneur de Berlin, par exception, dispose de deux adjudants. Tous ces adjudants comptent à la suite des corps de troupe.
A l’état-major des places de Metz et de Strasbourg est attaché un officier supérieur d’état-major.
Outre les gouverneurs, commandants et, s’il y a lieu, leurs adjudants, l’état-major d’une place comprend un major de place, un officier d’artillerie de la place et un ingénieur de place. Il compte presque toujours un auditeur de garnison, un médecin de garnison, un ou plusieurs aumôniers protestants ou catholiques. En temps de paix, il n’y a pas d’intendant affectés spécialement aux forteresses ; les services administratifs sont assurés par les soins de l’intendant du corps d’armée ou de l’un des intendants divisionnaires, suivant les circonstances locales.
Les états-majors des villes ouvertes ont la même composition que ceux des forteresses, mais ne comprennent pas d’officiers d’artillerie ni du génie. Lorsqu’un dépôt d’artillerie existe dans une ville, il est dirigé par un officier d’artillerie ; les dépôts d’artillerie qui sont situés dans une forteresse ont pour chef l’officier d’artillerie de la place.
Les majors de place sont choisis parmi les officiers supérieurs et les capitaines ; ils sortent presque tous le l’infanterie ou de la cavalerie ; quelques-uns d’entre eux comptent à la suite du corps de troupe.
En Prusse, les officiers d’artillerie employés dans les places sont tous du grade de major ou de capitaine, quelle que soit l’importance de la forteresse à laquelle ils sont attachés. Dans les petits Etats, plusieurs de ces officiers ont le grade de lieutenant-colonel. Les uns et les autres appartiennent à l’artillerie à pied et comptent dans les troupes à la suite des corps de troupe de cette arme. Les grandes places de Cologne, Mayence, Metz, Strasbourg et Ingolstadt sont pourvues d’un second officier d’artillerie de la place.
Les officiers chef de l’artillerie dans les forteresses et les directeurs des dépôts d’artillerie dans les villes ouvertes disposent d’un certain nombre d’officiers et de sous-officiers du personnel technique et du corps des artificiers.
L’ingénieur de la place (chef du génie) est généralement un major, parfois un capitaine, exceptionnellement un lieutenant-colonel. Il a sous ses ordres un nombre de capitaines, de premiers et même de seconds-lieutenants du génie, calculé d’après l’importance des travaux à exécuter. Dans quelques grandes forteresses, on trouve des majors du génie employés en sous-ordre.
L’ingénieur de la place dispose aussi d’un nombre variable de secrétaires, de dessinateurs, de gardes des fortifications, etc.
A la plupart des états-majors de place est attaché un auditeur de garnison ; quelques-uns en possèdent deux.
Le nombre des médecins de garnison varie de trois à un ; dans les places de médiocre importance, le service médical de la place est assuré par un des médecins des corps de troupe.
Le nombre des aumôniers est variable aussi suivant les circonstances, mais il ne dépasse jamais le chiffre de quatre (deux de chacune des confessions protestante et catholique). Quelques villes non pourvues d’un état-major de place ont conservé des aumôniers de garnison.
La composition des états-majors de place est donc variable et dépend exclusivement des nécessités locales ».
Samedi 16 septembre 1882
Allemagne, Metz et Strasbourg places fortes : baptème des forts.
Une revue militaire française nous informe : « Alsace-Lorraine. Fortifications de Metz et de Strasbourg. Noms donnés aux nouveaux forts. La Gazette militaire de Darmstadt annonce, dans son numéro du 16 septembre 1882, que l’Empereur a baptisé récemment du nom de généraux de l’armée allemande les derniers forts construits autour de Metz et de Strasbourg.
Le fort situé près de Saint-Eloy, dans la plaine qui s’étend de Woippy à la Moselle, a reçu le nom de fort Hindersin en souvenir du général von Hindersin, inspecteur général de l’artillerie, mort subitement le 25 janvier 1872. A Strasbourg, on a appelé fort Schwarzhoff le fort élevé près de l’Altenheimerhof au sud de la ville, et le fort Podbielski, le fort relativement peu considérable construit sur la hauteur voisine du village de Mundolsheim, entre le fort de Roon et le fort Prince-Royal (Kronprinz). Le général Schwarzhoff est mort l’année dernière à Berlin ; il avait commandé le III° corps d’armée. Le général Podbielski, inspecteur général de l’artillerie, a été le quartier-maître général de l’armée allemande pendant la campagne 1870-1871 ».
Mardi 26 septembre 1882
Russie, fortifications : le fort d’arrêt de Gonionz.
Une revue militaire française nous livre cette information : « Russie. Fort d’arrêt projeté à Gonoinz. D’après un renseignement reproduit par la Gazette de Dantzig du 26 septembre dernier, le gouvernement russe aurait l’intention de faire construire un fort considérable à Gonionz, non loin de Grajewo, sur la ligne de chemin de fer de Königsberg à Bielostok ».
Mercredi 11 octobre 1882
Allemagne : emploi de la lumière électrique pour protéger les escadres contre les torpilles et canons-révolvers.
Une revue militaire française nous informe : « Empire allemand. Emploi de la lumière électrique pour protéger les escadres contre les torpilles. Canons-révolvers. La Gazette de Cologne rend compte ainsi qu’il suit, dans son numéro du 11 octobre 1882, des expériences exécutées dernièrement à Kiel par la marine militaire allemande : « Pendant les manœuvres de cette année, l’escadre cuirassée a obtenu les meilleurs résultats en employant la lumière électrique pour protéger les bâtiments contre les attaques des torpilles. Les sources de lumière étaient disposées sur les navires qui, dans une position donnée, se trouvaient aux ailes de l’escadre ; les faisceaux lumineux qu’elles émettaient pouvaient faire un tour d’horizon et être dirigés sur un point quelconque, à la volonté du commandement. Néanmoins, aux dernières manœuvres de nuit devant Kiel, deux bateaux-torpilleurs ont réussi à se glisser, sans être aperçus, assez près des cuirassés pour se trouver en mesure d’agir efficacement contre eux. En ce qui concerne les canons-révolvers, récemment adoptés, on a constaté que la rapidité du pointage et la facilité avec laquelle on pouvait rectifier le tir après un coup d’essai, constituaient un des avantages les plus importants de cette nouvelle arme. Dans les circonstances les plus défavorables, 50 % des coups tirés atteignaient le but ».
Dimanche 22 octobre 1882
Allemagne, Spandau : fabrication des cartouches métalliques pour armes portatives.
Une revue militaire française nous livre cette information : « Fabrication des cartouches métalliques. La Revue a signalé précédemment le projet d’installation, à Spandau, de la cartoucherie d’Erfurt : on peut rapprocher de ce renseignement la nouvelle suivante, publiée par la Metzger Zeitung dans son numéro du 22 octobre 1882 : Les munitions de guerre, pour armes portatives, sont actuellement confectionnées dans huit localités différentes de l’Empire : une de ces cartoucheries, en particulier, fonctionne au laboratoire central de Berlin. Les établissements en question sont munis des machines nécessaires et peuvent livrer aujourd’hui journellement plus de 100 000 cartouches. On ne termine les cartouches que pendant quelques mois d’été, et l’on se règle pour la quantité à produire sur la consommation qui se fait pendant les différents exercices. L’Allemagne va procéder de la même manière que la plupart des Etats étrangers et concentrer la fabrication à Spandau, dans un établissement central unique qui pourra fonctionner l’année prochaine : on y installera les machines les plus perfectionnées et toute l’armée allemande pourra s’y approvisionner. Les machines à vapeur seront seules employées pour produire la force motrice ; il en résultera, par suite, une grande économie, mais on réalisera avant tout l’avantage d’avoir une plus grande uniformité de fabrication, ce qui est fort important dans le tir ».
Novembre 1882
Allemagne, Lyck : projet de fort d’arrêt sur la ligne Königsberg – Bielostock.
Une revue militaire française nous livre ces informations sur le projet de fort d’arrêt à Lyck sur la ligne Königsberg – Bielostock : « D’après une correspondance adressée à Lyck à la Gazette de Dantzig (numéro du 1er novembre 1882), il serait question de construire un fort d’arrêt sur le territoire prussien entre Lyck et la frontière russe. On verra plus loin que, d’autre part, le gouvernement russe aurait l’intention de construire un fort non loin de Grajewo ; on parlerait même de fortifier cette dernière ville ».
Italie, Spezia port et place forte : essais de tir sur des plaques cuirassées.
Une revue militaire française a publié cet article sur les expériences menées au cours du mois de novembre à la Spezia : « Expériences récentes d’artillerie exécutées à Spezia. Le ministère de la guerre et le ministère de la marine ont fait exécuter, au cours du mois de novembre 1882, une série d’expériences relatives à la résistance de plaques de blindage de diverses provenances et au tir d’un nouveau canon de 100 tonnes, construit par la maison Armstrong pour l’armement des vaisseaux cuirassés. Divers journaux politiques ou militaires italiens, ainsi que le Times et la deutsche Heeres-Zeitung, ont publié à ce sujet une série d’informations dont nous extrayons les renseignements suivants :
Epreuves comparatrices de plaques de blindage
Les plaques soumises aux essais provenaient des maisons Schneider, du Creusot, Cammel et John Brown, de Sheffield. La première de ces plaques était en acier ; les deux autres, du système compound, fer et acier : toutes trois présentaient uniformément une épaisseur de 48 centimètres, avaient les mêmes dimensions, 3,30 m sur 2,62 m, et environ le même poids, 32 tonnes. Elles étaient appuyées sur des murailles isolées et semblables entre elles, dont le matelas en chêne avait une épaisseur de 1,20 m. 48 boulons maintenaient la plaque Schneider, liée à la muraille, tandis que les plaques compound n’en avaient que 6.
Le canon de marine de 100 tonnes (43 cm), système Armstrong, se chargeant par la bouche, devait lancer, à la distance de 93 m, 3 projectiles de rupture sur chaque plaque. Les projectiles étaient en fonte dure Gregorini et pesaient 908 kilogrammes : la poudre progressive, provenant de la poudrerie de Fossano, employée pour les expériences, était à 4 grains et demi au kilogramme.
Le 16 novembre on tira à la charge de 149 kilogrammes un premier coup sur chacun des buts, le projectile arrivant normalement vers le coin inférieur de droite de la plaque.
Le projectile tiré sur la plaque Cammel avaient une vitesse initiale de 373 m, une vitesse au but de 374,5 m et une force vive restante de 45,5 tonnes-mètres par centimètre de la circonférence ; il pénètre de 32 centimètres, se rompit et détermina des fentes très étendues ; la plaque se brisait auprès du point d’impact ; plusieurs têtes de boulons étaient arrachées.
Dans le tir contre la plaque Schneider la vitesse initiale était de 377,8 m, la vitesse au but de 375,5 m et la force vive restante de 46,24 tonnes-mètres par centimètre. La pénétration du projectile fut de 27 cm, il se brisa, mais la plaque resta intacte : 8 têtes de boulons étaient rompues.
La plaque Brown reçut un projectile lancé à la vitesse initiale de 374,8 m, animé d’une vitesse au but de 372,5 m, et possédant une force vive de 45,570 tonnes-mètres. Il se brisa également, pénétra de 16 cm et produisit une grande fente ouverte et plusieurs petites.
Dans la seconde série d’expériences, qui eut lieu les 17 et 20 novembre, on porta la charge de poudre à 217 kg, ce qui augmentait la vitesse initiale et la vitesse au but de 100 m environ, et portait la force vive à 67 tonnes-mètre par centimètre de circonférence. La plaque Schneider était pénétrée sur une profondeur de 41 cm ; elle présentait une vente transversale partant du bord inférieur de gauche, et une fente allant du point d’impact au bord inférieur, traversant l’une et l’autre le métal sur toute son épaisseur ; il s’était en outre déterminé plusieurs autres fissures plus ou moins profondes. Le projectile s’était brisé. Les deux points d’impact étaient distants de 1,20 m environ l’un de l’autre.
Les deux plaques compound furent démolies et tombèrent à cette seconde épreuve.
Les essais de plaques devaient se terminer, le 21, par des tirs comparatifs de projectiles en acier comprimé Whitworth et en acier coulé Gregorini. La plaque Schneider, dont les expériences précédentes avaient démontré la supériorité, pouvait seule les subir. La charge de poudre fut maintenue à 217 kg, les projectiles en pesant 934. Le projectile Whitwoth possédant une force vive de 74 t-m, pénétra de 18 cm ; la plaque fut brisée en 5 morceaux dont 4 furent arrachés, découvrant une muraille gravement endommagée. Le projectile ne se brisa pas, mais sa tête était refoulée. On ne put tirer le projectile Gregorini que contre le fragment de la plaque encore fixé à la muraille ; il pénétra de 38 cm, se brisa, démolit ce qui restait de la plaque et produisit de grands ravages dans la muraille.
Tir du canon de 100 tonnes nouveau modèle
Les nouveaux canons de 100 tonnes construits par la maison Armstrong et destinés à l’armement de l’Italia, ainsi que des cuirassés encore en construction, se chargent par la culasse.
Les données principales de la bouche à feu sont les suivantes : Longueur totale : 11,687 m. Longueur de l’âme : 11,226 m. Longueur de l’âme en calibres : 26. Longueur de la chambre : 2,590 m. Capacité de la chambre : 484,3 cm. Calibre : 431,8 cm. Diamètres extrêmes de la chambre : 494,4 et 444,5 cm. Diamètres extérieur maximum de la bouche à feu : 1,663 m. Poids du canon, y compris la fermeture de culasse : 101,472 tonnes. Poids de la fermeture de culasse : 856 kg. Poids de l’affût : 12 tonnes. Poids du sous-affût : 29 tonnes. Nombre de rayures : 84. Poids de l’obus de rupture : 908 kg.
Dans les tirs exécutés à la Spezia du 22 au 29 novembre 1882, on a employé des charges variables de poudre progressive de Fossano et de poudre prismatique fabriquée à Cologne.
La poudre de Fossano avait une densité de 1,771 ; on comptait 4 à 5 grains au kilogramme. Les charges, renfermées dans 4 sachets, ont été de 225, 250, 275, 300, 325 et 350 kilogrammes. Avec 350 kg, la densité de chargement était de 0,722, la vitesse initiale de 559 mètres et la portée de 2 750 m, sous un angle de tir de 3°. Le recul atteignait 1,07 m et la pression ne dépassait pas 800 kg par centimètre carré. On s’est arrêté à la charge de 300 kg avec la poudre allemande ; le résultat des tirs n’est d’ailleurs pas encore entièrement connu. La poudre prismatique, d’une densité de 1,760, est formée de prismes hexagonaux droits avec canal central. Avec une charge de 250 kg, les résultats étaient un peu inférieurs à ceux que donnait la poudre de Fossano ».
Mercredi 1er novembre 1882
Allemagne, Germersheim, place forte : transformation du gouvernement de place.
Une revue militaire française nous informe : « Transformation du gouvernement de Germersheim en commandement de place. Une décision du Roi de Bavière, en date du 1er novembre 1882, remplace le gouvernement de la forteresse de Germersheim par un simple commandement de place. L’ancien gouverneur était un lieutenant-général ; le nouveau commandant de place est un colonel d’artillerie à pied que l’on vient d’élever au grade de général-major ».
Italie, Rome, place forte : noms donnés aux nouveaux forts de Rome.
Une revue militaire française nous livre cet article : « Noms donnés aux nouveaux forts de Rome. Le ministre de la guerre a décidé, à la date du 1er novembre courant, que les quinze nouveaux forts de Rome porteraient kes noms suivants : Monte Mario, Trionfals, Casale Braschi, Boccea, Aurelia Antica, Bravetta, Portuense, Ostiense, Ardeatina, Appia, Antica, Casilina, Prenestina, Tiburtina, Pietra lata, Monte Antenne (Journal militaire italien du 6 novembre, n°44) ».
Jeudi 9 novembre 1882
Allemagne, défense des côtes : fortifications de la mer Baltique.
Une revue militaire française a publié cet article tiré de la presse allemande du 9 novembre 1882 et du 22 octobre 1882 : « Défense des côtes de la mer Baltique. Kiel – Wismar et Alsen. La Gazette de Silésie donnait, dans son numéro du 9 novembre dernier, sur l’organisation défensive des côtes de l’empire, quelques nouveaux renseignements empruntés à la Gazette de Hanovre ; ils viennent s’ajouter à ceux déja reproduits dans Revue. Les fonds que l’on doit affecter, dans le budget de l’exercice courant, à l’établissement de coupoles cuirassées ayant pour but de renforcer les défenses de la baie de Wismar, ne feront que précéder de nouvelles allocations ; à l’aide de ces dernières, on assurerait indirectement la protection du port de guerre de Kiel, en organisant très solidement les défenses de l’île d’Alsen et celles de la baie de Wismar. Dans ces conditions, Sonderburg et Wismar pourraient, le cas échéant, servir de bases, en même temps que Kiel, aux opérations offensives de la marine allemande contre une flotte ennemie dans la partie occidentale de la mer Baltique.
Voic d’autre part, les considérations que présentait sur le même sujet la (illisible) Zeitung dans son numéro du 22 octobre 1882 : D’après de récentes communications, on doit ajourner à 1885 la démolition des fortifications de Sonderburg-Düppel. On peut, à ce propos se demander s’il ne serait pas préférable de renoncer complètement à ce démantèlement et de revenir, au contraire, au projet précédent, qui consistait à organiser l’île d’Alsen et le Hörupp Haff, de façon à constituer, en quelques sorte, la position avancée, le port de sortie de Kiel. En jetant un coup d’oeuil sur sur une carte, on reconnaîtra que l’importance militaire de Kiel se trouverait très limitée, si l’on ne possédait pas de semblables ports de sortie que l’on eût affaire à une puissance maritime (illisible) toujours assurée de trouver un point d’appui dans les îles danoises. Ces îles se trouvent, en effet, dans presque toutes les directions, sur les passes que devraient suivre les navires en sortant de Kiel, et rien ne serait plus facile dans ces îles et de bloquer efficacement le principal port de guerre, l’arsenal maritime allemand de la mer Baltique.
La baie de Kiel se prête on ne peut mieux à une excellente organisation défensive, mais elle se trouve dans de très mauvaises conditions au point de vue des opérations offensives que l’on aurait à entreprendre contre un ennemi de force égale ou supérieure. Dans le but de remédier à cet état de choses, on avait d’abord eu l’intention de profiter des îles d’Alsen et de Rügen pour y établir des ports de sortie de Kiel. Mais des considérations très bien fondées ont fait abandonner les projets concernant cette dernière île, et y substituer des propositions analogues pour l’organisation de la baie de Wismar. On a, d’ailleurs, persisté dans les projets présentés pour l’île d’Alen et le Hörup Haff.
Un port de sortie établi dans cette région commanderait complètement le grand et le petit Belt, si l’on abandonnait cette position, on livrerait à l’ennemi un point d’où il pourrait en toute sécurité paralyser la puissance du port militaire de Kiel. Si l’on veut assurer à ce port une importance réelle au point de vue offensif, il faut absolument se résoudre à le transformer en véritable militaire au point de vue maritime, par l’organisation des ports de sortie d’Hörup Haff et de Wismar ; cette position ainsi renforcée pourra être considérée comme dominant complètement la région occidentale de la mer Baltique ».
Mardi 14 novembre 1882
Allemagne, fortifications : stations de pigeons voyageurs des places fortes.
Une revue militaire française nous livre les informations suivantes : « Pigeons voyageurs. La somme affectée aux stations militaires de pigeons voyageurs dans le budget pour 1883-84 est de 35 000 marks. Pendant l’année précédente, les allocations ne s’étaient élevées, pour le même objet, qu’à 19 000 marks ; la dépense se trouve donc presque doublée. La Gazette de Silésie (numéro du 14 novembre 1882) donne à cette augmentation les motifs suivants : On aurait reconnu qu’il fallait ajouter 8 000 marks pour maintenir au chiffre moyen de 200 têtes l’effectif des pigeons de chaque station ; d’autre part, une autre somme de 8 000 marks serait nécessaire pour l’établissement de deux nouvelles stations, l’une à Posen et l’autre à Thorn ».
Samedi 25 novembre 1882
Allemagne, Thorn place forte : construction des nouvelles fortifications.
Une revue militaire française a publié cet article tiré de la presse allemande : « Fortifications de Thorn. On sait que l’on transforme actuellement, suivant les idées modernes, le système de défense de la place de Thorn. Ces travaux sont très avancés, et l’on a commencé, cet été, le dernier des ouvrages détachés à grande distance. La Deutsche Heeres-Zeitung rapporte à ce sujet, dans son numéro du 25 novembre, que les travaux ont été poussés très activement en 1882 ; l’un des forts pourrait, dès maintenant, être occupé par sa garnison. On rattachait à cette occupation, l’inspection des ouvrages de la place passée il y a quelques mois par le ministre de la guerre, le général de l’infanterie von Kameke ».
Sources
S0061
Chalon Paul F. (ingénieur des arts et manufactures) : Traité théorique et pratique des explosifs modernes et dictionnaire des poudres et explosifs, deuxième édition revue et augmentée, E. Bernard et Cie, Paris, 1889.
S0083.
Dumsky, Walter : Die deutschen Festungen von 1871 bis 1914 : Strategische Bedeutung und technische Entwicklung. Erlanger Historische Studien herausgegeben von Professor Dr. Karl-Heinz Ruffmann Professor Dr. Hubert Rumpel. Bd. / Vol. 11 ; Peter Lang, Frankfurt am Main, New York, Paris, 1987.
S0227
Lieutenant-colonel Duval Laguierce : Cours de fortification permanente, 1ère partie, 1890-1892, p. 235. S1000 : Wikipédia. S1000 : Gouv. Fr. Notice Mérimée.
S0372
Revue Militaire de l’Etranger, tome 20, 1881.
S0375
Revue Militaire de l’Etranger de 1882.
S0385
Revue militaire de l’Etranger 1883, tome 23.
S0596
Schirmer, Hermann, Generalleutnant a.D. : Das Gerät der Artillerie vor, in und nach dem Weltkrieg, V. Teil : Das Gerät der schweren Artillerie, Verlag Bernard & Graefe, Berlin, 1937.
S0966
Brialmont, A. : La fortification du temps présent, tome premier, Guyot Frères imprimeurs, Bruxelles, 1885.
S1000
Informations, documents et illustrations provenant de divers sites Internet.
S2757
Frijns Marco, Malchair Luc, Moulin Jean-Jacques, Puelinckx Jean : Index de la fortification française 1874-1914, autoédition, 2008.
S2938
Gosch, Frank : Festungsbau an Nordsee und Ostsee ; Die Geschichte der Deutschen Küstenbefestigung bis 1918, Mittler & Sohn, Hamburg, Berlin, Bonn, 2003.
S3550
Site Internet Wikipedia. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.
Archives & Bibliothèques
AVES = Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg.
AD-67 = Archives départementales du Bas-Rhin ; Strasbourg.
BCGS = Bibliothèque du cercle de garnison de Strasbourg (fermée, ouvrages seront transférés).
BNF = Bibliothèque Nationale de France
BNUS = Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg
BMS = Bibliothèques Municipales de Strasbourg.
BA = Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)
BA-MA = Bundesarchiv Abteilung Militärarchiv, Freiburg
GSTaPK = Geheimes Staatsarchive Preussischer Kulturbesitz, Berlin.
GLAKa = Generallandessarchiv Karlsruhe
BA-St = Bundesarchiv, Stuttgart.
SHD = Service Historique de la Défense, Vincennes.
Archives personnelles, collections, dessins, photographies, relevés sur le terrain, de sources privées
MJR = Richard
Sites Internet
BNF – Gallica : accès aux ouvrages en ligne de la Bibliothèque Nationale de France et autres sites associés :
https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/content/accueil-fr?mode=desktop
Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)
https://www.bundesarchiv.de/DE/Navigation/Home/home.html
Site très complet recensant les fortifications françaises 1874-1918 environ :
Arme du Génie et fortifications diverses
https://franchissement.forumgratuit.org/
AVES Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg
https://archives.strasbourg.eu/