Chroniques 1874
Dernière mise à jour : 24 /08 / 2023
Fortifications, ouvrages en cours de construction
Allemagne
(Sous le terme générique Allemagne, il s’agit de tous les 24 Etats allemands de l’empire).
Cette rubrique concerne les fortifications allemandes en cours de construction ou de modernisation, en tenant compte des frontières de l’année en cours.
Allemagne Front Nord & fortifications côtières.
A la suite à la crise du Luxembourg puis de la guerre franco-allemande de 1870-1871, renforcement et modernisation des fortifications côtières allemandes. Cette modernisation se poursuit également à l’issue de ce conflit, tout au long des années 1870.
Embouchure de la Weser - Places fortes et fortifications côtières de Bremerhaven & Gestemündung
Ouvrage en cours de construction :
Fort Langlütjen II (1872-1880), à Gestemünde. Ouvrage installé sur une île artificielle qui comprend un bâtiment central allongé et entouré d’un fossé sec précédé d’une enveloppe en terre, couverte côté mer par des pierres en grès qui forment le glacis de l’ouvrage. L’enveloppe en terre comprend des parapets d’infanterie et un chemin couvert. La construction centrale comporte 6 tourelles cuirassées tournantes « Grusonpanzertürme » : 5 tourelles comprenant 1 canons de 28 cm L/22 sous tourelle cuirassée individuelle et une tourelle avec 2 canons jumelé de 15 cm L/23. Deux tourelles cuirassées supplémentaires étaient programmées, mais elles n’ont jamais été installées par mesure d’économie. Système de communication par tuyaux acoustiques entre le poste de commandement et les tourelles. Citerne avec filtre à sable pour les eaux de ruissellement.
Place forte de Cuxhaven
Ouvrage en cours de construction :
Fort Kugelbake (1869-1879) fort pentagonal, aux dimensions d’environ 250 m et 150 m. Comprend un mur d’escarpe maçonné en briques avec de nombreuses embrasures pour la défense rapprochée au fusil. Le fort est muni d’un fossé plein d’eau à la gorge et sur les flancs, et d’un fossé devant les deux faces. Flanquement du fossé par une caponnières d’épaule gauche, une caponnière de saillant et une caponnière de gorge. Entrée munie d’un blockhaus de garde en maçonnerie et d’un pont-levis aujourd’hui disparu. Armé initialement de 10 canons de 28 cm répartis en deux batteries de 5 pièces qui tenaient sous leur feu tout le chenal. Sur le flanc gauche 4 canons de 12 cm orientés vers la mer. 1899 : le fort est relié à la gare de Cuxhaven par une ligne de chemin de fer à voies étroites. 1909 : dotation du plus puissant projecteur du monde, qui éclairait jusqu’à 4,5 km de distance, qui était escamotable et abrité dans un ouvrage en béton. L’ouverture du canal de la Mer du Nord à la Baltique a accrue l’importance du fort qui a été modernisé jusqu’en 1911. 1914 : retrait de 5 pièces de 28 cm transférée vers les Flandres. 1937 : installation de batteries antiaériennes « Flak » 8,8 cm. 1941 : remplacement des canons par des pièces de 10,5 cm à chargement rapide et installation d’un poste de commandement et de tir et d’un poste de mesure de type Freya. 1947 : le fort retourne à un usage civil. 1992-1994 : restauré avec des fonds allemands et européens, il est le dernier exemplaire de forts de défense côtière.
Allemagne Front Est
Depuis la fin de la dernière guerre franco-prussienne en 1871, après avoir donné la priorité à la défense du front Ouest et des territoires nouvellement annexés d’Alsace-Lorraine, c’est surtout à partir de l’année 1874, que s’est développé en Allemagne, peu à peu, mais avec une netteté toujours croissante, l’idée de la possibilité d’un conflit armé avec la Russie et la nécessité d’un renforcement du front Est.
Place forte de Königsberg (actuelle enclave russe de Kaliningrad)
Königsberg est l’ancienne ville allemande et capitale de la Prusse-Orientale, est actuellement située dans une enclave russe qui est dénommée Kaliningrad. En effet elle a été annexée à la Russie à l’issue de la seconde guerre mondiale.
La place forte de Königsberg est une tête de pont située sur la Pregel, un cours d’eau actuellement dénommée Prégolia long de 123 km, qui débouche dans la mer Baltique, dans la lagune de la Vistule en l’aval de Kaliningrad. Elle se distingue à un haut degré par des conditions locales très favorables à la défense. Les cours d’eau de la Pregel, de la Deima (actuel Deïma), une grande forêt infranchissable et les deux Haf font de tout ce pays une grande forteresse naturelle. Les ingénieurs prussiens ont admirablement tiré parti de ces avantages. Au centre de cette vaste position s’élève le camp retranché de Königsberg à la construction duquel on a consacré 7 837 000 thalers (près de 30 000 000 de francs de l’époque) en 1873. L’enceinte continue de la place à une étendue de 11 kilomètres. Tout autour, sur une circonférence d’environ 40 kilomètres de développement, sont répartis douze forts détachés érigés entre 1874 et 1885. La durée de construction des forts détachés de Königsberg est nettement plus longue que celle des forts détachés de Strasbourg qui a été menée dans l’urgence. Elle dure entre 4 et 6 ans, avec une durée de cinq ans pour la plupart des ouvrages. Neufs grandes routes, importantes au point de vue militaire, et trois voies ferrées, sans compter le chemin de fer de Pillau, aboutissent à la ville. En 1875, on trouve à Königsberg le quartier général du 2e corps d’armée allemand.
En 1881, une revue militaire française a publié un article russe qui analyse en détail la défense du front Est de l’Allemagne et les éventuelles options stratégiques de l’armée russe. Une armée de droite, réunie à Vilna ou Kovno, qui se portera sur la Prusse-Orientale, ayant pour première mission d’assiéger Königsberg. Sur cette partie du théâtre de guerre, les opérations ne seront pas décisives, l’objectif principal de l’action des troupes russes devant être Berlin, et par suite, la ligne principale d’opérations, celle de Varsovie-Berlin. Le rôle de l’armée russe de droite doit consister surtout à couvrir la voie principale de communication : Pétersbourg-Varsovie, contre toute attaque possible de l’ennemi réuni près de Königsberg. La défense de la Prusse-Orientale devrait se concentrer sur la moyenne Prégel. Les conditions avantageuses du pays, le développement de ses voies de communication, les défenses naturelles et artificielles de Königsberg, conduisent les auteurs allemands à croire que l’Allemagne pourra, même avec des forces relativement faibles, défendre cette province avec succès. En effet, Königsberg doit immobiliser longtemps les troupes assiégeantes ; le parc de siège russe stationné à Dunabourg, ne peut être amené par le chemin de fer que jusqu’à la frontière ; et par suite il faudra le traîner pendant encore environ 20 milles (150 km) sur les routes ordinaires. Cette analyse a été réalisée en se référant aux écrits d’auteurs militaires allemands de l’époque.
Ouvrages en cours de construction :
Rive droite de la Pregel
Fort I, Fort Stein (1874-1880), fort détaché de ceinture à fossé sec, situé à l’Est de Königsberg. Il comprend un casernement de gorge à deux étages, maçonné en briques rouges. Ouvrage visitable.
Petite vidéo prise dans la pénombre, qui permet toutefois de constater que les murs des forts sont en briques directement peintes par une peinture à la chaux, sans enduit. Lien Internet
Fort III, Feste König Friedrich III (1874-1880) Fort Quednau, fort détaché de ceinture, situé au Nord Nord-Est de Königsberg. Janvier à automne 1933 : prison et lieu de torture de la Gestapo pour les opposants politiques. 1945 – 1990 : utilisé par l’armée russe.
Allemagne, Front Ouest
Place forte de Köln – Cologne
La place forte de Cologne est une importante tête de pont sur le Rhin. Le renforcement de cette place forte a commencé avec la construction de la ceinture extérieure des forts détachés. Le premier chantier de fort détaché a été lancé en septembre 1873 sur la rive gauche. Au cours de l’année 1874 ce n’est pas moins de 7 autres chantiers qui s’ouvrent, c’est-à-dire ce sont 8 forts détachés qui sont en cours de construction, sur la rive gauche du Rhin. Le modèle des forts détachés de Cologne s’inspire du plan du fort V de Strasbourg. La numérotation des forts de Cologne a changé en 1882. Nous utilisons donc en priorité cette numérotation qui est la plus récente.
Ouvrages en cours de construction :
Rive gauche du Rhin
Fort VI (septembre 1873-1877) ancien Fort III avant 1882. Rive gauche du Rhin, ouest de Deckstein. Fort détaché de ceinture de type Biehler, de taille moyenne. Dimensions : largeur 285 m profondeur 190 m.
Fort V (janvier 1874-1877) ancien Fort IV avant 1882. Rive gauche du Rhin, ouest de Müngersdorf. Grand fort détaché de ceinture de type Biehler à fossé sec. Caserne de gorge brisée vers l’intérieur avec coffres de flanquement et de gauche à droite 13 + 3 + 3 + 13 travées casematées. Dimensions : 340 m de large et 205 m de profond. 1887-1874 environ : construction de deux batteries annexes avec abris à munitions sur les angles de gorge.
Fort IV (mars 1874-1877) ancien Fort V avant 1882. Rive gauche du Rhin, Ouest de Bocklemund. Grand fort détaché de ceinture de type Biehler. Dimensions : largeur 330 m, profondeur 210 m.
Fort VII (mars 1874-1877) ancien Fort II avant 1882. Rive gauche du Rhin, Sud de Klettenberg. Grand fort détaché de ceinture de type Biehler. Dimensions : largeur 345 m profondeur 200 m.
Fort VIII (mars 1874-1877) ancien Fort I avant 1882. Rive gauche du Rhin, ouest de Rodenkirchen. Fort détaché de ceinture de type Biehler de taille moyenne à fossé sec. Comporte 3 traverses-abri par face, 1 caponnière double de saillant et 2 caponnières d’épaule. Caserne de gorge rentrante avec de gauche à droite 8 + 3 + 3 + 8 travées casematées et 2 coffres de flanquement.
Fort I (octobre 1874-1877) Fort Niehl, ancien Fort VIII avant 1882. Rive gauche du Rhin, Nord de Niehl. Fort détaché de ceinture de type Biehler, de taille moyenne, à fossé sec. Comprend 3 traverses-abris par face, 1 caponnière double de saillant et 2 caponnières d’épaule, casernement de gorge brisée vers l’intérieur à un niveau avec coffres de flanquement. Dimensions : largeur 280 m profondeur 170 m. Partiellement renforcé 1887-1891, il est doté d’une batterie annexe.
Fort II (octobre 1874-1877) Fort Longerich, ancien Fort VII avant 1882. Rive gauche du Rhin, Nord de Longerich. Fort détaché de ceinture de type Biehler, de taille moyenne, à fossé sec. Comprend 3 traverses-abris par face, caserne de gorge brisée vers l’intérieur à un niveau avec coffres de flanquement, de gauche à droite 8 + 3 + 3 + 8 travées casematées. Dimensions : 280 m de large et 185 m de profond. Partiellement renforcé 1887-1891. Il est doté de deux batteries annexes. 1921 : arasé hormis la caserne de gorge. 1966 : la caserne de gorge est complètement détruite.
Fort III (octobre 1874-1877) Fort Nüssenberg, ancien Fort VI avant 1882. Rive gauche du Rhin, Sud-Est de Pesch. Fort détaché de ceinture de type Biehler, de taille moyenne, à fossé sec. Dimensions : largeur 280 m, profondeur 220 m. Comprend une caserne de gorge à deux niveaux, brisée vers l’intérieur avec coffres de flanquement. Partiellement renforcé vers 1887 : installation d’une tourelle d’artillerie cuirassée et d’un observatoire sur le saillant. Il est doté de deux batteries annexes. 1920-1921 : arasé partiellement hormis la caserne de gorge. 1965 : destruction complète de la caserne de gorge.
Place forte de Metz
Après l’apparition en 1859 de l’artillerie rayée, qui permet un accroissement sensible de la précision, de la portée et de la puissance des tirs par l’adoption du projectile cylindro-ogival, le réaménagement des fortifications s’avère nécessaire. Il s’agit d’éloigner l’artillerie de l’assiégeant du noyau des places fortes par la construction de forts détachés et de batteries, qui sont éloignés de 2 à 10 km du noyau urbain, en fonction de la prise en compte des progrès de l’artillerie.
A Metz, ce n’est que vers 1867 que l’on commence les travaux de construction de forts détachés sous la direction du colonel Séré de Rivières, chef du Génie de la place de 1864 à 1869. Alors que la construction de 8 forts détachés avait été planifié, en juillet 1870, au déclanchement de la guerre franco-prussienne de 1870, seuls 4 forts détachés sont pratiquement terminés : les forts de Saint-Julien, Fort de Queuleu, Fort Diou et Fort de Plappeville. En mai 1870 on commence les travaux du Fort des Bordes, du Fort de Saint-Privat et du Fort de Saint-Eloy. Alors que ces derniers sont à peine commencés, ils ne servent que de batteries d’artillerie pendant le conflit. En effet dès le 19 août 1870 le maréchal Bazaine se laisse enfermer avec 170 000 hommes dans la place de Metz qui est assiégée. Il capitule le 27 octobre 1870.
Après la chute de la place forte de Metz, ce sont les Allemands qui poursuivront les travaux de construction de cette première ceinture de fortifications détachées. Après l’entrée des Allemands dans Metz le 29 octobre 1870 le feldmarschal von Moltke, chef de l’état-major général, par l’ordre du cabinet royal prussien du 8 novembre 1870, ordonne d’achever immédiatement et de compléter les forts, ouvrages intermédiaires et batteries commencés sous la domination française. Ces travaux comportent également l’aménagement des routes circulaires et radiales qui y mènent.
Le 11 avril 1872 une ordonnance impériale déclare l’urgence de la construction des fortifications de Metz pour permettre l’expropriation des terrains. D’après les informations révélées par la presse allemande, les travaux sur les divers chantiers des forts de Metz ont repris avec vigueur au printemps, dès le mois de mars 1872. Un autre article d’avril 1872 confirme que les travaux sont en cours notamment sur le futur Fort Goeben et Fort Manteuffel. Le 19 avril 1872 la presse nous informe que l’on vient d’adjuger des travaux de construction de deux nouveaux forts ; il s’agit du Fort Manstein qui sera installé sur le Mont Saint-Quentin et le Fort Prinz August von Württemberg près de Saint-Privat. D’autres articles du mois d’août 1872 nous confirment que les travaux sont menés avec vigueur sur ces nouveaux chantiers et que la construction du fort Manstein est fortement ralentie à cause de la présence de rocaille. En 1874 les travaux se poursuivent avec intensité.
Rive gauche de la Moselle
Fort Alvensleben (1867-1870 puis 1871-1874) actuel fort de Plappeville. Construit initialement par les Français, d’après les plans d’un fort bastionné pentagonal (5 bastions) avec fossé sec, front d’une largeur de 550 m et 350 m de profondeur, escarpe et contrescarpe revêtue en maçonnerie avec parapets d’infanterie. Au centre un cavalier polygonal fortement surélevé ouvert à la gorge.
Ostfort (1867-1870 puis 1872-1875) actuel fort Diou. Intégré au groupe fortifié Feste Prinz Friedrich Karl actuel groupe fortifié du Mont Saint-Quentin. Le fort Diou est construit par les Français. Il est de forme trapézoïdale au tracé bastionné quadrangulaire (4 bastions), dont deux avec casemates d’artillerie, avec fossé sec taillé dans le roc, en partie maçonné. Artillerie disposée sur le tracé bastionné et sur un cavalier polygonal placé en équerre, avec caserne à 2 niveaux et un magasin à poudre. L’entrée est munie d’un pont-levis. Les Français avaient conçu le fort pour recevoir 38 pièces d’artillerie et 692 hommes. 1872-1879 : les Allemands installent à l’autre extrémité du plateau le Fort Manstein et organisent puissamment l’espace entre les deux forts pour former le groupe fortifié. Ils réaménagent le tambour couvrant l’entrée à la gorge avec un blockhaus de garde. 1887-1890 environ : renforcement d’une partie des locaux, installation d’une cloche lourde d’observation d’artillerie de type « P.B.St. 1896 » au centre du cavalier central, monte-charge à munition avec paniers ronds et câble, cuisinières autoclaves, réseaux de fil, grilles défensives, coffres de contrescarpe avec chambres de tir munies d’affûts murals pour canons-révolvers à 5 tubes de 3,7 cm et volets blindés sur les créneaux de fusillade.
Fort Manstein (1872-1875) autrefois Fort Saint-Quentin, actuel fort Gérardin, fort au tracé pentagonal, avec fossé sec taillé dans le roc sur le front et les flancs, caponnières du saillant et d’épaule, caserne de gorge avec caponnière et une petite caserne sur l’aile gauche de la gorge, casemates d’artillerie sous le rempart des faces, un grand magasin à poudre sous chaque flanc, abris-traverses sur les remparts. Vers septembre 1874 : installation d’une tourelle d’artillerie cuirassé Gruson sur la caponnière du saillant. 1887-1894 renforcement partiel, 1 poste d’observation d’artillerie cuirassé type « P.B.St. 87 » de Gruson, 2 coupoles d’observation tournantes type « W.T.90 », 3 coffres de contrescarpe à la place des caponnières, un double au saillant et un simple à chaque angle d’épaule.
Veste Prinz Friedrich Karl (1873-1880) groupe fortifié du Mont Saint-Quentin. Groupe fortifié qui englobe tout le plateau du Mont Saint-Quentin, avec le Fort Manstein et l’Ostfort avec deux branches de jonction surmontées de parapets d’artillerie. Cet espace a été transformé et modernisé jusqu’en 1914 : 1877 : installation de 11 positions pour canons de 15 cm fretté long sur affût de côte ; Ultérieurement une grande caserne de guerre centrale à 2 niveaux, une batterie pour 2 obusiers de 21 cm avec observatoire cuirassé d’artillerie tournant, un emplacement pour 2 mortiers lourds et un grand magasin à poudre. La jonction Nord est flanquée par deux caponnières. 1887-1894 environ : renforcement d’une partie des bâtiments.
Rive droite de la Moselle
Fort Manteuffel (1867 puis 1871-1875) actuel fort de Saint-Julien. Construit initialement par les Français, d’après les plans d’un fort bastionné pentagonal (5 bastions) avec fossé sec, front d’une largeur de 550 m et 350 m de profondeur, escarpe et contrescarpe revêtue en maçonnerie avec parapet d’infanterie. Au centre un cavalier polygonal fortement surélevé ouvert à la gorge. L’artillerie sur les parapets des fronts bastionnés est destinée à la défense rapprochée et au flanquement et celle du parapet du cavalier à la défense éloignée. L’ouvrage comporte une grande caserne de gorge avec caponnière sur la partie centrale et une caserne sous le centre du cavalier. Les Français avaient prévu un armement de 75 pièces d’artillerie et un effectif de 1 750 hommes. 1871-1890 les divers travaux allemands : casemates de flanquement pour canons de 8 cm sur les bastions, ajout de locaux, galeries de contremines sur le front de tête, aménagement des parapets avec les équipements allemands comme les monte-charges à projectiles, traverses-abris, blindage des fenêtres. 1877 : installation de 4 canons longs frettés de 15 cm sur affût de côte. Vers 1887-1894 renforcement d’une partie des locaux du fort, batteries annexes de part et d’autre, mise en place de grilles et de réseaux de fils de fer.
Fort de Queuleu (1867-1870, puis 1871-1875) fort Goeben. Construit initialement par les Français, d’après les plans d’un vaste fort bastionné pentagonal (5 bastions) avec fossé sec, front large de 800 m et profondeur de 450 m, escarpe et contrescarpe revêtue en maçonnerie avec parapet d’infanterie et d’artillerie. A la gorge une grande caponnière centrale relie les 2 casernes. Au centre du fort un important cavalier polygonal ouvert à la gorge formant réduit avec une grande casernes, magasins et abris, très surélevé, qui forme la batterie haute pour le combat éloigné. L’artillerie des parapets des bastions est prévue pour le combat rapproché. 23 août 1869 : décision ministérielle fixe l’effectif de la garnison du fort à 2 000 hommes. Dotation prévue en artillerie : 122 pièces d’artillerie. 1871-1890 les travaux allemands : casemates de flanquement pour canons de 8 cm sur les bastions, ajout de locaux, 2 observatoires d’artillerie cuirassé modèle 1887 sur le cavalier, 3 observatoires cuirassés d’infanterie modèle 1890 sur la pointe de chaque bastion du front de tête, batteries annexes de part et d’autre et à la gorge, galeries de contremines sur le front de tête, aménagement des parapets avec les équipements allemands comme les monte-charges à munitions, traverses-abris, blindage des fenêtres. Vers 1887-1890 : renforcement d’une partie des locaux du fort, mise en place d’un réseau de fils de fer. Octobre 1943 : la Gestapo installe un camp de déportation dans la casemate A jusqu’en août 1944. Actuellement le fort est un parc public et un musée mémorial des internés déportés.
Fort Zastrow (1870 puis 1871-1875) actuel fort des Bordes. Les Français ont commencé le terrassement en 1870. Pendant le siège de Metz en 1870, on y a installé une batterie. Après la guerre les Allemands construisent un fort de forme trapézoïdale, comportant au centre une caserne pour 80 hommes, un magasin à poudre sous le rempart du flanc gauche et 3 abris à munitions sous les remparts. A la gorge une caserne pour 500 hommes. Le fort est muni d’un fossé sec battu par trois coffres de contrescarpe. 1887-1890 : installation de 2 batteries annexes avec 6 alvéoles et un abri à munition encadraient l’ouvrage de part et d’autre des angles de gorge. Armement : 16 pièces dont 6 du premier armement. L’essentiel du fort a été remblayé.
Fort Prinz August von Württemberg (Début 1870 puis 1872-1875) actuel fort de Saint-Privat. 1870 Construction des terrassements par les Français. 1872-1875 : reprise des travaux par les Allemands selon leurs plans d’un Fort de type Biehler. Lunette élargie, à fossé sec, grand fort comportant une gorge pseudo bastionnée avec caserne brisée vers l’intérieur, 4 traverses-abris par face. Modernisé vers 1887-1890 : suppression des caponnières d’épaule remplacée chacune par un coffre de contrescarpe simple et caponnière du saillant remplacée par un coffre double de contrescarpe, 2 observatoires cuirassés et 2 batteries annexes. Fort conçu pour 750 hommes et environ 44 pièces d’artillerie.
Place forte de Thionville
Ouvrage en cours de modernisation :
Porte de Luxembourg – Luxemburger Tor (16e & 17e siècle). 07/1874 : Démolition et reconstruction d’une porte agrandie lors de l’agrandissement de l’enceinte urbaine vers le nord. 1902-1903 : Démolition de la porte lors du démantèlement de l'enceinte urbaine.
Place forte de Strasbourg
Ouvrages en cours de construction :
Rive gauche du Rhin
Fort I, Fort Wantzenau, Fort Fransecky (1873-1876) actuel fort Ney. Grand fort détaché de ceinture à fossé plein d’eau de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Comprend 4 traverses par face, une grande poudrière de guerre sous chaque flanc. Gorge à tracé bastionné et caserne à deux niveaux comprenant à l’aile gauche 15 + 4 travées casematées au saillant et à l’aile droite 14 travées casematées (2 cages d’escaliers par aile comprises) ; locaux d’artillerie également sous les faces et le saillant ; flanquement à partir du rempart et des deux caponnières d’épaule ; poterne principale sous traverse en capitale munie de 2 x 7 pièces de chaque côté ; latrines dans le bloc droit et gauche de la gorge (2 x 4 pièces) ; entrée protégée par un tambour avec blockhaus de garde et place d’armes de gorge. Caponnière du saillant esquissée mais à priori non construite. 1887-1890 environ : renforcement partiel de l’ouvrage, installation d’une caponnière double de saillant, obturation du premier couloir transversal gauche ; rampes de la cour transferrées le long du rempart de gorge.
Fort II, Fort Reichstett, Fort Moltke (mai 1872 – 1875) actuel fort Rapp, construit par la société « Baugesellschaft Pathe, Jerschke & Schneider ». Fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie, de taille moyenne. Il comprend : 3 traverses-abris et 4 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plate-formes d’artillerie par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 6 + 5 + 5 + 6 casemates et des latrines à l’extrémité de chaque aile ; une grande poudrière sous chaque flanc ; flanquement des fossés par les remparts, par la caponnière double de saillant, les deux caponnières d’épaule et les 2 coffres de la caserne de gorge ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde et une grand poudrière de gorge avec locaux de chargement des projectiles ; un pont d’accès en maçonnerie avec pilier central permet le franchissement du fossé de gorge ; système de contres mines sur la contrescarpe des deux faces avec galerie enveloppe, magasins à poudre, latrines, comportant 4 galeries d’écoute sur le saillant et 2 galeries d’écoute à l’angle d’épaule. Vers 1877-1878 aménagements de deux positions pour 2 canons de 15 cm fretté long sur affût de côte sur la face gauche. 1887-1894 environ : renforcement de la partie centrale et de l’aile gauche de l’ouvrage, remplacement du pont par des rampes, suppression de la caponnière du saillant remplacée par un coffre double de contrescarpe, renforcement de la poudrière du flanc gauche, installation d’une nouvelle sortie troupe sur le saillant, baisse du profil des remparts, installation d’une coupole tournante d’observation modèle « W.T.90 » sur la face gauche, et de deux batteries annexes avec abris à munitions (M1 & M2) reliés au fossé de gorge par une poterne. Après 8 février 1919 : suppression des 2 canons de 15 cm fretté long sur affût de marine. Edifice protégé dans le cadre des monuments historiques.
Fort III, Fort Mundolsheim, Fort Roon (5 juillet 1872-1875), actuel fort Desaix, construit par la société « Uffinger ». Fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie, de taille moyenne. Il comprend : 3 traverses-abris et 4 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plate-formes d’artillerie simple par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 9 + 4 + 4 + 9 travées de casemates et des latrines à l’extrémité de chaque aile ; une grande poudrière sous chaque flanc ; flanquement des fossés par les remparts, par la caponnière double de saillant, les deux caponnières d’épaule et les 2 coffres de la caserne de gorge ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde et une grand poudrière de gorge avec locaux de chargement de l’artillerie ; un pont d’accès en maçonnerie avec pilier central pour le franchissement du fossé de gorge ; système de contre mine sur les deux faces avec galerie enveloppe et magasins à poudre, 4 rameaux sur le saillant et 2 rameaux par face. Vers 1877-1878 aménagements de deux positions pour 2 canons de 15 cm fretté long sur affût de côte. 1887-1894 environ : renforcement d’une partie de l’ouvrage, remplacement du pont par des rampes, suppression de la caponnière du saillant remplacée par une un coffre double de contrescarpe, renforcement d’une des grandes poudrières du flanc, modification du blockhaus de garde de l’entrée, installation d’une nouvelle sortie troupe sur le saillant, baisse du profil des remparts, installation d’un poste cuirassé d’observation de l’artillerie « P.B.St. 87 » et d’une coupole tournante d’observation modèle « W.T.90 », une batterie annexe sur le flanc droit. Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques.
Fort IV, Fort Niederhausbergen, Fort Veste Kronprinz (juillet 1872-1875) actuel fort Foch, construit par la société « Pathe - Jerschke – Schneider ». Grand fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Il comprend : 4 traverses-abris et 5 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plate-formes d’artillerie simple par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 11 + 4 + 4 + 13 travées de casemates et des latrines comportant 4 pièces à l’extrémité de chaque aile ; une grande poudrière sous chaque flanc ; flanquement des fossés par les remparts, par une caponnière double de saillant, les deux caponnières d’épaule et les 2 coffres de la caserne de gorge ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde et une grand poudrière de gorge avec locaux de chargement de l’artillerie ; un pont d’accès en maçonnerie avec pilier central permettant le franchissant le fossé de gorge ; système de contre mine sur les deux faces avec galerie enveloppe et magasins à poudre, 4 galeries d’écoute sur le saillant et 2 galeries d’écoute sur chaque angle d’épaule. Vers 1877-1878, aménagement de deux positions pour 4 canons de 15 cm fretté long sur affût de côte. 1887-1894 environ : renforcement d’une partie de l’ouvrage, remplacement du pont par des rampes, suppression de la caponnière du saillant remplacée par une un coffre double de contrescarpe, renforcement d’une des grandes poudrières du flanc, modification du blockhaus de garde de l’entrée, installation d’une nouvelle sortie troupe sur le saillant, baisse du profil des remparts, installation d’une coupole tournante d’observation modèle « W.T.90 », deux batterie annexes sur les angles de gorge avec magasins à munitions (M23 et M24) reliés par une poterne au fossé de gorge. 1953 : explosion accidentelle d’une partie des munitions entreposées avec destruction d’une grande partie de la caserne de gorge. Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques.
Fort V, Fort Oberhausbergen, Fort Grossherzog von Baden (août 1872-1875) dénommé fort Pétain en 1919 puis fort Frère vers 1945, construit par la société « August Pasdach & Compagnie ». Grand fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Il comprend : 4 traverses-abris et 5 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plate-formes d’artillerie simple par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 11 + 6 + 6 + 9 travées de casemates et des latrines comportant 4 pièces à l’extrémité de chaque aile ; une grande poudrière sous chaque flanc ; flanquement des fossés par les remparts, par une caponnière double de saillant, deux caponnières d’épaule et les 2 coffres de la caserne de gorge ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde et une grand poudrière de gorge avec locaux de chargement de l’artillerie ; un pont d’accès en maçonnerie avec pilier central permettant le franchissant le fossé de gorge ; système de contre mine sur les deux faces avec galerie enveloppe et magasins à poudre, 4 galerie d’écoute sur le saillant et 2 galeries d’écoute sur chaque angle d’épaule. Vers 1877-1878, aménagement de deux positions pour 4 canons de 15 cm fretté long sur affût de côte, 2 pièces sur le parapet d’artillerie de chaque front. 1887-1894 environ : renforcement d’une partie de l’ouvrage (partie centrale et aile gauche de la caserne de gorge, saillant et locaux d’artillerie de la face et du flanc gauche), remplacement du pont par des rampes, suppression de la caponnière du saillant remplacée par une un coffre double de contrescarpe, renforcement d’une des grandes poudrières du flanc gauche qui est reliée par une poterne de communication avec le casernement de gorge, modification du blockhaus de garde de l’entrée, installation d’une nouvelle sortie troupe sur le saillant et les cours, baisse du profil des remparts, installation d’un poste cuirassé d’observation de l’artillerie « P.B.St. 87 » sur la face gauche et d’une coupole tournante d’observation modèle « W.T.90 » sur la face droite, deux batterie annexes sur les angles de gorge avec magasins à munitions (M30 et M31) reliés par une poterne au fossé de gorge. Après 8 février 1919 : suppression des 2 canons de 15 cm fretté long sur affût de côte. 1939-1940 : installation de sanitaires (lavabos, douches, WC) par le génie militaire français. Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques.
Fort VI, Fort Wolfisheim, Fort Fürst Bismarck (août 1872 – 1875), actuel fort Kléber, construit par la société « August Pasdach & Compagnie ». Grand fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Il comprend : 4 traverses-abris et 5 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plate-formes d’artillerie simple par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 10 + 6 + 6 + 10 travées de casemates et des latrines comportant 4 pièces à l’extrémité de chaque aile ; une grande poudrière sous chaque flanc ; flanquement des fossés par les remparts, par une caponnière double de saillant, deux caponnières d’épaule et les 2 coffres de la caserne de gorge ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde et une grand poudrière de gorge avec locaux de chargement de l’artillerie ; un pont d’accès en maçonnerie avec pilier central permettant le franchissant le fossé de gorge ; système de contre mine sur les deux faces avec galerie enveloppe et magasins à poudre, 4 galerie d’écoute sur le saillant et 2 galeries d’écoute sur chaque angle d’épaule. 1887-1894 environ : renforcement d’une partie de l’ouvrage (partie centrale et aile gauche de la caserne, du front), remplacement du pont par des rampes, suppression de la caponnière du saillant et des caponnières d’épaule remplacées par une un coffre double de contrescarpe et deux coffres simples aux épaules, renforcement de la grande poudrière du flanc gauche et installation d’une poterne de liaison avec le casernement de gorge, modification du blockhaus de garde de l’entrée, installation d’une nouvelle sortie troupe sur le saillant et les cours, baisse du profil des remparts, deux coupoles tournantes d’observation modèle « W.T.90 » un sur chaque face. Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques.
Fort VII, Fort Holtzheim, Fort Kronprinz von Sachsen (1872-1875) actuel fort Joffre. Fort détaché de ceinture à fossé sec de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie de taille moyenne. Il comprend : 3 traverses-abris et 4 plates-formes double d’artillerie par face, 4 traverses et 4 plate-formes d’artillerie simple par flanc, une caserne de gorge brisée vers l’intérieur à deux niveaux, comprenant de gauche à droite 6 + 5 + 5 + 10 travées de casemates et des latrines comportant 4 pièces à l’extrémité de chaque aile ; une grande poudrière sous chaque flanc ; flanquement des fossés par les remparts, par une caponnière double de saillant, deux caponnières d’épaule et les 2 coffres de la caserne de gorge ; entrée couverte par un tambour comprenant une place d’armes de gorge, un blockhaus de garde et une grande poudrière de gorge avec locaux de chargement de l’artillerie ; un pont d’accès en maçonnerie avec pilier central permettant le franchissant le fossé de gorge ; système de contre mine sur la contrescarpe des deux faces avec galerie enveloppe et magasins à poudre, 4 galerie d’écoute sur le saillant et 2 galeries d’écoute sur chaque angle d’épaule. Vers 1877-1878, aménagement de deux positions pour 2 canons de 15 cm fretté long sur affût de côte, une pièce au milieu de la face droite et une pièce à l’angle d’épaule droit. 1887-1894 environ : renforcement d’une partie de l’ouvrage (partie centrale et aile gauche de la caserne, du front), remplacement du pont par des rampes, suppression de la caponnière du saillant remplacée par une un coffre double de contrescarpe, renforcement de la poudrière du flanc droit reliée par une poterne au casernement de gorge, modification du blockhaus de garde de l’entrée, installation d’une nouvelle sortie troupe sur le saillant et les cours, baisse du profil des remparts, installation d’un poste cuirassé d’observation de l’artillerie « P.B.St. 87 » sur la face droite et d’une coupole tournante d’observation modèle « W.T.90 » sur la face droite, deux batterie annexes sur les angles de gorge avec magasins à munitions (M30 et M31) reliés par une poterne au fossé de gorge. Après 8 février 1919 : suppression des 2 canons de 15 cm fretté long sur affût de marine. Installation de nombreux hangars en tôles ondulés pour le centre de mobilisation du génie n°1. Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques. Edifice non protégé dans le cadre des monuments historiques.
Fort VIII, Fort Ostwald ou Fort Geispolsheim, Fort von der Tann (1873-1876) actuel fort Lefèbvre. Grand fort détaché de ceinture à fossé plein d’eau de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Comprend 4 traverses-abris et 5 plates-formes d’artillerie doubles par face, 1 traverse-abri et 2 traverses en terre et 4 plates-formes d’artillerie simples par flanc, une grande poudrière de guerre sous chaque flanc. Vaste corps de casemates pour la caserne et les locaux d’artillerie, à deux niveaux, situé sous les plates-formes d’artillerie des faces et du saillant, comprenant de l’aile gauche, saillant à l’aile droite 14 + 4 + 14 travées de casemates au saillant (3 cages d’escaliers non comprises). Les deux façades de la caserne s’ouvrent sur deux cours intérieures. Le flanquement à partir du rempart, des deux caponnières d’épaule et des demi-bastion droit et gauche de la gorge ; poterne principale sous traverse en capitale munie de 2 x 7 pièces de chaque côté et d’une grande pièce de stockage à l’étage au-dessus de l’entrée dédiée aux subsistances ; latrines dans le bloc droit et gauche de la gorge (2 x 4 pièces) ; entrée protégée par un tambour avec blockhaus de garde et place d’armes de gorge. Caponnière du saillant esquissée mais à priori non construite. 1887-1890 environ : renforcement partiel de l’ouvrage, installation d’une caponnière double de saillant, obturation du premier couloir transversal gauche ; rampes de la cour transferées le long du rempart de gorge, protection de la digue d’accès à l’entrée par des grillages. Autres modernisation 1895, 1904 : installation d’une coupole cuirassée tournante d’observation modèle « W.T.90 ». Après 1946 à priori : maison d’habitation édifier sur l’ancien blockhaus de gorge. Lors de la construction de la bretelle d’accès à l’autoroute A35, le fossé du flanc droit a été remblayé.
Fort IX, Fort Illkirch, Fort Werder (mai 1873-1876 ou 1877) actuel fort Uhrich. Grand fort détaché de ceinture à fossé plein d’eau de type Biehler, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Comprend 4 traverses-abris et 5 plates-formes d’artillerie doubles par face, 1 traverse-abri et 2 traverses en terre et 4 plates-formes d’artillerie simples par flanc, une grande poudrière de guerre sous chaque flanc. Vaste corps de casemates pour la caserne et les locaux d’artillerie, à deux niveaux, situé sous les plates-formes d’artillerie des faces et du saillant, comprenant de l’aile gauche Les deux façades de la caserne s’ouvrent sur deux cours intérieures. Le flanquement à partir du rempart, des deux caponnières d’épaule et des demi-bastions droit et gauche de la gorge ; poterne principale sous traverse en capitale comportant des locaux de stockage et une écurie ; latrines dans le bloc droit et gauche de la gorge (2 x 4 pièces) ; entrée protégée par un tambour avec blockhaus de garde et place d’armes de gorge. Caponnière du saillant esquissées mais à priori non construite. 1887-1890 environ : renforcement partiel de l’ouvrage, installation d’une caponnière double de saillant ; rampes de la cour transferée le long du rempart de gorge, protection de la digue d’accès à l’entrée par des grillages, installation de deux batteries annexes sur les angles de gorge droit et gauche avec l’abri à munitions M67a. Autres modernisations vers 1898-1899 : installation d’un observatoire cuirassé d’artillerie modèle « P.B.St.96 » au profit de la batterie n°38 pour 3 canons de 10 cm sur affûts à boucliers installée sur le glacis du flanc gauche du fort. Nuit du 23 au 24 novembre 1944 : l’ouvrage servant de dépôt de carburant est incendié par la Wehrmacht et endommage très fortement l’aile droite de la caserne sous le front droit. 30 juin 2012 inauguration d’un parc public par la commune d’Illkirch-Graffenstaden.
Rive droite du Rhin
Fort X, Fort Kirchbach (1874-1878). Fort détaché de ceinture à fossé plein d’eau de type Biehler, de taille moyenne, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Comprend 3 traverses par face, une grande poudrière de guerre sous chaque flanc. Caserne de gorge à un niveau comprenant de gauche à droite environ 9 + 7 + 7 + 9 casemates ; locaux d’artillerie également sous les faces et le saillant ; flanquement à partir du rempart et des deux caponnières d’épaule et par une caponnière de revers sur le saillant ainsi qu’à partir des coffres de la caserne de gorge ; poterne principale sous traverse en capitale ; entrée protégée par un tambour avec blockhaus de garde et place d’armes de gorge, accès à l’ouvrage par une digue traversant le fossé de gorge. 1887-1890 environ : renforcement partiel de l’ouvrage, installation de grilles au niveau de la digue d’accès à l’ouvrage et sur le mur d’enceinte du tambour. Vers 1930 : démolition de l’ouvrage dans le cadre du traité de Versailles.
Fort XI, Fort Bose (1874-1878). Fort détaché de ceinture à fossé plein d’eau de type Biehler, de taille moyenne, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Sa configuration est à peu près identique au Fort Kirchbach, aucun plan concernant cet ouvrage n’est disponible. 1887-1890 environ : renforcement partiel de l’ouvrage, installation de grilles au niveau de la digue d’accès à l’ouvrage et sur le mur d’enceinte du tambour. Vers 1930 : démolition de l’ouvrage dans le cadre du traité de Versailles.
Fort XII, Fort Blumenthal (1874-1878). Fort détaché de ceinture à fossé plein d’eau de type Biehler, de taille moyenne, au tracé pentagonal de lunette aplatie. Sa configuration est à peu près identique au Fort Kirchbach, aucun plan concernant cet ouvrage n’est disponible. 1887-1890 environ : renforcement partiel de l’ouvrage, installation de grilles au niveau de la digue d’accès à l’ouvrage et sur le mur d’enceinte du tambour. Vers 1930 : démolition de l’ouvrage dans le cadre du traité de Versailles.
Belgique
Cette rubrique concerne les fortifications belges en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.
Il est extrêmement difficile de dater précisément la construction des ouvrages de fortification belges. Souvent les dates de construction correspondent à l’année de la loi du programme de fortification, et d’autres indications nous donne des dates diverses. A défaut de disposer de documents ou de dates de construction plus précise, j’utilise les différentes options.
Place forte d’Anvers
Loi belge de 1870
Les enseignements de la guerre franco-prussienne de 1870-1871 avait montré que l'artillerie allemande était en mesure de bombarder Paris à une distance de 7 km. La première ceinture des forts détachés de type Brialmont devenait était désormais trop proche de la ville d'Anvers. Dans un premier temps il a été décidé de construire les forts Merksem, Zwijndrecht et Kruibeke. En outre, la défense de l'Escaut contre des navires de guerre ennemis a été étendue aux forts Saint-Philippe et De Perel. Ces petits forts blindés ont été allongés et devaient être équipés d'un armement lourd de canons de calibre 240 et 280. Néanmoins le fort De Perel n’a jamais été armé.
Ouvrages en cours de construction :
Fort de Kruibeke (1870-1880), également dénommé Fort de Cruibecke, Fort van Steendorp, Fort Van Eopoel ou Fort Kapitaen, O-SO d’Anvers, 2ème ceinture, rive gauche de la Schelde (Escaut). Etat actuel : l’ouvrage existe encore mais la caponnière de tête a été arasée. Terrain militaire utilisé par le 11ème bataillon du génie.
Compléments d’ouvrages construits suite à la loi de 1870
Fort de Merksem (1870 ou 1871-1882) Fort de Mersem, N-NE d’Anvers, 2ème ceinture, rive D de la Schelde (Escaut). 1911-1912 : partiellement modernisé avec du béton. 12 octobre 1914 : abandonné et détruit par l’armée belge. 1946 : après la 2° guerre mondiale il devient un dépôt de carburant pour l’armée belge. 1972 : abandon de l’ouvrage. Etat actuel ; l’ouvrage existe encore, la municipalité l’a transformé en zone de loisirs, cependant le réduit a été détruit.
Fort de Zwinjdrecht (1870-1880), O d’Anvers, 2ème ceinture, rive D de la Schelde (Escaut), également dénommé Fort Brosius ou Fort Kolonel I.M.F. Etat actuel : l’ouvrage existe encore mais demeure inaccessible. Il est occupé par la SIPEG, le service d’inspection des poudres et explosifs de guerre et le site est dénommé « Kwartier Colonel Brisius ».
France
Cette rubrique concerne les fortifications françaises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.
France Front Ouest – Côtes de la Mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique
Place forte de Lorient
Ouvrages en cours de modernisation :
Batterie de Port Fouquet (1859) Lorient, Belle-Île, NO du Palais. Corps de garde mle 1846 type n°3 avec un parapet pour pièces d’artillerie. 13 juin – 11 juillet 1874 : Décision de déclassement.
Batterie de Port Larron (1859), Lorient, Belle-Île, SE du Palais. Comprend un corps de garde mle 1846 de type n°3 avec un parapet pour les pièces d’artillerie. 13 juin – 11 juillet 1874 : Déclassement de la batterie.
Batterie de Port Maria (1860), Lorient, Belle-Île, SE du Palais. 13 juin – 11 juillet 1874 : déclassement de 22 vieilles batteries dont Port Maria. Actuel : Propriété privée.
France Front Nord-Est
Place forte de Montmédy
Ouvrage en cours de modernisation :
Citadelle de Montmédy (16e siècle) sous Charles Quint. Remaniée par Vauban. 1874-1882 : travaux de modernisation, aménagement de casernements, d’abris, de magasins sous roc et d’un four à pain.
Place forte de Verdun
Ouvrage en cours de construction :
Fort de Tavannes (décembre 1874-décembre 1879), modernisé 1889-1890.
Rideaux des Hauts de Meuse
Ouvrage en cours de construction :
Fort de Gironville (1874-1875), ouvrage peu modernisé, 1890 un magasin sous roc et 1900-1910 réseau de fil et grilles.
Place forte de Toul
Ouvrages en cours de construction :
Batterie de Pont-à-Mousson (1874-1877) N de Toul, fait partie de l’enveloppe du fort du Mont-Saint-Michel.
Fort Domgermain (1874-1877) fort Brune, modernisé 1894 et 1907-1910 ; 1 caserne bétonnée, refonte et bétonnage des locaux, 1 tourelle de 75, 1 tourelle de mitrailleuse, 3 observatoires, 1 casemate de Bourges. 1914-1915 : 2 cuves pour canons de 75 mm antiaériens.
Fort d’Ecrouves (1874-1876), modernisé 1892 et 1906 : caserne de guerre en béton, coffres de contrescarpe, 1 tourelle de 75, 1 tourelle de mitrailleuses, 2 observatoires, 1 casemate de Bourges.
Fort ou réduit de Lucey (1874-1877) fort Plessis-Praslin, fort d’arrêt au tracé carré. Il comprend : 1 tourelle Mougin Mle 1876 à 2 canons de 155 mm de Bange. 1904-1907 : modernisation : 1 caserne de guerre, 2 usines électriques, 2 tourelles de 75 Mle 05 et 2 tourelles Galopin doubles avec 2 canons de 155R installée à l’extérieur et reliées au fort et remplacée ultérieurement par 2 tourelles de 155R07 ; 2 tourelles de mitrailleuses. 1944 : entièrement feraillé par l’organisation allemande Todt.
Fort Saint-Michel (1874-1877 ou -1878), modernisé vers1892 : 2 tourelles de 75, 1 tourelle de mitrailleuses, 3 observatoires et 1 casemate de Bourges.
Fort Villey-le-Sec (1874-1880), modernisé 1890, 1906-1912 ; 2 tourelles de 75, 1 tourelle de 155, 1 tourelle de mitrailleuse, 8 observatoires.
Redoute de Chaudeney (1874-1875) redoute Charton, redoute en terre au tracé pentagonal. Vers 1914-1918 : installation d’une cuve bétonnée pour canon de 164,7 de marine.
Redoute de la Justice (1874-1875) redoute Dujard, redoute en terre avec caserne.
Forts de rideau de la Haute Moselle
Ouvrages en cours de construction :
Fort du Parmont (1874-1876) fort de la Tour d’Auvergne, fort à massif central et batterie basse. 1877-1878 une casemate Mougin en fer laminé, 1879-1880 une tourelle Mougin modèle 1876 avec deux canons de 155 mm, 1888-1889 un magasin sous roc, et diverses modifications jusqu’en 1915. Le fort de Parmont décrit par un cours de fortification permanente de 1885, organisation des Etats : « Le fort du Parmont, situé au-dessus de Remiremont défend le débouché de la vallée de la Moselotte, vallée d’autant plus importante qu’elle put être abordée par 3 routes débouchant de la vallée de la Thür et qu’elle correspond sur la rive gauche à 2 routes qui par Plombières et par le val d’Oljol conduisent à Luxeuil. Le fort situé entre ces deux routes est, il est vrai, dominé par le massif boisé de Cauray, mais ce massif serait difficilement accessible à l’artillerie et l’on a tenu compte de cette situation spéciale en dotant l’ouvrage d’une coupole ». 1940-1944 : casemate en fer laminé détruite par les troupes allemandes. Etat actuel : tourelle Mougin a été ferraillée, le site est géré par une association.
Fort de Rupt (1874-1876) fort de Rupt-sur-Moselle, fort de Roche Haie, fort Gaulaincourt (décret général Boulanger de 1886) ouvrage du rideau de Haute Moselle. Fort d’arrêt, tracé en forme de losange, à massif central, à batterie basse, peu modernisé. Comprend un fossé avec 2 caponnières doubles. Garnison et armement initial : 368 hommes et 35 pièces d’artillerie dont 6 et 3 pièces en batteries annexes. Poste optique dirigé vers le ballon de Servance. 1889-1891 : construction d’un magasin sous roc. Etat : terrain militaire. Le fort de Rupt décrit par un cours de fortification permanente de 1885, organisation des Etats : « Le massif du Cauray à l’inconvénient de masquer les vues du Parmont vers le sud, aussi a-t-on établi un 3e ouvrage à Rupt qui, soit par lui-même, soit par ses batteries annexes bat parfaitement la vallée de la Moselle en amont et en aval, et tient la route qui par le mont de Fourche et la vallée du Breuchin se dirige sur Luxeuil ». Site Internet.
Place forte de Belfort
Ouvrages en cours de construction :
Redoute des Perches puis Fort des Basses Perches (1868-1870 inachevé, 1874-1877) fort Valmy, initialement une redoute d’infanterie terrassée sur la colline des Perches à Belfort, puis fort au tracé rectangulaire.
Fort des Hautes Perches (1865-1870 inachevé, 1874-1877) fort Rapp, fort au tracé pentagonal.
Fort du Mont Vaudois (1874-1877) fort Broussier.
Réduit du Bosmont (1874-1875), dénommé ouvrage Amey.
Place forte de Dijon
Ouvrage en cours de construction :
Fort de la Motte-Girond (1874-1876) fort Roussin, fort d’arrêt au tracé pentagonal irrégulier, renforcé par la batterie de La Motte-Girond, non modernisé.
Place forte de Langres
Ouvrages en cours de construction :
Fort de la Bonnelle (1869-1875) fort Decrès.
Fort de Cognelot (1874-1877) fort Vercingétorix, également appelé Fort de Chalindrey. 1915 : le fort est désarmé et les pièces d’artillerie sont transférée.
Fort de Dampierre (1874-1878) fort Magalotti, fort à enveloppe, 52 ha, 142 pièces d’artillerie, 43 officiers et 1 496 hommes.
Fort de Peygney (1869-1875) fort Constance-Chlore, NE de Langres. 1870 : mise en état de défense.
Fort de la Pointe Diamant (1874-1877), NO de Langres, fort Defrance ou fort De France. Tracé sous la forme d’un parallélogramme irrégulier avec 2 caponnières doubles. Petit ravelin avec corps de garde devant l’entrée. Deux corps de garde crénelés. Armement : Dotation initiale 27 pièces.
Place forte de Besançon
Ouvrages en cours de construction :
Batterie Rolland (1874-1878) parfois appelé fort Rolland (décret Boulanger), S-SE de Besançon, altitude 507 m. Armement et garnison initiale : 24 pièces d’artillerie et 74 hommes. Etat : ouvrage assez dégradé.
Batterie du Rosemont (1874) fort Verne, SO de Besançon, rive droite du Doubs, altitude 465 m. Armement initial : 6 pièces. Emplacement occupé pendant la guerre de 1870-71 par un petit casernement crénelé. Etat : le bâtiment est assez dégradé, batterie en cours de dégagement en 2007.
Fort de Châtillon-le-Duc (1874-1878).
Fort de Fontain (1874-1877) fort Marulaz. Fort à cavalier construit à la place d’une redoute de 1870.
Fort Neuf de Montfaucon (1874-1878) fort Voirol. Cuirassement : 1 tourelle Mougin Mle 1876. 16 septembre 1906 : à la suite d’un orage le magasin à poudre explose avec 95 tonnes de poudre.
Position de Fontain (1874-1877). Comprend le Fort de Fontain, le magasin sous roc et diverses positions et batteries.
France Front Sud-Est
Place forte de Lyon
Ouvrages en cours de construction :
Rive droite de la Saône :
Deuxième ceinture de forts détachés :
Batterie des Carrières (1874-1877) au nord nord-ouest de Lyon sur la rive droite de la Saône, 6 emplacements. 2007 : restauré par l’association Limonest Patrimoine.
Batterie de la Freta (1874-1877) au nord de Lyon sur la rive droite de la Saône, près du fort du Mont-Verdun. Etat actuel : terrain militaire.
Batterie du Mont Thou (1874-1877) au nord nord-ouest de Lyon sur la rive droite de la Saône, près du fort du Mont-Verdun. Etat actuel : terrain militaire.
Batterie du Narcel (1874-1877) au NO de Lyon, près du fort du Mont Verdun.
Fort du Mont Verdun (1874-1878) au nord-nord-ouest de Lyon, sur la rive droite de la Saône. Etat actuel : terrain militaire.
Rive droite du Rhône :
Deuxième ceinture de forts détachés :
Fort de la Vancia (novembre 1874 – 15 octobre 1877) au nord-nord-est de Lyon, rive droite du Rhône. Ouvrage au tracé pentagonal.
Rive gauche du Rhône :
Fort de Bron (1874-1877) à l’est sud-est de Lyon, sur la rive gauche du Rhône. Grand fort pentagonal. 1963 : déclassement du fort. 1975 : fort racheté par la communauté de communes de Lyon. Il est géré par une association.
Place forte de Briançon
Ouvrage en cours de construction :
Fort de la Croix de Bretagne (1874-1879) Position de la Croix de Bretagne ; importante position de montagne comprenant 5 batteries et un fort doté de 500 hommes et 44 pièces d’artillerie.
France Front Sud Côtes de la Méditérannée
Place forte de Toulon
Ouvrages en cours de construction :
Batterie de l’Eguilette (1874). 1877-1878 : transformation de la batterie. 1892 : ajout d’un magasin sous roc.
Fort de la Croix Faron (1872-1875), englobe une tour datant de 1845. Après 1944 : baptisé Fort Commandant Ducuing.
France Centre
Place forte de Paris
Ouvrages en cours de construction :
Batterie du Bois d’Arcy (1874-1880).
Batterie de la Pointe (1874-1879) au S-SO de Paris. Annexe S-SE du fort de Palaiseau. Construite pour un effectif de 204 hommes et une dotation de 24 pièces. Coffres de contrescarpe en açonnerie de moellons. Occupé quelques temps par les laboratoires de l’Ecole Polytechnique puis abandonnée. Terrain appartenant à la commune.
Fort de Cormeilles en Parisis (1874-1877).
Fort de Domont (1874-1878), grand fort à cavalier. 1884 : 1 tourelle Mougin Mle 1876 comprenant 2 pièces.
Fort du Haut Duc (1874-1880) grand fort trapézoïdal à cavalier. Août 1944 : fort endommagé pendant les combats.
Fort de Palaiseau (1874-1879), SSO de Paris. Grand fort à cavalier au tracé trapézoïdal, caserne à trois niveaux. 1944 : caserne incendiée par les troupes allemandes.
Redoute des Hautes Bruyères (1874-1878) ancienne redoute en terre érigée en 1870 près du fort de Kremlin-Bicêtre.
Pays-Bas
Cette rubrique concerne les fortifications néerlandaises en cours de construction ou de modernisation, conformément aux frontières de l’année en cours.
Ligne d’Utrecht « Waterlinie »
Place forte de Naarden
Ouvrage en cours de construction :
Fort Ronduit (1873-1874), sur l’emplacement d’une redoute construite en 1747, transformée en retranchements en 1786. Fort polygonal en terre levée, implanté sur le chemin couvert de la face Nord de l’enceinte de Naarden. Caserne de gorge et poste de garde maçonnée en briques.
Place forte de Muiden
Ouvrage en cours de construction :
Muizenfort ou « Gebouw C » (1874-1877), renforcé en 1939-1940 par un abri de groupe et une casemate de mitrailleurs type G. Classé aux monuments historiques « Rijksmonument ».
Place forte d’Utrecht
Ouvrage en cours de modernisation :
Fort Blauwkapel (1818-1821), construit autour d’un village existant, il tire son nom de la chapelle du village. Plus grand fort de la ligne de Waterlinie. Ouvrage en terre à 4 bastions avec réduit de gorge. 1849-1852 : élévation et renforcement des remparts, construction d’un blockhaus de garde. 1860 environ : renforcement du blockhaus de garde par de la terre. 1874 : construction de deux casernes, d’abris et de magasins à l’épreuve des bombes. 1914-1918 : fort transformé en un point d’appui d’infanterie avec un effectif mobilisé de 300 hommes, muni de tranchées, abris en bois, d’observatoires, de mitrailleuses et de réseaux de fils de fer barbelé. 1918 : construction de 3 abris en béton. 1939-1940 : installation d’un réseau d’obstacles antichars (dénommés asperges) et de quelques abris de groupe en béton. Mars – avril 1940 : construction d’une tranchée bétonnée. 1940-1944 : démolition des installations militaires du bastion Nord et excavation des remparts. 2003-2008 : travaux de restauration de la chapelle, des fortifications, et de tout le village pour le rendre accessible et fonctionnel.
Caserne à l’épreuve des bombes construite au Fort Blauwkapel en 1874
Photographie : © MJR de juillet 2012, tous droits réservés.
Position de Honswijk
Ouvrage en cours de construction :
Lunet aan de Snel (1845, 1873-1874). Ouvrage en terre installé au nord du Fort buj Honswijk. En 1873-1874 renforcée par des remparts en terre et une caserne et une remise à canons à l’épreuve des bombes. Classé aux monuments historiques « Rijksmonument ».
Déclassement – abandon – démolition des ouvrages de fortification
France
Fortifications côtières de Loire-Atlantique (44)
Batterie de la pointe ( ?) presqu’île de Batz-sur-Mer, avec corps de garde Mle 1846 n°3. 13 juin – 11 juillet 1874 : La Commission de défense des côtes décide de ne pas la conserver.
Place forte de Lorient
Batterie d’Ental (1857). 11 juillet 1874 : abandon de la position.
Place forte de Toulon
Batterie du Mord’hui (1860) sur la presqu’île de Saint-Mandrier. Ancienne batterie avec corps de garde n°3. 16/12/1874 : déclassée par la commission de défense des côtes. 03/12/1888 : déclassement définitif. 1904 : construction d’un abri en béton pour un projecteur coulé à son emplacement.
Expériences, innovations et progrès de la fortification et de l’artillerie de siège et de forteresse
Allemagne
1874 : Constitution d’un parc de siège réparti entre les places de Spandau, Posen, Magdebourg et d’un autre parc réparti entre les places de Coblence et de Strasbourg. L’effectif et la composition des parcs de siège ont été fixé en 1874. Deux parcs de siège ont été constitués, chacun de 400 pièces d’artillerie dont l’un sera réparti en temps de paix entre les places de Spandau, Posen et Magdebourg, et l’autre entre celles de Coblence et de Strasbourg. Chacun de ces parcs comprend 40 canons de 9 centimètres (en bronze), 120 canons de 12 centimètres (en bronze), 120 de 15 centimètres courts (en acier fondu), 40 canons longs de 15 centimètres frettés (en acier fondu), 40 mortiers rayés de 21 centimètres et 40 mortiers lisses de 15 centimètres (en bronze). Cette dernière pièce est la seule pièce lisse du parc de siège allemand dans la composition duquel doivent encore entrer des pièces frettées de 21 centimètres et des mortiers rayés de 28 centimètres.
Chroniques de l’année 1874
1874 Divers
Informations diverses de l’année 1874 sans date plus précise.
Allemagne, Boyen place forte : Elaboration de plans pour la modernisation des fortifications.
Cote E-72083 : Projet de transformation des Ravelins 3 et 6, échelle 1/250, profils, croquis colorés, 1874.
Cote F-72083 : Projet de transformation des Ravelins 3 et 6, échelle 1/250, profils, plan, profil, coupes, représentant les murs existants et ceux qui sont à construire, 1874.
Cote F-71909 : Projet de transformation du Ravelin 3, échelle 1/250 et 1/500, croquis colorés, plan, profiles, coupes, représentant les murs existants et ceux qui sont à construire, 1874.
Cote F-71910 : Projet de transformation du Ravelin 6, échelle 1/250 et 1/500, croquis colorés, plan, profiles, coupes, représentant les murs existants et ceux qui sont à construire, 1874.
Allemagne, Cologne place forte : Elaboration de plans divers.
Cote A-71444 : plan de situation et de nivellement du chantier du nouveau fort près de Longerich, échelle 1/1000, sur calque, 1874.
Cote F-72033 : projet d’un ouvrage intermédiaire, échelle 1/250 et 1/500, plan, profils, répertoire des locaux, 1874.
Cote F-71987 : projet d’un ouvrage intermédiaire, échelle 1/250 et 1/500, plan et profils, 1874.
Cote E-72208 : projet d’un ouvrage intermédiaire près de Vogelsang, échelle 1/250 et 1/500, plan, profils et répertoire des locaux, 1874.
Cote F-72032 : ouvrage intermédiaire près de Vogelsang, plan et profils, échelle 1/500, 1874.
Cote F-72031 : ouvrage intermédiaire près de Vogelsang, deuxième exemplaire, échelle 1/500, plan, profil en travers « Querprofil », et compléments sur le profil en hauteur « Längsschnitt », signé Ubert, 1874.
Cote E-72210 : projet pour un grand ouvrage intermédiaire, échelle 1/250 et 1/500, plan et profils, 1874.
Cote F-72035 : projet pour un grand ouvrage intermédiaire « Reinzeichnung », échelle 1/250 et 1/500, plan et profils, 1874.
Cote E-72207 : projet d’une batterie à tourelle cuirassées en tant qu’ouvrage intermédiaire « Entwurf einer Turmbatterie as Zwischenwerk », échelle 1/125, plan, profils, monte-charges à projectiles « Geschossaufzüge », monte-charge à cartouches « Kartuschuafzüge », locaux de stockage des pièces de réserve « Aufbewahrungsräume für Reserveteile, poterne pour la mise en état de défense et le changement « Poterne zur Armierung bzw zum Auswechslen », 1874.
Cote F-720026 : projet d’une batterie à tourelles cuirassées en tant qu’ouvrage intermédiaire « Entwurf einer Turmbatterie als Zwischenwerk, échelle 1/125, plan, profils, 1874.
Cote F-720027 : projet d’une batterie intermédiaire, échèle 1/250 et 1/500, plan et profils, 1874.
Cote F-720028 : projet d’une batterie intermédiaire « Zwischenbatterie », « Reinzeichnung », échèle 1/250 et 1/500, plan et profils.
Allemagne, Metz place forte : Elaboration de plan de fortifications.
En 1874, réalisation de divers plans pour le projet spécial concernant l’installation d’une tourelle d’artillerie cuirassée « Panzer-Drehturm » sur la caponnière du saillant du Fort Manstein à Metz.
Un plan à l’échelle 1 :20 comportant des vues détaillées Dimensions : 121 x 84 cm.
Un plan à l’échelle 1 :20 comportant des vues détaillées Dimensions : 74 x 67,5 cm.
Cote E-71313 : Fort Prinz August von Württemberg, échèle 1/250, profils, 1874.
Allemagne, Strasbourg place forte : Informations divers relatives à la place forte en 1874.
Réalisation d’un plan pour le transfert de la chaussé de Haguenau à proximité du Fort Moltke à Reichstett.
Etablissement de plusieurs plans projets relatifs à l’extension de l’enceinte urbaine.
Etablissement de deux plans projets pour la construction d’une route d’accès au Fort Fransecky.
Etablissement d’un plan pour l’installation d’un canal de dérivation entre l’Ill et le fossé du Fort Fransecky.
Etablissement d’un plan projet pour la réalisation d’une route stratégique sur les hauteurs des Hausbergen.
Allemagne, Strasbourg place forte : Déplacement de la chaussée de Haguenau près du Fort Moltke.
En 1874, un plan colorié est établi aux échelles 1/100 et 1/1 000 pour le transfert de la chaussée de Haguenau à proximité du Fort Moltke à Reichstett et dénommé « Verlegung der Hagenauer Chaussee bei Fort Moltke ». Ce plan a été signé par le lieutenant ingénieur « Ingenieur-Leutnant » Volkmann. Il comprend la situation, les profils des tuyaux et des passages des eaux.
Allemagne, Strasbourg place forte : Etablissement de plans projets pour l’extension de l’enceinte urbaine.
En 1874, le génie militaire allemand établi plusieurs plans projets relatifs à l’extension de l’enceinte urbaine :
Un plan projet général pour les fronts Nord et Ouest de la nouvelle enceinte, en couleur, sur papier calque, comprenant sur la première feuille un plan de situation à l’échelle 1/5 000e, sur la 2e feuille les profils à l’échelle 1/500e et sur la 3e feuille un plan projet général pour l’extension de l’enceinte urbaine, en couleur, sur papier calque, à l’échelle 1/5 000e.
Allemagne, Strasbourg place forte : Etablissement de plans projet pour une route d’accès au Fort Fransecky.
En 1874, le génie militaire allemand établi les deux plans projets pour l’accès au Fort Fransecky :
Un plan d’une route à installer entre le pont de l’Ill et l’entrée au niveau du tambour de gorge du Fort Fransecky « Straßenanlage von der Illbrücke nach dem Kehl-Tambour ». Il s’agit d’un plan en couleur de situation, de nivellement et de profils aux échelles 1/100e et 1/500e, signé par le lieutenant ingénieur « Ingenieurleutnant Hübschmann ».
Un plan en couleur pour l’installation d’une route du tambour de gorge à la route de la Wantzenau « Straßenanlage vom Kehl-Tambour nach der Wanzenauer Straße » aux échelles 1/500e et 1/100e, avec un plan de situation, le nivellement et les profils.
Allemagne, Strasbourg place forte : Travaux au fort Fransecky.
Le génie militaire établit en 1874 un plan pour la réalisation d’un canal de dérivation à partir du fossé du Fort Fransecky vers l’Ill, un plan couleur aux échelles 1 :25e et 1 :250e comprenant un plan de situation, une vue, les plans de masse et les profils « Ableitungskanal vom Graben des Forts Fransecky nach der Ill ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Etablissement d’un plan projet pour une route stratégique sur les hauteurs de Hausbergen.
Le génie militaire établit un plan concernant la route stratégique reliant les forts sur les hauteurs de Hausbergen. Il s’agit d’un profil longitudinal le long des hauteurs de Hausbergen, un plan en couleur aux échelles 1 :2 500e et 1 :250e établi sur deux feuilles dénommé « Längenprofil der Verbindungsstraße längs dem Hausberger Höhenkamm ».
Mois de janvier 1874
Evénements divers di mois de janvier 1874.
Allemagne, Metz place forte : Elaboration de plans.
Cote F-71114 : Projet pour l’installation d’un réservoir à munitions « Munitions-Reservoir » et d’un abri à l’épreuve « Schutzhohlraum » sur la courtine 1-2 du Fort Steinmetz, échelle 1/250 et 1/500, plans et profils, janvier 1874.
Allemagne, Strasbourg place forte : Compte rendu français sur la construction des nouveaux forts détachés.
D’après un document du service historique de la défense, article 8 : Un compte rendu du 2e bureau de l’état-major général français fait état des problèmes rencontrés lors de la construction des forts Moltke, Grossherzog von Baden, et Bismarck. Au fort Bismarck, toute l’aile droite de la caserne s’est écroulée.
Allemagne, Strasbourg place forte : Compte rendu français relatif aux problèmes liés à la construction des forts détachés : Fort Moltke à Reichstett, Fort Baden à Oberhausbergen, Fort Bismarck à Wolfisheim.
Les renseignements suivants datés de janvier 1874 ont été communiqués par le 2e Bureau de l’Etat-major général au Ministère : « Forts de Strasbourg. Le fort de Wolfisheim s’est presque totalement effondré, celui de Reichstett s’est effondré en partie, notamment la poudrière et enfin celui d’Oberhausbergen et les autres forts ont été légèrement endommagés, on a été obligé d’étayer leurs murs. Les causes de ces effondrements sont les suivants :
1° La mauvaise qualité des matériaux de toute nature employés à la construction des voutes, tels que pierres gélives, moellons, mortier, briques mal cuites à la méthode allemande, c’est-à-dire en plein vent, la matière première servant à la fabrication des briques n’étant pas la même que celle employée en Allemagne, a besoin d’une cuisson plus forte et doit être faite dans des fours clos, les tuileries en Alsace ne possèdent que des fours de ce genre, les frais de fabrication dont il est vrai plus onéreux, mais on obtient des produits qui résistent et durcissent en vieillissant tandis que la brique allemande, celle fabriquée pour les forts de Strasbourg se dissous, se désagrège.
2° L’inexpérience des entrepreneurs et officiers du Génie allemand dirigeants les travaux, de construire sur une terre glaise. Pareils inconvénients s’est produit d’ailleurs de 1850 à 1857, lorsque les brasseurs Strasbourgeois voulurent construire des caves voutées et des glacières pour les bières de conserve hors les portes de Saverne, Nationale et de Pierre dans la direction de Koenigshoffen, Eckbolsheim, Oberhausbergen, Mittelhausbergen et Schiltigheim, localités dont le terrain est identique à celui sur lequel on vient de construire les forts. Eh bien, les entrepreneurs d’alors virent s’effondrer plusieurs fois les voûtes et les murs qu’ils avaient élevés, ce n’est qu’après plusieurs années d’expériences et d’essais qu’ils parvinrent à construire solidement et à établir des voutes résistantes.
3° La hâte que l’on a mise à construire : on prétend que la plupart des voutes n’ont pas de mur de soutènement ou culées. Dès que les effondrements en question se furent produits (octobre et novembre 1873), leur accès fut rigoureusement interdit, des sentinelles, armes chargées furent échelonnées avec ordre de tirer sur les curieux qui violeraient la consigne, et une Commission composée d’hommes compétents fut envoyée de Berlin pour juger de visu de la gravité des détériorations et y porter remède : cette Commission chercha à cacher le but réel de son voyage, elle fit répandre le bruit qu’elle avait pour mission de s’assurer si, aux point de vue sanitaire, les forts étaient en état de recevoir de la garnison. A l’occasion de cette visite, on attribue les propos suivants à un membre de cette Commission : « Puisqu’il en est ainsi, la tâche des Français se trouvera simplifiée ; si une nouvelle venait à éclater, les voutes se réduisant déjà d’elles-mêmes ».
On s’attend à un effondrement général au printemps prochain, lorsque la terre actuellement durcie et gelée aura été détrempée par les pluies et ramollie par la température. Depuis la visite faite par la Commission Berlinoise, les charrois de matériaux ont cessé et les travaux suspendus, on assure qu’un nouveau projet de construction est en ce moment à l’étude. Les journaux allemands et ceux d’Alsace-Lorraine sont restés muets sur les accidents des forts. Un sieur Fischbach, rédacteur d’un journal rédigé en Allemand, paraissant à Strasbourg pourrait à ce sujet, car, lors de l’effondrement du fort de Wolfisheim, l’autorité supérieure allemande (intima l’ordre à ce journaliste de ne pas publier cette nouvelle) ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Compte rendu concernant l’installation des lignes de télégraphies souterraines entre les forts détachés de Strasbourg.
D’après un document du service historique de la défense, article 8 : Les renseignements suivants datés de janvier 1874 ont été communiqués par le 2e Bureau de l’Etat-major général au Ministère : « Forts de Strasbourg : Télégraphie souterraine. Le télégraphe souterrain qui doit relier les forts entre eux et ensuite ces derniers à la ville de Strasbourg sera probablement établi d’ici trois mois, on y travaille sans relâche ».
Allemagne, Haguenau : installation du camp d’Oberhoffen.
D’après un document du service historique de la défense, article 8 : Les renseignements suivants datés de janvier 1874 ont été communiqués par le 2e Bureau de l’Etat-major général au Ministère : « Camps. Depuis quelques temps les Allemands procèdent à l’installation d’un camp entre Oberhoffen et Kaltenhausen, 30 baraques sont déjà construites et il en est question d’en construire 30 autres dans le courant de cet hiver, il existe à proximité de ce camp un polygone d’une longueur d’environ 8 kilomètres, dans les directions d’Oberbetschdorf, ce polygone est affecté aux exercices de tir et aux grandes manœuvres : le camp en question pourra recevoir et loger une grande quantité de troupe ».
Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine : Construction de voies ferrées stratégiques.
D’après un document du service historique de la défense, article 8 : Les renseignements suivants datés de janvier 1874 ont été communiqués par le 2e Bureau de l’Etat-major général au Ministère : « Voies ferrées stratégiques. Il est question de construire une ligne ferrée de Steinbourg (près Saverne) à Bouxwiller, avec prolongement sur Bitche et Deux-Ponts, où il doit déjà exister un embranchement sur Sarrebruck (Prusse Rhénane) : avant la guerre de 1870-71, la ligne ferrée de Steinbourg à Bouxwiller avait été décidée, mais on s’arrêtait là, tandis qu’aujourd’hui cette ligne sera reliée à celle du Palatinat et de la Prusse ; cette nouvelle ligne facilitera énormément, à un moment donné, le transport des troupes. On parle aussi, dans un but stratégique, de l’établissement prochain d’une ligne ferrée longeant la rive gauche du Rhin, dans la direction de Neuf-Brisach ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Compte rendu du renseignement militaire concernant les problèmes liés à la construction des forts Moltke à Reichstett et Bismarck à Wolfisheim.
D’après un document du service historique de la défense, article 8 : Les renseignements suivants datés de janvier 1874 ont été communiqués par le 2e Bureau de l’Etat-major général au Ministère : « Forts de Strasbourg. Nouveaux renseignements précis, sur les éboulements des forts de Strasbourg. Au fort de Wolfisheim, deux étages de casemates se sont écroulés sur une longueur de 75 mètres. Au fort de Reichstett, le même fait s’est produit sur une longueur de 45 m. Les briques employées dans la construction, sont tellement mauvaises, mal cuites, que d’autres éboulements sont attendus, non-seulement dans ces deux forts mais dans d’autres. Ces briques imprégnées d’eau, vont se défaire complètement après de fortes gelées. Les deux éboulements ci-dessus indiqués n’ont d’autre cause que la mauvaise qualité des briques ».
Jeudi 1er janvier 1874
Allemagne, Strasbourg : Suppression du péage sur le pont du Rhin.
La presse locale nous informe : « Strasbourg, 17 février. A compter du 1er janvier 1874, le péage sur le pont du Rhin sera supprimé ».
Allemagne, Strasbourg : Inauguration du nouveau pont sur le pont du Rhin.
Article du journal Niederrheinische Kurier – Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 1er janvier. Nouvelle inauguration du pont du Rhin. La satisfaction de voir enfin disparaître le péage aux abords de ce pont a été générale, comme on le pense bien. Un grand cortège aux flambeaux a eu lieu et a traversé librement le pont aux coups de minuit. Arrivé sur l’autre rive et déjà disposé à s’en retourner, on annonça tout à coup au cortège la venue des Strasbourgeois. De longs vivats se firent entendre. Après avoir salué les amis de Strasbourg – pour la plupart membres de la Société du Kriegerverein – qui s’étaient aussi munis de flambeaux, le cortège se mit en marche vers la rive de Kehl. Devant la gare, on jeta les flambeaux qui, tous ensemble, formèrent un feu de joie, et l’on entonna un Lied, composé pour la circonstance ; puis on se livra à des amusements de toute sorte. Le temps n’était pas très favorable, mais malgré cela il y eu beaucoup de participants, et plus d’un, dans l’attente d’un ciel plus clément, a fêté Bachus la nuit dernière, le tout à la glorification d’une journée si mémorable pour Kehl et pour Strasbourg.
Allemagne, Strasbourg : Inauguration du nouveau pont sur le pont du Rhin.
Article du journal Niederrheinische Kurier – Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 1er janvier. Nouvelle inauguration du pont du Rhin. La satisfaction de voir enfin disparaître le péage aux abords de ce pont a été générale, comme on le pense bien. Un grand cortège aux flambeaux a eu lieu et a traversé librement le pont aux coups de minuit. Arrivé sur l’autre rive et déjà disposé à s’en retourner, on annonça tout à coup au cortège la venue des Strasbourgeois. De longs vivats se firent entendre. Après avoir salué les amis de Strasbourg – pour la plupart membres de la Société du Kriegerverein – qui s’étaient aussi munis de flambeaux, le cortège se mit en marche vers la rive de Kehl. Devant la gare, on jeta les flambeaux qui, tous ensemble, formèrent un feu de joie, et l’on entonna un Lied, composé pour la circonstance ; puis on se livra à des amusements de toute sorte. Le temps n’était pas très favorable, mais malgré cela il y eu beaucoup de participants, et plus d’un, dans l’attente d’un ciel plus clément, a fêté Bachus la nuit dernière, le tout à la glorification d’une journée si mémorable pour Kehl et pour Strasbourg.
Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine : Nationalité d’Alsace-Lorraine.
La loi du 25 juin 1873 entrée en vigueur le 1° janvier 1874 fonda bien une nationalité d’Alsace-Lorraine mais avec des caractères distincts et le Reichsland a eu jusqu’en 1918 des institutions spéciales qui ne concernent pas notre sujet.
Au recensement de 1910 sur les 14 512 km² du Reichsland la population est passée depuis 1871 de 1 600 000 à 1 874 000 habitants d’où il faut défalquer 82 000 militaires –dont 7 000 seulement ont la nationalité d’Alsace-Lorraine -. Il y a 76 000 étrangers (31 000 Italiens, 11 000 Luxembourgeois, autant de Suisses, autant de Français). Les Allemands appartenant à l’un des vingt-cinq Etats sont 220 000, militaires compris. Cela laisse 1 572 000 détenteurs de la nationalité alsacienne-lorraine, dont un peu plus de cent mille Allemands d’origine ou descendants d’Allemands, connus localement sous le sobriquet ironique de « Reichslander ». S’il n’y a eu que 3 960 admissions sur demande entre 1873 et 1912, les fonctionnaires venus d’Outre-Rhin ont reçu l’admission automatique.
Bien entendu, dans les villages, il n’y a pas d’Allemands que parmi les fonctionnaires, enseignants, gendarmes, gardes forestiers. En ville, le problème se pose différemment : à Strasbourg, en 1910 sur une population de 174 000 habitants, il y a 13 000 militaires, 47 000 Allemands de l’un des vingt-cinq Etats confédérés, 113 000 Alsaciens-Lorrains. A Mulhouse sur 89 000 habitants, on compte 4 000 militaires, 13 000 nationaux allemands, 72 000 Alsaciens-Lorrains. A Metz, sur 65 000 habitants, il y a 13 000 militaires, 22 000 Allemands, 29 000 Alsaciens-Lorrains. La population de cette ville, française depuis un peu plus de trois siècles est donc devenue allemande en majorité. Le phénomène est encore plus marqué dans les petites garnisons, le cas extrême étant en Lorraine celui de Morhange (Mörchingen) où sur 6 900 habitants, il y a 4 200 militaires.
Vendredi 2 janvier 1874
Allemagne, Lampertheim, faits divers : Incendie et vols probablement dus aux personnes attirées par les chantiers des nouveaux forts.
Article du journal Niederrheinische Kurier – Courrier du Bas-Rhin : Lampertheim, 2 janvier. Ce matin, vers 5 heures et demie, les habitants de notre commune ont été réveillés par les cris au feu, un incendie s’étant déclaré au nord du village, dans une maison habitée par une veuve. Malgré de prompts secours, les flammes dévorèrent en peu d’heures tout l’immeuble, y compris l’écurie et la grange. On a pu néanmoins empêcher le feu de se propager et on est parvenu à sauver le bétail, à l’exception d’un porc, ainsi que le mobilier. Les bâtiments incendiés sont assurés ; on ne connait pas la cause du sinistre, mais on présume que la malveillance n'y est pas étrangère, pas plus qu’à celui qui a éclaté le mois dernier. Deux ouvriers se rendant à Vendenheim au chemin de fer de ceinture qui, les premiers, ont donné l’alarme, prétendent avoir vu passer rapidement devant eux deux individus suspects. Dans une des maisons voisines de celle qui a été la proie des flammes on a volé peu auparavant, par effraction, la somme de 300 francs. Depuis la construction des forts, il y a dans les environs une masse d’aventuriers et de mendiants ; il serait à désirer que l’autorité prît les mesures à leur égard.
Dimanche 4 janvier 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Concert par une musique militaire.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Dimanche 4 et mardi 6 janvier 1874, au Tivoli, l’après-midi à partir de 15h30, grand concert exceptionnel du corps de musique « Musikcorps des kön. Sächs. 6. Infanterie-Regiments Nr. 105 ».
Jeudi 8 janvier 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Vente de ferraille par le dépôt d’artillerie.
Un journal local a publié cette annonce : « Communiqué daté à Strasbourg du 18 septembre 1874 et signé par le dépôt d’artillerie « Kaiserliches Artillerie-Depot » : « Au dépôt d’artillerie “Artillerie-Depot” de Strasbourg seront vendus au plus offrant : 491 719,38 kg de fonte morcelée provenant de munitions « Gußeisen aus zerschlagener Eisenmunition » ; 1 225 kg de fonte en petites rondelles « Gußeisen in kleinen Scheiben » ; 4 638 kg de vieux fer de forge en gros éléments « altes Schmiedeeisen in großen Beschläge » ; 8 647 kg de vieux fer de forge en petits éléments « altes Schmiedeeisen in kleinen Beschläge » ; Le tout est entreposé à Strasbourg. Ainsi que de 27 470 kg de fonte de fer, entreposée à Neuf-Brisach. L’adjudication est fixée au 8 janvier 1874, à 9 heures, au bureau local de la place Broglie 18, les offres peuvent être proposés sur papier timbré par les acheteurs ».
Dimanche 11 janvier 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Concert par une musique militaire.
Journal Straßburger Zeitung : « Casino. (Kinderspielgasse). Dimanche 11 janvier 1874, grand concert de l’orchestre du « 1. Rhein. Infanterie-Regiments Nr. 25 », sous la direction du “Kapellmeister” Monsieur Manns. Début 14h30, entrée 50 centimes ».
Mardi 13 janvier 1874
Allemagne, Strasbourg, place forte : Point de situation français relatif au nouveau type de forts détachés allemands et à la construction des nouvelles fortifications.
D’après un document du service historique de la défense, article 8 : Dans une note française du deuxième bureau, on retrouve un document allemand qui nous apporte quelques informations concernant la place forte de Strasbourg (note en allemand, incomplète, seule la partie la plus utile a été traduite) : « Avec l’amélioration conséquente de ces derniers des temps des performances des pièces d’artillerie, on a été obligé de prendre en compte la modification des objectifs qui seraient les cibles de cette artillerie en temps de guerre. Les cibles privilégiées de cette artillerie sont les forteresses et leurs ouvrages individuels. Alors qu’autrefois les parties des murs des ouvrages de fortification qui étaient les plus exposés ont été réalisés en grande masse compacte, ce qui leur permettaient de résister réellement au tirs lointains, alors que ces tirs provenant des nouvelles pièces d’artillerie a désormais une efficacité trois fois supérieure, en conséquence on était désormais obligé, de ne plus utiliser la pierre pour ces parties les plus exposées, mais simplement de la terre coulante, sous laquelle se cache la masse des murs compacts. Ce système, qui a été inventé récemment, même si les ouvrages du système de Vauban ont toutefois été gardés, dévie pour l’essentiel du dernier système. Par ailleurs, comme les parties à nu des ouvrages exposées au tir direct sont désormais en terre, le but essentiel était aussi l’aménagement intérieur des ouvrages, que désormais les communications soient également protégées par des masses de terre, que les pièces d’artillerie tout comme l’équipage, soient couverts par des masses de terre. D’autre part l’assiégé ne peut que procéder à des réparations des ouvrages endommagés, puisqu’il nécessite pour cela que de la terre, si les circonstances l’autorisent, de procéder à des travaux nocturnes sur les ouvrages endommagés en comblant la terre, toutefois si l’ennemi ne continue pas ces bombardements de nuit. Les nouveaux ouvrages de fortifications et surtout les ouvrages détachés de Strasbourg, Cologne et Ingolstadt, ont été érigé ou sont encore en construction dans ce système. Le nombre des forts de Strasbourg est de 12, auquel on doit encore en ajouter deux. Sur ces 12 la moitié sont situés sur des terrains secs, c’est-à-dire ceux de Reichstett, Mundolsheim, Niederhausbergen, Oberhausbergen, Wolfisheim et Lingolsheim, tandis que les forts de la Wantzenau, Grafenstaden, Illkirch, Sundheim, Auenheim et Neumühl – dont les trois derniers sont sur la rive droite du Rhin derrière Kehl – ont été construits sur des terrains humides et en conséquence sont dotés de fossés pleins d’eau. Des deux forts qui doivent encore être ajoutés, l’un sera érigé à l’extrémité de la colline des Hausbergen, sur la soi-disant tête de Mundolsheim « Mundolsheimer-Kopf », en tant que fort à fossé sec, alors que le second fort trouvera sa place à proximité du fort d’Illkirch, près du Altenheimerhof. Dans l’ensemble les forts sont situés à une distance moyenne de 15 à 20 kilomètres du centre de la ville et de son enceinte. Cette dernière sera agrandie vers l’Ouest et le Nord-Ouest, et la ligne porte de Pierre « Steintor » à la Citadelle sera arasée et la nouvelle enceinte s’étendra à partir de ces points jusqu’au Contades, l’Orangerie et y compris tous les terrains situés entre ces points. Il s’agit surtout d’agrandir la partie nord-ouest de la ville sans toutefois trop s’approcher de la ligne des fort détachés. Dans les prochains temps je ferais également de la même manière un compte-rendu de Cologne et d’Ingolstadt. L’ensemble des forts détaché de Strasbourg sont en partie reliés par des routes renforcées, comme c’est le cas de celle partant à gauche du fort d’Oberhausbergen sur les hauteurs jusqu’à la Tête de Mundolsheim, également reliée en partie par une voie ferrée, même si actuellement ces voies ferrées ne sont pas en service, et que les installations de cette dernière sont déjà partiellement détruites et arrachées, mais la plate-forme reste en place, et peut être remis en place en cas d’urgence dans un délai de 24 heures. La liaison technique des forts détachés avec la ville ainsi qu’avec le Gouvernement de la place forte, qui relie individuellement chaque fort, comprend une ligne télégraphique souterraine, comprenant des câbles qui ont été enterrées à une profondeur moyenne de 0,75 m. Ainsi chaque fort a un télégraphiste, auquel peut faire appel les fonctionnaires et les gardes du génie « Wallmeister » des forts. C’est grâce à ces liaisons télégraphiques que l’on peut en cas de siège, faire transiter e toute circonstances les ordres et les comptes rendus, sans que l’on soit obligé d’ouvrir une porte ». Remarque : il s’agit d’une note assez précise hormis la distance des forts détachés par rapport au centre-ville.
Allemagne, Strasbourg, place forte : Description du Fort 7, Kronprinz von Sachsen.
Dans une note française du deuxième bureau, on retrouve un document allemand qui nous apporte quelques informations concernant la description du Fort VII (note en allemand, incomplète, seule la partie la plus utile a été traduite) : « Le Fort n°VII, dénommé Kronprinz von Sachsen, près de Lingolsheim, est situé au sud-ouest de de Strasbourg c’est-à-dire exactement à 7 kilomètres de la cathédrale de Strasbourg, à proximité du chemin de fer de Strasbourg à Barr ; au sud du fort on trouve un chemin communal qui le relie la commune de Lingolsheim à celle de Holtzheim et ce chemin est coupé par la voie de chemin de fer citée précédemment à la station d’Holtzheim, qui est proche du fort, c’est-à-dire au sud de ce dernier, et le fort lui-même est érigé sur la pente d’une colline et il domine non seulement la voie ferrée et ce chemin, qui s’étend à droite et à gauche du fort jusqu’aux forts voisins de Wolfisheim et de Graffenstaden. L’horizon du fort est situé au niveau 145,05 m au-dessus du niveau de la mer et sa crête de feu à l’altitude de 156,00 m.
Le tambour construit à l’arrière du fort, qui comprend un magasin à poudre du temps de guerre sur le côté gauche et un blockhaus de garde « Wachtblockhaus » sur la droite, est séparé de l’ouvrage par un fossé installé devant la courtine d’une largeur de 17,40 m, par-dessus lequel mène un pont munie d’un garde-corps en fer, séparé du bâtiment principal du fort, en tant qu’unique chemin qui passe tout droit sur ce pont jusqu’à la traverse en capitale, jusqu’à la pointe du saillant, où l’on retrouve le fossé principal, qui sépare le fort des chambres de mines et de la contrescarpe. L’entrée dans le casernement de deux étages et ses latrines situé à droite et à gauche de l’entrée et ces étages sont reliés par les escaliers, qui sont également installés à droite et à gauche. Le fossé cité précédemment se rétrécie au niveau des flancs de l’ouvrage jusqu’à une largeur de 9,00 m, et s’étend tout autour du fort. Derrière le casernement de gorge, à droite et à gauche de la traverse en capitale, on trouve deux cours, qui sont fermées au niveau des flancs et des faces par le rempart principal « Hauptwall » jusqu’au niveau des angles d’épaule droit et gauche « Schulterpunkt » ; ces cours servent en partie au stockage des matériels d’artillerie du temps de paix, ainsi que pour la mise à l’abri des matériels et ustensiles du génie ; c’est dans le même sens que des rampes ont été installées, pour permettre de monter les pièces d’artillerie ; ces derniers sont hissés avec des treuils installés de façon spécifiques pour tirer les pièces d’artillerie sur les remparts ; chaque cour est dotée de trois de ces rampes. Les casemates situées dans les faces et les flancs ne comprennent qu’un étage, et sont destinées au logement des officiers commandant l’artillerie et le génie, au stockage des munitions ainsi qu’à la montée des munitions jusqu’aux traverses abris situées sur les remparts, et de là les servants peuvent les emmener facilement jusqu’aux pièces d’artillerie. Sur les faces droites et gauche se trouve une traverse abri, munie à son extrémité d’un escalier tournant « Wendeltreppe », et dont la partie supérieure n’est recouverte que d’une fine couche de terre ; cette couverture est enlevée en tant de guerre dans l’unique but d’y installer un poste d’observation en cas de siège ; cet escalier est repéré par (dessin) sur la dernière traverse abri. Le premier local sous la traverse en capitale, derrière la caserne de gorge, est muni d’un puits d’une profondeur de 7,10 m, tandis que le local situé en face sert de réservoir à eau. Derrière ces deux locaux partent à droite et à gauche une poterne qui mène vers les cours, tandis que l’on trouve sur la même ligne divers locaux, qui sont des écuries et autres locaux de stockage des vivres. Les rampes qui sont collées étroitement à la traverse en capitale sur le chemin du rempart, et sont reliées à la traverse en capitale par une poterne qui la traverse, d’où on peut se rendre d’une face à l’autre, sans être obligé de redescendre dans les cours. Derrière et sous ces poternes sont situées les casemates du rempart « Wallkasematten », qui sous la traverse en capitale sont désignées en tant que cantine, logements, etc.
En dehors des traverses abris et casemates des faces et des flancs, on trouve aux deux angles d’épaule, pour chacun un magasin à poudre du temps de guerre « Kriegs-Pulver-Magazin » ; d’après cela, on a trois magasins de ce type dans le fort. Les casemates de rempart « Wallkasematten » du saillant du fort servent à la mise en batterie de pièces d’artillerie destinées au flanquement du fossé, par ailleurs ces derniers sont munis de locaux de stockage… Sur les angles d’épaule et sur la pointe du saillant du fort, au niveau de la contrescarpe on trouve les galeries enveloppe du système de contremine « Minenvorhäuser », d’où partent les galeries de mines « Minengallerien », dont 8 d’entre elles sont installées sous le glacis. Toutes les parties du fort susceptibles d’être soumise au tir direct sont en maçonnerie recouverte de terre. Les entrées principales « Haupt-Eingänge », les poternes, les sorties « Auslaüfer », les traverses abris « Hohltraversen », etc., sont munis de porte en fer, ainsi que les fenêtres et meurtrières, dotés de volets et grilles en fer ».
Mardi 15 janvier 1874
Allemagne, Strasbourg : Emprisonné pour offense de l’Empereur d’Allemagne.
Un journal régional a publié ces informations : « Chronique locale. Strasbourg. Samedi, dans la matinée, M. Paul Ristelhuber, auteur de la Bibliographie alsacienne, qui s’imprimait en Suisse, a été mandé devant le juge d’instruction Hoseus, qui lui a communiqué un mandat de dépôt et l’a fait immédiatement mettre en état d’arrestation. Le délit reproché à M. Ristelhuber est celui « d’offenses envers l’Empereur », résultant de certains passages de Victor Hugo publiés dans le livre l’Offrande et reproduits dans la Bibliographie alsacienne. Quelques jours auparavant déjà la police avait fait saisir les exemplaires de cet ouvrage (année 1874) dans les librairies de la ville. M. Ristelhuber, détenu à la prison rue du Fil, a comparu hier, à 3 heures de l’après-midi, devant le tribunal correctionnel, qui l’a condamné à 4 mois de forteresse ; il a été défendu par Me Blumstein, bâtonnier de l’ordre des avocats de Strasbourg ».
Vendredi 16 janvier 1874
Strasbourg, place forte : Projet d’extension de l’enceinte urbaine.
Un journal régional a publié cet article : « Chronique locale. Strasbourg. Depuis quelques jours il n’est bruit dans notre bonne ville que d’agrandissement, d’élargissement, de reculement de l’enceinte fortifiée, et nous croyons, à notre tour, devoir communiquer à nos lecteurs la dépêche de Berlin qui a produit chez nous une si grande sensation : « Le Conseil fédéral vient d’être saisi d’un projet de loi autorisant le chancelier de l’Empire à consacrer une somme de 17 millions de marcs à l’élargissement des fortifications de Strasbourg. Pour couvrir les frais de construction, les terrains qui deviendront disponibles par l’éloignement des remparts seront vendus à la ville pour 17 millions de marcs ». Nous apprenons que les dépenses de ce projet d’agrandissement ont été évalués à 20 millions, dont 3 millions déjà alloués antérieurement. Une partie de ces terrains serait destinée à la construction d’une nouvelle gare et de divers bâtiments militaires ; le restant serait, moyennant 17 millions de marcs, recédé à la ville, avec la faculté de les revendre à l’Etat d’Alsace-Lorraine, qui les destinerait aux constructions de la nouvelle Université, du port, du canal, etc ».
Mercredi 21 janvier 1874
Allemagne, Strasbourg : La presse locale publie la liste des récipiendaires locaux pour les décorations.
La presse locale a publié cet article daté de Strasbourg, le 20 janvier 1874 : « A l’occasion de la publication de la loi relative au décorations et couronnement « Ordens- und Krönungsgesetses » du 18 janvier, ont obtenus : L’ordre de l’aigle rouge de troisième classe avec feuille de chêne et épées à l’anneau « Rothen Adler-Orden dritter Klasse mit Eichenlaub und Schwerten am Ringe” : Monsieur le général “General-Major” Stein von Kaminski ; L’ordre de l’aigle rouge de troisième classe avec ruban “Rothen Adler-Orden dritter Klasse mit Schleife »: Monsieur le directeur supérieur de la poste Hase de Metz, Monsieur le directeur de la poste de Sarrebourg ; L’ordre royal de troisième classe “Königliches Kronen-Orden dritter Klasse Monsieur “Freiherr von Ausseß, chargé d’affaires du “Zollverrein-Bevollmächtiger” à Strasbourg, Monsieur le “Major” Feller, en service, à Strasbourg, Monsieur le colonel “Oberst und Ingenieur” et ingénieur Grund de Strasbourg, Monsieur le commandant “Major” Hein du régiment d’artillerie à pied “Fuß-Artillerie Reg. 15) de Strasbourg. La médaille d’honneur générale “Allgemeine Ehrenzeichen” : Georg Baumeister, gendarme à pied “Fuß-Gendarm” à Benfeld, Wilhelm Lang, “Fuß-Gendarm” à Schiltigheim ».
Lundi 26 janvier 1874
Allemagne, Metz place forte : Tourelles d’artillerie cuirassées.
Article du journal Nierderrheinischer Kurier : Metz, 26 janvier. Nouvelles fortifications. Les constructions en fer, dans les nouvelles fortifications des places allemandes, se feront, suivant une communication qui nous arrive de Metz, principalement en fonte dure en ce qui concerne les plateformes et les tours mobiles cuirassées, qui, depuis 1869, ont été soumises à des expériences très-étendues sur le grand polygone de Tegel. Deux de ces tours seront établies à Metz, entre les forts de Saint-Quentin et de Saint-Privat (distinct du village du même nom où s’est livré une bataille), pour en assurer la communication, et deux ouvrages de flanc rattachés à ce dernier fort et destinés à couvrir la plaine entre la Seille et la Moselle, seront probablement établis en forme de batteries en fonte. Toutes ces pièces de fortification peuvent être fabriquées sur place, dans des fonderies spécialement établies. Le matériel est fourni par la grande fonderie de Gruson à Buckau, près de Magdebourg. Les constructions se font au moyen de quelques plaques gigantesques qui s’ajustent aisément, grâce à la manière dont elles sont fondues. Les plateformes sont toujours disposées pour une surprise, mais on peut en réunir tant qu’on veut et une liaison intérieure peut avoir lieu, à laquelle les cloisons de côté servent en même temps de traverses.
Février 1874
Evénements divers du mois de février 1874.
Allemagne, Cologne place forte : Elaboration de plans divers.
Cote E-72218 : plan de situation avec indication des niveaux pour la construction du Fort 1 (rayé VIII au dos du plan), près de Niehl, échelle 1/1250, plan et profils, février 1874.
Cote C-70860 : Fort 5 (rayé 4), locaux à l’abri des bombes de la place d’armes de gorge « Hohlbauten des Kehlwaffenplatzes », échelle 1/125, vue, plan et coupes, février 1874.
Cote A-71426 : Partie centrale de la caserne de gorge du Fort 5 (rayé 4) près de Müngersdorf, complément de septembre 1874, échèle 1/125, vues, plans et profils, février 1874.
Allemagne, Metz place forte : Elaboration de plans.
Cote A70904 : Caserne de gorge à l’épreuve des bombes au Fort Steinmetz, échelle 1/100, signé H. Erdmer, février 1874.
Cote F11189 : Monte-charge à munitions « Geschoss-Aufzug » au Fort Prinz August von Würtemberg, feuilles 1 et 2, février 1874 ; Feuille 1 : vue, plan, échelle 1/50 ; Feuille 2 : détails, échelle 1/25.
Dimanche 1er février 1874
Allemagne, armée : Nouveau fusil Mauser pour l’infanterie.
Texte tiré de l’ouvrage Les Armées françaises et étrangères en 1874 ; Librairie Hachette et Cie, Paris ; 1875 : « L’infanterie prussienne a commencé cette année à recevoir son nouvel armement, et dès le 1er février 1874, chacun des régiments d’infanterie de la garde, des 1er, 3e, 5e, 8e et 10e corps, était déjà pourvu de 556 fusils Mauser. L’introduction dans l’armée du nouveau fusil a eu pour conséquence plusieurs modifications à l’instruction sur le tir à la cible, modifications que, sur la proposition du ministre de la guerre, l’empereur Guillaume a approuvées à titre d’essai, le 24 décembre 1873 ».
Allemagne, Strasbourg garnison : La presse locale évoque la conclusion du procès concernant le soldat Krämer qui a abattu la servante Marie-Jost.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Strasbourg du 20 janvier 1874 : « Nous sommes en mesure de compléter l’article du 21 octobre 1873 concernant l’examen par le tribunal militaire de l’affaire concernant le « Soldat » Krämer de la « 11. Compagnie » du « 6. Sächsischen Infanterie-Regiment Nr. 105 », qui, le 13 octobre 1873 soir, en tant que sentinelle en poste dans la cour de la halle aux fruits “Fruchthalle”, a tiré un coup de feu, contrairement aux consignes reçues, sur la servante Marie Jost, et la blessée mortellement. Monsieur Krämer a été condamné par le tribunal militaire, le 10 novembre 1873, à 5 années de prison, une peine qu’il subit à la prison militaire de Dresde ».
Lundi 2 février 1874
Allemagne, Strasbourg ville : Monument funéraire commémorant la guerre de 1870.
Article publié par le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 2 février. Le monument du Jardin botanique. On écrit de notre ville à l’Industriel alsacien : On travaille activement à l’achèvement du monument funéraire élevé dans l’enceinte du jardin botanique, à la mémoire des victimes du bombardement de 1870. Ce monument, auquel la population de Strasbourg a voulu contribuer par une souscription, aura des proportions grandioses, et le style en sera noble et sévère. Sur la façade principale intérieure, s’élève une grande plaque de marbre noir, sur laquelle est gravée la date « 1870 » traversée d’une palme. Un socle s’élève, sur lequel sera posé un cercueil en pierre, formera le motif de la façade qui sera encore relevée par deux jardinets entourés de balustres sculptées. Cet édifice de pieuse reconnaissance envers ceux qui sont tombés en nous défendant est l'œuvre de trois concitoyens, MM. Roederer, Roethlisberger et Dock pour la sculpture. D’ici un mois, six semaines au plus, il est achevé. En voici les dimensions : longueur, 6,32 m, largeur, 2,50 m, hauteur, 5,60 m.
Allemagne, Kehl, garnison : Rixe entre civils et militaires.
Article publié par le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 2 février. Hier, dans la soirée, différents excès ont eu lieu. Il y a eu d’abord une rixe dans la brasserie du Faucon, entre les soldats du génie badois et, tant que j’ai pu apprendre, des soldats faisant partie du train des équipages à Strasbourg, à laquelle prisent par plusieurs jeunes gens de notre ville. Dans la bagarre, qui avait la jalousie pour motif, un jeune homme a été assez grièvement blessé par un coup de sabre. Un gendarme voulut s’interposer, mais n’y put parvenir, attendu que tout secours lui faisait défaut. Les furieux se jetèrent ensuite dans la rue, et les curieux – j’étais du nombre – furent obligés de se réfugier dans les maisons et dans les magasins.
Les soldats se prirent alors à un corps à corps à l’arme blanche, et se battirent d’estoc et de taille ; dans l’escarmouche, un soldat du génie, si je ne me trompe, reçut un coup de sabre sur la tempe gauche et s’affaissa. Ses camarades le mirent à l’abri d’autres mauvais traitements. Entre temps survinrent deux gendarmes emmenant un étudiant en prison, pour avoir chanté dans la rue et n’avoir pas immédiatement obtempéré aux ordres de la police. Quant à la lutte acharnée qui avait lieu, ces messieurs n’y prirent garde, ils ont, jusqu’à un certain point, les mains liés en face des militaires. Il n’y avait pas l’ombre d’une patrouille ; l’étudiant a été remis en liberté un peu plus tard.
Mercredi 4 février 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Etablissement d’un plan projet de reconstruction du Fort Fürst Bismarck.
Après l’écroulement de l’aile droite de la caserne de gorge du fort Bismarck, le service des fortifications de Strasbourg établi un plan de reconstruction de cette aile. On remarque notamment un renforcement des fondations de cette future construction.
Vues du plan projet décrit ci-dessus (collection MJR).
Source : Geheime Staatsarchiv preußischer Kulturbesitz.
France, armée : Effectif de l’armée d’après le budget de 1875.
Article publié par le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Voici d’après le budget de 1875, quel sera l’effectif de l’armée pour 1875 : 442 014 hommes dont 381 507 pour l’intérieur et 60 507 pour l’Algérie. 98 772 chevaux dont 84 807 pour l’intérieur, et 13 963 pour l’Algérie.
Dans le total des hommes, la gendarmerie et la garde républicaine figurent pour 27 014.
Voici la répartition de ces effectifs entre les divers corps :
Infanterie.
144 régiments d’infanterie de ligne à 3 bataillons et 6 compagnies : 225 111 hommes.
30 bataillons de chasseurs à pied, à 8 compagnies : 18 889 hommes.
4 régiments de zouaves : 12 000 hommes.
3 bataillons d’infanterie légère d’Afrique : 3 000 hommes.
5 compagnies de discipline : 1 000 hommes.
1 régiment étranger : 3 000 hommes.
3 régiments de tirailleurs indigènes : 9 000 hommes.
Cavalerie.
74 régiments de cavalerie, dont 12 de cuirassiers, 26 de dragons, 18 de chasseurs et 11 de hussards : 47 498 hommes.
4 régiments de chasseurs d’Afrique : 3 812 hommes.
3 régiments de spahis : 2 134 hommes.
Artillerie.
38 régiments, comprenant 3 batteries à pied et 6 batteries montées : 42 558 hommes.
1 régiment de pontonniers : 1 877 hommes.
15 compagnies d’ouvriers ou d’artificiers : 2 215 hommes.
50 compagnies du train : 3 870 hommes.
Génie. 3 régiments : 9 000 hommes.
Equipages militaires. 64 compagnies : 8 000 hommes.
Jeudi 12 février 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : La presse locale évoque le voyage en Egypte du général commandant la 62e brigade d’infanterie.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Strasbourg du 9 février 1874 : « Fin décembre de l’année dernière, le général von Cranach, commandant la 62e brigade d’infanterie locale « 62. Infanteriebrigade », accompagné des Messieurs les frères von Bermuth, s’était rendu au Caire, et de là en Haute-Egypte. Aujourd’hui nous tirons d’une correspondance adressée à la « Kölnische Zeitung », daté du Caire du 24 janvier 1874, que ces Messieurs ont été présentés au « Rhedive » par le consul général de l’Empire au Caire et qu’ils ont été accueillis avec beaucoup d’attention par du côté du roi. Le “Rhedive” a mis à la disposition de ses hôtes allemands sont bateau à vapeur personnel, afin qu’ils puissent se rendre en Haute-Egypte, en compagnie du vice-consul e l’Empire allemand, Monsieur Travers, pour ce voyage jusqu’à Assouan, qu’ils viennent de commencer ».
Lundi 16 février 1874
Allemagne, places fortes : La stratégie du maréchal von Moltke et ses relations avec le système fortifié.
Même après la publication de l’ordonnance impériale « A.K.O. » du 24 juin 1872 relative à la réduction du nombre des places fortes, le maréchal von Moltke, chef d’état-major général, demande dans une lettre envoyée au général von Kameke, une nouvelle réduction du nombre des places fortes, en argumentant sur le fait qu’en agrandissant certaines places, on n’a pas pu réaliser les économies de personnel envisagés, alors que l’effectif des armées étrangères voisines ont été sensiblement augmentées.
Déjà le 16 février 1874, le maréchal von Moltke constate, que depuis la guerre de 1870 - 1871, la France a augmentée l’effectif de son armée du temps de paix de 40 000 hommes, c’est-à-dire qu’elle a porté ses effectifs à 471 170 hommes. La Russie stimulée par l’exemple allemand disposait d’une armée moderne à la suite de l’instauration plus rigoureuse de la conscription. En particulier le maréchal von Moltke souligne la nécessité d’abandonner la place de Sarrelouis devenue obsolète à la suite de l’extension des ouvrages de Metz et Thionville et, plus tard, l’abandon de Wesel, Rastatt et Ingolstadt, ainsi qu’à une partie des ouvrages de Dantzig. Ces demandes se justifièrent par le fait que les nouvelles places de l’Ouest, acquises et agrandie, formaient une première ligne de défense, tandis que les grandes places du Rhin constituaient avec le cours d’eau une seconde ligne de défense face à la France et donnait ainsi de la profondeur au système fortifié. Ces conditions si favorables à une stratégie défensive constituaient la base de la stratégie de Moltke à l’ouest. Alors que juste après la guerre, grâce à la suprématie militaire allemande il préconise une tactique offensive sur les 2 fronts en cas de besoin, il ordonna par la suite qu’une tactique offensive sur un seul front face à la très rapide montée en puissance de l’armée française et de la balance des forces si peu favorable.
Allemagne, Strasbourg garnison : Vente aux enchères de bois par le service des fortifications.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Communiqué du service des fortifications de Strasbourg du 7 février 1874 : la vente aux enchères de bois divers se déroulera le 16 février 1874 à 9 h00 à la « Kaiserliche Fortifikation ».
Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication pour l’achat d’ustensiles par l’administration de garnison.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « L’acquisition des ustensiles nécessaires à l’amélioration des casernements des sous-officiers doit être adjugée lundi 16 février 1874, à 10 heures, au bureau de l’administration de garnison Garnison-Verwaltung, Schiffleutgasse 11. Les conditions particulières peuvent être consultées au bureau. Strasbourg, le 13 février 1874. Kaiserliche Garnison-Verwaltung ».
Vendredi 20 février 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Vente de poudre de chasse par le dépôt d’artillerie.
Communiqué du 29 janvier 1874 paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Dépôt d’artillerie de Strasbourg : « Vente par aux enchères de 4 183 kg de poudre de chasse, le vendredi 20 février 1874 à 9h00 au « Artillerie-Depot ».
Vendredi 27 février 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Offre de service d’un groupe de terrassiers
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Vendredi 27 février 1874 a publié cette annonce qui est vraisemblablement en rapport avec les chantiers de construction des forts de Strasbourg : « Travaux de terrassement. Un « Stachmeister », (à priori un chef de chantier), avec 2 – 300 hommes cherche immédiatement des grands travaux de terrassement à entreprendre en sous-traitance ».
Allemagne, Sarrebourg : Projet d’agrandissement de la gare.
Article publié par le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Sarrebourg, 2 mars. (Agrandissement de la gare). D’après un avis de l’inspecteur de l’exploitation des chemins de fer du 27 février, on procéder très-prochainement aux travaux d’agrandissement de notre gare.
Mars 1874
Evénements divers du mois de mars 1874.
Allemagne, Metz place forte : Elaboration de plans.
Cote E-71201 : Caserne de gorge à l’épreuve des bombes dans le Fort Steinmetz : Hall d’entrée « Portalhalle », échelle 1/100, mars 1874, plans et profils.
Cote E-71290 : Fort Manstein : caponnière du saillant « Saillant-Kaponiere », échelle 1/100, mars 1874, plan et profiles.
Cote E-71325 : Agrandissement de la ville « Stadterweiterung », liaison nord « nördlicher Anchluss : Detail du bâtiment de porte et du pont de la Seille, échelle 1/500, mars 1874, plans et profils.
Cote E71331 : Caserne de gorge à l’épreuve des bombes au Fort Steinmetz, échelle 1/2500, mars 1874, vue, plan et profils. Accolé : vue de l’extension « Erweiterungbaues ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Ceinture de forts détachés : le futur fort Podbielski.
Evocation projet établissement d’une batterie près de Mundolsheim (futur Fort Podbielski).
Dimanche 1er mars 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Renseignements relatifs aux nouveaux forts de Strasbourg d’après une revue militaire française.
La Revue militaire de l’étranger 1874 nous livre ces informations : « Alsace-Lorraine. Les forts de Strasbourg. Nous pensons intéresser les lecteurs de la Revue en rassemblant les renseignements publiés déjà en France sur les travaux qu’exécutent les Allemands autour de Strasbourg et en complétant par quelques détails empruntés à la Gazette de Silésie et aux journaux de Metz et d’Alsace. Douze forts ont été construits ou sont en cours de construction : le fort Fransecky, situé dans la forêt de la Wantzenau, a exigé le déboisement d’une partie des bois communaux de la ville. Commencé au printemps dernier, ce fort ne doit pas être terminé maintenant ; il est probable, en effet, que les ingénieurs allemands ont rencontrés des difficultés à asseoir un fort sur ces terrains d’alluvions à demi inondés. Le fort aura ses fossés pleins d’eau. Il est destiné à commander, avec le fort Blumenthal, le cours inférieur du Rhin. Il bat, d’ailleurs, la chaussée de Lauterbourg et la vallée. Le fort Moltke, situé sur la hauteur, un peu en arrière de Reichstett, croise ses feux avec ceux du fort Fransecky sur toute la vallée et assure avec ce fort la défense du secteur limité par le canal de la Marne au Rhin et par le Rhin. Le fort Moltke est maintenant armé ; il est relié à la ville par une ligne télégraphique souterraine. Le fort Roon est avantageusement placé à droite de la voie ferrée commune aux lignes de Wissembourg et de Nancy, entre Mundolsheim et Souffelweyersheim. Plus à l’ouest, les hauteurs de parallèles au Rhin, qui s’étendent de Mundolsheim à Oberhausbergen sont couronnées de deux forts, le fort Kronprinz, ou de Niederhausbergen, et le fort Grossherzog von Baden, ou d’Oberhausbergen, qui possèdent déjà, une partie de leur armement. Les casernes de ces forts vont être terminées ce printemps ainsi que celle du fort Bismarck. Une route de ceinture, qui suit la crête des collines, part de Mundolsheim et conduit aux deux forts. L’on parle d’établir, en outre, une batterie près de l’église de Mundolsheim pour mieux battre les vallons de la Leisbach et de la Kolbsenbach. Commencé en même temps que les quatre derniers forts susnommés, le fort Bismarck, soit par suite de malfaçon, soit plutôt à cause de la nature argileuse du terrain, a subi des tassements qui ont déterminé l’automne dernier des éboulements considérables et singulièrement retardés son achèvement. Ce fort est établi dans la plaine près de Wolfisheim, à gauche de la route de Paris qu’il commande, au débouché de la vallée de la Bruche, et en face des hauteurs d’Oberschaeffolsheim. Le fort Kronprinz von Sachsen, ou de Lingolsheim, commande un vaste plateau que traversent la voie ferrée de Mutzig et la chaussée de Schirmeck. Il doit être maintenant armé. Les forts von der Thann, ou de Graffenstaden, et Werder, ou d’Illkirch, qui commandent la partie supérieure de la rive gauche du Rhin, sont loin d’être aussi avancés. Ils ont été entrepris seulement l’an dernier ; ils auront des fossés pleins d’eau de même que les forts de la rive droite.
La construction de ces derniers ne fait que commencer. Le premier d’entre eux, le fort Kirchbach, situé entre Marlen et Sundheim, commande la route Altenheim-Lahr et la vallée de la Kinsig. Le fort Bose, situé près de la voie ferrée Strasbourg-Kehl-Appenweier, couvre les communications avec le Wurtemberg par la vallée de la Renchen. Enfin le fort Blumenthal, situé tout près d’Auenheim, bat la route de Rastadt.
Deux batteries et un fort doivent encore, d’après la Nouvelle Presse de Francfort, compléter la défense de la rive droite du Rhin. Les batteries doivent être établies, l’une près de Bodersweier pour couvrir la route de Carlsruhe et le chemin d’Offenbourg ; l’autre, près de Kork, pour protéger la voie ferrée Kehl-Appenweier et la route Kehl-Offenbourg ; enfin le fort doit être établi presque au confluent de l’Ill et du Rhin, à Diersheim, à une distance de 11 à 12 kilomètres de Strasbourg. Il est destiné à agrandir la zone de la vallée du Rhin comprise sous le canon de la place, et à mettre Strasbourg en communication intime avec Rastadt. Le terrain entre les forts sera rempli par des batteries d’annexion ou intermédiaires, chacune de huit pièces, probablement, dit la Gazette de Silésie, des canons de 12 c. et des mortiers de 21 c. Les forts sont éclairés au gaz ; ils sont pourvus d’appareils pour l’éclairage électrique ; presque tous communiquent avec la ville par des lignes télégraphiques souterraines et quelques-uns auraient, dit-on, un dépôt de pigeons voyageurs. Un chemin de fer de ceinture, dès maintenant achevé, même sur la rive droite du Rhin, met en relation les différents forts. On a renoncé à l’intention de caserner en permanence, pendant la paix, des troupes dans les forts, à cause de leur éloignement de la ville. Comme conséquences de l’établissement des forts, les Allemands se proposent d’agrandir la ville dès que les travaux extérieurs auront été terminés. Cet agrandissement commencerait par la Finckmatt, avancerait de près d’un kilomètre tout le front nord jusqu’à la citadelle et engloberait encore l’Orangerie et le Contades ».
France, armée : Etude des projets de modernisation de l’organisation de l’armée et préparation des plans des nouvelles fortifications.
Article publié par le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On s’occupe en ce moment, au ministère de la guerre, des nombreux règlements d’administration publique relatifs à l’organisation de l’armée. En même temps, le génie militaire prépare de vastes plans de fortification à élever autour de Paris, de Grenoble, de Belfort et de Besançon et la position stratégique de Chalindrey.
France, armée : Projets de modernisation de la Commission d’organisation militaire.
Article publié par le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le projet proposé par la Commission d’organisation militaire sera prochainement présenté à l’Assemblée. D’après les bases générale de ce projet, l’armée territoriale comprendra 172 régiments d’infanterie, 18 de cavalerie, 18 d’artillerie, 18 bataillons du génie et autant du train d’équipages. Chaque régiment aura trois bataillons de 6 compagnies chacun ; les régiments de cavalerie se composeront de 3 escadrons.
Lundi 2 mars 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication pour la construction d’un logement de Wallmeister à Grafenstaden.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Communiqué du service des fortifications du 2 mars 1874 concernant l’adjudication pour la construction d’un logement de garde du génie (Wallmeister) à Grafenstaden, pour un montant de 15 000 francs, qui se déroulera le 1874 à 9h00 à la « Kaiserliche Fortifikation ».
Mardi 3 mars 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Vente d’une cantine sur un des chantiers de forts détachés.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Propriétaire privé anonyme : « vente d’une cantine sur un des forts commencés récemment ».
Vendredi 6 mars 1874
France, armée : Interdiction du port de l’uniforme pour les permissionnaire se rendant en Alsace-Lorraine.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le général du Barrail vient de renouveler l’ordre prescrit l’année dernière par le général de Cissey, alors ministre de la guerre, aux généraux commandant les divisions militaires, d’interdire aux militaires de tous grades, à qui des congés ou des permissions étaient accordées pour se rendre en Alsace-Lorraine, de franchir la frontière revêtus de leur uniforme, et de le revêtir durant leur séjour dans cette contrée.
Samedi 7 mars 1874
Allemagne, Lauterbourg place forte : Accord avec l’Etat pour la destruction des fortifications.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Lauterbourg, 1er mars. (Le traité entre l’Etat et la ville concernant les terrains de fortification à céder) a obtenu l’approbation supérieure. La ville aura la propriété pleine et entière de tout le terrain des fortifications et s’obligera, cependant, à exécuter quelques travaux de démolition d’ici au 1er juillet 1874 et au 1er janvier 1875. L’Etat s’est réservé les bâtiments militaires dans l’intérieur de la ville. L’un d’eux, la caserne derrière l’hôtel du commandant, sera approprié pour le séminaire qui y sera installé à partir de Pâques. L’hôtel du commandant est occupé, en ce moment, par l’école préparatoire des instituteurs catholiques.
Allemagne, Kehl ville : Reconstruction du pont de chemin de fer et comblement du Vieux-Rhin.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 7 mars. Correspondance particulière. La construction du pont. Comblement du Vieux-Rhin. La pilier du pont de chemin de fer a atteint une telle hauteur que la crue du Rhin ne pourrait désormais entraver les travaux. La décision louable qu’a prise le Conseil municipal de la ville de Kehl en ce qui concerne le comblement du Vieux-Rhin, semble échouer contre le peu de bonne volonté que montre dans cette affaire le Conseil municipal du village de Kehl. Tout l’espoir, cependant, n’est pas perdu ; on pense qu’en examinant mieux l’affaire, plus d’un adversaire se ralliera à cette utile entreprise.
Dimanche 8 mars 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Festivités à l’occasion de l’anniversaire du roi du Wurtemberg.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 7 mars 1874, correspondance particulière). Jour de naissance du roi de Wurtemberg Charles Ier. Hier les drapeaux flottaient, à cette occasion sur les casernes et sur les portes de la ville. A 10 heures, a eu lieu à l’église St-Thomas, un service divin solennelle, auquel ont assisté des détachements de troupe. Dans l’après-midi, un grand nombre de soldats wurtembergeois ont fait, musique en tête, une excursion à Kehl. Le roi de Wurtemberg est né le 6 mars 1823 ; il entre donc dans sa cinquante-deuxième année.
Lundi 9 mars 1874
Allemagne, Alsace-Lorraine, télégraphie : Installation de nouvelles station de télégraphie de chemin de fer.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 9 mars. Etablissement de nouvelles station télégraphiques. Depuis le 1er février, les stations de Hayange et de Fontoy sont pourvues de bureaux télégraphiques complets, et Mommenheim d’un bureau à service restreint pour les correspondances privées.
Allemagne, Strasbourg garnison : Concert du corps de musique saxon.
Strasbourg, 9 mars. Les concerts du corps de musique saxon, qui jouissent de tant de vogue, commenceront dorénavant à 4 heures, et à l’hôtel de la Cour d’Angleterre à 8 heures du soir.
Mardi 10 mars 1874
Allemagne, armée : Les progrès de l’artillerie.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : L’artillerie allemande. La Boersen Zeitung dit que, d’après les récentes épreuves qui ont été faites, en Allemagne, il a été établi que toutes les pièces qui sont maintenant en service dans l’Empire, peuvent, à la distance donnée de 1 000 pas, percer d’outre en outre une cuirasse de fer dont l’épaisseur ne dépassera pas deux centimètres et demi au-delà du diamètre du calibre de la pièce. Ainsi donc, il résulterait de l’épreuve faite et des résultats obtenus, qu’une pièce de 28 centimètres de calibre pourrait percer 30 centimètres et demi de fer ou douze pouce, mesure anglaise. Les seuls métaux servant à la construction des canons allemands sont l’acier fondu, le bronze et le fer. Les canons en acier fondu se fabriquent exclusivement à l’établissement Krupp et ceux en bronze et en fer se font à la fonderie de canons de Spandau. La matière première servant à la fabrication des canons en fer fondu est le fer fondu de Sayn, que l’on obtient du minerai de fer brun. La poudre à l’usage de l’artillerie allemande se fabrique à Spandau. Il existe quatorze différentes sortes de poudre à canon, outre la poudre ordinaire et celle prismatique qui sont employées comme matières explosibles.
Mercredi 11 mars 1874
Allemagne, Strasbourg ville : Projet d’installation de tramway hippomobile.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 11 mars. Chemin de fer à traction de chevaux. Reconstruction de la maison Scheidecker. On écrit de Strasbourg à la Karlsruher Zeitung : Nous avons appris qu’une maison de Berlin a entrepris la construction à Strasbourg d’une voie ferrée à traction de chevaux, dont il est question depuis fort longtemps. Le projet qu’il s’agirait d’exécuter consistait à établir au travers de la ville, autant que possible sur deux lignes se coupant à angle droit, des chemins à traction de chevaux. La place Kléber serait le point central, d’où les lignes se dirigeraient vers les portes de la ville, et de là, jusque dans les parties les plus populeuses de la banlieue. La principale difficulté à vaincre sera sans doute le passage par les portes des remparts, lequel est fort étroit, ce qui d’ailleurs a déjà souvent donné lieu à des plaintes fondées, particulièrement en ce qui concerne la porte des Bouchers. Il serait certainement d’un grand intérêt public, que de la porte des Bouchers la traction fut continuée, le long de la route du Rhin, jusqu’à Kehl, et nous osons ajouter qu’il est fort désirable que ce projet d’utilité publique soit exécuté sans délai.
La splendide maison propriété du Crédit foncier, destinée à être un jour l’un des ornements de notre ville, …. Etc.
Allemagne, Strasbourg place forte : Découverte d’anciennes fortifications.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 11 mars. Correspondance particulière. Fragment de chronique urbaine. Il y a quelques jours, en creusant des caves aux Pont-Couverts, l’on a rencontré quelques obstacles, puisque les ouvriers se sont trouvés en présence des fondements d’anciennes fortifications. Dans les années 1636-1676, les ingénieurs Arhard et Kernmann firent construire en cet endroit plusieurs ouvrages de défense. Dane le même temps, un bastion casematé fut construit dans le même quartier par un entrepreneur nommé Jacques Wall. Ce bastion ne fut debout que fort peu de temps ; car peu d’années après, la ville étant tombée au pouvoir des Français, ceux-ci firent construire l’écluse supérieure des Ponts-Couverts (en allemand Mehlschleuse), en travers de l’Ill, ce bastion à peine construit fut démoli. Au siècle dernier, ces restes de fortifications servaient encore de glacières ; de là le nom que porte encore aujourd’hui ce quartier : « Rue des Glacières », quoique depuis longtemps il n’y ait plus de glacières. Les terres et les pierres proviennent de ces excavations sont de nouveau employées aux travaux de fortification : elles servent à recouvrir la poudrière qui se trouve dans le voisinage. Dans le temps, une belle maison, ce de la famille Daucé, fut construite au même endroit et mérite une mention particulière ; car dans cette maison la bascule (en allemand Brückenwage) fut inventée par un nommé Aloïse Quintenz, de Gegenbach. Il avait été professeur de mathématiques dans un couvent de Bénédictins, jusqu’en 1804, où ces couvents furent supprimés dans le pays de Bade. C’est ce qui le détermina à se rendre à Strasbourg, où il habita la maison Dauvé et dans laquelle il établit un atelier.
Jeudi 12 mars 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Vente aux enchères de copeaux de bois.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Communiqué annonçant la vente aux enchères de copeaux de chêne à l’atelier de construction de l’artillerie de Strasbourg le jeudi 12 mars 1874 à 10 heures. Ce communiqué est signé à Strasbourg par la « Kaiserliche Direktion der Artillerie-Werkstatt ».
Allemagne, Strasbourg-Kehl, Rhin : Réparation du pont de chemin de fer.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 12 mars. Pont du Rhin. L’administration du chemin de fer est occupée en ce moment à ramener les parties du portail oriental du pont monumental, qui en avait été détaché lorsque, au commencement de la guerre de 1870, on fit sauter ce pont tournant. Si cette opération réussit, ces fragments seront autant que possible, replacés à leur ancienne place. On espère pouvoir bientôt relever une tourelle du portail détruit ; mais cette opération présente de grandes difficultés : vu que, quoiqu’en ce moment l’eau soit très basse, le courant du fleuve est très fort en cet endroit. On songe aussi à relever la statue représentant le Rhin, si toutefois ce travail n’est pas trop coûteux. On sait que depuis trois ans déjà la statue représentant la Kinzig fait l’ornement du jardin de M. Benz, propriétaire de l’hôtel du Saumon.
Lundi 16 mars 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication de travaux à la caserne des Pêcheurs.
Communiqué paru dans le Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin et du journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : traduction et synthèse de MJR : Adjudication. Les travaux de transformation et d’agrandissement d’une latrine et de construction d’un pissoir dans la cour de la caserne des Pêcheurs « Fischertor-Caserne » à Strasbourg doivent être adjugés le lundi 16 mars matin à 10h30 au bureau du service impérial d’administration de garnison « Garnison-Verwaltung » situé Schiffleutgasse n°11. Le coût de référence des travaux est fixé à 628 thalers et 384 thalers. Les conditions particulières peuvent être consultés dans ce bureau. Strasbourg, le 10 mars 1874, Kaiserliche Garnison-Verwaltung.
Jeudi 18 mars 1874
Angleterre, Poplar près de Londres : Lancement de la frégate allemande L’Empereur.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Londres, 18 mars. La frégate allemande cuirassée L’Empereur. Ce navire a été heureusement lancé au chantier de Samada, à Poplar, près de Londres. Il y avait une affluence extraordinaire de spectateurs, surtout d’Allemands. Le lancement a eu lieu au milieu des manifestations les plus vives ; l’ambassadeur d’Allemagne, le comte de Münster, était parmi les assistants. Sa fille, la comtesse Marie de Münster, a procédé au baptême de la frégate, ainsi qu’elle avait été chargée par l’empereur d’Allemagne.
France, Besançon, faits divers : Accident mortel pour un sous-lieutenant d’infanterie.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Un déplorable événement, dit la Franche-Comté, de Besançon, est arrivé hier dans notre ville. M. Graf, sous-lieutenant au 133e de ligne, faisait vers 4 heures de la musique avec un enfant de troupe âgé de 13 ans. L’enfant apercevant un révolver doré accroché à la muraille, demanda s’il était chargé. Sur la réponse négative de M. Graf, il prit l’arme et fit jouer la gâchette. Tout à coup une détonation retentit et le malheureux officier s’affaissa sans pousser un cri ; la balle l’avait atteint à la tempe et s’était logée dans le cerveau. La mort avait été instantanée. M. Graf était âgé de 26 ans ; il avait une certaine fortune, car on a trouvé chez lui, dit-on, environ 70 000 francs de titres ; il était fort aimé de ses camarades et de ses chefs.
Vendredi 19 mars 1874
Empire allemand, Strasbourg : Vente aux enchères de traverses du chemin de fer de ceinture.
Le service des fortifications de Strasbourg avait fait installer un chemin de fer de ceinture pour le transport des matériaux destinés à la construction des forts de Strasbourg. A partir de 1874 et pendant plusieurs années, au fur et à mesure que les travaux de gros œuvre de la construction des forts s’achèvent, ce service fait démonter les installations du chemin de fer de ceinture et commence à vendre aux enchères les différents composants. Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß avec le communiqué suivant : « Communiqué. Vendredi, le 19 mars (1874) matin à 9 heures, à Oberhausbergen, et le matin à 11 heures à Wolfisheim, sur le chemin de fer de ceinture « Ringbahn », seront vendu aux enchères publiques au plus offrant, 580 vieilles traverses de chemin de fer, contre payement immédiat en liquide. Strasbourg, le 18 mars 1874. Le service impérial des fortifications « Kaiserliche Fortifikation ».
Samedi 20 mars 1874
Allemagne, Kehl, fortifications : Les casernements des forts ne sont pas prêts.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 22 mars. Kehl ; 20 mars. La garnison. Nous apprenons que la garnison de notre ville ne sera rendue ici que 15 jours après l’époque fixée – 1er avril – les casernements dans les forts, n’étant prêts que dans trois semaines.
Dimanche 22 mars 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Célébration de l’anniversaire de l’Empereur.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 19 mars. Le jour de naissance de S.M. l’empereur et roi sera célébré solennellement dimanche 22. Samedi, à 8 heures du soir, il y aura une grande retraite aux flambeaux exécutée par tous les corps de musique de l’infanterie, y compris ceux des régiments n°47 et 105. Cette retraite partant du grand corps de garde (Château), parcourra les rues principales de la ville. Le jour de fête, à 6 heures du matin aura lieu une grande réveille également exécutée par tous les corps de musique de la garnison. A la même heure tous les édifices publics seront pavoisés.
A 8 heures aura lieu à l’église Saint-Thomas un service divin pour les militaires protestants, et à l’église Saint-Etienne pour les militaires catholiques. A 10 heures et demie aura lieu une grande revue de toute la garnison sur l’esplanade de la citadelle à laquelle prendront part l’infanterie, la cavalerie, l’artillerie avec ses pièces, le train avec ses voitures. Le lieutenant-général de Schkopp commandera la revue que passera S. Exc. Le général commandant, qui portera un vivat à l’empereur lorsque les troupes auront présenté les armes. Au même moment sera tiré le premier coup de canon sur la courtine 18/19, et lorsque les troupes auront crié trois fois hurrah, tous les corps de musique joueront l’hymne national Gloire au vainqueur !
Toutes les troupes se disposeront ensuite pour le défilé qui aura lieu au casino militaire. A chaque toast porté à l’empereur, la batterie placée sur le bastion 14 fera feu et tirera en tout 101 coups de canon.
Le soir à 7 heures et demie, il sera tiré un feu d’artifice, derrière le théâtre, par les artificiers du 15e régiment d’artillerie. Pour éviter, autant que possible, des accidents fâcheux, M. le gouverneur de Strasbourg a ordonné que la porte des Juifs soit fermée depuis 7 heures jusqu’après le feu d’artifice. Le même soir, il y aura grande représentation au théâtre.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 22 mars. Fête de l’Empereur. Nouvelles du théâtre, etc. La fête anniversaire de la naissance de S. M. l’Empereur et roi a été célébrée en tous points conformément au programme que nous avons publié en son temps. Avant-hier, au contraire, nous avons eu à Strasbourg de doux soleil printanier qu’on a coutume d’appeler en Allemagne le temps de la fête de l’Empereur. Samedi soir, pendant la retraite aux flambeaux, les rues fourmillèrent de curieux ; et dimanche, à la parade, il y eu presque deux fois plus de spectateurs civils que d’acteurs militaires. Ce fut un moment solennel, quand le commandant en chef, entouré de son état-major, s’élança au milieu du vaste champ de parade, où resinisant les brillantes uniformes des troupes ; et la-il poussa trois fois le cri de Vive l’Empereur ! répété par les troupes ; après quoi, toutes les musiques de la garnison entonnèrent l’hymne national, pendant que, du haut de la citadelle retentirent les foudres du canon. Pour le second banquet, à 3 heures de l’après-midi, il s’était présenté tant de participants, que la salle du Casino militaire, malgré son étendue, n’a pu les contenir tous. Le toast en l’honneur de l’Empereur a été prononcé par Son Exc. Le général commandant de Fransecky ; et la nombreuse … illisible ; A 8 heures fut tiré le feu d’artifice sur le rempart des Juifs, et là aussi assistèrent de nombreux spectateurs. Il a généralement bien réussi ; seulement on pouvait regretter, au point de vue pratique, qu’au lieu déterminer par une apparition grandiose, faisant impression sur les spectateurs, il finit tranquillement par des pièces vulgaires.
Lundi 23 mars 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication de livraison de cuir par l’atelier de l’Artillerie.
Les ateliers d’artillerie de Strasbourg sont responsables de l’entretien et de la réparation de tous les matériels de l’artillerie. Il s’agit naturellement des pièces d’artillerie, des affûts, attelages, voitures, et également des harnachements et selles des chevaux, et des équipements en cuir des personnels. Communiqué paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß a publié ce communiqué concernant l’acquisition de cuirs : « Adjudication pour la livraison des matériaux suivants à « kaiserliche Artillerie-Werkstatt » à Strasbourg : 20 000 kg de cuir brut « Blankleder », 800 kg de cuir de veau « Kalbleder », 500 kg de cuir blanc ? « Weissgarleder », le lundi 23 mars 1874 matin à 10h00 au Bureau de « Artillerie-Werkstatt » Strasbourg, Zeughausgasse Nr. 2 où doivent également être déposé les offres et les échantillons. Les conditions de livraison peuvent être consultées dans ce bureau. Strasbourg, le 27 février 1874. Kaiserliche Direction der Artillerie-Werkstatt ».
Mardi 24 mars 1874
Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine, Strasbourg : Ordonnance impériale déclarant le caractère d’urgence pour la construction de la nouvelle gare ferroviaire.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß a publié cette ordonnance impériale : « Ordonnance impériale concernant la déclaration d’urgence de l’extension de la gare de Strasbourg intra et extra muros. Nous Wilhelm, empereur allemand et roi de Prusse par la grâce de Dieu, à la demande du chancelier d’empire, conformément à la loi relative aux expropriations à but public du 3 mai 1841 (bulletin des lois XI, série n°17875), l’extension de la gare de Strasbourg intra et extra muros est déclarée comme une affaire de bien public. Document de référence, muni de notre haute et propre signature manuscrite et du cachet impérial. Fait à Berlin, le 24 mars 1874. Wilhelm. Au nom de l’empereur, signé Delbrück ».
Mardi 31 mars 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Communiqué du gouverneur rappelant la règlementation pour les monuments funéraires situés dans les 1ers et 2e rayon de fortification.
La loi dite sur le « Rayon des fortifications » impose un certain nombre de servitudes militaires à toutes les constructions situées à proximité. Le gouverneur militaire de Strasbourg publie dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß un communiqué qui rappelle la règle en ce qui concerne les monuments funéraires : « N°135. Communiqué. Il arrive fréquemment de refuser les demandes de monuments funéraires parce que leurs dimensions ne sont pas conformes avec les directives de la loi sur les servitudes militaires dites du rayon de fortification du 21 décembre 1871, publiée dans le n°8 du journal des lois pour l’Alsace-Lorraine de 1872 et publié dans le n°55 du journal Straßburger-Zeitung du 6 mars 1872. Voici les dimensions d’exécution de cette loi nous présentons dans quelles sont les dimensions pour les monuments funéraires qui doivent être spécifiquement respectées.
1) Dans le 1er rayon.
a) Hauteur : illimitée.
b) Epaisseur : Dans les parties situées 50 cm au-dessus de 50 centimètres du sol, un maximum de 15 cm pour la pierre et de 2 cm pour le fer ; dans les parties inférieures à 50 cm de sol naturel, illimité.
c) Largeur : dans les parties dont la hauteur est supérieure à 50 cm au-dessus du sol, zu maximum 30 cm pour la pierre et le fer, et pour les hauteurs inférieures à 50 cm la largeur est illimitée.
2) Dans le 2ème rayon :
a) Hauteur : illimitée.
b) Epaisseur : identique au rayon n°1.
c) Largeur : illimitée.
Les talus des tombes ne doivent pas dépasser la hauteur de 50 cm par rapport au terrain naturel.
Le gardien de cimetière pourra informer si la tombe est dans le 1er ou 2e rayon.
Strasbourg, le 27 mars 1874. Le gouverneur militaire von Hartmann, « General der Cavalerie » général de corps d’armée ».
Jeudi 2 avril 1874
Allemagne, Strasbourg place forte, ceinture des forts détachés : Vente de traverses du chemin de fer de ceinture.
Le service des fortifications de Strasbourg avait fait installer un chemin de fer de ceinture pour le transport des matériaux destinés à la construction des forts de Strasbourg. A partir de 1874 et pendant plusieurs années, au fur et à mesure que les travaux de gros œuvre de la construction des forts s’achèvent, ce service fait démonter les installations du chemin de fer de ceinture et commence à vendre aux enchères les différents composants. Communiqué paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Le 2 avril, matin à 9 heures à Oberhausbergen, à 11h00 à Wolfisheim, près du chemin de fer de ceinture, seront mises aux enchères publiques au plus offrant avec règlement en liquide sur place, de 580 vieilles traverses. Strasbourg, le 18 février 1874. 3074. Le service impérial des fortifications « Kaiserliche Fortifikation ».
Allemagne, Metz garnison : Adjudication de livraison de cerclage en osier pour tonneaux de poudres.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « L’adjudication pour la livraison de 50 000 cerclages en osier pour tonneaux de poudre « Pulvertonnenreifen » à la meilleure offre aura lieu le 2 avril (1874) matin à 10 heures. Les conditions de livraison seront transmises gratuitement. Metz, le 7 mars 1874. La direction du moulin à poudres « Direction Pulverfabrik ». Remarque : Cette adjudication nous livre un détail intéressant concernant le cerclage des tonnelets de poudre qui est en osier. Cette technique permet d’éviter les étincelles contrairement au cerclage habituel en fer.
Vendredi 3 avril 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Offre de service pour des travaux de terrassement.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Travaux de terrassement. Tous les travaux de terrassement en ville, excavations, aplanissement, livraison de remblai, est exécuté à bon marché par l’entrepreneur Moritz, Spießgasse 10 ». Remarque : Une annonce n’a apparemment aucun rapport direct avec la construction des forts détachés de Strasbourg. Mais les consortiums d’entrepreneurs qui sont chargés de la construction des forts de Strasbourg font régulièrement appel à des sous-traitants, soit pour les livraisons, soit pour une partie des travaux.
Allemagne, Strasbourg garnison : Monument commémoratif.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 3 avril. Monument funéraire. La semaine passée a été érigé dans la grande cour d’artillerie de notre ville, un monument commémoratif dédié par leurs compagnons d’armes à la 13e compagnie de l’artillerie de la garde prussienne aux artilleurs du 27e bataillon. Ce monument était placé depuis trois ans sur le terrain où sont enterrés lesdits soldats, c’est-à-dire à Schiltigheim. D’un côté se trouvent les noms des militaires morts en combattant et de l’autre une strophe composée de quatre vers.
Dimanche 4 avril 1874
Allemagne, armée : Conditions d’accès aux écoles militaires.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Les écoles militaires. Suivant de récentes dispositions, tout aspirant officier est tenu de participer à l’instruction qui se donne dans les écoles militaires, avant qu’il soit admis à faire l’examen d’officier. Outre les porte-épée porte drapeau, des sous-officiers et de simples soldats ayant déjà le certificat de maturité pour le grade de porte-épée ou qui sont proposés pour l’obtenir, pourront être admis dans les établissements en question. En revanche, par faveur exceptionnelle pourront être dispensés, s’ils le demandent, de suivre les écoles militaires, les jeunes gens ayant obtenu un certificat complet de maturité pour l’Université de l’Empire d’Allemagne. Un certificat de bonne conduite est de rigueur.
Allemagne, Sélestat garnison : Suicide d’un sous-officier.
Article du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin, Strasbourg, 1874 : Schlestadt, 4 avril. Ce matin, un sous-officier du 105e régiment d’infanterie qui était chargé du service du bureau à l’hôpital militaire, s’est suicidé en se tirant un coup de pistolet.
Dimanche 5 avril 1874
France, Paris place forte : Imminence de la constructions des nouvelles fortifications.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Les travaux des nouvelles fortification de Paris commenceront immédiatement après Pâques. Les premières ressources seront affectées aux ouvrages de Buc, de Villeras, de Palaiseau et de Cyr. Ce dernier fort aura, dit-on, une importance égale à celle du Mont-Valérien.
Lundi 6 avril 1874 (lundi de Pâques)
Allemagne, Strasbourg garnison : Concert militaire.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Jardin Lips. Lundi 6 avril 1874 (2e jour de Pâques) grand concert militaire de la musique du 47e régiment d’infanterie « 2. Niederschlesischen Infanterie-Regiment Nr. 47 ». Début à 15 heures. Entrée 50 centimes. A. Kroeling, chef d’orchestre « Kapellmeister ».
Allemagne, Strasbourg, ville : Dissolution du Conseil municipal.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Avis. Nous Guillaume, par la grâce de Dieu Empereur d’Allemagne, roi de Prusse, etc. Au nom de l’Empire allemand, sur la proposition de note chancelier, et vu l’article 13 de la loi organique des administrations communales du 5 mai 1855 ; ordonnons pour l’Alsace-Lorraine ce qui suit :
Article 1er. Le Conseil municipal de Strasbourg, dans le département de la Basse-Alsace est dissous.
Article 2. Notre chancelier est chargé de l’exécution de cette ordonnance. Ce que nous confirmons par les présentes, par notre signature et par l’apposition de notre sceau impérial.
Fait à Berlin, le 3 avril 1874. Guillaume. Pour le chancelier d’Empire, Delbrück.
En publiant comme ci-dessus l’ordonnance de Sa Majesté l’Empereur, par laquelle le Conseil municipal de Strasbourg est dissous ; considérant qu’il y a lieu d’appliquer les dispositions de la loi du 24 février 1872, articles 1 et 4 (Recueil des lois pour l’Alsace-Lorraine, p. 147), nous arrêtons ce qui suit :
1° L’arrêté du 12 avril 1873, par lequel le directeur de police Back a été chargé, en qualité de commissaire extraordinaire, d’administrer la municipalité de Strasbourg aux lieu et place du maire, et l’arrêté du 26 mai 1873, par lequel l’assesseur du gouvernement baron de Reichlin-Meldegg, en qualité de commissaire extraordinaire, a été chargé de remplir les fonction d’adjoint au maire de la ville de Strasbourg ;
Continuent à produire tous leurs effets.
2° Le commissaire extraordinaire Back, directeur de la police, continue à être investi de tous les droits et chargé de tous les devoirs qui appartiennent au Conseil municipal.
Strasbourg, le 6 avril 1874. Le président de la Basse-Alsace, d’Ernsthausen.
Mardi 7 avril 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Contrôle de printemps des personnels soumis aux obligations militaires.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Ordonnance pour le rassemblement du contrôle de printemps du 7 avril 1874, sur la place Broglie, des réservistes et des personnels congédiés en position à la disposition, résidant dans les quartiers du cercle de Strasbourg et le canton de Schiltigheim. Sont convoqués :
1) Le matin, à 9 heures :
a) Tous les personnels en congé dit « Dispositions-Urlauber ».
b) Les réservistes des régiments d’infanterie de province « Reserven von der Provinzial-Infanterie » des années 1873, 1872 et 1871.
c) Les réservistes de tous les contingents des régiments de fusiliers « Fusilier-Regimenter », des bataillons de gardes du corps « Garde-Corps » et des bataillons de chemin de fer.
d) Tous les réservistes de la cavalerie de ligne « Linien-Cavallerie », de l’artillerie, du génie, des chasseurs, du train et de la marine, ainsi que tous les réservistes des différents services, les médecins “Unterärzte”, pharmaciens, les aides-soignants « Lazareth-Gehilfe », les infirmiers, artisans, boulangers militaires et les ouvriers soldats « Arbeitssoldaten ».
Le matin, à 10h30 :
Les réservistes des régiments d’infanterie de province “Reserven von der Provinzial-Infanterie” des années 1869, 1868 et 1867.
Pendant le rassemblement de contrôle, les décorations doivent être portées, les papiers militaires doivent être présentés en lieu et place, et il est encore rappelé, que toute demande de dispense, doit être envoyée avant le contrôle ; en ce qui concerne les fonctionnaires …. Toute absence à ce contrôle sera punie conformément à la loi. Pour les hommes de troupe résidant dans les cantons de Brumath, Hochfelden et Truchtersheim, devront se présenter aux contrôles spéciaux se dérouleront le 9 avril 1874 à 10 h sur la place du marché à Truchtersheim, le 9 avril 1874 à 12 h à la gare de Brumath, le 9 avril 1874 à 10 h à la gare de Hochfelden. Nous vous informerons des éventuelles cessions de contrôle complémentaire et nous vous informons que le commandement du district de levée « Bezirks-Commando » est à la fonderie place Broglie « Broglie-Platz Nr. 16 im Giesshause ». Le colonel commandant du district de levée « Oberst und Bezirks-Commandeur » Menzing ».
Cet autre article complète l’article précédent. Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 7 avril. Revue des hommes de la réserve. Ce matin à 9 heures, a eu lieu, sur la place Broglie, la revue des hommes de la réserve et des militaires en congé appartenant aux classes de 1873, 1873, 1871 et 1870 et habitant les cantons de Strasbourg et de Schiltigheim. Il y avait parmi eux un grand nombre d’Alsaciens. Les hommes de la réserve et les militaires en congé étaient en tenue bourgeoise, tandis que sous le régime français ils étaient obligés de se présenter en uniforme. Souvent, cependant, il arriva que quelques-uns portèrent leurs effets sous le bras, attendu qu’ils leur étaient devenus trop étroits.
Allemagne, Sarrebourg garnison : Adjudication pour la livraison de meubles.
L’administration de garnison est chargée de l’équipement des casernes avec des meubles et de la vaisselle. Voici l’exemple d’une adjudication publiée par le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Adjudication du 7 avril 1874 après-midi à 14 heures pour la livraison de 5 tables de sous-officiers, 68 chaises avec siège en bois, 1 armoire à vaisselle, 1 mur écran « Schirmwand » et 8 mètres courant de « Riechel » (à priori des systèmes d’accrochage) avec crochets en fer, au bureau de l’administration de garnison, Grand-Rue Nr. 33. Les conditions peuvent être consultées à ce bureau. Sarrebourg, le 1er avril 1874. Kaiserliche Garnison-Verwaltung ».
Mercredi 8 avril 1874
Allemagne, Strasbourg : Dissolution du conseil municipal de la ville.
La presse locale diffuse le 8 avril 1874 le communiqué officiel annonçant la dissolution du conseil municipal de Strasbourg et la nomination de Back chargé de l’administration municipale. En effet le maire Ernest Lauth est révoqué et son conseil municipal a été suspendu, à la suite d’un conflit qui oppose les élus locaux alsaciens au Président Supérieur du Pays d’Empire d’Alsace-Lorraine, Edouard von Moeller (1814-1880), au sujet du futur projet d’extension de Strasbourg. En réalité c’est l’Armée impériale allemande qui décide de l’emplacement de la future université, des installations portuaires et de la nouvelle gare, ainsi que du financement de l’acquisition des terrains des anciennes fortifications et de la construction des nouveaux fronts fortifié de l’enceinte urbaine qui restent entièrement à la charge de la ville.
A la suite de ces litiges avec l’ancienne municipalité, les autorités allemandes nomment un haut-fonctionnaire pour diriger la municipalité de Strasbourg. Ainsi est supprimé la dernière résistance aux projets allemands. Communiqué paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Partie officielle. 147. Communiqué. Nous Wilhelm, empereur allemand et roi de Prusse par la grâce de Dieu, à la demande du chancelier d’empire, conformément à l’article 13 de la loi relative la constitution des communes du 5 mai 1855, ordonnons pour l’Alsace-Lorraine, au nom de l’empire allemand, ce qui suit :
Article 1. Le conseil municipal de Strasbourg, de la circonscription du Bas-Rhin, est dissous.
Article 2. Notre chancelier d’empire est chargé de l’exécution de cette décision.
Document de référence, muni de notre haute et propre signature manuscrite et du cachet impérial.
Fait à Berlin, le 3 avril 1874. Wilhelm. Au nom de l’empereur, signé Delbrück.
En conséquence de l’ordonnance impériale ordonnant la dissolution du conseil municipal de Strasbourg, je porte à la connaissance de tous, que je décide, conformément aux dispositions prévues par la loi du 24 février 1872, §§1 et 4 (loi pour l’Alsace-Lorraine “Gesetzsammlung für Elsaß-Lothringen page 147”), ce qui suit :
1). Je confirme que par la décision du 12 avril 1873, le « Polizeidirektor » Back est chargé de l’administration de la municipalité de Strasbourg et qu’il a été nommé commissaire extraordinaire “ausserordentlicher Commissar”, que par la décision du 26 mai 1873 (“Amtsblatt” page 85) par laquelle le “Regierungs-Assessor” Freiherr von Reichlin-Meldeg s’est vu confié la place d’adjoint au maire, est nommé commissaire extraordinaire “ausserordentlicher Commissar”.
2). Le commissaire extraordinaire « ausserordentlicher Commissar » « Polizeidirektor » Back reste en charge de toutes ses prérogatives et droits dans le cadre du conseil municipal.
Strasbourg, le 6 avril 1874. Le président de Basse-Alsace von Ernsthausen ».
C’est le vieil Allemand libéral Otto Back (1834-1917) qui est nommé administrateur municipal, et il sera finalement élu maire en 1886.
Allemagne, Strasbourg, nouvelle gare : Déclaration d’urgence pour la construction de la nouvelle gare.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Communiqué officiel : « Partie officielle. 149. Communiqué concernant la déclaration d’urgence de l’extension de la gare de Strasbourg intra et extra muros. Nous Wilhelm, empereur allemand et roi de Prusse par la grâce de Dieu, à la demande du chancelier d’empire, conformément à la loi relative aux expropriations à but public du 3 mai 1841 (bulletin des lois XI, série n°17875), l’extension de la gare de Strasbourg intra et extra muros est déclarée comme une affaire de bien public. Document de référence, muni de notre haute et propre signature manuscrite et du cachet impérial. Fait à Berlin, le 24 mars 1874. Wilhelm. Au nom de l’empereur, signé Delbrück ».
Allemagne, Strasbourg garnison, dépôt d’artillerie : Adjudication d’étagères pour stocker les projectiles.
Le dépôt d’artillerie de Strasbourg est chargé d’équiper les pièces destinées à l’entreposage des munitions des ouvrages de fortification et des divers dépôts avec des étagères à munitions. Compte tenu du nombre et de la période qui correspond à l’achèvement du gros œuvre des premiers forts détachés de Strasbourg, il est fort probable que ces étagères soient destinées au stockage des projectiles d’artillerie dans ces ouvrages. Voici un exemple de communiqué publié par le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Adjudication le 8 avril matin à 9 heures, au dépôt d’artillerie local, Broglieplatz 18, de la livraison de 175 étagères en bois destinées au stockage des projectiles. Les conditions particulières peuvent être consultées au bureau concerné. Strasbourg le 18 mars 1874. « Kaiserliches Artillerie-Depot ».
Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine, Strasbourg : La presse locale annonce installation d’un monument dans la cour de l’atelier de construction de l’artillerie en mémoire des artilleurs allemands tombés pendant le siège.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, le 8 avril 1874. (Monument aux Morts). La semaine dernière, un monument a été érigé à la mémoire des artilleurs du 27e bataillon tombé pendant le siège par leurs compagnons d’armes de la 13e compagnie de l’artillerie de forteresse de la garde prussienne “13. Companie der preuß. Garde Festungs-Artillerie” dans la grande cour de l’arsenal d’artillerie “Artillerie Zeughaus”. Ce monument était érigé depuis trois ans à Schiltigheim, à l’endroit où ses artilleurs étaient enterrés. Un des cotés porte l’inscription des noms des soldats morts au combat, et de l’autre, le texte suivant de Th. Körner : « Mag der Staub gefall’ner Helden motern, Die dem großen Tode sich geweiht, Ihrer Namen Flammenzüge fördern, In dem Tempel der Unsterblichen ».
Jeudi 9 avril 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Vente aux enchères de matériels divers.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Communiqué concernant une vente aux enchères d’une cuve en fer de 50 quarts, élément de tentes, sac à manteaux, courroies à manteaux, support à paquetages « Packgestelle », seaux d’eau, courroies à seaux, grappins, etc. qui se déroulere le jeudi 9 avril 1974 à 9 heure au dépôt du Train « Train-Depot 15. Armee-Corps, Broglieplatz Nr. 16 ». Le communiqué a été signé à Strasbourg par le « Königliches Train-Depot 15. Armee-Corps ».
Allemagne, Strasbourg garnison : Vente aux enchères de matériels divers.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Communiqué signé à Strasbourg le 25 mars 1874 par la direction impériale des ateliers de construction de l’artillerie « Kaiserliche Direction der Artillerie-Werkstatt » concernant la vente aux enchères de déchets de cuirs et de brelages, de copeaux de bois et de vieux tuyaux à l’atelier de construction de l’artillerie le jeudi 9 avril à 9 heures.
Allemagne, Strasbourg place forte : Cas de variole au chantier du Fort Reichstett.
Nous avons extrait de l’article relatif à l’état de santé de la Basse-Alsace « Unter-Elsaß » pendant la deuxième moitié de l’année 1873 publié par le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Nous n’avons constaté qu’un cas de variole « Blattern » en décembre sur un travailleur, qui est hébergé dans de mauvaises installations de logement des baraques mal aérées du Fort Moltke à Reichstett ». Remarque : les cas de maladies contagieuses sont très suivis par les autorités civiles et militaires pour essayer d’enrayer les épidémies.
Allemagne, Metz place forte : Constructions en cours.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 9 avril. Les entrepreneurs de construction et leurs ouvriers sont en pleine activité ; aussi les forts les plus importants sont-ils, à quelques exceptions près, bientôt achevés. La caserne qui doit s’élever en-dehors de la porte des Allemands est sous le premier étage. Dans le voisinage de la Porte de Chambière doit être construit un pont fixe sur la Moselle. Il est question aussi de construire autour de la ville un chemin de fer circulaire, reliant l’arsenal à la gare principale, et qu’en outre celle-ci sera mise en communication avec la petite gare de Devant-les-Ponts, au moyen d’une chemin de raccordement traversant la ville. Suivant moi, cette dernière entreprise coûtera plus qu’elle ne vaudra, quant à l’avantage qu’on pourra en tirer.
Vendredi 10 avril 1874
Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine, Strasbourg : Budget complémentaire alloué pour la reconstruction du bâtiment de la Préfecture.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Le bâtiment de la préfecture « Bezirkspräsidium ». Dans le compte-rendu concernant le budget supplémentaire de la ville de Strasbourg pour l’exercice 1873, l’article 35 stipule une recette supplémentaire de 150 000 Francs sous l’intitulé « reconstruction du bâtiment de la préfecture « Präfekturgebäude » ».
Pour la reconstruction du bâtiment de la préfecture on avait porté dans le budget principal de 1872 les recettes relatives aux indemnisations pour les dégâts des tirs (lors du siège) :
Chapitre II, article 10 : 100 000 Francs ;
Chapitre II, article 47 : 200 000 Francs.
Comme on peut le constater dans le compte-rendu de gestion de 1873, de cette somme n’a été versé que le montant de 50 000 Francs, si bien qu’il restait 150 000 Francs à verser.
Le bâtiment de la préfecture “Präsidialgebäude” a une situation juridique bien particulière. Erigé sur un terrain communal au frais de la ville lors de la deuxième moitié du dix-huitième siècle, en 1791, par les autorités et n’a jamais été acquis sur une base légale, et a été utilisé pendant longtemps par les autorités départementales sans compensation particulière pour la ville. C’est seulement en 1845 que la ville engagea une procédure qui aboutit à la conclusion d’un bail entre la ville et le département du Bas-Rhin, sur une durée de 99 années, contre un loyer annuel de 4 000 Francs.
Pendant le siège, le bâtiment principal a été détruit. La reconstruction de ce dernier, après de longues négociations entre le président “Bezirkspräsident” et la commune, est assurée par la commune après la conclusion d’un contrat qui a reçu l’aval du conseil municipal lors de la séance du 9 septembre 1871. La ville prenait donc en charge les frais de reconstruction qui s’élevait à 650 000 Francs, sous la condition suivante, que le district « Bezirk », au cas où les frais de reconstruction dépassent ce montant, prenne en charge le montant complémentaire sous la forme d’un prêt sans intérêt, que la commune rembourserait à la fin du contrat de 99 ans, c’est à dire en 1951. Pour le nouveau bâtiment, la situation juridique sera la même que pour l’ancien, le district de Basse-Alsace « Bezirk Unterelsaß » a simplement remplacé le département du Bas-Rhin dans le bail.
Dans le budget principal de l’exercice 1874, sous l’article 9 des recettes extraordinaires, est répertorié sous le libellé remboursement des frais de reconstruction de la préfecture la somme de 300 000 Francs. Ce même montant est également inscrit aux dépenses exceptionnelles, puisque la reconstruction doit s’achever cette année ».
Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine, Strasbourg : La presse locale annonce installation d’un monument dans la cour de l’atelier de construction de l’artillerie en mémoire des artilleurs allemands tombés pendant le siège, rectificatif.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, le 10 avril 1874. On a attiré notre attention à propos de l’article publié dans notre n°83 concernant le monument aux morts de la compagnie “13. Garde-Festungs-Kompagnie”, qu’une erreur s’est glissée dans le texte : « en souvenir des artilleurs du 27e bataillon “27. Bataillon” par leurs camarades de la 13. Kompagnie etc. ». Le monument avait été érigé par la “13. Garde-Festungs Kompagnie” à l’emplacement de la brasserie “Keller’schen Bierbrauerei” (l’Houblonnière) à Schiltigheim, c’est à dire à l’emplacement où la batterie n°27 avait été construite et occupée en permanence. Après la capitulation, le monument avait été érigé avec l’autorisation de Monsieur Keller, et il avait été inauguré en sa présence - (inauguration avec le « Prediger » Frommel) – et il avait été certifié à la compagnie, que le monument pourra y rester. Le déplacement récent a été réalisé à la demande de Monsieur Keller, qui est le locataire de ce terrain, qui appartient à Monsieur Volz qui réside à Châlons-sur-Marne ».
Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine, Strasbourg : La presse locale annonce un accord sur le site choisi pour la construction de la nouvelle université.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, le 10 avril 1874. D’après nos suppositions, les négociations menées à Berlin ont abouti au résultat suivant : les nouveaux bâtiments de l’Université seront érigés sur le terrain de construction situé sur le front nord de notre place forte, et une prise en main énergique de la préparation de ce projet a été décidé ».
Allemagne, Strasbourg – Kehl : Reconstruction du pont de chemin de fer sur le Rhin.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 10 avril. En quelques jours, la maison Benkiser, de Pforzheim, commencera les travaux de la jonction des deux parties du nouveau pont du Rhin. Le pilier le plus voisin de la rive est presque terminé. Le pont nécessaire pour exécuter ces travaux a déjà été adjugé à un entrepreneur. La réparation du rail méridional du pont à treillis a été commencé, de sorte qu’on peut espérer que, dès l’automne prochain, le nouveau pont pourra être livré à la circulation.
France, Belfort place forte : Construction de nouvelles fortifications.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin, d’après un article suisse du journal Schweitzer Grenzpost : Bâle, 10 avril. A Belfort, on travaille à force à l’agrandissement et au rétablissement des fortifications. Entre autres, on commence à élever un fort sur les hauteurs du mont Salbert. La garnison de la place est de 5 000 hommes.
France, Montbéliard garnison : Un bataillon encaserné au château.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin, d’après un article suisse du journal Schweitzer Grenzpost : Le château de Montbéliard, si vaillamment défendu par les troupes de Bourbaki (en 1870-1871), est occupé par un bataillon. (Schweitzer Grenzpost).
Suisse, faits divers : Désertion de soldats français.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin, d’après un article suisse du journal Schweitzer Grenzpost : Bâle, 10 avril. Correspondance du Jura. Les désertions des soldats français en Suisse, dont on vous a parlé dernièrement, ont diminué, mais ne sont pas encore près de cesser. Tout récemment il s’en est encore produit une dans des circonstances particulières. Un trompette passa avec armes et bagages la frontière suisse, près de Boncourt, et, arrivé près d’une grosse pierre, tout auprès de la frontière, il se plaça dessus, et régala d’une de ses meilleures fanfares ceux qui étaient venus le poursuivre.
Dimanche 12 avril 1874
Allemagne, Alsace-Lorraine, Strasbourg : La presse locale annonce le décès de M. Edouard de Billy qui avait récupéré une ancienne pierre tombale dans l’église de la Citadelle.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, le 11 avril 1874. Monsieur Edouard de Billy, inspecteur général français à la retraite, qui est décédé de façon tragique dans un train samedi dernier à Dijon ; il est né à Strasbourg en 1802, et malgré ses soixante-douze ans, il était un homme robuste qui avait encore de longues années devant lui. L’été dernier il a fait des randonnées dans les Alpes suisses qui duraient dix à douze heures par jour. Il a été en service pendant de longues années et il a accumulé de nombreuses fatigues lors de ces déplacements en locomotive, dans les mines ou les montagnes, mais sans perdre un brin de la vigueur de sa jeunesse ; si bien que sa famille – une veuve, une fille et deux fils hauts-placés – pensaient que leur père respecté et aimé vivrait encore longtemps.
Il y a maintenant vingt-quatre ans que Monsieur Edouard Billy, ingénieur des mines du département du Bas-Rhin a été appelé à Paris et s’y était installé ; mais il revenait pratiquement tous les ans au moins deux fois dans sa ville natale de Strasbourg, où il a laissé dans différents cercles de nombreux amis fidèles et de la famille. Il était propriétaire par héritage du la superbe maison située au quai Saint-Thomas (n°3), ou se sont noués de multiples souvenirs depuis le quatorzième siècle. L’ancien comité de la société d’histoire alsacienne en avait fait un long exposé, qui a été publié dans le bulletin de cette société archéologique locale (le journal Straßburger-Zeitung en a également publié de larges extraits). Monsieur de Billy tenait particulièrement à ses souvenirs alsaciens. De l’église détruite de la Citadelle, il fit récupérer avant sa démolition, une pierre tombale centenaire de sa famille, pour l’installer dans sa maison sur le quai Saint-Thomas. Sa séparation de l’Alsace devait lui peser ; il ne pouvait pas se faire à l’idée d’être séparé de ses amis de jeunesse et de ces concitoyens par une ligne de démarcation politique ; aussi soulageait-il de toutes ses forces de sort des expatriés alsaciens en France. Son père était un général de division remarquable, qui est tombé lors de la bataille sanglante d’Iéna. Son nom est gravé sur l’Arc de Triomphe à la place de l’Etoile, et son souvenir est perpétré à quartier de Paris par le quai de Billy. Sur le niveau professionnel il a acquis beaucoup de mérites. En tant que haut-fonctionnaire et en tant que scientifique, il a tenue des postes qui lui font honneur. Pendant de nombreuses années il fournissait des rapports détaillés au département du Bas-Rhin ; il a également établi une carte des Vosges, qui fait encore référence. Etc. ». …. (Saisie partielle. Le reste inintéressant.)
Mardi 14 avril 1874
Allemagne, armée : Vote de la nouvelle loi militaire de 7 ans.
L’ouvrage Les Armées françaises et étrangères en 1874 nous apporte les informations suivantes : « Le 14 avril le Reichstag votait à une majorité de 224 voix contre 116 l’article premier de la loi militaire fixant pour une période de sept ans, c’est-à-dire jusqu’au 1er janvier 1881 l’effectif de paix de l’armée allemande à 401 659 hommes. Trois jours après le Parlement avait terminé la discussion en seconde lecture de la loi entière et parachevé ainsi l’organisation militaire de l’empire d’Allemagne. Le projet de loi voté par le Reichstag comprend cinq chapitres : le premier, porte sur l’organisation de l’armée impériale, le deuxième, sur le recrutement, le troisième, sur l’armée d’active, la quatrième sur la libération du service actif, le cinquième, sur la position de congé. Lors de ces discussions préalables au vote, le feld-maréchal de Moltke, chef de l’état-major général de l’armées allemandes, a prononcé ces éloquentes paroles, dont je vous propose quelques extraits forts intéressants : « J’estime que chaque citoyen, même le plus humble, doit fournir sa part contributive à l’Etat, ne fût-ce, que pour qu’il n’oublie pas qu’il y a un Etat qui veille sur lui et qu’en retour il a le devoir de protéger ; l’expérience démontre qu’en général l’homme ne sait pas apprécier même les plus grands bienfaits, lorsqu’ils lui arrivent à titre gratuit ». Un peu plus loin le feld maréchal se demande en vue de quoi sera faite l’éducation de la nation et il conclut ainsi cette première partie de son remarquable discours en abordant la défense de l’Alsace-Lorraine annexée : « Ce que nous avons conquis par les armes en un mois, nous devons le protéger par les armes durant un demi-siècle afin qu’on ne nous l’arrache pas de nouveau ». Il insiste sur la nécessité de fixé l’effectif de l’armée allemande pour les prochaines années : « Quand vous aurez reconnu que, vu notre situation intérieure, nous ne pouvons pas entretenir en temps de paix une armée de moins de 400 000 hommes, vous renoncerez certainement à discuter chaque année les sommes nécessaires, à les accorder ou à les refuser chaque année. Il faut nécessairement que le chiffre normal de l’effectif de paix ne varie pas chaque année. En soumettant ce chiffre à des variations vous mettez de l’incertitude dans tous les grands préparatifs qui doivent être opérés longtemps à l’avance et fixés jusque dans leurs plus petits détails afin que nous puissions envisager avec calme et confiance toute attaque provenant du dehors. Songez que toute diminution de ce chiffre produit ses effets pendant douze ans et qu’aucun de nous ne peut prévoir su nous aurons dans douze ans la paix ou la guerre ».
Allemagne, armée : Augmentation des effectifs en officiers.
L’ouvrage Les Armées françaises et étrangères en 1874 nous apporte les informations suivantes : « Une des conséquences de l’adoption le 14 avril 1874 de la loi militaire de 7 ans par le Reichstag, est l’augmentation de l’effectif des officiers de l’empire allemand. Chaque compagnie, escadron ou batterie comprendra un lieutenant de plus. Depuis 1861 chaque compagnie, escadron ou batterie comptaient 1 capitaine, 1 premier lieutenant et 2 lieutenants. L’infanterie comptera donc 1 316 sous-lieutenants de plus, la cavalerie 216 et l’artillerie 190 : ce qui porterait le total des officiers allemands à environ 16 000. Enfin, on créerait 148 quatrièmes bataillons qui, en cas de guerre, seraient appelés à faire un service actif, et 128 nouveaux bataillons de garnison, en outre des 148 bataillons affectés à ce service et existant actuellement. Pour ces nouvelles créations, on aurait besoin de 1 522 officiers. Lorsque ces nouveaux bataillons seront formés, l’Allemagne disposera d’une armée de 1 262 810 hommes. En 1874, l’effectif total de l’armée allemande est de 135 000 hommes, supérieur à ce qu’il était en 1870 et l’Allemagne peut à toute heure mobiliser en quelques jours une armée de 711 370 hommes, avec 232 170 chevaux et 2 082 canons ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Travaux au niveau de la porte d’Austerlitz.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « N°159. Communiqué. En raison de la remise en état du pavage de la route au niveau de la porte d’Austerlitz « Metzgerthor », le passage par cette dernière sera interdit aux attelages et aux cavaliers le mardi 14 avril 1874 de 5 heures à 19 heures. Le gouverneur von Hartmann « General der Cavalerie ».
Mercredi 15 avril 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Réparation du pont-levis de la porte intérieure de la Porte Nationale « Weissturmtor ».
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « N°159. Communiqué. En raison de la réparation du pont-levis de la porte intérieure de la porte Nationale “Weißthurmthor”, le passage par cette dernière sera interdit aux attelages et aux cavaliers le mercredi 15 avril 1874. Le gouverneur von Hartmann General der Cavalerie ».
Jeudi 16 avril 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication de constructions pour l’atelier de construction de l’artillerie.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Communiqué de la direction impériale des constructions de garnison, signé à Strasbourg le 1er avril 1874. Il s’agit de l’adjudication pour la construction d’un bâtiment de gestion des matériaux « Materialien-Verwaltungs-Gebäude », d’un bâtiment de séchage du bois et d’une buanderie avec cave « Wachsküche mit Keller » à l’atelier de construction de l’artillerie, le jeudi 16 avril 1874 à 10 heures.
Samedi 18 avril 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Simplification des rues accédant à la porte de l’Hôpital.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, le 18 avril 1874. Le journal “Ind. Alg” écrit d’ici : Permettez-moi de vous parler d’un plan qui est évoqué actuellement, et qui mérite de vifs encouragements. Il s’agit du pont « St. Nikolausbrücke » qui doit être déplacé de telle façon, que l’on obtienne un itinéraire pratiquement rectiligne entre le pont, la rue « Schiffsgasse », la porte de l’Hôpital « Spitalthor » et la rue “Schlosserstrasse”. Cette voie de communication pourrait devenir très importante plus tard, lorsque l’on élargira la « Schiffsgasse » et la « Drusengasse », et son avantage se voit immédiatement lorsque l’on jette un coup d’œil au plan de la ville. En arasant la maison qui est accolée à l’église Saint-Nicolas, cette église serait dégagée de tous les côtés, ce qui est dans l’intérêt de tous, et cela serait bien vu par ses visiteurs. Le résultat le plus important serait une simplification de l’accès à la porte de l’Hôpital « Spitalthor » à partir de l’intérieur de la ville, alors que l’agrandissement de la gare de la porte d’Austerlitz « Metzgerthorbahnhof » entraînera beaucoup plus d’animation dans ce quartier de la ville ».
Mardi 21 avril 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Simplification des rues accédant à la porte de l’Hôpital.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, le 21 avril 1874. En ce qui concerne le projet de transfert du pont « St. Nikolausbrücke » et de la réalisation de la nouvelle rue entre la porte de l’Hôpital et la rue « Schlosserstrasse », le correspondant du journal « Industriel d’Alsace » a une opinion bien particulière. Et comme il nous semble, et non à tort, que l’agrandissement de la rue très étroite « Schiffgasse » et de la ruelle encore plus étroite « Drusengässchen », entrainerait en réalité des coûts considérables. Et s’il fallait encore élargir la rue « St. Nikolausgasse », qui est également resserrée vers la place « Spitalplatz » ? Le meilleur chemin de la gare « Metzgerthorbahnhof » vers le centre-ville reste toujours la porte du « Metzgerthor ». Et si quelque chose devait se passer pour améliorer les conditions de circulation, c’est bien à cet endroit que cela se passera. Le journal « Els. Journal » tout comme le courrier qui nous a été adressé, plébiscite cette opinion ».
Mercredi 22 avril 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : La presse locale donne des renseignements concernant la reconstruction de l’Aubette.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « La reconstruction de l’Aubette. Dans le budget principal de la ville de Strasbourg, exercice 1874, une somme de 150 000 Francs est réservée à cette fin. Voici quelques précisions à ce propos : comme il est connu, après de longues négociations, lors de la séance du 15 novembre 1872, le conseil municipal a été consulté à propos du projet de reconstruction de l’Aubette réalisé par l’architecte de la ville. Au rez-de-chaussée seront installés des commerces, sur la partie non réservée à la garde principale “Hauptwache”, le tout étant traversé par deux passages couverts allant de la place Kléber vers le hall du marché couvert “gedeckte Markthalle”. Un escalier monumental mènera au 1er étage, dans lequel, hormis la grande et la petite salle de concert, seront installés une série de petites salles destinées au Conservatoire de musique. Le 2ème étage sera réservé aux logements hormis la place prise par la grande salle de concert qui s’étend sur deux étages. Le projet est estimé à 350 000 Francs, dont 250 000 Francs sont couverts par les indemnisations du bombardement “Bombardement-Entschädigung” ; on espère que le montant financé par la ville, c’est-à-dire 280 000 Francs, sera un investissement qui sera rentabilisé par les loyers. Le projet, lors de sa présentation par la commission qui en avait la charge initialement, avait été rejeté en avril par l’ancien conseil municipal qui a été dissous depuis. Lors des débats il s’avérait que le conseil municipal avait adopté l’essentiel du projet, mais que les points d’achoppement concernaient surtout le relogement à la suite de l’agrandissement de l’Aubette, des locataires qui y résidaient, et l’installation d’un marché couvert. La population se montrait également favorable au projet, si bien que l’on pourra et l’on devra commencer les travaux, puisque la ville a perçu l’indemnisation et qu’elle à l’obligation de reconstruire immédiatement ce bâtiment. Dernièrement il restait deux obstacles qui ont été résolus – l’un par le contrat avec l’administration militaire concernant le transfert de la garde principale “Hauptwache” – et l’autre concernant le relogement des locataires. En ce qui concerne le premier problème, il apporte un double avantage à la ville. La surface consacrée à la nouvelle garde principale “Hauptwache” ne sera que le 320 m², c’est-à-dire quelle a été réduite d’un tiers par rapport à autrefois. De plus, la garde ne prendra qu’un petit bout de façade en direction de la place Kléber, alors qu’autrefois elle occupait une partie conséquente avec la garde et ses étables, ce qui permet de transférer cette partie aux commerces rapportant des loyers, ce qui est très important. En ce qui concerne les locataires des étals de viande “Fleischbänke”, en tenant compte de la préservation de leurs intérêts commerciaux, un délai un peu plus long pour le transfert de leurs activités a été accordé, c’est-à-dire jusqu’au 15 mai 1874, le jour où les travaux pourront commencer. Ces travaux commenceront par l’installation de l’ossature du bâtiment et surtout par l’aménagement des commerces qui rapporteront des loyers, tandis que l’aménagement des locaux des étages supérieurs sera réalisé par la suite. Le montant de 150 000 Francs inscrit à l’exercice 1874 du budget est nécessaire à l’exécution de ces premiers travaux ».
Vendredi 24 avril 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Vente aux enchères de diverses céréales.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Communiqué signé à Strasbourg par l’administration impériale de garnison « Kaiserliche Garnison-Verwaltung » le 20 avril 1874 : Vente aux enchères de son de seigle « Roggenkleie », de farine pour animaux, de déchets de seigles « Roggenkass » et d’avoine « Haferkass », de fleurs de foin et de sacs inutilisés, le vendredi 24 avril 1874 à 10 heures à la « Kaiserliche Garnison-Verwaltung, Akademiestrasse Nr. 3 ».
Mercredi 29 avril 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Embauche de maçons et de terrassiers pour les forts de Cologne.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Annonces diverses. Recherches de bons maçons « tüchtige Backstein-Maurer » pour constructions en briques (mais uniquement de cette catégorie) et des terrassiers « Erdarbeiter » pour travail au rendement « Accord » pour les chantiers de construction des forts de Cologne. La société de construction « Baugesellschaft » Haguemann, Jerschke & Cie, Weyerstrasse 2 ».
Allemagne, Strasbourg garnison : Concert militaire au Jardin Lips.
Annonce parue dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Jardin Lips. Mercredi le 29 avril 1874 : Grand concert militaire de l’orchestre du « 1. Rheinischen Infanterie-Regiments Nr. 25 ». Début à 13h00 ».
Allemagne, Strasbourg ville : Recherche pigeon échappé.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Un pigeon brun dressé avec tête blanche s’est échappé dimanche après-midi. A remettre contre une bonne récompense à Judengasse14 ».
Jeudi 30 avril 1874
Allemagne, Strasbourg ville : La presse locale annonce le nivellement de la place Broglie.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, 30 avril 1874. Sur la place Broglie, on est en train de niveler le terrain à la suite de la suppression des arbres, et l’ensemble de la promenade est recouverte de gravier. Pour éviter que la terre autour des arbres ne soit trop tassée, on installe des plaques grillagées en acier ».
Mai 1874
Allemagne, fortifications : Technique cuirassements pour les fortifications.
En mai 1874, on a procédé aux essais d’une version améliorée de Gruson, qui a résisté aux tirs directs, tandis que sous les tirs indirects, la plaque du couvercle a été détruite. Pour la période avenir, on considérait qu’une coupole en fonte dure avec un couvercle en fer forgé était la solution la plus avantageuse. Déjà après les essais de la coupole Schumann, la commission des expérimentations avait tiré les conclusions sur l’importante capacité de résistance de la coupole cuirassée.
Allemagne, Strasbourg : Décision de Berlin d’autoriser la construction de l’institut d’anatomie sur le bastion IV.
Décision de Berlin que l’institut d’anatomie de la faculté de médecine sera construit sur le bastion IV, cédé par les autorités militaires.
Vendredi 1er mai 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Plans des rayons du Fort prince Bismarck ouverts à la consultation.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Avis. Par décision de M. le Kreisdirector de l’arrondissement de Strasbourg, les plans des rayons du fort Prince Bismarck seront exposés pendant six semaines à la mairie de Wolfisheim, et pendant 6 autres semaines à celle d’Oberschaeffolsheim, où chacun pourra en prendre connaissance, et les intéressés pourront s’il y a lieu faire consigner réclamations. Strasbourg, 1er mai 1874. Pour l’administration de la mairie. De Reichlin.
Samedi 2 mai 1874
Allemagne, armée : Promulgation de la loi militaire applicable le 2 mai 1874.
L’ouvrage du capitaine d’état-major S. Rau, capitaine d’état-major : Aperçu sur l’état militaire des principales puissances étrangères au printemps 1877, nous livre les informations suivantes : « Allemagne. Chapitre II.
Recrutement et réserves. La loi militaire, applicable à tous les pays qui composent l’empire allemand, a été promulguée le 2 mai 1874. Aux termes de cette loi, le service militaire est obligatoire et personnel de l’âge de 17 ans jusqu’à celui de 42 ans. Il n’est admis ni remplacement ni exonération. En temps de paix, les jeunes gens sont appelés dans l’année où ils atteignent l’âge de vingt ans révolus ; ils sont incorporés au 1er octobre de cette même année, à 20 ans et 3 mois, par conséquent, en moyenne. Leurs années de service sont comptées à partir de cette date. …
Les hommes compris dans le contingent de l’armée active doivent passer 3 ans sous les drapeaux ; puis ils sont versés dans la réserve où ils restent 4 ans. Au bout de ce temps, ils entrent dans la Landwehr et y comptent pendant 5 ans, jusqu’à l’âge de 32 ans et 3 mois, par conséquent, en moyenne.
Tout ce qui reste des classes annuelles, après le prélèvement du contingent de l’armée d’active, forme une seconde portion qui est appelée réserve de recrutement “Ersatz-Reserve”. La réserve de recrutement comprend ainsi différentes catégories d’individus, savoir :
1. Ceux qui ont fait valoir des cas de dispenses ou d’exemption du service actif prévus par la loi. Il n’est admis aucune exemption complète du service, pas même en faveur des membres du clergé ;
2. Les hommes reconnus entièrement bons pour le service, mais qui, en raison de l’élévation de leur numéro de tirage, n’ont pas été compris dans le contingent de l’armée d’active ;
3. Les hommes qui n’ont pas été reconnus bons pour le service, mais dont la constitution n’est cependant pas assez mauvaise pour qu’ils aient été déclarés définitivement impropres. …. ».
Dimanche 3 mai 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Pétition pour l’agrandissement de la ville.
Un journal local a publié cet article : « Strasbourg, 2 mai 1874. Comme le journal Straßburger Bürgerzeitung l’a relaté, dans notre ville ont est en train de préparer une pétition à adresser au service du Chancelier de l’Empire « Reichskanzleramt » relative à une accélération de l’agrandissement de la ville ».
Source : S0191, n°103, du 03/05/1874, p. 3.
A priori il s’agirait de 83 habitants de Strasbourg provenant des familles et des entreprises locales, qui estimant que le projet d’agrandissement de la ville n’avançait pas assez vite, se sont adressés au Chancelier d’empire Comte de Bismarck de faire commencer les travaux d’extension de l’enceinte urbaine.
Allemagne, marine : La question des vaisseaux cuirassés.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Des vaisseaux cuirassés ou non ? Depuis que M. Krupp à Essen a déclaré qu’il était prêt à chaque instant de faire une pièce d’artillerie dont le boulet traverserait la plus forte cuirasse d’un navire, la question des avantages et des inconvénients relativement au blindage des vaisseaux, en général, est de nouveau à l’ordre du jour dans les cercles maritimes. Jusque dans les régions supérieures les antagonistes des vaisseaux cuirassés augmentent de jour en jour.
Allemagne, armée : Entrainement de la réserve avec des fusils Mauser.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Fusils Mauser. On exerce activement les hommes de la réserve, se trouvant en congé, dans le maniement de ces nouvelles armes.
Allemagne, Strasbourg place forte : Mutation du colonel du génie Grund.
Dans le cadre de la construction des forts détachés de Strasbourg, les autorités allemandes avaient installé à Strasbourg une inspection du génie, qui est dirigée par le colonel du génie Grund. Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß qui nous annonce son départ : « Le colonel du génie « Genieoberst » Grund, l’ancien directeur des constructions de fortifications, a été muté à Königsberg, et à sa place nous trouvons le commandant « Major » Herfarth ».
Lundi 4 mai 1874
Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine, Strasbourg garnison : La presse locale annonce une adjudication concernant des râteliers à fusils.
L’administration impériale de garnison est également chargée de l’installation de râteliers à fusils dans les couloirs des casernes et des forts détachés. Compte tenu que les chantiers des premiers forts détachés s’achèvent, il est fort probable que cette adjudication concerne bien ces ouvrages de fortification. Communiqué publié dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « L’administration impériale de la garnison publie une adjudication qui aura lieu le 4 mai 1874, à 10 heures. Il s’agit de la livraison de 178 mètres linéaires de râteliers à fusils « Gewehrgerüsten ».
Mardi 5 mai 1874
Allemagne, Strasbourg-Kehl, Rhin : Reconstruction du pont de chemin de fer.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 5 mai. Pont de Kehl. Aujourd’hui est arrivé ici le premier envoi des partis du pont du Rhin, dont a été chargé la maison Benkiser. L’arche du littoral est entièrement terminée ; la voie est faite jusqu’au nouveau pilier, et le pont provisoire, pour l’exécution des travaux, est construit, de sorte que désormais rien ne s’oppose plus à l’exécution de ces travaux.
Mercredi 6 mai 1874
Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine, Strasbourg : La ville indemnise le fisc militaire pour l’abandon du droit d’usage de la caserne Kageneck ou Kronenburger-Kaserne.
Après le siège de Strasbourg, l’administration militaire allemande trouve une situation fort complexe concernant les diverses casernes de Strasbourg. Dans certains cas le terrain et la caserne appartenaient à la ville, dans d’autres seul le terrain appartenait à la municipalité et la caserne a été construite par les autorités militaires. Compte tenu que tous les terrains et bâtiments militaires français sont devenus la propriété des autorités militaires allemande, il a fallu faire une longue étude dans les archives pour redéfinir les droits sur ces infrastructures militaires. Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « La caserne de Kageneck « Kronenburger Kaserne ». L’exercice 1873 du budget complémentaire de la ville de Strasbourg comportait une somme de 400 000 Francs, destinée à l’indemnisation de l’administration militaire allemande « Militär-Fiskus », relative à l’abandon de son droit d’usage de la caserne Kageneck « Kronenburger-Kaserne ». L’explication à ce sujet est la suivante : lors des débats du conseil municipal du 17 février, du 12 et du 18 mars 1871, relatifs à la reconstruction du nouveau quartier Kageneck, le conseil décida à l’unanimité d’acquérir et de faire araser la caserne Kageneck “Kronenburger Kaserne”, qui obstrue le passage vers Cronenbourg, et dont la surface conséquente, doit être utilisée pour la construction de nouveaux bâtiments. Sur la base de ces décisions et du décret du 7 juin 1871 autorisant le plan d’alignement, de nombreux accords ont été signés et même de nouvelles constructions ont été entreprises, qui avec l’élimination de la caserne, et de ce fait, permettait le prolongement de la rue “Kuhngasse” jusqu’au rempart, ainsi que la jonction de la rue “Feuergasse” avec la « Mollengasse ». Mais la réalisation du projet se heurte à d’importants obstacles. Les négociations avec les autorités militaires, qui avaient l’intention d’échanger la caserne contre l’Aubette située sur la place Kléber, et ceci sans aucune compensation. Ce projet à néanmoins été rejeté par le conseil municipal, bien que le maire n’y fût pas opposé, et lors de la séance du 14 février 1872, il demanda au conseil de gestion « Verwaltungsrath » de reprendre de nouvelles négociations. Ces pourparlers concernaient le montant d’une éventuelle indemnisation, mais ils n’aboutirent pas. Lors de cette première requête, les autorités militaires estimaient, conformément à l’ordonnance du 5 août 1818 qui leur attribuait un droit d’usage, que le montant de l’indemnisation devait s’élever à 827 000 Francs destinés à la construction d’une nouvelle caserne. Compte tenu de la situation financière précaire de l’époque, cette somme était un montant astronomique pour la ville ; mais les négociations ultérieures, au cours desquelles la ville évoqua le montant exorbitant de cette indemnité, n’aboutirent à aucun résultat et la situation restait bloquée malgré la pression des particuliers, qui menaçaient de poursuivre la ville devant les tribunaux, et l’issue d’un tel procès ne faisait aucun doute ; cela se terminerait par une condamnation de la ville, puisqu’elle avait vendu des parcelles qui empiétaient sur le terrain de la caserne. C’est dans cette situation que l’adjoint au maire Imlin a repris les négociations (le maire était tombé malade) ; ces pourparlers ont été poursuivis par l’administrateur municipal, et elles ont abouti au contrat du 5 août 1873, confirmé par le ”Bezirkspräsident” et le ministre de la guerre. Conformément à ce contrat, le service des domaines de l’administration militaire allemande « Militär-Fiskus » renonçait à son droit d’usage de la « Kronenburger-Kaserne » et, s’engageait à vider la partie sud de la caserne pour le 1er octobre 1873, la partie nord pour le 1er avril 1875, et de céder définitivement la propriété de la caserne à la ville. L’indemnisation à payer par la ville de Strasbourg à l’administration militaire allemande pour l’abandon de son droit d’usage, s’élevait à 400 000 Francs à verser le 2 octobre 1873. De plus, la ville s’engageait à effectuer un certain nombre de réparations sur la partie nord, qui ne sera cédée que le 1er avril 1875, et continuera d’être utilisée par les troupes jusqu’à cette date. Lors des débats du conseil municipal, on s’est accordé de vendre les 4 675,82 m² de la caserne et de sa cour pour 30 Francs / m² ; le mobilier et les matériels de la caserne ont été estimés à 50 000 Francs. Ces estimations se sont avérées relativement justes après la vente, et cette opération d’embellissement du quartier coûta finalement 200 000 Francs net à la ville ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Procédure d’expropriation.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Agissant conformément au document établi le 16 mai 1874 par le directeur impérial de l’arrondissement « Kreis-Director Hasse » de Strasbourg, agissant au nom du président impérial de Basse-Alsace « kaiserlichen Präsidenten des Unter-Elsaß », qui est chargé des procédures d’expropriation par l’ordonnance impériale du 11 avril 1872 relative à l’extension de la place forte de Strasbourg, les personnes suivantes ont volontairement cédés leurs parcelles à l’Empire contre une indemnité versée sous réserve de donner satisfaction aux conditions précisées par l’article III de la loi du 3 mai 1841, concernant l’absence d’hypothèques et de privilèges pour les terrains concernés.
Commune de Mittelhausbergen.
1) Georg Eng et ses enfants à Oberhausbergen. Lieu-dit « Gewann » « Im Zwidenthal », section A, n°182 : 13,42 ares pour 2 947,37 francs.
2) Michael Schott et son épouse Salomea Neumann à Oberhausbergen. Lieu-dit « Auf den neuen Weg », section A, n°45/47 : 14,61 ares pour 2 622,85 francs.
3) Johann Ruff et son épouse Catharina Großkost à Mittelhausbergen. Lieu-dit « Auf den neuen Weg », section A, n°180 / 181 : 16,54 ares pour 3 911,71 francs.
4) Les mêmes. Lieu-dit « Auf dem neuen Weg », section A, n°44c : 12 ares pour 2 154,30 francs.
5) Michael Riehl, agriculteur « Landwirth » et son épouse Anna Maria Weber de Niederhausbergen. Lieu-dit « Auf dem neuen Weg », section A, n°179 : 7,89 ares pour 1 865,98 francs.
6) Michael Russ et son épouse Maria Catharina Lobstein de Mittelhausbergen. Mieux-dit « Im Zinkenthal », section A, n°180 : 5,86 ares pour 1 385,89 francs.
7) Les mêmes. Lieu-dit « Auf dem neuen Weg », section A, n°49 : 13,41 ares pour 2 407,42 francs.
8) Johann Krieger de Oberhausbergen en tant que responsable majeur de sa belle-fille Eva Goetz. Lieu-dit « Im Zikenthal neben den Oberhausberger Weg », section A, n°182 : 5.82 ares pour 1 376,43 francs.
9) Jacob Pfister et son épouse Anna Maria Moebs d’Oberhausbergen. Lieut-dit « Im Zinkenthal », section A, n°183p : 7,85 ares pour 1 724,06 francs.
10) Heinrich Lobstein et ses enfants de Mittelhausbergen. Lieu-dit « Auf dem neuen Weg », section A, n°51 : 13,90 ares pour 2507,40 francs.
Ban de Wolfisheim.
1) Carl Lorenz et son épouse Eva Pfister d’Eckbolsheim. Lieu-dit « Rösselhorst », section A, n°1197 : 4,28 ares pour 859,60 francs.
2) Maria Schmidt, veuve de Johann Jung d’Eckbolsheim. Lieu-dit « In den Bothen », section B, n°578 : 0,63 ares pour 127,80 francs.
3) Johann Freiß, brasseur « Bierbrauer » de Lingolsheim, maintenant de Strasbourg, ainsi que son épouse Caroline Salomea Lobstein. Lieu-dit « Auf dem Hengstweg », section B, n°569 : 1,82 ares pour 570,20 francs.
4) Barbara Heitz, veuve de Michael Pfister de Brumath. Lieu-dit « In den Willigen », section H, n°105 : 0,36 ares pour 10,80 francs.
Ban de Souffelweyersheim.
1) Eugenie Louise, Eleonore Lacombe, épouse divorcée de Amadeus von Balicourt, représentée par le clerc de notaire « Notariatsgehülfen » Gustav Adolf Weiler de Schiltigheim. Lieu-dit « Rubpfad », section B, n°281p : 0,42 ares pour 80,64 francs.
Conformément à l’article 15 et 19 de la loi du 3 mai 1841, le texte précédent est porté à la connaissance du public, sous réserve, que conformément aux articles 15 et 19 de loi citée précédemment, que toutes les hypothèques et privilèges concernant ces parcelles, qui n’ont pas été signalée dans un délai de 15 jours au service signataire, ne pourront pas être prises en compte. Strasbourg le 6 mai 1874. Kaiserliche Fortification, Herrfahrdt, Major und Ingenieur vom Platz ».
Jeudi 7 mai 1874
Allemagne, armée allemande : Réorganisation de l’artillerie à pied (artillerie de siège et de forteresse).
L’artillerie à pied qui a été complètement réorganisée par l’ordre de cabinet du 7 mai 1874 dont nous voici les dispositions principales : « L’artillerie à pied cesse de relever des quatre inspections d’artillerie, qui prennent désormais le titre d’inspections d’artillerie de campagne. L’artillerie à pied constituera à l’avenir deux inspections de deux brigades chacune. Les inspecteurs d’artillerie à pied auront les mêmes droits et les mêmes pouvoirs que les inspecteurs du génie ; les commandants de brigades sont assimilés aux autres brigadiers. A partir du 1er octobre 1874, les commandants de brigade d’artillerie constitueront, pour tout ce qui a trait à l’armement des places, à la gestion des dépôts d’artillerie, des autorités territoriales administratives et relèveront, à cet égard, du ministère de la guerre. C’est de ces commandements que dépendront directement les officiers d’artillerie des places et les directeurs des dépôts d’artillerie.
Chaque inspecteur aura pour adjudants deux capitaines ; chaque commandant de brigade un lieutenant ; de plus, chaque brigade possédera deux capitaines, un certain nombre d’ouvriers d’artillerie et un officier artificier. Les inspecteurs visiteront au printemps, toutes les garnisons de leur inspection ; ils les visiteront également au cours des exercices à feu. Les brigadiers devront inspecter leurs troupes au printemps et pendant les exercices, les places et enfin les dépôts d’artillerie de leur brigade, soit en même temps que les troupes, soit à l’automne. Les généraux commandant en chef et les divisionnaires devront s’occuper de l’état et de l’instruction tactique des régiments d’artillerie de campagne et devront faire connaître leur avis dans le rapport qu’ils adressent à l’empereur ». Quant à l’artillerie de campagne, elle a été organisée complètement d’une façon conforme aux dispositions contenues dans l’ordre de cabinet du 18 juillet 1872.
Allemagne, Strasbourg ville : Indemnités relatives au bombardement de Strasbourg.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Indemnités de bombardement à Strasbourg. Dans la rubrique des recettes de l’exercice 1874 du budget de la ville de Strasbourg, un montant de 941 069 Francs est inscrit sous l’intitulé “Beschießungs Entschädigungen“ (indemnités de bombardement). A ce sujet, nous vous donnons les précisions suivantes : le rapport final concernant l’exercice du budget 1872 contient toute une série de demandes, que la ville, conformément à la loi impériale du 14 juin 1871 “Reichsgesetz”, a demandé pour les prestations de guerre “Kriegsleistungen” et les dommages de guerre “Kriegsschäden” concernant le parc immobilier de la ville qui a été détruit (à l’exception de la Préfecture qui est soumise à un statut particulier que nous avons déjà évoqué). Aussi nous connaissons les montants des indemnités fixés le 31 mars de cette année, qui ont été réglés à la caisse de la ville.
Demandes émises par la ville :
a) Pour la destruction du mobilier et des immeubles, ainsi que pour les dommages causés aux terrains : 3 376 436,13 Francs.
Montant des indemnités perçues au 31 mars 1873 : 2 111 997,60 Francs.
Montant des demandes non couvertes : 1 264 468,53 Francs.
b) Pour les destructions occasionnées routes locales et leur reconstruction : 1 378 229 Francs.
À la suite de la décision de la commission mise en œuvre conformément à la loi citée précédemment, le montant de ces indemnités n’a pas été accepté, la ville s’est vue attribué une indemnisation de 900 000 Francs. Cette somme a été payée et inscrite au budget supplémentaire de 1873. De plus, sur les 1 264 468 Francs demandés, 309 095 Francs ont été payés.
Le somme de 941 069 Francs cité ci-dessous, concerne les indemnités, dont la commission des dommages de guerre “Kriegsschäden-Kommission” n’a pas encore payé jusqu’à présent, et dont le règlement est attendu actuellement pour l’année 1874, et dont la répartition est la suivante :
a) Pour le Musée (montant résiduel pour la galerie de peintures) : 250 000 Francs.
b) Pour la destruction des ponts et des routes (montant résiduel) : 53 537 Francs.
c) Pour le Théâtre (montant résiduel) : 124 360 Francs.
d) Pour la bibliothèque du Théâtre : 84 400 Francs.
e) Pour le cimetière Sainte-Hélène (montant résiduel) : 8 772 Francs.
f) Pour la Bibliothèque municipale (montant résiduel) : 420 000 Francs.
Montant global : 941 069 Francs.
En ce qui concerne la rubrique f, la somme a été approuvée par la commission. Mais comme le “Landesregierung” a introduit un recours concernant le montant alloué pour la Bibliothèque municipale, cette somme a la société par actions du crédit foncier et municipal “Action-Gesellschaft für Boden-und Communal-Credit”, en attendant une décision. Du côté de l’administration municipale, on a entrepris les démarches pour récupérer la totalité de ce montant, et l’on espère que les obstacles pour le versement ce cette somme seront bientôt levés.
Les indemnisations pour prestations de guerre. Pour ces prestations, le budget 1874 mentionne les recettes suivantes : D’après les comptes-rendus de gestion des budgets de la ville : en 1871 : 490 767,98 Francs ; en 1872 : 280 753,90 Francs ; qui ont été versés pour les indemnisations des prestations de toutes natures. Au budget 1873, un montant de 250 000 Francs a été inscrit sous la même rubrique, dont on a déjà perçu 215 651,82 Francs, à la fin de l’année. Les autres demandes, considérées comme infondées, ont été rejetées par la commission. L’administration municipale est en train de revoir l’argumentation de ces demandes, en fournissant les pièces justificatives, pour obtenir le montant résiduel. En conséquence de ces efforts, un montant de 80 000 Francs devrait être approuvé ».
Allemagne, Strasbourg-garnison : Reconstruction de la vieille caserne près des glacières « alten Kaserne bei den Eisgruben » et son aménagement en Maison des ordonnances « Ordonnanzhaus ».
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : A cette fin le budget supplémentaire 1873 de la ville de Strasbourg a prévu un montant de 43 000 Francs. Voici quelques précisions à ce sujet : la caserne située entre les glacières et les Ponts-couverts a été très endommagé lors du siège, et l’administration militaire avait renoncée à son droit d’usage qu’elle avait conformément à l’ordonnance royale du 5 août 1818. Lors de la séance du conseil municipal du 21 mars 1874, la décision de la reconstruction de cette caserne et son aménagement en Maison des ordonnances “Ordonnanzhaus”, c’est-à-dire pour l’hébergement des troupes de passage, qui jusqu’à présent sont hébergées dans les auberges, a été approuvé. Les coûts de construction et d’ameublement ont été évalués à 37 000 Francs, et ont été approuvés par le conseil.
Le 25 avril 1874 l’architecte de la ville a fait son rapport, dans lequel il précise que l’on croyait, lors du devis initial, pouvoir garder les fondations de l’ancien bâtiment ; mais à la suite de la démolition du vieux bâtiment, il s’avère que cela ne sera pas possible à cause du manque de stabilité du bâtiment. De plus on avait pris en compte la valeur de la vente des matériaux que l’on allait récupérer, mais étant donné de leur état, cela n’a pas été possible. Pour ces raisons, un montant complémentaire de 6 000 Francs est nécessaire.
Ce montant a été approuvé par une décision de l’administrateur municipal du 29 avril 1874. Pour les bâtiments concernés, la ville avait touché une indemnité de 5 000 Francs comme dommages de guerre.
La maison des ordonnances est utilisée depuis le 1er décembre 1873.
Samedi 9 mai 1874
Allemagne, Cologne place forte : Explosion de la fabrique de dynamite.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Cologne, 9 mai. Explosion. Hier, à midi, une partie de la fabrique de dynamite, établie à Schlebusch, a sauté. Heureusement, personne n’a péri.
Dimanche 10 mai 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Décision de reconstruction de l’Aubette.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Article concernant la reconstruction de l’Aubette : « Partie officielle. N°190. Reconstruction de l’Aubette qui a été détruite lors du siège. Décision du 27 avril 1874. L’administrateur de la ville de Strasbourg, après avoir examiné le projet de reconstruction du bâtiment de l’Aubette qui a été détruit lors du siège, et conformément aux délibérations du conseil municipal du 22 mai 1872, 24 juillet 1872 et 15 novembre 1872, et après la dissolution de ce dernier, fait le point suivant : Lors de la séance du conseil municipal du 22 mai 1872, la question de la reconstruction de l’Aubette a été examinée pour la première fois. L’administration municipale a présenté un rapport de l’architecte municipal concernant deux projets, afin d’obtenir une décision du conseil sur la nature de l’utilisation de la future Aubette, ainsi que pour débattre des plans et du financement de ce nouveau programme de construction. Les deux projets proposèrent de transférer la garde principale situé dans la partie ouest vers la partie est du bâtiment. Dans les locaux restants disponibles au niveau du rez-de-chaussée, devait être installé des magasins, tandis qu’au premier étage, une grande salle de concert et toute une série de petites salles de concert devait y être aménagés au profit du conservatoire de musique, au troisième étage, hormis la place réservée à la grande salle de concert, et les locaux disponibles devaient être aménagés en logements. La différence entre les deux projets était, que l’un des projet maintenait les étals de bouchers situés derrière l’Aubette, tandis que l’autre projet prévoyait leur suppression, et ceci pas seulement pour l’embellissement du bâtiment alors que le premier projet comportait des formes très irrégulières, mais également pour créer deux passages couverts entre la place Kléber et le marché couvert « gedeckten Markthalle », ce qui nécessitait une nouvelle répartition adaptée des locaux du rez-de-chaussée. Le conseil municipal confia les projets à une commission accompagné de l’expertise de l’architecte municipal, et lors de la séance du conseil municipal du 24 juillet 1872, il a été décidé qu’il fallait développer les plans du deuxième projet, celui qui prévoyait la disparition des étals de bouchers « Metzgerbänke ». De plus on posa la question s’il était nécessaire de conserver la façade de la place Kléber. Enfin, le conseil décida de transformer la place entre le hall de marché couvert et l’Aubette en marché couvert. Les nouveaux plans, les rapports de l’architecte de la ville et les prévisions de coûts ont été présentés au conseil le 15 novembre 1872 et à la commission, qui avait déjà reçue les avant-projets. On décida également de fournir à cette commission les plans élaborés pour le marché couvert afin qu’elle se prononce. Ces plans ont été livrés le 18 mars 1873. Mais cette commission ne se prononcera pas, puisque le 14 avril 1873, le conseil municipal a été dissous. L’actuelle administration municipale, lorsqu’elle examina ce dossier, pensait que le meilleur moyen pour avancer était de régler les différents obstacles, sans lesquels la réalisation des décisions du conseil municipal n’était pas possible. Les négociations menées dans ce sens avec les autorités militaires ont abouti au contrat signé le 16 août 1873, qui permet le transfert de la garde vers l’aile est de l’Aubette, et entre temps, les travaux inhérents à cette opération ont commencé. Dans deuxième temps, il fallait obtenir la suppression des étals de boucher situés derrière l’Aubette. Les négociations avec les locataires ont permis de fixer la date du 15 mai 1874 pour le départ de ces derniers, si bien que dans ces prochains jours, il n’y aura plus d’obstacle au début des travaux. Après avoir examiné les plans proposés par l’architecte de la ville et son plan de financement, conformément aux décisions du conseil municipal du 24 juillet 1872, en tenant compte du programme de construction établi lors du conseil municipal du 24 juillet 1872, qui a été présenté en détail précédemment, et dont tous les éléments seront réalisés, et en tenant compte que dans cette affaire il faudra éviter toute dépense superflue et autant que possible réemployer les anciens matériaux, et que dans la question adressée au conseil municipal, concernant la conservation de la façade nous répondons par oui, étant donné que celle-ci sera munie de décorations complémentaires, pour que le bâtiment dans son aspect extérieur apporte un complément de décoratif à la ville, qu'étant donné que le bâtiment est principalement destiné à la promotion du grand Art et de l’enseignement, et que lors de la réalisation du plan l’aspect financier n’a pas été le premier paramètre, mais que l’on reste dans ce qui est possible de réaliser, et en prenant en compte les revenus attendus des loyers des magasins et des logements, tout comme les bénéfices des concerts et le loyer qui sera réglé par la fondation « Apffel’sche Stifftung » pour les locaux laissés à la disposition du Conservatoire, et du fait à ce que l’on prévoit un faible taux d’intérêt pour le capital emprunté, que la prévision des coûts de construction et d’aménagement des locaux intérieurs est fixé à 530 000 Francs, qui sera couvert en partie par l’indemnité de bombardement d’un montant de 250 000 Francs, et qu’il semble possible de couvrir le restant du montant, si l’opération se répartie sur plusieurs exercices budgétaires, avec les fonds dont la ville dispose et ceci sans recours à des moyens extraordinaires, en évoquant la suppression des obstacles qui entravaient autrefois le projet, plus particulièrement l’évacuation pour ces prochains temps des étals de bouchers si bien que plus rien n’empêche le début immédiat des travaux, et étant donné que la ville à l’obligation de reconstruction en acceptant l’indemnité évoquée précédemment, et en tenant compte que l’éventualité de la construction d’un marché couvert tel qu’il avait été examiné par le conseil municipal continuera à être étudier, je décide, conformément aux droits qui me sont conférés suite à la dissolution du conseil municipal :
I. Les plans et le rapport présentés par l’architecte de la ville lors du conseil municipal du 15 novembre 1872, ainsi que le devis, concernant la reconstruction du bâtiment de l’Aubette qui a été détruit lors du siège, sont approuvés. Les travaux doivent commencés dès que possible, et il faut réaliser en priorité la réalisation de l’ossature du bâtiment, son toit, tout comme les magasins prévus au rez-de-chaussée, tandis que l’équipement intérieur et la décoration pourront être réalisés au fur et à mesure.
II. Pour couvrir les coûts de construction qui s’élèvent à 530 000 Francs, on utilisera en priorité les 250 000 Francs versés du fond des dommages de liés aux bombardements, et le restant sera payé à partir des recettes des prochaines années. Si ce montant ne pourrait pas être réalisé, je me réserve les moyens pour procurer ce financement.
III. Cette décision doit être inscrite au cahier du protocole des délibérations du conseil municipal, et tous les documents réalisés par l’architecte de la ville devront être soumis à l’autorisation de Monsieur le président de district « Bezirkspräsidenten ». Décidé à Strasbourg, à la Mairie, le 27 avril 1874. L’administrateur municipal “Bürgermeisterverwalter” Back. Lors de la séance du 6 mai 1874, le projet a été adopté en grande partie par la commission de construction du district “Bezirksbaucommission”, si bien que l’on pourra bientôt commencer les travaux ».
Lundi 11 mai 1874
Allemagne, Strasbourg – Kehl : Projet d’établissement de tramway hippomobile.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 11 mai. Chemin de fer à traction de chevaux de Strasbourg à Kehl. J’apprends à l’instant que le bourgmestre d’ici s’est adressé il y a quelques jours à l’autorité municipale de Strasbourg, au sujet de l’établissement d’un chemin de fer à traction de chevaux, entre Strasbourg et Kehl. La réponse que M. Back, directeur de la police et administrateur de la mairie, a faite, peut se résumer en peu de mots : Un ingénieur, a-t-il dit, est chargé de faire les plans et surtout de préciser s’il est possible de faire passer par la porte des Bouchers un chemin de fer à traction de chevaux, sans trop de difficultés et sans nuire à la circulation. Si cette enquête est favorable à l’entreprise en question, la ligne de Strasbourg à Kehl sera la première qui aura un chemin de fer à traction de chevaux.
Mardi 12 mai 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication de travaux à l’hôpital militaire de garnison.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Adjudication pour la peinture des façades des 4 bâtiments et la livraison de 18 fenêtres au profit de l’hôpital militaire de garnison « Garnison-Lazareth » le mardi 12 mai 1874 à 10 heures au bureau de l’hôpital ».
Mercredi 13 mai 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Avis indemnisation pour les expropriations de la fondation Saint-Thomas.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Sur la base de l’acte établi le 4 avril 1874 par le directeur impérial du Cercle de Strasbourg (Kreisdirector) Hasse agissant à la demande du président impérial du district de Basse-Alsace, l’administration des hospices civils de Strasbourg, propriétaire des parcelles citées qui ont été en partie exproprié conformément à l’ordonnance impériale relative à l’agrandissement des fortifications de Strasbourg du 1 avril 1872, cèdent librement leur terrain à l’empire allemand contre indemnisation.
Ban d’Oberhausbergen. Lieu-dit :
Section A, n°213 : lieu-dit Dingsheimerpfad : 11,90 ares pour 2092,50 F.
Section A, n°232 : lieu-dit Im Gansen : 9,54 ares pour 1 621,80 F.
Section A, n°287-288 : lieu-dit In der kurzen Streng : 6,37 ares pour 1 247,66 F.
Section C, n°404 : lieu-dit In den 20 Aeckern über Wolfisheimer Pfad : 3,58 ares pour 572,80 F.
Section C, n°406 : lieu-dit In den 20 Aeckern über Wolfisheimer Pfad : 2,66 ares pour 425,60 F.
Section C, n°4020/421 : lieu-dit In den 20 Aeckern über Wolfisheimer Pfad : 4,72 ares pour 1 274,40 F.
Section C, n°575 : lieu-dit Im Hofacker : 0,98 ares pour 171,50 F.
Section C, n°613 : lieu-dit Im Hofacker : 2,87 ares pour 502,25 F.
Ban de Niederhausbergen.
Ban de Mundoslheim.
Ban de la Wantzenau.
Ban de Griesheim. Etc.
Conformément aux l’article 15 et 19 de la loi du 3 mai 1841, le communiqué est porté à la connaissance du public. A Strasbourg, le 5 mai 1874. Service des fortifications impériales (Kaiserliche Fortification)
Herrfahrdt, Major und Ingenieur vom Platz (Commandant et Ingénieur militaire de la place) ».
Remarque : pour les expropriations des terrains des fondations, des listes récapitulatives sont généralement publiées après celles des expropriations des terrains privés.
Jeudi 14 mai 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Concert militaire au Jardin Lips.
Annonce parue dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Jardin Lips. Jeudi 14 mai 1874. Grand concert, exécuté par la musique du « 1. Rheinischen Infanterie-Regiment Nr. 25 », sous la direction du chef d’orchestre « Kapellmeister » Monsieur Manns. Début à 15 heures ».
Samedi 16 mai 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Vente d’un cheval déclassé.
Annonce parue dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Le samedi 16 mai 1874 à 11 heures se déroulera la vente aux enchères d’un cheval classé hors service « ausrangirtes Dienstpferd » sur la place devant la caserne « Nicolaus-Kaserne » par le « königliches Schleswig-holteinisches Ulanen-Regiment Nr. 15 ». Ce communiqué a été signé à Strasbourg le 14 mai 1874 ».
Allemagne, Strasbourg garnison : Avis de recherche.
Avis de recherche paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Le sous-officier « Unteroffizier » August Ludwig Richard Lange de la 4ème compagnie du régiment d’infanterie n°105 « 4. Compagnie des 6. Königliche Sächsischen Infanterie-Regiment Nr. 105 », né à « Plauen im Beigtlande » c’est absenté le 13 mai 1874 à 6h15 de son quartier des baraques de l’Esplanade « Baracken auf der Esplanade », sans y être revenu. Il a été retenu contre lui un soupçon de désertion, ainsi son avis de recherche est diffusé. Il est demandé à toutes les autorités, ainsi qu’à toutes les personnes, de s’en saisir pour le transférer au commandement de garnison le plus proche, où au régiment signant l’avis de recherche, ou au tribunal royal de la division à Leipzig. Strasbourg, le 16 mai 1874. « Commando des 6. Königliche Sächsischen Infanterie-Regiment Nr. 105 », von Bosse, colonel. Signalement : stature, grand et fort ; Cheveux : noir ; Front : normal. Nez : proportionné. Dents : complets. Moustache, barbe : néant. Teint du visage : en bonne santé ; Forme du visage : rond. Signes particuliers : néant. L’intéressé peut être habillé et équipé d’une veste d’uniforme portant le tampon 105.R.4.C.III., d’un pantalon en toile portant le tampon 105.R.4.C.II. D’une casquette portant le tampon 105.R.4.C.I., de bottes, d’un foulard portant le tampon 105.R.4.C.III, d’une baïonnette avec le tampo 105.R.4.C. Nr. 5. En plus ce dernier a emporté un veste bourgeron « Drilich » portant le tampon 105.R.4.C.II. et une paire de pantalon bourgeron « Drillichhosen » portant le tampon 105.R.4.C.I.
Dimanche 17 mai 1874
Allemagne, Strasbourg – Kehl, place forte : Transport de gravier et jalonnement de l’emplacement du Fort XII.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 17 mai. Hier, on a commencé à transporter du gravier de la rive gauche du Rhin à la station de la porte des Bouchers et à Koenigshofen. M. Lutz de Maxau, possesseur d’une puissante machine à draguer, a entrepris, pour le compte de l’administration des chemins de fer alsatico lorrains, ce service de transport, et il est curieux de voir avec quelle facilité il transporte les lourdes masses de ces utiles matériaux de construction. Quoique la machine à vapeur de déchargement ne soit pas encore employée, on amène journellement 89 à 90 wagons chargés de gravier, et plus tard on pourra facilement porter ce chiffre à 120 wagons par jour. Ordinairement l’on transporte à la fois 4 ou 5 wagons par un railway spécial, ayant une forte pente ascendante, et desservi par une puissante locomotive ad hoc. Arrivés au chantier de dépôt, les charges sont triées et ensuite transportées par 4 convois express au lieu de leur destination. Une centaine d’ouvriers sont occupés à ce travail.
Les ingénieurs sont occupés en ce moment à jalonner le terrain où devra être construit le fort XII près d’Auenheim. L’administration militaire fera exécuter les travaux directement, sans adjudication et ces travaux commenceront le mois prochain.
Mardi 19 mai 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Demande de déclaration de disparition.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Communiqué. Johann Humann, né le 12 août 1837 à Wasselonne « Wasselnheim », et y ayant habité en dernier, fils des époux Peter Humann et Catharina Linder, qui a participé à la guerre franco-allemande de 1870-1871 au sein du 49e régiment d’infanterie français, a disparu depuis le 1er septembre 1870 (bataille de Sedan), sans que l’on ait obtenu de signes de vie depuis le traité de paix. Ces deux frères Michael et Georg Humann, journaliers domiciliés à Wasselonne, ont demandé par leur avocat Fetter, au tribunal impérial de ce lieu, que ce dernier soit déclaré disparu, conformément au paragraphe 3 de la loi du 21 octobre 1873 pour pouvoir accéder à la succession.
Allemagne, Strasbourg place forte : Proposition de sable et de gravier.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Offre de service. « Dans la gravière de Wolfisheim on peut à nouveau obtenir en petites ou grandes quantités du sable ou du gravier. S’adresser à Louis Moser, entrepreneur à Holtzheim ». Remarque : annonce intéressante concernant la fourniture de sable et de gravier, qui est nécessaire à la construction des forts détachés de Strasbourg.
Vendredi 22 mai 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication de travaux de garnison.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Les travaux suivant au profit de la garnison :
1. Le système d’égouts dans la cour de la caserne « Nikolaus-Kaserne », pour un montant de 1 720 Thalers ;
2. Pour la construction d’une cuve « Kessel » pour la caserne « Nikolaus-Kaserne » et la caserne « Artillerie-Kaserne », pour 3 680 Thalers ;
3. La construction local à bois et à charbon “Holz- und Kohlen-Gelassess” à la caserne des Pontoniers « Pionier-Kaserne », pour 293,10 Thalers ;
4. L’aménagement du rez-de-chaussée de la tour entre la « Pionier-Kaserne » et la « Königs-Brücke », pour 52 Thalers.
Par adjudication publique. Les entrepreneurs noteront leurs offres sur papier timbré, en précisant le pourcentage, le tout sous pli fermé, remis avant l’adjudication à la direction des constructions de la garnison « Garnison Bau-Direktion », Brandgasse Nr. 11. L’adjudication est fixée au 22 mai 1874, à 10 heures, au bureau de l’administration de garnison “Garnison-Verwaltung”. Strasbourg, le 12 mai 1874 ».
Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication de travaux au mess des officiers Broglie.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Pour les travaux suivants au cercle-mess des officiers « Militär-Casino » de la place Broglie : installation de 150 m² de vitrage en verre simple et de 10 m² de portes en verre double, de refaire complètement deux portails et de les poser, de procéder aux travaux de peinture, pour un montant de 3 075 francs sont adjugés le vendredi 22 mai 1874 à 10 heures au bureau de l’administration de garnison, Schiffleutgasse Nr. 11 en 3 lots. Strasbourg le 15 mai 1874. Kaiserliche Garnison-Verwaltung ».
Samedi 23 mai 1874
Allemagne, Strasbourg ville : Pose de la première du Temple Neuf.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 22 mai. Samedi dans l’après-midi avait lieu la pose de la première pierre de l’église du Temple-neuf. M. le pasteur Kopp a prononcé un discours en langue allemande et M. Leblois, président du Consistoire, un discours français. Le public aurait été plus nombreux, si l’on avait su au dehors que cette cérémonie aurait lieu. Nos lecteurs savent que l’ancienne église, si improprement appelée Temple-Neuf, faisait partie du couvent des Dominicains construit en 1260 : et qu’elle avait été incendiée par les projectiles ennemis dans la nuit du 24 au 25 août 1870.
Dans cette nuit mémorable (véritable nuit de la Saint-Barthélemy), ont été la proie des flammes et de la destruction, entre cette église, notre précieuse bibliothèque municipale, des antiquités, des pierres tumulaires remarquables, et une foule d’autres objets curieux. Nous rappellerons seulement la célèbre Danse macabre, presque du moyen âge, l’orgue de Silbermann, et une cloche qu’on disait être presque entièrement composée d’argent, et que le peuple appelait, à cause de la douceur de ses sons, Baumglöckel (la clochette à huile d’olive). Nous souhaitons à ce second Temple-Neuf une longue et heureuse existence, des fidèles croyants sincèrement, et finalement une fin moins violente.
Mercredi 27 mai 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication des travaux de reconstruction de l’Aubette et du poste principal de garde de la garnison.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Le mercredi 27 mai 1874 à 10 heures aura lieu à la mairie l’adjudication des travaux suivants au profit de l’Aubette : un lot relatif à la reconstruction de l’Aubette, les murs extérieurs et l’aménagement intérieur du rez-de-chaussée et de l’entresol, pour un montant de 250 000 francs et l’aménagement intérieur du 1er et 2ème étage ainsi que celui de la « Hauptwache » sont encore sous réserve. Ce communiqué a été signé le 11 mai 1874 par l’administrateur municipal « Bürgermeister-Verwalter » Back ».
Jeudi 28 mai 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Exercice au Fort V, Fort Grossherzog von Baden.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 28 mai. Exercices militaires. On écrit d’ici à la Kölner Zeitung : La semaine passée on a fait au fort Grand-Duc-de-Bade, près d’Oberhausbergen, des manœuvres et des exercices. On a commencé par essayer de monter sur le rempart, par-dessus les nouvelles rampes, les gros canons de 15 centimètres. Quoique les roues de ces colosses de fer s’enfonçassent dans la terre fraîche jusqu’à l’essieu, on en vint à bout en assez peu de temps et sans encombre. Le second jour des exercices, où commença la manœuvre de fortification proprement dite, on arma le fort d’artillerie. Toutes les pièces étant dans le fort depuis cet hiver et les canons de 15 centimètres, qui manquaient encore, y ayant été transportés au commencement de cette semaine, l’armement a pu se faire complètement et le rempart garni de 28 bouches à feu, en airain, n’a pas manqué de produire une impression imposante, surtout pour les esprits qui ont peur d’un bombardement. Le troisième jour à ce lieu la manœuvre de l’infanterie, embrassant l’occupation du terrain en avant du fort même, et quelques autres exercices y relatifs. Ils ont été dirigés par M. le gouverneur de Hartmann, général de cavalerie, en personne, et ont attiré tous les officiers supérieurs de la garnison, qui les poursuivaient avec un vif intérêt.
Allemagne, Strasbourg, ville : Monuments funéraire relatif à la guerre de 1870 – 1871.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le monument du Jardin botanique. Ce monument vient d’être achevé. On sait quelles difficultés le Comité a eu à vaincre pour arriver à achever l’œuvre. Le monument est haut d’environ 5 mètres et consiste en pierres blanches. Le sarcophage en pierre, décoré d’une magnifique couronne, s’élève au milieu de massifs de fleurs. Derrière lui, se trouve une table en marbre noir, sur laquelle est gravé le millésime 1870, en grands chiffres dorés. Une branche de palmier, finement sculptée, traverse ces chiffres, surmontés d’une étoile dorée.
Le monument a été exécuté d’après les dessins de M. Roederer, architecte, et lui fait grand honneur. Les travaux de sculpture ont été confiés à M. Dock, notre artiste renommé ; la table de marbre a été fournie par M. Arnold. L’œuvre achevée ne manque pas de faire une impression aussi grandiose que noble et digne. Beaucoup de personnes auraient désiré que le front du monument fût tourné vers la rue, au lieu de l’être vers le jardin, mais comme celui-ci est ouvert tous les jours gratuitement au public, l’inconvénient n’est pas sérieux. M. Beaudelaire, photographe, a pris une copie du monument.
Allemagne, Kehl, voies ferrées : Nouveau pont sur la Kinzig.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 28 mai. Cet après-midi, la partie Sud du nouveau pont du chemin de fer sur la Kinzig a été essayée en présence de l’inspecteur général des chemins de fer du grand-duché ; la solidité du pont a été reconnue satisfaisante. Peu après, le pont a été franchi pour la première fois par le train express de Vienne.
Samedi 30 mai 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Cours de natation ouverts aux civils.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Etablissement de bains du Génie « Pionier-Schwimm-Anstalt ». Un couloir de natation « Schwimmbahn » est ouvert aux personnes civiles de 12h à 14h et de 17h à 20h. Des cours de natations sont dispensés sur place. Les conditions d’abonnement peuvent être consultées sur place, au couloir de natation devant la porte des Pêcheurs « Fischerthor » au Canal des Français. Königliches Kommando des Badischen Pionier-Bataillons Nr. 14 ».
Allemagne, Strasbourg garnison : Concert militaire au Jardin Lips.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Concert de la fanfare du 25e régiment d’infanterie « Kapelle des Rheinische Infanterie-Regiments Nr. 25 » sous la direction du chef de musique « Kapellmeister » Maans le samedi 30 mai 1874 à 15h00. Prix de l’entrée : 5 sous (1 sou = 5 centimes) ».
Allemagne, Strasbourg garnison : Agression d’un civil par un sous-officier.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 30 mai. Le maître cordonnier Meyer, qui lundi de la Pentecôte a été blessé par un sous-officier, sur la place du Corbeau, a pu se lever, la fièvre ayant cessé. La blessure est longue de 5 centimètres et a dû être reliée par 5 aiguilles. Le blessé était menacé d’une inflammation cérébrale, mais grâce aux soins intelligent du docteur Kochmann, ce danger a disparu. Nous apprenons que l’auteur de cet acte a été provisoirement relaxé, après la constatation de son identité. Nous espérons que plus tard nous pourrons annoncer à nos lecteurs que ce sous-officier a reçu le juste châtiment de sa brutalité.
Dimanche 31 mai 1874
Allemagne, Saverne garnison : Concert militaire au Jardin Lips.
Annonce parue dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Concert au château du Haut-Barr près de Saverne le dimanche 31 mai 1874 à 15h00 par la fanfare des trompettes « Trompeter-Corps des 1. Hannoverschen Dragonner-Regiments Nr. 9 » sous la direction du chef de musique « Stabstrompeter » W. Heffter. Prix de l’entrée : 5 sous (1 sou = 5 centimes) ».
Juin 1874
Evénements divers du mois de juin 1874.
Allemagne, Boyen place forte : Elaboration de plans pour la modernisation des fortifications.
Cote F-71878 : Projet d’assainissement des eaux de pluie et de nivellement de la place d’armes, croquis coloré, échelle 1/1000, situation, profils, rigoles et canaux souterrains, juin 1874.
Allemagne, Swinemünde place forte : Elaboration de plans pour l’installation de canons de 15 cm dans la Westbatterie.
Cote F-71576 : installation provisoire de 3 canons longs frettés de 15 cm « langen 15-cm-Rinkanonen », échèle 1/100 et 1/250, plans, profils, volet comportant une modification du 14/11/1874, juin 1874.
Allemagne, Cologne place forte : Elaboration de plans divers.
Cote E-71442 : Projet pour un fort de petite catégorie, échelle 1/250 et 1/500, plan et profil, juin 1874.
Cote C-70859 : Projet pour la construction du Fort 1 (rayé 8) près de Niehl, 5 feuilles :
Feuille 1 : plan et profils, échelle 1/500.
Feuille 2 : les locaux « Hohlraüme » de la capitale, plan et profils, échelle 1/175 et 1/250.
Feuille 3 : caponnière d’épaule droite « rechte Schulterkaponiere », plan et profiles, échelle 1/175.
Feuille 4 : les locaux sous le point d’épaule gauche « Hohlräume unter der linken Schulter », plan et profiles, échelle 1/125.
Feuille 5 : Vue générale « Ansicht » et profils, échelle 1/125 et 1/250.
Mardi 2 juin 1874
Allemagne, Strasbourg place-forte : Vente d’une cantine près d’un fort détaché.
Un journal local de Strasbourg a publié cette annonce : « Cantine à vendre. Une cantine en bon état (à deux étages), construite avec des briques, de 90 pieds de long et 30 pieds de large, installée près d’un fort à proximité de Strasbourg), avec installation pour loger 100 personnes, est à vendre immédiatement à un prix très compétitif. Voir avec le journal sous le numéro 4398 ».
Allemagne, Strasbourg place-forte : le roi Carl von Württemberg visite la garnison et les forts détachés.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß qui nous livre quelques renseignements sur la visite du roi de Wurtemberg à Strasbourg : « Strasbourg, le 2 juin (1874). Sa Majesté le roi Carl von Württemberg est arrivé aujourd’hui à 17H05 et réside à l’auberge « Stadt Paris » Ville de Paris, où il a été accueilli par les autorités civiles et militaires locales. Pour son séjour ici, d’après ce que nous avons entendus, il suivra le programme suivant : le matin à 8H30, parade des régiments d’infanterie n°25 et 126 à l’Esplanade ainsi que la visite des casernes du régiment d’infanterie à la Citadelle. Puis déjeuner chez le général commandant von Fransecky. L’après-midi, vers 14h00, un parcours passant par la ceinture des forts extérieurs de notre place forte. Le soir à 18h00 dîner chez sa Majesté. Son départ est prévu jeudi matin à 8h40. Demain, mercredi soir, sera organisé également une grande prise d’armes en l’honneur de sa Majesté ».
Mercredi 3 juin 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Visite du roi de Wurtemberg.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Sa Majesté est arrivée hier en notre ville. Une grande affluence s’était portée vers la gare et aux abords de l’hôtel de la Ville-de-Paris où le roi est descendu. Sa Majesté n’a pas visité le théâtre du Tivoli. Aujourd’hui les casernes et les portes de la ville sont pavoisées. A 9 heures et demie, il y a eu une revue sur l’esplanade de la citadelle des régiments d’infanterie n°25 et n°126 et inspection du casernement du 126e régiment à la citadelle, suivie d’un déjeuner chez le commandant général de Fransecky. A 2 heures a dû avoir lieu une inspection des forts extérieurs de la place, et à 6 heures il y aura diner chez Sa Majesté. A 9 heures il y aura grande retraite militaire. Le roi repartira probablement jeudi à 2 heures 40 minutes.
Jeudi 4 juin 1874
Allemagne, Spandau fortifications : Le trésor de guerre entreposé à Spandau.
La Revue militaire de l’étranger 1874 nous livre cette information tirée de la presse allemande : « Trésor de guerre. La Gazette de Cologne annonce que les 40 millions monnayés qui constituent le trésor de guerre et doivent être conservés dans la tour Julius, à Spandau, seront entièrement transportés dans cette ville à la fin de la semaine. Un premier convoi de voitures du train a amené les 20 premiers millions le 4 juin ; un deuxième convoi a dû y déposer le 12 les 20 millions restants ». Remarque : le trésor de guerre est constitué d’une partie de la dette de guerre payée par la France à la suite de la guerre de 1870-1871. Il est constitué de caisses remplie de pièces d’or, en règle générale des 10 et 20 francs Napoléon. La tour Julius est actuellement un musée et peut être visité.
Entrée de la Citadelle de Spandau avec le « Kommandantenhaus » et à gauche la tour Julius « Juliusturm ». Photographie © MJR Juin 2008
Citadelle de Spandau avec la tour Julius « Juliusturm » transformée en chambre forte pour abriter le trésor de guerre. Photographie © MJR Juin 2008
Samedi 6 juin 1874
Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine, armée : Manœuvres et exercices de l’armée allemande.
La Revue militaire de l’étranger 1874 a publié ces informations : « Alsace-Lorraine. Manœuvres de cavalerie et exercice du génie. D’après une correspondance adressée de Strasbourg à la Gazette de Cologne, les manœuvres de cavalerie du 15ème corps auront lieu près de Brumath ; l’on espère voir l’empereur y assister.
Il y aura cette année à Marsal, qui a été déclassé comme forteresse, des exercices de mineurs, auxquels prendront part les compagnies de mineurs des bataillons de pionniers hessois, badois et du 15ème corps. On fera sauter avec la poudre par divers procédés les fronts de l’ancienne fortification ; les petits forts détachés d’Harraucourt et d’Orléans seront détruits avec différentes préparations de dynamite et de nitroglycérine ».
Mercredi 10 juin 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Pétition pour l’agrandissement de la ville.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 10 juin. Agrandissement de la ville de Strasbourg. La pétition relative à cet objet a été renvoyée par la chancellerie au ministère de la guerre, lequel a chargé une Commission d’officiers du génie de l’examiner. Conformément au désir du prince chancelier, on décidera dans un bref délai jusqu’à quel point la requête strasbourgeoise peut être prise en considération et exécutée.
Allemagne, Strasbourg place forte : Accès au remparts.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Promenades sur les remparts. La Strassburger Zeitung a reçu de l’autorité militaire la note suivante : Plusieurs journaux de cette ville ont exprimé itérativement le désir que les remparts soient de nouveau mis à la disposition du public, comme lieux de promenade. L’autorité reconnaît qu’en soi ce désir est juste et légitime ; mais en même temps elle est arrêtée par les considérations suivantes :
1° Quoiqu’il soit défendu de monter sur les remparts, la malveillance a causé des dégâts et même des vols aux dépôts de matériel d’artillerie qui s’y trouvent. Comment pourrait-on prévenir le retour de semblables faits, si l’accès des remparts était généralement permis ?
2° Les talus supérieurs des remparts de la porte de Pierres à la porte des Bouchers, seule étendue qui aujourd’hui soit livrée au public, sont fréquemment dégradés par les promeneurs, malgré la surveillance dont cette partie des fortifications fait l’objet. Que serait-ce, si une plus grande étendue était publique ?
3° Il se trouve sous les remparts, et que quelques fois sur le rempart même des dépôts de poudre, qu’il serait impossible de surveiller suffisamment.
4° Quelques remparts sont utilisés comme place de tir ; or, quoiqu’on pût à la rigueur, en usant des deux côtés d’une grande prudence, éviter les accidents, il n’en est pas moins vrai qu’il est préférable de les prévenir absolument, d’autant plus que le public est toujours disposé à se porter des chemins de ronde sur les parapets.
Enfin les personnes qui désireraient absolument la faculté d’aller se promener sur les remparts, n’ont qu’à en faire la demande à Monsieur le général commandant la place, qui s’empressera de l’accorder toutes les fois que l’impétrant fournit des garanties suffisantes.
Vendredi 12 juin 1874
Allemagne, Colmar garnison : Exercice militaire.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Colmar, 12 juin. Exercice militaire.
On écrit au J. A. : Ce matin, à 4 heures, le bataillon du 112e régiment d’infanterie, en garnison à Colmar, s’est mis en campagne pour se rendre à la crête des Vosges, qui, comme on sait, forme aujourd’hui la ligne de démarcation de l’Allemagne et de la France. Son absence durera deux jours, et après avoir rendu visite au lac Blanc et au lac Noir, il doit terminer son expédition par la Schlucht, d’où il viendra à Colmar.
Lundi 15 juin 1874
Allemagne, Strasbourg – Kehl, Rhin : Travaux sur le pont de bateaux.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Avis. Il est porté à la connaissance du public que le passage de voitures sur le pont de bateaux, près de Kehl, sera, pour cause de réparations, suspendu dans les nuits du 15-16, du 17-18, du 19-20, du 22-23, du 24-25, du 26-27 et du 29-30 à partir de dix heures et demie du soir jusqu’à 5 heures du matin. Strasbourg, le 13 juin 1874. Pour le directeur de police, Manns.
Mardi 16 juin 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Vente aux enchères de tonnelets de ciment vides sur les chantiers des forts de la rive gauche.
L’année 1874 est celle de la fin des chantiers de construction du gros œuvre des premiers forts détachés de Strasbourg. D’après le communiqué qui suit, c’est bien le service des fortifications de Strasbourg qui a fourni les tonnelets de ciment, une façon de s’assurer de sa qualité. A priori après l’utilisation du ciment, les tonnelets vides sont revendus aux enchères. Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Les tonnelets de ciment vides stockés près des forts nommés ci-dessous, seront mis aux enchères au plus offrant en lieu et place et remis contre payement immédiat en liquide, le mardi 16 du mois (juin), le matin à 8 heures, au Fort près de Mundolsheim, environ 300pièces ;
Le mardi 16 du mois (juin), le matin à 10 heures, au Fort près de Niederhausbergen, environ 400 pièces ;
Le mardi 16 du mois (juin), le matin à 11h30, au fort près d’Oberhausbergen, environ 227 pièces ;
Le mercredi 17 du mois (juin), le matin à 8 heures, au fort près de Lingolsheim, environ 174 pièces ;
Le mercredi 17 du mois (juin), le matin à 10 heures, au fort près de Ostwald, environ 400 pièces ;
Le mercredi 17 du mois (juin), le matin à 11h30, au fort près de Grafenstaden, environ 123 pièces.
Nous informons les acheteurs intéressés que les conditions d’achat et les points de rendez-vous peuvent être consultés au bureau du service impérial des fortifications. Kaiserliche Fortification. Signé Herrfahrt ».
Vendredi 19 juin 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Etat d’avancement de la construction des forts de la rive gauche du Rhin.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 19 juin. Les forts du côté gauche du Rhin. On y travaille avec une très-grande activité, de façon qu’on peut prévoir que les ouvrages sur la hauteur entre Reichstett et Lingolsheim seront en état de défense complète dès le mois prochain. On a dû renoncer à mettre en garnison, dans les forts, des masses de troupes considérables, parce qu’ils sont trop éloignés de la ville, ce qui représente une foule d’inconvénients. Mais, d’un autre côté, il y aurait trop de difficultés à relever chaque jour les détachements charger de garder les forts et le matériel qui s’y trouve. On y mettra donc, à partir du mois d’octobre, des piquets, commandés par un officier, qui ne seront changés qu’une fois toutes les quatre semaines. On est occupé, en ce moment, à approprier les logements nécessaires.
Samedi 20 juin 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Incident avec les soldats.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 20 juin. Scandale. Dans la nuit de samedi à dimanche des soldats, armés de leurs fusils sont entrés dans le café de la Nouvelle-Poste place de la Cathédrale, dans l’intention de prendre encore un dernier verre. Ils ne tardèrent pas à s’apercevoir qu’un de leurs fusils manquait à l’appel et entrèrent pour ce fait, dans une colère épouvantable. Un des buveurs avait fait la plaisanterie de cacher un des fusils, qui reparût à la fin, mais les soldats tombèrent sur un individu qu’ils croyaient avoir fait le coup et le blessèrent. On dut requérir la garde pour faire cesser le scandale.
Lundi 22 juin 1874
Allemagne, Metz, voies ferrées : Reconstruction d’une gare centrale.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 22 juin. Reconstruction de la gare centrale. On écrit à la Karlsruher Zeitung : Après une longue attente nous avons enfin la perspective de voir remplacer les ruines de la gare centrale, détruire par l’incendie, par de nouvelles constructions. La Commission, convoquée par le président du département, pour examiner les plans présentés par la direction générale des chemins de fer, s’est réunie ces jours-ci et a approuvé dans une séance de plusieurs heures, les projets qui lui ont été soumis. La nouvelle gare, éloignée d’environ cent pas de la circonvallation, tournera sa façade du côté de la ville. Elle sera construite tout en pierres et répondra, dans toutes ses parties, à l’importance de notre place. L’ancienne gare était, d’après les règlements relatifs aux forteresses, en vigueur jusqu’ici, d’une construction très légère, et n’a guère fait une impression grandiose. Par suite des nouvelles fortifications, il est devenu possible de s’affranchir des anciens règlements. Les nouveaux bâtiments auront beaucoup plus d’étendue que les anciens ; la circulation des personnes et des marchandises, qui a augmenté dans de fortes proportions, en a fait une nécessité absolue. Quatre millions de francs ont été émargés pour la construction de la nouvelle gare, que le public attend avec une légitime patience. On peut donc prévoir que non-seulement son intérieur répondra à son but, mais qu’aussi son extérieure sera un ornement pour notre ville.
Mercredi 24 juin 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Gare centrale et chemins de fer de ceinture.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 24 juin. Gare centrale. Chemin de fer circulaire. On sait que Strasbourg (ville située sur les routes), forme le point central d’un grand réseau de chemins de fer et de voies de communications navigables. Un grand avenir est réservé à ce réseau et à ces voies, quand une fois la ceinture de pierre, qui de toutes parts enserre notre ville, sera tombée. En attendant, il serait bon que le public discutât la question de savoir en quoi et comment seront modifiées alors les conditions du mouvement commercial et industriel de Strasbourg ; quelles mesures seront les plus propres pour activer et faciliter ce mouvement et de quelle manière les intérêts commerciaux et industriels de la ville et du pays seront le mieux sauvegardés.
Chacun sait que depuis longtemps déjà la gare centrale actuelle est insuffisante, étranglée qu’elle est par sa situation et par le manque d’espace. Aussi, l’opinion publique demande-t-elle avec instances qu’elle soit reportée en dehors des fortifications actuelles, entre la porte Blanche et celle de Saverne. Il parait malheureusement que, pour des considérations stratégiques, l’autorité militaire refuse son approbation à ce projet. Tantôt l’on entend dire qu’un autre point occidental a été désigné ; tantôt qu’il s’agirait de désigner un emplacement à l’extrémité orientale de la ville. Ce dernier projet serait le meilleur et le plus pratique, si, en effet, la ville doit être agrandie vers le Rhin ; d’autant plus que c’est dans la région orientale de notre banlieue qu’on pourrait le plus facilement faire coïncider les têtes de tout le système de nos voies de communication navigables et ferrées. Il nous semble qu’il serait temps maintenant que l’administration municipale s’entendît avec la Chambre de commerce pour étudier ces questions complexes, élaborer un projet, lequel projet serait communiqué à l’autorité compétente, et en même temps porté à la connaissance de l’opinion publique, afin que celle-ci aussi puisse ensuite faire connaître son avis.
Une autre question encore se rattache à celle-ci : nous voulons parler du chemin de fer circulaire que le gouvernement a fait construire autour de Strasbourg et qui jusqu’ici n’a servi qu’à des buts militaires. Ne pourrait-on pas faire profiter le public de ce chemin de fer ? En d’autres termes, ne pourrait on pas permettre à l’administration des chemins de fer d’Alsace-Lorraine de l’exploiter simultanément avec les autres chemins appartenant à l’Etat ? Ce chemin de ceinture part de Reichstett, coupe à Mundolsheim le tronçon de chemin de fer Strasbourg – Vendenheim, parcourt ensuite les banlieues des trois villages de Hausbergen, frise les villages de Wolfisheim et d’Eckbolsheim jusqu’à la Bruche, où il s’arrête brusquement. Sur la rive opposée de la Bruche, il reprend sa course vers Holtzheim et rencontre le tronçon de Strasbourg – Molsheim. Il va ensuite visiter la colonie d’Ostwald, Illkirch, Grafenstaden, rencontre en passant la ligne de Strasbourg – Bâle et va enfin expirer sur les bords du Rhin.
On le voit, ce chemin de ceinture parcourt un pays riche en population et en produits de toute sorte ; en outre, à Reichstett, même sa tête repose sur l’escale du canal de la Marne au Rhin, ce qui faciliterait les chargements et déchargement des marchandises soit du chemin de fer sur le canal, soit réciproquement. Et qu’est-ce qui empêcherait d’établir des escales semblables sur les points d’intersection du canal du Rhône au Rhin, de l’Ill et du Rhin ?
Cet arrangement serait d’autant plus désirable qu’à Strasbourg même on ne possède aucun emplacement propre à servir au déchargement des bois et autres matériaux de construction. Nous allons plus loin, et nous disons : si le chemin de ceinture était poussé jusqu’à la Wantzenau, respectivement jusqu’au Rhin, il rencontrerait le chemin projeté de Strasbourg – Lauterbourg, et de cette manière toutes les lignes aboutissant à Strasbourg seraient reliées entre elles, et rien ne serait plus facile que de transporter de Strasbourg, dans toutes les directions possibles, des personnes et marchandises. Il est superflu d’ajouter qu’entre Wolfisheim et Holtzheim il faudrait jeter un pont sur la Bruche. Quels grands avantages notamment n’offrirait pas ce système aux nombreux cultivateurs ou maraîchers qui journellement se rendent aux marchés de Strasbourg ? Et quel avantage ne serait-ce pas pour la future gare centrale de notre ville, de pouvoir par ce système être préservée de l’encombrement des marchandises de transit ; car rien n’empêcherait d’établir des entreprises à La Wantzenau, à Reichstett, à Mundolsheim, etc.
Nous pensons que ceux qui ont à dresser les plans de la future gare centrale feront bien de peser ces considérations, et d’en tenir compte, car nous sommes convaincus que rien ne serait plus utile et profitable à notre commerce que l’achèvement et la mise en exploitation du chemin de fer circulaire. C’est ce qui existe auprès de plusieurs autres grandes villes (par exemple Paris) ; et il est facile de voir que rien n’empêche que nous puissions jouir aussi des mêmes avantages. Enfin, si nos informations sont exactement, l’autorité militaire n’aurait aucune raison plausible pour s’opposer à la mise en exploitation de ce chemin de fer.
Allemagne, Lingolsheim, faits divers : Agression d’un ouvrier des forts.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 24 juin. Police correctionnelle.
Nous complétons notre rapport sur l’audience d’hier, en relatant encore un procès relatif à un acte de brutalité révoltante, d’autant plus condamnable que les faits dont il s’agit n’ont été provoqués ni par la passion, ni par aucune autre cause. Les nommés Michel Lienhard, ouvrier maçon, et Sébastien Wurtz, forgeron, tous deux âgés d’environ 20 ans et domiciliés à Lingolsheim, ont attaqué, le 6 avril dernier, à l’improviste et sans aucune provocation, un ouvrier des forts, et l’on tellement maltraité qu’il ne put qu’à grande peine continuer son chemin. Epuisé, accablé de coups, il s’assit sur un tas de pierres ; alors ses deux agresseurs l’assaillirent de nouveau ; ils le saisirent par les cheveux et le traînèrent jusqu’au milieu de la route. Là Wurtz lui donna des coups de pied sur le ventre et sur la poitrine ; Lienhard le frappa au visage, de sorte qu’à la fin il resta sans connaissance étendu sur le chemin.
Il était inondé de sang, ses vêtements déchirés, ne donnant plus signe de vie. Dans cet état, il fut trouvé et transporté au corps-de-garde de Lingolsheim. Là un homme, qui se trouvait présent, fut si indigné d’une telle sauvagerie qu’il dit : « Si j’avais été là, on ne l’aurait pas mis en cet état ! ». Les deux scélérats, ayant entendu ces mots du dehors, où ils s’étaient postés, pénétrèrent dans le corps-de-garde pour faire un mauvais parti à celui qui les avait prononcés, et les hommes de garde eurent beaucoup de peine à les en empêcher et à les pousser dehors.
L’homme ainsi maltraité a été incapable de travailler durant plusieurs semaines, et encore aujourd’hui il porte les marques de ses longues souffrances. Les deux inculpés sont connus par tous les habitants de la commune comme des modèles de brutalité. Ils sont condamnés à trois mois d’emprisonnement et aux frais.
Vendredi 26 juin 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Avis indemnisation pour les expropriations de la fondation Saint-Thomas.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Sur la base de l’acte établi le 1er juin 1872 par le directeur impérial du Cercle de Strasbourg (Kreisdirector) Hasse agissant à la demande du président impérial du district de Basse-Alsace, la Fondation Saint-Thomas de Strasbourg (St. Thomas-Stift) représenté par le directeur de son administration, Monsieur le professeur Eduard Reuss, domicilié dans la même localité, propriétaire des parcelles citées qui ont été en partie exproprié par décision du tribunal local de Strasbourg (Landgericht) du 28 mai 1873, soumis à la procédure d’expropriation conformément à l’ordonnance impériale relative à l’agrandissement des fortifications de Strasbourg du 1 avril 1872, cèdent librement leur terrain à l’empire allemand contre indemnisation.
Ban communal d’Eckbolsheim
Du lieu-dit Resselhirsch, section A, n°660 : 4 centiares et du n°679 : 1,91 ares.
Le tout pour un montant global de : 286,58 F.
Ban d’Oberhausbergen. Lieu-dit :
In der kurzen Streng, section A, n°284 : 9,25 ares.
Auf dem Eckbolsheimer Bann, section C, n°417/419 : 4,51 ares.
Auf dem Eckbolsheimer Bann, section C, n°423 : 2,43 ares.
Im kalten Grund, section C, n°469 : 2,84 ares.
Im Hofacker, section C, n°549/550 : 0,32 ares.
Im Hofacker, section C, n°564 : 0,6 ares.
Im Hofacker, section C, n°579 : 2,02 ares.
Im Hofacker, section C, n°581 : 1,81 ares.
Auf dem Hofackerweg, section C, n°597 : 2,97 ares.
Auf dem Hofackerweg, section C, n°598/599 : 8,38 ares.
Auf dem Hofackerweg, section C, n°600 : 6,15 ares.
Auf dem Hofackerweg, section C, n°609 : 2,39 ares.
Stoeckelacker, section B, n°65 : 2,78 ares.
In den Mühlzweitel, section B, n°64p : 3,50 ares.
In den Mühlzweitel, section B, n°63/62 : 4,89 ares.
Mittelbreit, section B, n°46 : 3,83 ares.
Mittelbreit, section B, n°42/38 : 23,83 ares.
Mittelbreit, section B, n°37 : 9,75 ares.
In der untern Breit, section B, n°10 : 6,61 ares.
In der untern Breit, section B, n°6 à 9 : 11,53 ares.
Le tout pour un montant global de : 29 106,03 F.
Ban de Niederhausbergen. Lieu-dit :
Oben an der Hütte, section A, n°210 : 4,90 ares.
Auf dem Bremmerthal, section B, n°293 : 2,83 ares.
Auf dem Bremmerthal, section B, n°296 : 0,71 ares.
Thomasbreit, section B, n°59 : 21,66 ares.
Auf Mundolsheimer Weg, section A, n°431/434 : 76,36 ares.
Auf Mundolsheimer Weg, section A, n°422 : 1,27 ares.
Auf Mundolsheimer Weg, section A, n°413 : 3,08 ares.
Auf Mittelhausberger Weg, section A, n°397 : 4,28 ares.
Auf Mittelhausberger Weg, section A, n°390 : 22,13 ares.
Le tout pour un montant global de : 35 296,66 F.
Ban de Mundoslheim. Lieu-dit :
In den Dellern, section C, n°980 : 5,83 ares.
Langzweitel, section C, n°958 : 6,90 ares.
In den lagen Aeckern, section C, n°1035 : 0,20 ares.
Neben dem Weyersheimer Weg, so ein halb zweitel gross, section C, n°1047/1049 : 28,44 ares.
Neben dem Weyersheimer Weg, so ein halb zweitel gross, section C, n°1060 : 0,34 ares.
Thal in der langen, section C, n°336 : 0,52 ares.
Thal in der langen, section C, n°388 : 0,52 ares.
Auf dem Bühl in den 4 Ackerstücken, section C, n°567 : 0,06 ares.
Unten auf dem Schleiling, section C, n°782 : 2,84 ares.
Le tout pour un montant global de : 8 858,14 F.
Conformément à l’article 15 et 19 de la loi du 3 mai 1841, le communiqué est porté à la connaissance du public, qui conformément aux articles 17 et 18 de la loi citée précedemment que toutes les hypothèques et transcription concernant ces terrains ou toutes les plaintes de revendication doivent être déclarées dans un délai de 15 jours. A Strasbourg, le 23 juin 1874. Service des fortifications impériales (Kaiserliche Fortification) Herrfahrdt, Major und Ingenieur vom Platz (Commandant et Ingénieur militaire de la place) ».
Lundi 29 juin 1874
Allemagne, Metz place forte : Construction du Fort Ouest sur le Mont Saint-Quentin.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 29 juin. Fortifications. A mesure que les travaux de fortifications qui se font à l’entour de Metz avancent, chacun peut s’assurer de visu quelle est leur importance. Jusqu’en 1866, Metz n’avait pas de forts détachés ; de sorte que, en cas de siège, rien n’aurait pu empêcher l’ennemi de bombarder la ville. A cette époque-là, le gouvernement français, rendu attentif par les succès de la Prusse, se fit rendre compte du véritable état des fortifications de Metz, et dès 1867, furent construits quatre forts, ceux de Saint-Quentin, Plappeville, Saint-Julien et Queuleu. Mais, quand commença la guerre de 1870, les deux premiers seulement étaient achevés ; le fort Saint-Julien, au contraire, était si peu avancé, qu’après les premiers succès remportés par les Allemands, et vu le désarroi que régnait dans l’armée de Bazaine, un coup de main contre ce fort n’eût pas été impossible. Aussitôt après la conclusion de la paix, le gouvernement allemand fit achever les forts commencés, et en fit construire de nouveaux. Pendant le siège, on avait pu s’apercevoir que le fort Saint-Quentin ? malgré sa position dominante, ne fait que peu de mal aux assiégeants ; car, il est disposé de manière qu’il en peut opposer à l’armée assiégeante que peu de canons. Pour obvier à cet inconvénient, le gouvernement ordonna la construction du Fort Ouest, lequel va être prochainement achevé.
Mardi 30 juin 1874
Allemagne, Strasbourg place-forte : Pétition pour l’agrandissement de la ville.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, le 30 juin 1874. En ce qui concerne la pétition au sujet de la demande de réalisation plus rapide de l’agrandissement de la ville, Monsieur le président supérieur d’Alsace-Lorraine “Oberpräsident von Elsaß-Lothringen” a fait aujourd’hui les déclarations suivantes : Strasbourg, le 29 avril 1874. En complément de mon communiqué du 28 avril 1874, sur ordre de Monsieur le chancelier d’empire, j’informe Messieurs les signataires de la pétition du 12 avril 1874, que sa majesté l’empereur a pris connaissance de la pétition et qu’il a montré le plus grand intérêt aux demandes présentées. Monsieur le ministre de la guerre s’est déclaré prêt, de promouvoir autant que possible le début des travaux d’extension de la ville. Nous avons l’intention, de demander les crédits nécessaires à l’opération, encore à la séance d’automne au Reichstag. Dès que cet argent sera disponible, et même avant le début de la construction de la nouvelle enceinte, nous feront enlever les contraintes liées aux zones de servitudes de l’ancienne enceinte, et ces terrains deviendront constructibles. L’ancienne enceinte devra être conservée jusqu’à ce que la nouvelle puisse remplir sa mission. Monsieur le président supérieur d’Alsace-Lorraine « Oberpräsident von Elsaß-Lothringen » (signé) von Möller ».
Les précisions suivantes sont apportées par la source S0141 : Nous rencontrons des difficultés pour financer ce projet. Le coût de la nouvelle enceinte est d’environ 20 millions de Marks, et d’près la loi du 8 juillet 1872, il ne reste que 3 millions de Marks encore disponibles. Le gouvernement impérial ne souhaite pas mettre en place d’autres moyens financiers, puisque le projet d’extension de l’enceinte ne concerne pas que des buts militaires, mais également ceux de la ville et de la circulation. Il est demandé à la ville de founir les moyens financiers nécessaires et assure la vente des terrains des anciennes fortifications devenus disponibles pour trouver le moyen de financer les 17 millions de Marks manquant. Compte tenu que l’empire souhaite garder 15 ha pour la construction de la future université, ce sont 1,5 millions de Marks qui seront retirés de la somme précédente. Aussi après de longues négociations, la caserne Finkmatt et ses 4 ha de terrain d’exercices doit être arasée.
Allemagne, Strasbourg, place forte : Réouverture du passage de la Citadelle.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Avis. Le public est prévenu que le passage de la citadelle est, jusqu’à nouvel ordre, ouvert de jour et de nuit pour les piétons, les cavaliers et les voitures. L’accès de la rue militaire et de la courtine de la citadelle reste interdit au public. Strasbourg, 30 juin 1874. Le gouverneur : de Hartmann, général de cavalerie.
Juillet 1874
Evénements divers de juillet 1874.
Allemagne, Cologne place forte : Elaboration de plans divers.
Cote F-72036 : plan de nivellement du Fort 3 (rayé 6) près de Nüssenberg, échelle 1/250, sur calque, juillet 1874.
Allemagne, Metz place forte : Elaboration de plans.
Cote E71314 : Tambour de gorge « Kehl-Tambour » au Fort Prinz August von Würtemberg, échelle 1/200, plans et profils, signé par le capitaine ingénieur « Ingenieurhauptmann » von Keiser II, juillet 1874.
Allemagne, Lorraine : Démolition de la place forte de Marsal.
La Revue militaire de l’étranger 1874 a publié : Démolition de l’ancienne place française de Marsal par le génie allemand, à l’aide de nouvelles poudres brisantes.
Jeudi 2 juillet 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication de livraison de bois pour les exercices de mineurs à Marsal.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Communiqué : « Adjudication relative à la livraison de planches en sapin, de bois rond, de lattes et de hêtre, pour l’exercice de mineurs qui se déroulera à Marsal. Les offres peuvent être adressés sous plis cachetés portant la mention suivante “Submission auf Lieferung von Holzmaterialien” au Pionier Bataillon signant ce communiqué, jusqu’au 2 juillet 1874. Ce jour-là, l’ouverture des plis se fera au bureau du bataillon devant les adjudicataires. Metz, le 23 juin 1874. Pionier-Bataillon Nr. 15 ».
France, armée : Le nouveau fusil français.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On nous annonce, dit l’Union, qu’une importante décision, intéressant au plus haut degré notre avenir militaire, vient d’être prise au sujet de notre armement. Il s’agit de l’adoption d’une des transformations proposées pour l’arme Chassepot. La Commission, présidée par le maréchal Canrobert, s’est prononcée à la majorité de 5 voix contre 4 pour le fusil de M. Gras, chef d’escadron d’artillerie, contre celui de Beaumont modifié. Le président de la Commission, le duc d’Aumale, le général Cann, président du comité d’artillerie, et les généraux Reuson et Tené ont voté pour le fusil Gras ; l’infanterie, représentée par les généraux Douay, Dumont et Ducrot, et la cavalerie représentée par le général du Preuil, pour le fusil Videaumont. Le général Douay, paraît-il, s’est montré défenseur acharné de cette dernière arme. Les essais faits dans les corps auxquels on a envoyé des modèles des deux armes ont été plus favorables à la première, pour laquelle s’était déjà prononcé le comité d’artillerie.
Samedi 4 juillet 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Concert militaire au Europäische Hof.
Annonce parue dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Jardins Lips. Dimanche le 5 juillet 1874. Concert de la musique du régiment d’infanterie « 25. Inf. Regiment ». Début à 16 heures. Le programme contient « Grosser Börsen-Krach » (nouveau).
Europäischer Hof. Aujourd’hui, samedi le 4 juillet 1874, concert, début à 19h30. Le programme contient “Grosser Börsen-Krach” (avec chant obligatoire). Avec l’orchestre du régiment d’infanterie « 25. Inf. Regiment ».
Dimanche 5 juillet 1874
Allemagne, Kehl garnison : Noyade d’un soldat.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 5 juillet. Accidents. Malgré les ordres très-sévères donnés aux hommes de la compagnie du 10e régiment d’artillerie, leur enjoignant de s’abstenir de se baigner dans le Rhin, quelques soldats y ont contrevenu hier. L’un d’eux n’a pas tardé à disparaître sous l’eau et n’a pas encore été retrouvé jusqu’ici.
Lundi 6 juillet 1874
Allemagne, système monétaire : Introduction du marc.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Berlin, 6 juillet. Le Reichsanzeiger publie un ordre impérial, du 20 juin, prescrivant l’introduction du système monétaire par marcs, pour le royaume de Prusse, à partir du 1erjanvier 1875.
Allemagne, Strasbourg place-forte : Adjudication des travaux de réparations des postes de garde des portes de la ville.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Travaux de réparation. Des réparations doivent être effectuées dans de nombreux postes de garde des portes de la ville ; ces travaux sont adjugés pour un montant de 618,20 Thaler. L’adjudication est fixée au lundi 6 juillet 1874, à 10h00 heures, dans nos bureaux locaux, Schiffleutgasse Nr. 11, où les modalités concernant ces travaux peuvent être consultées. Strasbourg, le 24 juin 1874. « Kaiserliche Garnison-Verwaltung ».
Autriche : Projet de voyage de l’impératrice d’Autriche par Strasbourg et Le Havre.
Le journal La Presse a publié dans son numéro du 19 juillet 1874 cet article : « Le Vaterland de Vienne, du 6 juillet, assure que l’impératrice d’Autriche ne s’arrêtera, dans son voyage à l’île de Wight, qu’à Strasbourg et au Havre ».
Mardi 7 juillet 1874
France, places fortes : Loi relative à l’amélioration des défenses des frontières de l’est.
Voici une courte synthèse de cette loi qui concerne la réorganisation et la construction des fortifications en France. A l’issue de la guerre de 1870-1871, la France a perdu ses principales places fortes sur la frontière Est lors de l’annexion de l’Alsace et de la Moselle au nouvel empire allemand. Il était donc nécessaire de reconstituer une nouvelle ceinture de fortification et de remodelé les fortifications à l’intérieur du pays et des autres frontières.
Art. 1er. Il sera construit de nouveaux ouvrages autour des places de Verdun, Toul, Epinal, dans la vallée de la haute Moselle, autour de Belfort, de Besançon, à Dijon, Chagny, Reims, Epernay, Nogent-sur-Seine, autour de Langres, de Lyon, de Grenoble, dans la vallée de l’Isère, à Albertville et à Chamouset, autour de Briançon, sur les emplacements indiqués par la Commission de défense
Ces travaux sont déclarés d’utilité publique et d’urgence.
(Les propositions émises par la Commission de défense peuvent se résumer de la manière suivante :
1° Frontières du nord-est.
1e Verdun. Occuper les hauteurs de la rive droite de la Meuse, et notamment la position de Bois-Brûlé, entre la route et le chemin de fer d’Etain.
2e Toul. Occuper les positions du mont Saint-Michel, de Villey-le-Sec, de Dongermain et d’Ecrouves.
3e Belfort. Etendre, du côté du ballon d’Alsace, les défenses avancées de la position de Belfort. Restaurer les ouvrages des hautes et basses Perches et de Bellevue. Occuper les positions du mont Salbert, du mont Vaudois, de Roppe et de Vézelois ; occuper la hauteur du mont Bard.
S’établir sur les positions du Pont de Roide et de Blamont.
Occuper la position d’Epinal et défendre l’accès des trois routes principales conduisant par Saint-Loup, Luxeuil et Lure de la Haute-Moselle, dans la Franche-Comté.
4e langres. Création de trois forts à Dampierre, Beauchemin et Cognelot. Achèvement des ouvrages de la Bonnelle, de Peigné et de Bruzon ; construction de batteries sur les positions de Saint-Menge et de la Pointe-de-Diamant.
5e Besançon. Occupation des positions de Fontain, de Montfaucon et de Tailenay-Châtillon.
2e Frontières du sud-est.
1° Lyon. Occuper les positions du Mont-Verdun, de Vanzia, de Bron et de Feyzin.
2° Grenoble. Couronner par des ouvrages les hauteurs du mont Eynard et des Quatre-Seigneurs ; construire les batteries de Murier, de Bourcet et de Montavie ; compléter la défense de la vallée de l’Isère par l’occupation des positions de Chamouset et d’Alberville.
3° Briançon. Construire des ouvrages sur les positions de l’Infernet, du Condran et sur celle de la Croix-de-Bretagne).
(Annexe à la loi).
Art. 2. Sur le montant de l’énumération de ces ouvrages, s’élevant à quatre-vingt-huit millions cinq cent mille francs, il sera affecté à leur établissement, en 1874, un premier à-compte de vingt-neuf-millions à prélever sur les crédits ouverts au département de la guerre, au titre du compte de liquidation.
Les crédits ou portions de crédit qui n’auront pu être employés dans l’exercice seront reportés sur l’exercice suivant.
Mercredi 8 juillet 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Concert militaire au Jardin Lips.
Annonce parue dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Jardins Lips. Aujourd’hui, mercredi 8 juillet 1874. Grand concert militaire. Début 19 heures, fin à 22 heures. Thuringia, Brudergasse Nr. 9. Mercredi 8 juillet 1874 : Harmonie Musik de la musique du régiment d’infanterie “2. Niederschl. Inf. Reg. 47”. Début à 13h30 heures. Entrée 40 centimes. Excellente bière de Munich…. W. Krüger ».
Allemagne, Strasbourg garnison : Avis de recherche d’un déserteur de l’I.R.126.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Garnison de Strasbourg. Avis de recherche, à l’encontre du “Musketier” Arthur H. de la « 8. Compagnie » (né à Thorn, « königl. Preuß. Regierungsbezirk Marienwerder »), qui s’est volontairement absenté de son corps de troupe le 2 juillet 1874 à midi, avec son uniforme et sa baïonnette « Seitengewehr ». Signalement : maigre, yeux, sourcils et cheveux bruns. Front : haut. Nez : arrondi. Bouche : normale. Menton : pointu. Forme du visage : large. Moustache : noire. Traits particuliers : néant. Strasbourg, le 4 juillet 1874. Le commandement du régiment « kgl. 8. Württemb. Infanterie-Regiment Nr. 126 ».
Allemagne, Strasbourg garnison : Vente de chevaux du Train-Bataillon 15.
Annonce parue dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Vente de chevaux. Le 8 juillet 1874, à 9 heures, le bataillon signataire de ce communiqué mettra en vente au plus offrant, devant la caserne d’Artillerie (ancienne caserne Austerlitz) « Artillerie-Kaserne », un surnombre de chevaux de service. Les conditions particulières seront précisées avant la vente. « Kön. Train-Bataillon Nr. 15 ».
Jeudi 9 juillet 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Tirs d’essais d’artillerie au Polygone.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « N°261. Communiqué. Conformément au communiqué de la commission de révision de l’artillerie “Artillerie-Revisions-Commission”, le 9 juillet 1874 matin, à partir de 6 heures, seront effectués des tirs d’artillerie sur le champ de tir du Polygone, cet avis tient lieu d’avertissement publique. Strasbourg, le 7 juillet 1874 ».
Allemagne, Strasbourg garnison : Concert militaire au Jardin Lips.
Annonce parue dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Europäischer Hof. Aujourd’hui, jeudi soir, Concert de jardin avec la musique du régiment d’infanterie « 25. Inf. Reg. ». A. Hilss ».
Mardi 14 juillet 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Plan du rayon du Fort Fransecky peut être consulté pendant 6 semaines à la mairie de Strasbourg.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß, publié à deux reprises : « Mairie de la Ville de Strasbourg « Bürgermeisteramt der Stadt Strassburg ». Conformément au §11 de la loi impériale du rayon « Reichs-Rayon-Gesetz » du 21 décembre 1871, les plans du rayon et le cadastre du rayon établi pour le fort Fransecky sera visible dans les communes concernées pour une durée de six semaines. En conséquence, le plan du rayon n°1 « Rayonplan des 1. Rayons » le plan du rayon n°3 « Rayonplan des 3. Rayon » ainsi qu’un répertoire de toutes les parcelles concernées du ban communal de Strasbourg ont été déposés au secrétariat général de la mairie et peuvent y être consulté du 15 juillet 1872 au 1er septembre 1872. Il est rappelé que toute contestation éventuelle doit être strictement faite dans ce délai de 6 semaines, en rapport avec le cadastre. Strasbourg, le 14 juillet 1874. L’administrateur municipal « Bürgermeister-Verwalter » Back ».
Jeudi 16 juillet 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Concert de la fanfare du régiment « Infanterie-Regiment 25 ».
Annonce parue dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Europäischer Hof. Aujourd’hui, jeudi soir, Concert de jardin avec la musique du régiment d’infanterie « 25. Inf. Reg. ». A. Hilss ».
« Tivoli. Théâtre d’été à Strasbourg « Sommer-Theater zu Strassburg ». Jeudi, 16 juillet 1874. Grande fête de jardin et concert double « Grosses Gartenfest – Doppel-Concert » réalisé par l’orchestre du k. sächsich. Inf.-Regt. Nr. 105 (Chef d’orchestre Kappelmeister Zöphel et par la fanfare « Musikchor » du K. Ulanen-Reg. Nr. 15 (chef d’orchestre monsieur le Stabstrompeter Beister) et présentation dès l’arrivée de l’obscurité de l’illumination du jardin. 1ère partie. Concert début 18h30. 2ème partie. « Die Liebe im Einkaufe », comédie originale et théâtre. 1 franc. Ouverture de la caisse 18h30. Début 19h30 ».
Vendredi 17 juillet 1874
Allemagne – France, politique : Le président de la République française a adressé un télégramme au prince de Bismarck.
Dans son numéro du 19 juillet 1874, le journal La Presse a publié l’article suivant : « Dépêches télégraphiques. Allemagne. Berlin, 17 juillet 1874. La Gazette de l’Allemagne du Nord annonce que le maréchal de Mac Mahon, président de la République française, a adressé directement une dépêche de félicitation au chancelier de l’empire d’Allemagne à Kissingen ».
Allemagne, Kisssingen : A la suite de l’attentat rétablissement progressif du prince de Bismarck.
Dans son numéro du 19 juillet 1874, le journal La Presse a publié les articles suivants :
« Dépêches télégraphiques. Allemagne. Kissingen, 17 juillet 1874. Le bulletin de la santé du prince de Bismarck aujourd’hui, est ainsi conçu : « La guérison de la blessure fait des progrès. L’articulation se meut plus librement. Les compresses ont pu être supprimées et ont été remplacées par un bandage. Les médecins ont défendu au prince de Bismarck, pour éviter toute fatigue, de répondre soit oralement, soit par écrit, aux nombreux témoignages de sympathie dont il est l’objet. Docteur Durruff ainé ».
« Kissingen, 17 juillet 1874. Aujourd’hui, à une heure et quart, le prince de Bismarck, accompagné du comte de Limbourg, s’est rendu aux bains pour la première fois, depuis l’attentat. Il a été salué partout par des acclamations enthousiastes ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Accident sur les remparts.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 17 juillet. Accident. Avant-hier, dans l’après-midi, deux garçons jouaient sur le rempart, aux environs de la poudrière, près des Glacières. L’un d’eux, Emile Schilder, âgé de 10 ans et demi, demeurant rue Sainte-Elisabeth, tomba, du haut du rempart, dans la rue et se blessa grièvement à la tête. Son camarade appela un soldat, qui se trouvait dans le voisinage, qui s’empressa de relever le garçon et de le porter à la maison la plus proche. Après les premiers secours, on l’a transporté à l’hôpital. Son état est assez grave.
Samedi 18 juillet 1874
France, Paris, Assemblée nationale : Discussions sur le projet de loi relatif à l’amélioration des défenses des frontières de l’Est.
Dans son numéro du 19 juillet 1874, le journal La Presse a publié les articles suivants :
« Assemblée nationale. L’ordre du jour appelle la discussion du projet de loi relatif à l’amélioration des défenses des frontières de l’Est. M. le colonel Denfert-Rochereau examine les dispositions du projet de loi. Le système des camps retranchés qu’on propose d’appliquer autour de Verdun, de Toul et de Belfort a l’inconvénient d’immobiliser les armées d’actives et les expose à se trouvées coupées de leurs communications avec le pays. L’expérience l’a prouvé, à Paris et ailleurs. On obtient les mêmes avantages avec les places fortes qu’avec, les camps retranchés, sans s’exposer aux mêmes inconvénients. L’orateur critique les emplacements choisis pour les nouvelles défenses à élever, et notamment l’omission d’Epinal et des places des Ardennes. Les travaux au sud de Lyon pourraient être ajournées ; mais il importe surtout de modifier le système de défense proposé par la commission. (Très bien ! a gauche).
M. Jean Brunet dit que, depuis quatre ans, notre frontière de l’Est est dans un état misérable ; il est urgent d’y créer de nouveaux points de résistance et d’action. La perte de Metz a rendu indispensable les travaux projetés à Verdun et à Toul. Il faudrait aussi faire quelque chose pour la défense de Nancy. Quant à Belfort, qui est appelé à devenir une place de première importance d’en compléter les travaux. Mais il ne suffit pas de défendre notre frontière contre l’invasion allemande, mais nous avons peut-être aussi à craindre du côté de l’Italie et de la Suisse (interruption) et les crédits demandés pour la région au sud de Lyon ne sauraient être refusés. C’est parce que la vallée de l’Oignon est dépourvue de défenses que le général de Manteuffel a pu, à la fin de la dernière guerre, tourner l’armée du général Bourbaki. Il faut aussi fortifier notre seconde ligne de défense, et les demandes de la commission sont aussi modérées que possible. Après l’exécution de ces travaux, la France pourra vivre en paix, dans le sentiment de sa force.
M. Berlet dit que le système de défense projeté laisse en dehors Saint-Dié, Lunéville et Nancy n’y aurait-il pas des mesures à prendre de ce côté ? D’autre part, il est probable que l’armée territoriale n’existe encore que sur le papier.
M. le général baron de Chabaud-Latour, rapporteur, dit que les études se poursuivent sur les positions à occuper, pour couvrir sérieusement Saint-Dié, Lunéville et Nancy. Le projet actuel ne concerne que les travaux les plus urgents. Il ne s’agit pas d’appliquer un système de camps retranchés ; on veut seulement mettre les places en état de supporter un siège, en occurrence par des ouvrages les points culminants dans un certain rayon. Une armée peut, à l’occasion se réunir autour d’une place forte ; mais la place doit pouvoir se défendre avec sa propre garnison. A Briançon, à Grenoble, quoique l’Italie et son illustre chef soient pleins de sympathie pour la France, les travaux sont indispensables pour mettre notre frontière en état dans toute son étendue. La commission s’est bornée à proposer les travaux les plus nécessaires suivant des études faites par les autorités les plus compétentes ; mais le projet actuel n’est qu’un commandement ; il y aura lieu de compléter plus tard ces premiers travaux.
Le patriotisme de l’Assemblée ne doit pas hésiter à en prendre l’engagement. (Applaudissements). L’Assemblée, consultée, passe à la discussion des articles. Un amendement de M. Denfert sur l’art. 1er est mis aux voix et n’est pas pris en considération. Les trois articles du projet de loi sont successivement adoptés. L’ensemble du projet est ensuite mis aux voix, et à la majorité de 692 voix contre 1, sur 693 votants, est adopté ».
« Paris, le 18 juillet 1874. (Assemblée Nationale). Dans la seconde partie de la séance on a discuté le projet de loi relatif à l’amélioration des frontières de l’Est. MM. Le général Chareton, le colonel Denfert, Brunet, Berlet et le général Chabaud-Latour, rapporteur du projet de loi, ont successivement pris la parole. Nous avons consacré aux fortifications des frontières de l’Est de longs développements : disons seulement ici que tous les articles du projet de loi ont été adoptés et que nos représentants tous réunis dans une pensée de patriotisme, ont voté à l’unanimité l’ensemble de la loi. Une seule voix s’est égarée et c’est évidemment par suite d’une erreur ».
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß évoque également ce vote dans les dépêches télégraphiques : « Dépêches télégraphiques (service spécial de la Straßburger-Zeitung). Versailles, 18 juillet 1874. L’Assemblée nationale a autorisé avec tous contre une voie contre le projet de loi relatif à l’amélioration des ouvrages de fortification de la frontière Est. Le projet a été attaqué par le colonel Denfert, et défendu par Chabaud Latour. Ce dernier argumentait sur le caractère purement défensif de ce projet et déclara qu’il n’avait pas de doute sur les intentions pacifiques des Etats voisins. La discussion sur les dispositions financières et surtout sur la demande de Bosowski a été reportée à aujourd’hui ».
Dimanche 19 juillet 1874
France, Paris Assemblée nationale : Vote de la loi relative à l’amélioration des frontières.
« Hier a été votée à l’unanimité des membres présents la loi relative à l’amélioration des défenses des frontières de l’Est. Nous tenons à constater d’une façon spéciale ce résultat. Chaque fois qu'il s'agit des moyens les plus propres à défendre notre malheureux pays à hâter sa régénération, à guérir ses blessures, l'Assemblée se retrouve unanime, animée de sentiments semblables, unie dans une pensée commune, ayant devant elle le même but. Ce sont là des manifestations salutaires ; c'est là, un accord touchant tout à fait de nature à faire oublier tant de divisions profondes et irrémédiables sur d'autres questions. Plus nous avons été francs et sincères en ce qui concerne les fautes récentes de l'Assemblée, plus nous devons lui rendre justice pour des séances semblables à la séance d’hier. La discussion a été lumineuse autant que brève. On y a dit ce qu’il fallait, rien de plus, rien de moins. On ne s’y est pas égaré dans des récriminations superflues. Les représentants de la France ont été dignes d’elle. La Presse a commencé hier, elle continue aujourd’hui et achèvera demain une étude approfondie sur la question des défenses de l’Est, étude dans laquelle nos lecteurs reconnaîtront certainement une plume fort compétente, et qui leur démontrera l’importance capitale du vote d’hier ».
« Dans un premier article nous avons exposé les principes généraux qui ont servi de base à la loi sur les défenses de la France, votée hier par l’Assemblée nationale. Trois grands camps retranchés à Verdun, Toul et Belfort sont destinés à servir d’appui au développement stratégique des armées françaises ; trois grandes places de refuge, Laon ou Soissons, Langres et Besançon abriteraient, en cas d’échec, ces armées vaincues et obligées de battre en retraite ; Paris et le massif du Morvan, en arrière d’Autun, seraient des réduits centraux. Cette disposition permettra aux généraux français de suivre à leur gré des lignes de retraite perpendiculaires ou parallèles, c’est-à-dire de reculer en faisant face à l’ennemi ou de se placer sur le flanc de l’envahisseur et menacer ainsi ses lignes de communication. Pour empêcher celui-ci de tourner facilement les camps retranchés et de les négliger, comme il l’a fait dans la campagne d e1870, ces forts, ainsi que nous l’avons dit précédemment, rendront de très grands services s’ils couvrent bien des voies ferrées importantes, des défilés, des passages de rivières, des tunnels difficiles à contourner par des chemins de fer de campagne. Le général Brialmont un des grands maîtres de la fortification moderne recommande de donner à tous ces forts d’arrêts une grande solidité de les armer de batteries puissantes, d’y construire des logements blindés ou casematés munis d’un bon système d’aération, avec des magasins en nombre suffisant pour les vivres et les munitions. On peut être certain que si les emplacements de ces forts sont bien choisis, l’ennemi fournira des efforts vigoureux pour s’en emparer. C’est ainsi qu’au début de la campagne de 1870, les Allemands ont sur-le-champ réuni un matériel de siège pour prendre la petite place de Toul qui les empêchait de faire usage de la grande ligne de Paris à Strasbourg. Les garnisons de ces forts devront donc être choisies avec soin et toujours commandées par des gouverneurs énergiques, appartenant à l’armée active, jamais par des vieillards tirés de leur retraite et arrivés au terme de leur carrière.
Les écrivains compétents soutiennent que, pour remplir les conditions de résistance et d’opiniâtreté indispensables, toutes les garnisons des forts d’arrêt devront également être fournies par l’armée d’active ; il ne faut donc pas en multiplier le nombre et le réduire au strict nécessaire pour ne pas affaiblir les corps appelés à tenir campagne. La question est sérieuse et nous allons voir si le projet du gouvernement l’a résolue à l’avantage des finances et des forces d’actives de la nation. Pour nous former une opinion en quelque sorte impersonnelle, nous avons étudié avec une minutieuse attention l’intéressant article du général Berthaut (Journal des sciences militaires d’avril 1873) ainsi que la très remarquable brochure du commandant Ferron, Considérations sur le système défensif de la France et nous n’hésitons pas à dire que, malgré la similitude apparente des conclusions posées par ces deux écrivains, elles diffèrent essentiellement en un point capital, celui du nombre des forts à construire.
M. Berthaut, officier général sorti du corps d’état-major, commandant depuis quatre ans une division d’infanterie, rompu au service de toutes les armes et habitué depuis des années à traiter des questions d’organisation générale, a étudier notre système défensif à un point de vue aussi large que rationnel. Il affirme que le nombre des camps retranchés et des forts d’arrêt devra être strictement limité, pour éviter l’éparpillement des troupes et du matériel, et ne dissimule pas son appréhension de voir le gouvernement et la Chambre entraînés, pour nos fortifications, à des dépenses que l’Etat ne saurait supporter en ce moment. Le général les prie de ne pas se laisser glisser sur cette pente dangereuse et de ne pas oublier que les besoins de la défense ne se bornent pas uniquement à la création de forteresses ; qu’il nous faut aussi constituer des approvisionnements en effets d’habillement, d’équipement et de campement nécessaires à la mobilisation immédiate des quinze cent mille hommes composant l’armée active et l’armée territoriale, refaire notre matériel d’artillerie, transformer le fusil d’infanterie, organiser des docks et des magasins, etc.
Après avoir développé ces considérations avec sa merveilleuse lucidité, M. Berthaut propose de ne construire, quant à présent, d’autres forts permanents que ceux qui seraient placés sur les lignes stratégiques les plus importantes ; de compléter peu à peu le reste du système, qui pourrait ne constituer qu’en ouvrages de campagne exécutés au moment de la guerre, mais dont le tracé serait étudié dès maintenant et pour la construction desquels on réunirait à l’avance tous les outils et matériaux nécessaires, de l’argent et du personnel employés à l’organisation d’une résistance passive. Si nos renseignements sont exacts, la direction du génie serait ralliée au projet de M. Ferron qui a l’inconvénient d’être couteux quoique réellement séduisant en théorie ; mais l’argent lui faisant un peu défaut, elle se contente d’appliquer d’abord le projet du général Berthaut. Dans ce but elle demande huit millions pour construire des forts d’arrêt à Epinal et sur les trois routes qui, par Saint-Loup, Luxeuil et Lure, conduisent du bassin de la Moselle dans celui de la Saône. L’armée française concentrée dans ce quadrilatère sera prête à se jeter sur l’ennemi au moment où il débouchera des montagnes ; si on lui en laisse le temps, elle construira les ouvrages de campagne dont le tracé aura été déterminé à l’avance comme le demande le général Berthaut. En résumé, en ce qui concerne la défense des Vosges, nous sommes partisans des idées du général, parce que le projet Ferron nous paraît trop cher et en outre de nature à compromettre à tout jamais l’instruction militaire de la division de Nancy, obligée de fournir des garnisons à une quinzaine de petites places où les régiments seraient fractionnés par groupes d’une, deux ou trois compagnies. Ces fortins ont fait leurs temps, la multiplicité des voies de communication permet toujours de les tourner, et la faiblesse de leurs garnisons enlève tout danger à cette opération. Pour achever de faire comprendre le projet de loi voté hier par l’Assemblée, nous consacrons un troisième et dernier article à Belfort et annexes, ainsi qu’aux fortifications projetées autour de Lyon, de Grenoble, de Briançon et dans la vallée de la Haute-Isère ».
France Suisse : Projet d’envoyer un attaché militaire à Berne.
Le journal la Presse du 19 juillet 1874 a publié cet article : « M. le duc Decazes s’est, d’après la Partie, entendu avec M. le général de Cissey pour envoyer à Berne un attaché militaire chargé d’étudier le système de l’armée territoriale suisse, en vue de profiter pour notre organisation des avantages que pourra contenir le système fédéral ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Augmentation du prix des transports par voies ferrées lors de l’adjudication de la construction des forts n°X, XI et XII sur la rive droite du Rhin.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Pour l’adjudication qui se déroule le 3 août 1874 pour les travaux et la livraison des matériaux pour les forts X à XII situés près de Strasbourg. D’après une nouvelle de la direction générale des chemins de fer d’Etat du Grand-Duché de Bade qui vient tout juste d’être publiée, les tarifs des transports vont augmenter le 1er août 1874, c qui concerne également le prix du transport des matériaux. Les candidats à l’adjudication sont informés ici avec les remarques que les réclamations éventuelles après l’adjudication à cause de la méconnaissance de cette augmentation ne seront pas prises en compte. Aussi nous vous invitons à prendre contact avec les différentes administrations des chemins de fer pour obtenir des informations précises sur les éventuelles augmentations des tarifs car une modification ultérieure des prix fixés par contrat ne seront pas possibles. A Strasbourg le 17 juillet 1874. Le service impérial des fortifications ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Rayon de servitude du Fort Fransecky.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Bureau de la municipalité de Strasbourg « Bürgermeisteramt der Stadt Straßburg ». Conformément au paragraphe 11 de la loi impériale sur les servitudes autour des fortifications « Reichs-Rayon Gesetz » du 21 décembre 181 les plans des rayons de servitudes établis par le service des fortifications et les plans de servitude du cadastre « Rayonkadaster » du Fort Fransecky doivent être accessible au public durant une période de 6 semaines. En conséquence les plans du 1er rayon et du 3e rayon ainsi que le répertoire de toutes les parcelles tombant dans ces zones de servitudes du ban communal de Strasbourg peuvent être consultés par tous au secrétariat-général de la municipalité, du 15 juillet au 1er septembre 1874. Nous attirons votre attention sur le fait que les remarques doivent être formulées pendant cette période de six semaines avec saisie du cadastre. A Strasbourg, le 14 juillet 1874. L’administrateur municipal Back ». Remarque : ce communiqué a été rédigé dans la plus petite calligraphie possible, il devait vraisemblablement passer inaperçu ! Par ailleurs il a été publié le 19 juillet 1874 alors que les documents sont exposés au public depuis le 15 juillet 1874 ».
Lundi 20 juillet 1874
Allemagne, Kehl voies ferrées : Nouveau pont du Rhin et travaux de la gare.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 20 juillet. Le nouveau pont du Rhin. Les travaux de la gare. On a examiné minutieusement aujourd’hui, à 3 heures et demie la moitié du pont du chemin de fer du Rhin, côté sud, en présence de M. Mebes, conseiller intime, directeur général, de quelques Messieurs de Strasbourg et d’une Commission de l’administration du chemin de fer. On y a employé deux machines et deux wagons. L’épreuve, a ce que l’apprends, a été des plus satisfaisantes, de façon que, dans les premiers jours, les trains circuleront sur ce pont. Le pont provisoire sera donc démoli et sur le côté nord on établira le pont définitif. Ce travail sera terminé d’autant plus vite que le pont à grillage de fer est praticable et que le matériel est tout prêt. Le portail, pour le côté occidental, sera achevé quand la voie ferrée, côté du Nord, sera terminée.
Les travaux de restauration de notre gare avancent lentement ; néanmoins le bureau du télégraphe et celui du fonctionnaire technique ont pu être livrés au service. Le bureau des postes est également disponible. On espère en avoir fini complètement, à la fin de l’année.
Mardi 21 juillet 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Vente de chevaux.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Mardi 21 juillet 1874, le matin à 11h00, seront vendus au plus offrant 6 chevaux inaptes au service militaire royal contre règlement immédiat en liquide. Les conditions particulières seront évoquées sur place. Le commandement du régiment de Ulans de Schleswig-Holstein n°15 ».
Vendredi 24 juillet 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Vente de son par le service des subsistances.
Annonce parue dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Vente aux enchères de son. Le vendredi 24 juillet 1874, le matin à 10h00, doivent être vendu aux enchères publiques contre règlement immédiat en liquide, du son de seigle « Roggenkleie », de la farine pour nourriture animale « Futtermehl », terme inconnu Brob-Abfahl », « Roggen » et terme inconnu, à priori des déchets d’avoine « Hafferkass ». A Strasbourg, le 18 juillet 1874. Service impérial des subsistances ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Réparation du pont-levis intérieur de la porte de Saverne.
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 24 juillet. Pour cause de réparation du pont-levis intérieur, le passage de la porte de Saverne sera interdit aux voitures et aux cavaliers dans la journée du lundi 27 juillet prochain.
Samedi 25 juillet 1874
AAllemagne, Strasbourg place forte : Vente aux enchères de la destruction du laboratoire du ravelin 23.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Communiqué. Le bâtiment du laboratoire situé dans le Ravelin 23 près de l’écluse des Capucins, qui ne s’avère plus utile, doit être vendu aux enchères pour la démolition au plus offrant contre règlement immédiat et en liquide, le samedi 25 juillet 1874 matin, à 10 heures, en lieu et place. Les acheteurs intéressés sont avisés que le bâtiment est ouvert aux visites la veille entre 15 et 17 heures, et le matin même à partir de 8 heures. Les conditions particulières seront rendues publique lors de la vente et peuvent également être consultées au bureau du service des fortifications pendant les heures de bureau. Le service impérial des fortifications, Herrfahrt ».
Dimanche 26 juillet 1874
Allemagne, Marsal fortifications : Expériences et démolition des fortifications de Marsal.
La Revue militaire de l’étranger 1874 a publié cet article : « Alsace-Lorraine. Expériences de Marsal. Nous avons déjà annoncé, dans le n°176 de la Revue, que l’on devait entreprendre cette année à Marsal, qui a été déclassé comme forteresse, une série d’expériences sur les diverses poudres brisantes que le génie militaire a actuellement à sa disposition. La Gazette de Cologne, à laquelle nous avions déjà emprunté ces premiers renseignements, les complète dans l’un de ses derniers numéros par quelques détails intéressants à connaître. Les travaux de démolition de la forteresse de Marsal sont commencés depuis l’an dernier ; les digues et écluses destinées à tendre l’inondation de la Seille ont déjà été détruites, et deux ouvertures de 30 mètres de largeur pratiquées dans deux fronts. L’on se propose actuellement de raser complètement ces deux fronts, en ne laissant intactes que les portes, et de faire sauter toutes les maçonneries des deux forts détachés d’Harraucourt et d’Orléans. Les frais sont évalués à 6 000 thalers. La compagnie de mineurs du bataillon du huitième corps, en garnison à Metz, qui avait été jusqu’à présent chargée spécialement de poursuivre une série d’essais sur les effets des poudres brisantes, enverra à Marsal un détachement de quelques hommes choisis ; le gros des travaux seront exécutés par les compagnies de mineurs des 11e, 14e et 15e bataillons de pionniers, qui seront cantonnées à Vic, Moyenvic et Marsal. Le commandant du 15e bataillon de pionniers dirigera l’ensemble des expériences, qui dureront du 26 juillet au 8 août 1874. L’importance des questions à résoudre, l’intérêt capital que présentera la comparaison des résultats obtenus au moyen de la poudre de mine ordinaire, et des autres préparations explosibles, a déterminé l’envoi à Marsal d’un grand nombre d’officiers du génie, choisis, soit parmi les spécialistes, soit parmi ceux qui ont assisté l’an dernier aux expériences de Graudenz. L’on attend, en outre, pour les premiers jours d’août 1874, où se feront les expériences les plus intéressantes, des officiers du génie d’un haut grade ».
Lundi 27 juillet 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Réparation du pont-levis intérieur de la porte de Saverne.
Communiqué paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 24 juillet. Pour cause de réparation du pont-levis intérieur, le passage de la porte de Saverne sera interdit aux voitures et aux cavaliers dans la journée du lundi 27 juillet prochain.
Mercredi 29 juillet 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Avis indemnisation pour les expropriations pour la construction des forts détachés.
Communiqué paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Sur la base de l’acte établi le 29 juillet 1872 par le directeur impérial du Cercle de Strasbourg (Kreisdirector) Hasse et celui établi le 24 juillet 1872 par le directeur impérial du Cercle d’Erstein Monsieur Boehm agissant à la demande du président impérial du district de Basse-Alsace, les personnes suivante propriétaires des parcelles citées qui ont été en partie exproprié par décision du tribunal local de Strasbourg (Landgericht) du 28 mai 1873, soumis à la procédure d’expropriation conformément à l’ordonnance impériale relative à l’agrandissement des fortifications de Strasbourg du 1 avril 1872, cèdent librement leur terrain à l’empire allemand contre indemnisation. Les indemnités doivent être payées dès que les conditions imposées par le titre III de la loi du 3 mai 1841, c’est-à-dire que les terrains sont libres de droit et de privilèges, sont accomplis.
Ban communal d’Oberhausbergen
1) Adelheid Zimmer, veuve première union de Karl Ludwig Weyherr, deuxième union de Moritz Ehrmann, habitant à Paris. Section B, n°44, lieu-dit (Gewand) : Mittelbreit, 5,41 ares pour 1000,85 F.
2) Eva Seiter, veuve de Ludwig Zimmer, habitant Strasbourg. Section B, n°44, lieu-dit Mittelbreit, 6,26 ares pour 1 158,10 F.
Ban communal de Griesheim
3) La personne nommée en n°1. Section C, n°467, lieu-dit Im Lerchenberg, 3,50 ares pour 525 F.
Ban d’Illkirch-Graffenstaden.
4) a. Hippolyt Billot, jardinier et son épouse Margareth, née Görtz, veuve de la première union de Georg Münch ; puis sa fille Marie Münch, épouse de l’agriculteur et journalier Michel Hück, ainsi que ce dernier. Toutes les personnes nommées résident à Illkirch-Graffenstaden. Section G, n°80, lieu-dit Feldscheib, 0,13 ares pour 19,50 F.
Conformément à l’article 15 et 19 de la loi du 3 mai 1841, le communiqué est porté à la connaissance du public, qui conformément aux articles 17 et 18 de la loi citée précédemment que toutes les hypothèques et transcription concernant ces terrains ou toutes les plaintes de revendication doivent être déclarées dans un délai de 15 jours. A Strasbourg, le 20 juillet 1874. Service des fortifications impériales (Kaiserliche Fortification) Herrfahrdt, Major und Ingenieur vom Platz (Commandant et Ingénieur militaire de la place) ».
Allemagne, Strasbourg garnison : Concert militaire
Annonce parue dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Jardin Lips. Mercredi, le 29 juillet 1874. En cas de conditions météorologiques favorables, : Grand concert militaire au profit de la caisse des veuves et des orphelins des sous-officiers du 13e corps d’armée wurtembergeois donné par la musique du 8. Wurtenbergischen Infanterie-Regiment Nr. 126 sous la direction de son chef d’orchestre Th. Obermayer. Début 18 heures. Entrée 50 centimes par personne. Nous acceptons les dons avec des sommes supérieures pour la bonne cause avec nos remerciements. Le programme est affiché à la caisse ».
Jeudi 30 juillet 1874
Allemagne, Thionville place forte : Démolition et reconstruction de la porte de Luxembourg.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Thionville, 30 juillet. Construction. Cette semaine, on a commencé à démolir la porte de Luxembourg, laquelle maintenant est remplacée par une autre porte, plus grande et plus avancée. Ce nouvel arrangement est bien vu de tout le monde, car il en résulte une circulation plus commode, ainsi qu’un agrandissement considérable de la ville vers le Nord. En somme, tout ce quartier-là se trouve maintenant embelli et assaini. En outre, on dit qu’au point de vue stratégique aussi, la place de Thionville y trouve des avantages.
Vendredi 31 juillet 1874
Allemagne, Kehl voies ferrées : Ouverture du nouveau pont, crue du Rhin et nouveau perron à la gare
Article du Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 31 juillet. Demain 1er août à 8 heures du matin, passera pour la première fois un train de voyageurs sur le nouveau pont du Rhin. Le pont provisoire sera démoli sous peu. Des nouvelles du Haut-Rhin badois font pressentir une forte crue du Rhin, la Suisse et les rivières de la Forêt-Noire amenant de grandes masses d’eau. On établit en ce moment une toiture sur le perron de la gare de Kehl, qui, sous peu, aura de nouveau fort bonne mine. Les frais de réparation s’élèvent à total d’environ 250 000 francs.
Août 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Etat d’avancement de la construction des forts détachés.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions sur l’avancement des travaux à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les nouveaux travaux exécutés par les Allemands à Strasbourg comprennent 12 forts, 3 sur la rive droite du Rhin, 9 sur la rive gauche. Les forts de la rive droite sont à peine commencés, ceux de la rive gauche au contraire sont terminés sauf toutefois ceux dont les dossés sont pleins d’eau ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Description du secteur du plateau de Hausbergen.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions le secteur du plateau de Hausbergen à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le nœud de la défense est le plateau de Hausbergen qui est très-peu dominé par les hauteurs éloignées (5 000 à 6 000 m) de Ittenheim, Reitwiller et Truchtersheim, et d’où l’on commande l’ancienne route de Paris. Ce plateau qui est couvert sur son front par la vallée assez profondément encaissé de la Souffel est occupé par les deux forts de Niederhausbergen et d’Oberhausbergen, distants l’un de l’autre de 1 000 mètres ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Description du secteur nord.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions le secteur nord à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Au Nord le fort de Mundolsheim tient la route d’Haguenau ainsi que le chemin de fer de Paris, tandis que les ouvrages de Reichstett et de la Wantzenau battent la plaine qui s’étend entre la forêt de Brumath et le Rhin ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Description du secteur sud.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions le secteur sud à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Au Sud les deux forts à grand relief de Grafenstaden et de Illkirch situés au milieu de la plaine marécageuse de l’Ill, commandent au loin la route de Colmar, le canal du Rhône au Rhin et le chemin de fer d’Alsace. La lacune comprise entre le fort de Grafenstaden et le plateau de Hausbergen, est comblé par les forts de Holtzheim et de Wolfisheim, distants entre eux de 3 000 m environ ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Critiques françaises relatives à l’emplacement des forts détachés.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions le secteur sud à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les Allemands dans la détermination de l’emplacement de ces forts semblent s’être préoccupés de les tenir à une distance moyenne de 6 kilomètres de la place et avoir reculé devant l’éloignement qu’aurait nécessité l’occupation des hauteurs dangereuses situées entre Ittenheim et Hangenbieten, à 1 900 et 3 000 mètres en avant des positions choisies par eux. Bien que le fort de Holtzheim voie suffisamment la vallée de la Bruche, le groupe de Wolfisheim – Holtzheim. Holtzheim voie suffisamment la vallée de la Bruche, le groupe de Wolfisheim – Holtzheim paraît constituer le point faible de la nouvelle enceinte des forts ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Description française des forts à fossés secs et pleins d’eau.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit les forts détachés de Strasbourg à fossés secs ou pleins d’eau à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les forts de Strasbourg tant à fossés secs qu’à fossés pleins d’eau sont conçus dans le même ordre d’idées ! Organisés exclusivement pour l’artillerie, devant être reliés par des tranchés-abris et des batteries intermédiaires que l’on construirait en temps de guerre, ces ouvrages constituent de grandes batteries servant de réduit à la ligne des tranchées et contenant de vastes logements, des nombreux abris et des magasins de munitions intérieurs et extérieurs. …
Mines s’étendent en avant de certains de ces forts, rien ne semble y avoir été prévu en ce qui concerne l’artillerie pied à pied qui, d’après les idées des Allemands sur la défense offensive des places, devrait être soutenue par les défenseurs des tranchée-abri avoisinantes et par les batteries intermédiaires.
Les forts à fossés secs sont tous semblables ; ils ne diffèrent que par leurs dimensions et par leur armement qui varie de 28 à 22 pièces.
Leur forme est celle d’une lunette aplatie, leur relief peut être évalué à 9 m au-dessus du terrain naturel.
Le fossé étroit et profond tire son flanquement d’une caponnière et à deux ailerons. L’escarpe détachée est tenue très basse, la contrescarpe que surmonte immédiatement le talus du glacis à 7 mètres de hauteur environ.
Une grande traverse en capitale sur laquelle se trouvent les principales communications divise le fort en deux parties et se prolonge jusqu’à la gorge. La gorge terrassée est brisée suivant un tracé bastionné de façon à assurer le flanquement de son fossé ; elle contient 2 étages de logements.
Les pièces sont traversées de deux en deux sur les faces et de pièce en pièce sur les flancs.
Les forts à fossés pleins d’eau sont construits sur le même type, seulement les flancs paraissent destinés à recevoir un armement moins considérable. Les logements à deux étages sont installés sous le parapet ; la gorge que ferme un tracé à profil bas de constructions voûtées servent de corps de garde et de logements s’élève à gauche et à droite de la porte d’entrée ; enfin, l’intérieur du fort est divisé par une grande traverse en capitale. On accède au terre-plein par deux rampes en maçonnerie aboutissant aux angles d’épaule ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Description de l’emplacement du Fort n°1.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°1 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°1 de la Wantzenau est situé dans une boucle formée par l’Ill au Nord du jardin d’Angleterre et au milieu de la forêt de la Wantzenau qui a été rasée sur une assez grande surface. Ce fort dont les fossés sont pleins d’eau a des faces armées de 18 pièces et des flancs de 6 seulement. Son relief est de 10 m environ au-dessus du terrain naturel. La caserne construite sous le parapet n’a qu’un étage. Ce fort bat très bien la route de Lauterbourg et la plaine de l’Ill, il est légèrement dominé à 2 000 mètres sur sa gauche par les hauteurs qui s’élèvent en avant de Reichstett ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Description de l’emplacement du Fort n°2.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°2 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°2 se trouve à moitié distance environ entre le pont du canal de la Marne au Rhin et le village de Reichstett sur la droite de la route qui a été déviée. Il s’élève à l’extrémité d’un contrefort du coteau sur lequel est bâti le village et possède un commandement considérable sur la plaine de l’Ill. Son flanc gauche enfile la vallée de la Souffel et bat les approches du fort de Mundolsheim. Les vues des faces sont gênées par le village qui masque une partie du front et est distant de 500 à 600 mètres seulement du pied des glacis. L’armement se compose de 22 pièces, 14 sur les faces et 8 sur les flancs. Le sol se relève au-delà du village dans la forêt de Brumath à 3 500 m. Sur la gauche à 4 000 m se trouvent les hauteurs des Vendenheim et de Lampertheim ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Description de l’emplacement du Fort n°3.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°3 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°3 occupe la crête de la vallée de la Souffel dont le versant lui sert de glacis entre le chemin de fer de Paris et la route de Haguenau. Ce fort bat à une grande distance le chemin de fer qui se prolonge en ligne droite jusqu’au-delà de Vendenheim. Le plateau des Hausbergen le défile des hauteurs qui s’élèvent sur sa gauche. Son armement est de 22 pièces, 14 sur les faces, 8 sur les flancs ».
Remarque : les reconnaissances faites par les officiers français ne leur permettent pas en principe d’accéder dans les ouvrages. Il en résulte souvent une description très approximative de l’armement ou des locaux non visibles de l’extérieur.
Allemagne, Strasbourg place forte : Description de l’emplacement du Fort n°4.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°4 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°4 est situé entre les deux chemins qui partent de Mittelhausbergen et de Niederhausbergen viennent converger un peu en avant de Griesheim. Son armement se compose de 22 pièces, 14 sur les faces, 8 sur les flancs ».
Remarque : les reconnaissances faites par les officiers français ne leur permettent pas en principe d’accéder dans les ouvrages. Il en résulte souvent une description très approximative de l’armement ou des locaux non visibles de l’extérieur.
Allemagne, Strasbourg place forte : Description de l’emplacement du Fort n°5.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°5 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°5 est construit à l’extrémité sud du plateau d’où l’on domine la plaine de Wolfisheim, ses vues sur les coteaux en avant sont très étendues et les pentes du plateau sont bien battues ; ses faces sont armées de 18 pièces, les flancs de 10. De chaque côté de la gorge il existe des épaulements qui sont les amorces des tranchées par lesquelles on doit plus tard relier les forts entre eux. Il paraît qu’outre ces ouvrages on doit construire à Mundolsheim à l’extrémité Nord du plateau, et sur l’éperon par lequel se termine une batterie fermée destinées à battre les ravins de Pfettisheim et de Pfuhlgriesheim à l’époque où a été faite la reconnaissance, il n’y avait encore rien de commencé sur ce point ».
Remarque : les reconnaissances faites par les officiers français ne leur permettent pas en principe d’accéder dans les ouvrages. Il en résulte souvent une description très approximative de l’armement ou des locaux non visibles de l’extérieur.
Allemagne, Strasbourg place forte : Description de l’emplacement du Fort n°6.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°6 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°6 est situé tout près du village de Wolfisheim, à 200 m environ à droite de la route de Wolfisheim et à 100 m en avant du chemin de Dingsheim. Ce fort est du grand type, les faces armés de 18 pièces et ses flancs de 10. Il est dominé à 1 900 m de distance par le cercle de hauteur qui s’étend de Oberschaeffolsheim à Oberhausbergen., ses abords sont bien vus par le fort de Oberhausbergen ».
Remarque : les reconnaissances faites par les officiers français ne leur permettent pas en principe d’accéder dans les ouvrages. Il en résulte souvent une description très approximative de l’armement ou des locaux non visibles de l’extérieur.
Allemagne, Strasbourg place forte : Description de l’emplacement du Fort n°7.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°7 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°7 est à 100 mètres environs à droite du chemin de fer de Barr et en arrière de la station d’Holtzheim ; sa face et son flanc droit ont un grand commandement sur la position de la vallée de la Bruche comprise entre Wolfisheim et Holtzheim. Sa face gauche est un peu masquée par le faîte allongé qui commence dans les environs du fort et se continue parallèlement au chemin de fer de Barr. Le fort de Holtzheim est dominé à 3 000 mètres par les hauteurs de Hangenbieten dont le commandement relatif peut être évalué à 30 m. Son armement comprend 22 pièces dont 14 sur les faces ».
Remarque : les reconnaissances faites par les officiers français ne leur permettent pas en principe d’accéder dans les ouvrages. Il en résulte souvent une description très approximative de l’armement ou des locaux non visibles de l’extérieur.
Allemagne, Strasbourg place forte : Description de l’emplacement du Fort n°8.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°8 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°8 est à fossés pleins d’eau ; il est situé entre les stations de Graffenstaden et de Geispolsheim, à 300 m environ à gauche du chemin de fer d’Alsace. Son relief est de 15 m au-dessus du terrain naturel. Des logements voûtés à 2 étages sont établis sous le rempart. L’armement comprend …. Couvert en partie par les lits marécageux de l’Alsbach et de l’Eigelsenbach ».
Remarque : les reconnaissances faites par les officiers français ne leur permettent pas en principe d’accéder dans les ouvrages. Il en résulte souvent une description très approximative de l’armement ou des locaux non visibles de l’extérieur.
Allemagne, Strasbourg place forte : Description de l’emplacement du Fort n°9.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°9 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°9 se trouve tout auprès de l’écluse 87 du canal du Rhône, à droite du canal et dans la boucle formée par le chemin carrossable de Graffenstaden et par le chemin de traverse. Son relief est également de 15 mètres. Une caserne voûtée à 2 étages règne sous le rempart des faces. L’armement est le même que celui du fort précédent. Le front est couvert par les prairies marécageuses de l’Ill ».
Remarque : les reconnaissances faites par les officiers français ne leur permettent pas en principe d’accéder dans les ouvrages. Il en résulte souvent une description très approximative de l’armement ou des locaux non visibles de l’extérieur.
Allemagne, Strasbourg place forte : Le chemin de fer de ceinture de la rive gauche du Rhin.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques renseignements sur le chemin de fer de ceinture de la rive gauche du Rhin à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Chemin de fer de ceinture. A l’époque de la construction des forts leurs emplacements ont été reliés par un chemin de fer de ceinture s’embranchant à la station d’Holtzheim sur le chemin de fer Barr, et aboutissant au canal de la Marne au Rhin. Ce chemin de fer était destiné au transport des matériaux ; bien que la construction des forts soient terminés, on ne le démolit pas ; il est probable que les Allemands l’utiliseront pour le ravitaillement de leurs forts ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Les forts de la rive droite du Rhin.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques renseignements sur le chemin de fer de ceinture de la rive gauche du Rhin à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les forts 10 et 12 n’étaient pas commencés à l’époque où l’on a fait la reconnaissance et il n’a pas été possible de relever exactement leur position. Quant au fort n°11 qui était tracé, son emplacement peut être déterminé à peu près ainsi à 60 m à gauche du chemin de fer de Bade et à 200 m en avant de …. Bien inférieures à celles des ouvrages de la rive droite. Les fossés seront pleins d’eau ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Le point d’attaque de la place forte.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques renseignements sur le point d’attaque de la place forte de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Il en résulte de l’examen détaillé de la position des forts que le point le plus favorable pour une attaque en règle est la ligne Wolfisheim Holtzheim. Le plateau de Hausbergen offrirait en effet des difficultés très considérables en raison des pentes qu’il faudrait descendre sous le feu de ces forts et de la petite quantité de couverts qu’offrent les plateaux de Dingsheim, Biblenheim. En attaquant par le Nord on serait obligé de marcher sur les trois forts de Mundolsheim, Reichstett et Wantzenau qui sont presque en ligne droite. Au contraire, en attaquant par Wolfisheim et Holtzheim qui forment saillant, on tourne le plateau des Hausbergen les hauteurs de Hangenbieten et Ittenheim permettant d’établir des batteries de combat, au moyen desquelles, on contrebattrait les forts, on ferait évacuer les villages occupés par l’ennemi et on pourrait prendre d’écharpe le fort n°5. On disposerait d’ailleurs sur ses dernières :
1°- De la route de Paris à la condition de la dévier à partir d’Ittenheim vers Breuchwickersheim,
2°- De la route de Wolxheim à Wasselonne et Saverne avec l’embranchement de Schirmeck,
3°- Du chemin de fer de Saverne à Wasselonne actuellement en construction.
L’une des attaques marcherait sur Holtzheim par la vallée de la Bruche, l’autre déboucherait du ravin d’Achenheim sur Oberschaeffolsheim… ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Description du fort n°5 à Oberhausbergen.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions sur l’avancement des travaux à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 (document incomplet d’où les passages incomplets) : « Détail du fort n°5 d’Oberhausbergen. … La forme générale est celle d’un pentagone très allongé, les faces forment entre elles un angle assez obtus qui peut être évalué à 150 ou 155°, tandis que les flancs sont inclinés de 10° environ sur la capitale. Le relief est de 9,00 m au-dessus du terrain naturel et de 6,00 m au-dessus de la crête du glacis. Le plan général des crêtes a une légère inclinaison que l’on a estimé à 0,75 m. Le parapet de la gorge est coté 5,00 m soit 2,70 m au-dessus de la crête du glacis. Le ressaut qui résulte de cette différence de niveau entre l’extrémité du flanc et le parapet de la gorge est racheté par une traverse formant parados pour la dernière pièce du flanc et pour les défenseurs de la gorge. Une grande traverse divise le fort en deux et se termine dans le plan du talus extérieur de la gorge. Elle a 2,00 m environ de relief au-dessus des crêtes. Les faces sont traversées de deux en deux pièces, les traverses sont au nombre de 4 pour chaque face. Leur espacement n’a pas pu être déterminé exactement, on l’a évalué à 20,00 mètres en supposant que l’on construirait en temps de guerre… manque la fin. … au sommet de 7,50 m et leur relief de 1,50 m au-dessus de la crête intérieure et 2,50 m au-dessus de la crête extérieure. Les traverses sont d’ailleurs prolongées jusqu’au talus extérieur dans lequel elles se profilent. Sur le flanc des traverses au nombre de 4 également, couvrent chacune une pièce. Leurs dimensions paraissent sensiblement les mêmes que sur les faces.
Escarpe.
L’escarpe des faces et des flancs est détachée : elle a une hauteur totale de 5,00 m environ, et le chemin de ronde de 3,00 m de largeur est à 2,00 m au-dessus du fond du fossé. Les contrescarpes revêtues à 7,00 m de hauteur, elle est surmontée immédiatement par le talus du glacis. Les forts n’ayant ni chemin couvert ni chemin de ronde extérieur.
La largeur du fossé est de 10,00 m environ ; cette largeur correspond exactement aux dimensions des ailerons et de la caponnière dont il tire son flanquement. Les ailerons et la caponnière contiennent à chaque étage deux casemates ; l’étage inférieur est organisé pour l’artillerie ; deux poternes donnent accès au chemin de ronde à l’étage supérieur. Un fossé diamant met les étages inférieurs à l’abri de l’escalade.
Le fossé de la gorge est flanqué par une brisure ménagée dans la caserne et dont la longueur est suffisante pour deux casemates abritant deux pièces légères.
Le terre-plein de l’ouvrage … manque la fin.
… deux côtés de chaque traverse avec le terre-plein inférieur qui est à 1,50 m plus bas, et sur lequel s’ouvrent les abris traverse. Les traverses des faces sont toutes creuses ; il paraît en être de même des traverses des flancs. Leurs abris communiquent par un escalier avec des locaux voûtés établis au niveau de la cour. C’est ce que fait supposer du moins la construction des forts à fossés plein d’eau dans lesquels cette disposition est évidente. Un couloir donne accès aux magasins à projectiles et aux magasins à poudre, qui sont situés sous les angles d’épaule et à l’extrémité des flancs comme l’indiquent les cheminées d’aérage placées en ces points.
Terre-plein.
Le terre-plein bas et le terre-plein communiquent par des passages ménagés sous la traverse en capitale. D’autres passages plus larges établis, l’un au pied du talus du terre-plein, l’autre à la gorge, permettent de passer d’une moitié de la cour à l’autre.
C’est probablement de chaque côté de la traverse en capitale que sont construits sous le terre-plein les abris que les Allemands organisent toujours dans leurs forts pour les troupes de piquet et auxquels ils donnent le nom de « hangars ». C’est également là que doit se trouver le monte-charge au moyen duquel on fait arriver sur le terre-plein bas les munitions nécessaires.
Casernement de la gorge.
Les logements sont installés … manque la fin.
… de 5,00 m de largeur environ non défensives, mais dont les fenêtres en cas de besoin se ferment au moyen de volets en fer. On accède à ces logements par deux poternes situées à chaque extrémité de la gorge près des flancs et dont l’entrée est couverte par une saillie du terre-plein formant traverse ; Le cordon de la caserne est côté 1,50 m, il se raccorde avec l’escarpe du flanc par une position inclinée.
Communication.
Les communications se font par la traverse en capitale dont le massif abrite un passage susceptible en temps de siège de servir de logement. Ce passage d’une part donne accès à la caponnière, de l’autre aboutit à a gorge à un niveau supérieur à celui du 2ème étage de la caserne. Un pont levis intérieur parfaitement abrité est flanqué par les casemates voisines, permet d’interrompre les communications entre le fort et le pont en pierres au moyen duquel on traverse le fossé. Ce pont consiste en deux arches assez surbaissées, qui viennent s’appuyer sur l’escarpe et sur la contrescarpe du fossé de gorge.
Ainsi qu’on l’a dit, le fort n’a ni chemin couvert ni chemin de ronde. Cependant le débouché du pont est couvert par une place d’armes organisée pour la fusillade et dans laquelle se trouvent d’un côté un bâtiment contenant deux casemates, de l’autre un abri à l’épreuve formant l’entrée. Du magasin des munitions des batteries …. manque la fin.
… fossés de la gorge on a construit des épaulements de 2,50 m de relief environ destinés à flanquer les abords du fort ou les pentes du plateau. Ces épaulements dont la longueur est de 100 m environ sont des amorces de la ligne de tranchée qui doit relier les ouvrages.
D’après les renseignements recueillis sur place des galeries de mine s’étendent en avant du saillant et des angles d’épaule des forts. Le terrain se prête en effet à la défense souterraine, la colline sur laquelle sont ainsi les ouvrages de Hausbergen étant constitués par le lœss.
Paris, le 21 août 1875. Le Capitaine du Génie. Signature illisible ».
Lundi 3 août 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Adjudication de la construction des forts n° X, XI et XII sur la rive droite du Rhin.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : La construction des trois forts situés sur la rive droite du Rhin, dans le Grand-Duché de de Bade, atour de Kehl, est adjugée le 3 aout 1874.
Détail de l’adjudication :
Les trois forts construits sur la rive droite du Rhin, dans le Grand-Duché de de Bade, atour de Kehl, sont des forts à fossés pleins d’eau. Un journal strasbourgeois a publié ce communiqué officiel entre le 9 et le 18 juillet 1874 relatif à la construction de ces forts : « Le lundi le 3 août 1874, à 10 heures du matin, les travaux et livraisons suivantes seront adjugés au profit de la construction des trois forts de la rive droite, Fort X, XI et XII, au bureau du service des fortifications, c’est-à-dire :
I. Tous les travaux de terrassement pour chaque fort, soit environ 130 000 m3.
II. Les travaux de maçonnerie et de tailleurs de pierres y compris les matériaux, mais sans les briques et la livraison de ciment, pour environ 30 000 m3.
III. La livraison des briques pour l’année 1874, pour un volume d’environ 2 160 000.
IV. Les travaux de menuiserie y compris la livraison des matériaux pour la réalisation des palplanches « Spundwände » pour l’année 1874.
Les adjudicataires doivent disposer des moyens et du capital d’entreprise nécessaires pour gérer une grande entreprise, soit justifier des avoirs de 12 000 Thalers pour chaque fort et pour la rubrique I, de 16 000 Thalers pour la rubrique II ; la caution est de 6 000 Thaler pour la rubrique I, de 8 000 Thaler pour la rubrique II et pour les rubriques III et IV, 10% du prix, aussi les adjudicataires doivent envoyer leurs justificatifs de leurs moyens financiers au plus tard 4 jours avant l’adjudication.
Les offres doivent être nous parvenir dument affranchies séparément pour les 4 rubriques et pour les trois forts jusqu’au 3 août de l’année à 9 heures, au bureau du service des fortifications. Les conditions générales et particulières peuvent être consultés au bureau du service des fortifications, aux heures de bureau ou être envoyés contre l’envoi de 3 Francs. Strasbourg, le 6 juillet 1874, « Kaiserliche Fortifikation ».
Remarque : La construction de ces forts ne fait plus l’objet d’une adjudication globale des travaux. L’adjudication des différents travaux de terrassement, de maçonnerie, de menuiserie et la livraison de briques ont été séparés.
Mercredi 5 août 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Adjudication de la livraison de 100 brouettes.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Une adjudication publique concernant la livraison de 100 brouettes complètes au moins offrant se déroulera le mercredi 5 août 1874 matin à 10h00 au bureau du Service des Fortifications « Fortification ». Les conditions particulières peuvent être consultées pendant les heures de bureau. Strasbourg le 27 juillet 1874. « Kaiserliche Fortification ».
Allemagne, Strasbourg garnison : Travaux de reconstruction de la garde principale de l’Aubette.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, le 5 août 1874. En ce qui concerne les chantiers en cours dans notre ville, le journal “Elsässer Journal” écrit : « Les petites boucheries “kleine Merzig” sont à présent complètement démolies ; de cette série d’étal de vente on ne voit plus aucun » trace. Des voûtes intérieures, du côté du bâtiment de l’Aubette où on installera la garde principale “Hauptwache”, c’est-à-dire vers la rue “Gewerbslaubstraße”, deux d’entre elles sont à présent achevée et les autres sont en cours de construction ».
Jeudi 6 août 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Vente de copeaux de bois.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Vente aux enchères. Jeudi 6 août 1874 matin à 9 heure aura lieu dans la cour de l’atelier de réparation de l’artillerie « kaiserliche Artillerie-Werkstatt », une vente aux enchères de plusieurs tas de déchets de chêne « Eichen-Abfällen », et de copeaux « Spähne und Schwarten » contre règlement et enlèvement dans un délai de 5 jours, au plus offrant. Strasbourg, le 29 juillet 1874. « Kaiserliche Direction der Artillerie-Werkstatt ».
Vendredi 7 août 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Travaux de reconstruction de la garde principale de l’Aubette.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, le 7 août 1874. Nous avons appris que les entrepreneurs chargés de la reconstruction de l’Aubette ont reçu l’ordre d’achever la garde principale “Hauptwache” pour le prochain mois. D’ailleurs les travaux de ce côté-ci du bâtiment qui est à présent muni de son toit, sont très intenses. Une partie incontournable du poste de garde principal, les locaux d’arrêt “Arreststube” est à présent achevé ; ces locaux sont divisés en deux parties, l’une pour les hommes et l’autre pour les femmes ».
Samedi 8 août 1874
Allemagne, Seltz et Chalampé : Inauguration d’un nouveau pont sur le Rhin.
Le journal de Haguenau a annoncé récemment que le 8 août 1875 aurait lieu l’inauguration solennelle du nouveau pont du Rhin, construit entre Drusenheim (Alsace, canton de Bischwiller) et Greffern (Bade). C’est le septième pont établi, depuis la guerre, par les Prussiens, pour relier l’Alsace au pays de Bade. Les deux premiers, de Chalampé et de Seltz, furent ouverts en mai 1874 (Voir le n°104 de la Revue militaire de l’étranger). Les quatre autres plus récents, placés à Marckolsheim, Schoenau, Rhinau et Gerstheim, sont exploités depuis environ un an.
Mardi 11 août 1874
Allemagne, Wissembourg, place forte : Vol de moëllons sur les remparts.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mardi 11 août 1874. Tribunal de police correctionnel, 11 août. Croirait-on qu’il se vole même des moëllons. Il parait, car voici devant la barre, sous le coup de cette accusation, quatre maçons de Wissembourg, les nommés François Meyer, Auguste Meyer, Pilger et Burg. Un cinquième, nommé Voigt, fait défaut. A trois reprises différentes ils ont emmené une voiture pleine de moëllons et de dalles, provenant des murs de la ville. Ils en vendirent la plus grande partie et cédèrent l’autre à un aubergiste à Wissembourg qui avait des travaux à faire dans sa cave et à qui ils devaient de l’argent. Les fortifications n’étaient pas, il faut le dire, très-bien surveillées, car d’autres, qui ne sont pas en cause, se sont rendus coupable du même vol. Ils sont condamnés chacun à 1 jour de prison, Voigt par contumace, à la même peine, et quant aux frais les deux Meyer auront à payer les 3/5, les deux autres les 2/5.
Allemagne, Marsal place forte : Démolition des ouvrages lors des exercices et expérimentations des sapeurs allemands.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Marsal, 11 août. Les exercices de mines à Marsal sont terminés. Nous lisons à ce sujet dans la Gazette de Metz : jeudi soir et vendredi matin, ont été sautés les bastions 4 et 5. Les opérations ont parfaitement réussi ; ce qui est particulièrement remarquable, la maçonnerie de ces bastions offrant beaucoup plus de résistance que celle des forts 1 et 2. Ces derniers avaient été pour ainsi dire pelés, c’est-à-dire qu’on en avait enlevé une partie des pierres de taille formant le revêtement extérieur ; de sorte que ces derniers étaient beaucoup plus faibles que les autres. Le mur des n°1-2 n’avait plus en haut qu’une épaisseur de 2,5 mètres.
A cette occasion l’on a fait des essais sur la différence de la force de propulsion de la poudre et de la dynamite : l’avantage est encore resté à la poudre. En effet, quoiqu’on ait employé une quantité de dynamite égale à la moitié de celle de la poudre, (ordinairement, on admet que la force de la poudre comparée à celle de la dynamite est comme 1-6), l’effet produit n’a pas été plus grand que celui de la poudre. Vendredi soir ont été démolies les casemates du fort d’Orléans : cette opération a été une de plus grandes qui aient été faites. Quinze casemates ont été chargées de poudre et de dynamite, le feu a été mis moyennant un courant électrique. Le signal ayant été donné, aussitôt tout le fort a paru enveloppé d’un épais nuage de fumée, et peu après il y eut comme un épouvantable coup de tonnerre. Quand le nuage se fut dissipé, le fort n’offrit plus qu’un informe amas de décombres jonchant le sol des fossés ; à la place du rempart il n’y avait plus que des ruines paraissant remonter à plusieurs siècles.
Mercredi 12 août 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Passage de l’inspecteur de l’artillerie
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, le 12 août 1874. Son excellence le général « Generallieutenant » et inspecteur de l’artillerie « Inspekteur der Artillerie », Monsieur von Podbielski, est arrivé hier après-midi à 17h30 avec le train en provenance de Wissembourg. Il a pris ses quartiers au « Europäischen Hof ».
Allemagne, Strasbourg garnison : Inspection du général Podbielski.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 12 août. Ce matin, à 7 heures, a eu lieu sur l’Esplanade l’inspection des détachements d’artillerie hanovrienne n°10 et du détachement d’artillerie de place hessoise n°11. Elle a duré deux heures et a été passée par le général de cavalerie Podbielski, aide de camp général, qui est descendu avec le chef d’état-major M. le colonel de Pichelberg et son aide-de-camp le capitaine Kaiser, à l’Hôtel de l’Europe.
Jeudi 13 août 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Réaffectation des locaux du château après le déménagement de la garde principale.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, le 12 août 1874. La garde principale locale “Hauptwache”, qui est installée au château, du côté de la terrasse, sera transféré en automne dans ses nouveaux locaux à la place Kléber, dans une partie de l’ancienne Aubette, vers la rue “Gewerbslaube”. Comme nous venons de l’apprendre, les locaux de la garde principale dans le château seront affectés en tant que logements au profit de simples fonctionnaires “Unterbeamten” de l’Université et pour sa Bibliothèque, étant donné que les étages supérieurs du château, où étaient installés ces logements, seront de plus en plus affectés au stockage des livres ».
Allemagne, Strasbourg garnison : Travaux de garnison.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, le 12 août 1874. En ce qui concerne les chantiers qui de jour en jour transforment notre ville, le journal « Elsässer Journal » a publié la notice suivante : « Dans la rue de Zurich « Züricherstaße » on voit à présent une brèche dans le mur, qui de jour en jour devient de plus en plus grande, c’est-à-dire dans le mur situé à côté de la nouvelle maison de Monsieur Jung et qui appartient au même propriétaire. Par l’arasement d’une partie de ce vieil ouvrage des fortifications de Strasbourg, on a créé une grande place vide, sur laquelle on doit ériger un immeuble important. C’est ainsi que la rue de Zurich « Züricherstaße » prendra de plus en plus l’aspect d’un beau boulevard, lorsque le plan qui a été élaboré sera réalisé, et qu’à la place des écuries militaires « Militärpferdeställe », du « Badischen Hof » et sur la place attenante destinée au stockage du bois, on installe un bâtiment pour l’administration militaires « Militärverwaltung », et lorsque sur ce côté-ci de la rue on reconstruit sur une ligne droite, ce qui n’a pas été le cas de l’autre côté.
Dans un numéro plus ancien, ce journal écrivait à propos des nouvelles sculptures de palais de la Préfecture qui est pratiquement achevé, qui sont réalisées des mains du sculpteur local, Monsieur E. Dod. Sur le frontispice qui a survécu au bombardement (l’observateur est dans la cour), on peut apercevoir les nouveaux emblèmes de l’empire allemand. Entre les lumières du jour « Taglichtern », on aperçoit des génies représentant les quatre saisons. De plus, on remarque la présence vases d’un beau style. Les deux faites « Giebel » des deux pavillons latéraux sont restés dans leur état d’origine. Le premier et le deuxième étage ont été ornés par des bordures ornementées « ornamentirte Gewölbesimsen » et des pierres clefs de voûte « Schlußsteine », dont les visages ont été prodigieusement bien réalisés. Du coté du théâtre, les éléments de liaison « Bindeglieder » et les supports de fenêtres « Fensterstützen » ont été refait à l’ancienne. La façade vers le quai, en face de la porte des Juifs « Judenthor », montre une image sur le faîte « Giebelbield » complètement reconstruite avec les emblèmes de l’empire et de la ville. Entre les éléments de liaison décorés « verzierten Bindeglieder », les lumières du jour décorés « geschmückten Taglichtern », l’artiste a installé quatre grands vases qui font un bel effet dans la cour. Les deux faites latéraux « Seitengiebel » sont comme autrefois. Au niveau du premier étage de cette façade tournée vers les quais, on remarque quatre pierres d’extrémités ornée de têtes, sous lesquelles ont aperçoit la flore avec des contours particulièrements fins « Flora von besonders reinem Umriß ». Par-dessus la porte, qui mène à un escalier à l’air libre permettant l’accès au jardin, l’artiste a installé un écu de très grande dimension, portant l’emblème de la Basse-Alsace. Les masques décorant les pierres de liaison « Bindesteine » des fenêtres du rez-de-chaussée sont également une nouveauté. Entrons à présent dans le bâtiment et nous apercevons dans le premier vestibule « Vorraum » les voûtes ornées d’écussons, dont on aperçoit sur les premiers les têtes de Jupiter, Mars, Venus, Juno, Cybele, Diana, Bacchus, Mercure et Neptune. Des pierres de liaison « Bindesteine » finement ciselées rehaussent les portes et les fenêtres ovales de ce vestibule. Nous remarquons particulièrement le grand escalier dont le pilier de maintien « Stützpfeiler » est orné de panneaux comportant de grandes fleurs et plantes ornementales eOrnamentgeschmücke », qui mène au vestibule du premier étage, où l’on aperçoit les têtes de colonnes ioniques « ionische Kopftälen » et leurs décorations florales torsadées « Blumengewinde ». Dans la grande salle de réception, on aperçoit quatre chapitaux « Kapitälen » identiques, en marbre blanc. Enfin, dans la cour, de grands vases décoratifs complètent les travaux artistiques ».
Remarque : j’ai rencontré quelques difficultés à trouver les bonnes traductions des termes d’architecture. Des erreurs peuvent subsister, c’est pour cette raison que j’ai laissé les termes allemands.
Vendredi 14 août 1874
Allemagne, Strasbourg ville : Baisse du prix du pain.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 14 août 1874. Baisse de prix. Aujourd’hui nous sommes de nouveau en état d’annoncer une baisse de prix des denrées les plus nécessaires à la consommation. Le pain bis-blanc qu’on a payé jusqu’ici 40 centimes le kilogramme ne se paye plus que 39 centimes et le pain bis qui a coûté 39 centimes le kilogrammes plus que 29 centimes. Bien que le marché aux pommes de terre ne fût pas aussi bien pourvu qu’il y a huit jours, les pommes de terre se vendaient 4 francs l’hectolitre au lieu de 4,25 francs.
Dimanche 16 août 1874
Allemagne, armée allemande : L’organisation des pontonniers prussiens et leurs exercices d’instruction à Harbourg.
La Revue militaire de l’étranger 1874 a publié cet article : « En Allemagne, les bataillons de pionniers, qui constituent les troupes du génie, sont seules chargées de la construction et de l’établissement des ponts mobiles ou des passages en bateaux. Anciennement, une compagnie de pionniers du bataillon de chaque corps d’armée était spécialement affectée à ce service : elle prenait le nom de compagnie de pontonniers. Le bataillon de pionniers comprenait alors sur le pied de paix 4 compagnies, dont 1 de pontonniers, 2 de sapeurs et 1 de mineurs. Les trois premières étaient seules immédiatement mobilisée lors du passage au pied de guerre. D’après la nouvelle organisation, qui date de 1873, les trois premières compagnies du bataillon sont toutes également exercées au service des ponts et au service du sapeur ; elles prennent le nom de compagnies de campagne (Feldcompagnien). La quatrième compagnie conserve sa spécialité et reste compagnie de mineurs. Lors d’une mobilisation, elle fournit un certain nombre de mineurs exercés aux trois autres compagnies et des cadres aux compagnies de pionniers de forteresse.
Afin d’assurer une grande indépendance à chacune des divisions du corps d’armée, on a également modifié l’organisation des équipages de pont, qui, on se le rappelle, comprenait dans chaque corps un équipage de pontons et un équipage de pont léger. Aux termes du règlement du 12 février 1874, le train des équipages de pont d’un corps d’armée allemand se compose désormais de deux équipages divisionnaires et d’un équipage de corps d’armée. Chaque équipage divisionnaire est affecté à une compagnie de pionniers attachés à la division. L’équipage de corps reste à la disposition du commandant du corps d’armée, sous la garde d’un détachement de pionniers.
Le train divisionnaire attelé par le bataillon du train du corps d’armée se compose de : 2 haquets à chevalets, à 6 chevaux ; 2 haquets à ponton chargés de poutrelles à griffes, à 6 chevaux ; 4 haquets à ponton chargés de poutrelles de travées, à 6 chevaux ; 1 voiture d’agrès et d’outils de pontage, à 6 chevaux ; 1 voiture à ridelles, à 4 chevaux ; 3 voitures d’outils de pionnier, à 4 chevaux ; 1 voiture de bagages, à 2 chevaux. Total : 14 voitures
Le train de corps d’armée, également attelé par le train, se compose de : 2 haquets à chevalets, à 6 chevaux ; 2 haquets à ponton chargés de poutrelles à griffes, à 6 chevaux ; 24 haquets à ponton chargés de poutrelles de travées, à 6 chevaux ; 2 voitures d’agrès et d’outils de pontage, à 6 chevaux ; 2 voitures à ridelles, à 4 chevaux ; 1 chariot de bagages, à 2 chevaux. Total : 33 voitures
Chaque train d’équipage de pont divisionnaire comprend en personnel et chevaux : 2 officiers du train, 7 sous-officiers, 2 trompettes, 43 soldats du train (dont 5 comme réserve et 2 ordonnances). Total : 52 hommes de troupe et 88 chevaux (dont 4 haut le pied et 3 chevaux d’officiers).
Le train de corps comprend : 3 officiers du train, 1 médecin, 1 payeur, 1 vétérinaire, 14 sous-officiers, 2 trompettes, 110 soldats du train (dont 10 comme réserve et 5 ordonnances pour les officiers, le médecin et le payeur). Total : 156 hommes de troupe et 222 chevaux (dont 8 haut le pied et 7 chevaux pour les officiers, le médecin et le payeur.
Le détachement de pionniers qui sert d’escorte au train de corps se compose de : 2 officiers du génie, 7 sous-officiers, 1 clairon, 53 pionniers, 2 soldats du train. Total : 63 hommes de troupe et 2 chevaux.
Toutes les voitures de même genre des équipages de divisionnaire et de l’équipage de corps sont construites sur le même modèle pour la plus grande commodité du service. Les haquets à ponton de l’ancien équipage de pontons ont été conservés dans le nouveau matériel, tandis que ceux de l’équipage de pont léger ont été transformés. Les haquets à chevalets ne diffèrent pour ainsi dire pas du haquet à ponton. Les voitures d’outils renferment tout le matériel des pionniers, les voitures à ridelles portent le fourrage et les harnais.
L’équipage divisionnaire ne diffère donc de l’équipage de corps que par le nombre de pontons qu’il comprend. Avec celui-là, on peut établir des ponts de 36,50 m – 39 m ; avec celui-ci, un pont de 122 mètres à 132,60 mètres ; les trois équipages réunis donnent une longueur de tablier de 200 m - 210,60 m de long.
Si l’on examine le détail de ces chiffres, ont voit que chaque train divisionnaire contient 39 mètres courant de tablier (150 madriers), 4 travées de poutrelles à griffes de 5 m, 4 travées de poutrelles ordinaires (la longueur réelle des poutrelles à griffes est de 5,50 m celles des poutrelles de travée est de 6,60 m) de 4,50 m, et, comme supports, 6 pontons et 4 chevalets ; on voit encore qu’on obtient un pont de 36,50 m, avec 2 chevalets et 5 pontons seulement, en faisant 2 travées de culée de 5 m, 2 travées de 4,25 m de poutrelles à griffes, reposant d’une part sur le château d’un chevalet et de l’autre sur le bordage d’un ponton, et 4 travées normales de 4,50 m. En faisant un guindage de circonstance avec des perches de batelier ou autres, on a encore un nombre suffisant de poutrelles pour une travée.
Chaque équipage de corps possède 132,60 m courants de tablier (510 madriers), 24 travées de poutrelles ordinaires et 4 travées de poutrelles à griffes, et comme supports, 26 pontons employés à mouiller les ancres, et que l’on doit se ménager une réserve pour parer aux accidents, on ne construit d’ordinaire que des ponts de 27 travées.
Mais en réalité, si l’on admet que l’on pourra trouver dans le pays quelques barques de pêcheur, des perches pour le guindage, des madriers et des poutrelles, on voit qu’on peut franchir avec les pontons et les chevalets de l’équipage divisionnaire un cours d’eau de 51 mètres, avec ceux de l’équipage de corps une rivière de 141 mètres, et enfin avec ceux des trois équipages réunis une rivière de 141 mètres, et enfin avec ceux des trois équipages réunis une rivière de 218 mètres de largeur.
Nous avons cru devoir, au moyen des détails sommaires qui précèdent, mettre nos lecteurs au courant de la nouvelle organisation allemande avant de leur faire, d’après le Militair Wochenblatt, l’exposé des grands exercices de pontonniers qui viennent d’avoir lieu à Harbourg. Les détails que renferme le compte rendu du journal prussien nous dispensent de parler également du nouveau règlement du pontonnier allemand ».
Allemagne, armée impériale allemande : Manœuvres spéciales de cavalerie.
La Revue militaire de l’étranger 1874 « La Gazette de l’Allemagne du Nord a donné, dans son numéro du 28 juillet 1874, une série de détails sur les manœuvres de cavalerie qui doivent avoir lieu, comme nous l’avons déjà annoncé à nos lecteurs, dans les 3e, 4e et 15e corps. Ces manœuvres se feront dans chaque corps, d’abord par brigade, puis par division, d’après les bases posées par le nouveau règlement de la cavalerie qui vient d’être révisé par la commission de cavalerie présidée par le général von Schmidt, et en tenant compte des nouvelles nécessités tactiques imposées à la cavalerie par les modifications partielles apportées à son armement. Les batteries à cheval seront pourvues du nouveau matériel, et l’artillerie attache, pour ce motif, une grande importance à ces manœuvres, qui permettront de porter un jugement définitif sur le degré de mobilité et la facilité de manœuvre des nouvelles pièces dont le poids excède de quelques quintaux celui des anciennes.
Les manœuvres auront lieu dans la seconde moitié de septembre 1874, autour de Francfort sur l’Oder pour le 3e corps, aux environs de Magdebourg et de Burg pour le 4e, dans la plaine entre Haguenau et Brumath pour le 15e. Le 5e régiment de chevau-légers bavarois, détaché à Metz, prendra part aux manœuvres de ce dernier corps. Pour ne pas imposer aux communes se trouvant dans le rayon des manœuvres de trop grandes livraisons de fourrages, on établira à l’avance dans certaines localités et même en rase campagne des magasins de fourrages spéciaux ».
Vendredi 21 août 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Etat d’avancement de la construction des forts détachés.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions sur l’avancement des travaux à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les nouveaux travaux exécutés par les Allemands à Strasbourg comprennent 12 forts, 3 sur la rive droite du Rhin, 9 sur la rive gauche. Les forts de la rive droite sont à peine commencés, ceux de la rive gauche au contraire sont terminés sauf toutefois ceux dont les dossés sont pleins d’eau ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Description du secteur du plateau de Hausbergen.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions le secteur du plateau de Hausbergen à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le nœud de la défense est le plateau de Hausbergen qui est très-peu dominé par les hauteurs éloignées (5 000 à 6 000 m) de Ittenheim, Reitwiller et Truchtersheim, et d’où l’on commande l’ancienne route de Paris. Ce plateau qui est couvert sur son front par la vallée assez profondément encaissé de la Souffel est occupé par les deux forts de Niederhausbergen et d’Oberhausbergen, distants l’un de l’autre de 1 000 mètres ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Description française des forts à fossés secs et pleins d’eau.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit les forts détachés de Strasbourg à fossés secs ou pleins d’eau à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Les forts de Strasbourg tant à fossés secs qu’à fossés pleins d’eau sont conçus dans le même ordre d’idées ! Organisés exclusivement pour l’artillerie, devant être reliés par des tranchés-abris et des batteries intermédiaires que l’on construirait en temps de guerre, ces ouvrages constituent de grandes batteries servant de réduit à la ligne des tranchées et contenant de vastes logements, des nombreux abris et des magasins de munitions intérieurs et extérieurs. …
Mines s’étendent en avant de certains de ces forts, rien ne semble y avoir été prévu en ce qui concerne l’artillerie pied à pied qui, d’après les idées des Allemands sur la défense offensive des places, devrait être soutenue par les défenseurs des tranchée-abri avoisinantes et par les batteries intermédiaires.
Les forts à fossés secs sont tous semblables ; ils ne diffèrent que par leurs dimensions et par leur armement qui varie de 28 à 22 pièces.
Leur forme est celle d’une lunette aplatie, leur relief peut être évalué à 9 m au-dessus du terrain naturel.
Le fossé étroit et profond tire son flanquement d’une caponnière et à deux ailerons. L’escarpe détachée est tenue très basse, la contrescarpe que surmonte immédiatement le talus du glacis à 7 mètres de hauteur environ.
Une grande traverse en capitale sur laquelle se trouvent les principales communications divise le fort en deux parties et se prolonge jusqu’à la gorge. La gorge terrassée est brisée suivant un tracé bastionné de façon à assurer le flanquement de son fossé ; elle contient 2 étages de logements.
Les pièces sont traversées de deux en deux sur les faces et de pièce en pièce sur les flancs.
Les forts à fossés secs pleins d’eau sont construits sur le même type, seulement les flancs paraissent destinés à recevoir un armement moins considérable. Les logements à deux étages sont installés sous le parapet ; la gorge que ferme un tracé à profil bas de constructions voûtées servent de corps de garde et de logements s’élève à gauche et à droite de la porte d’entrée ; enfin, l’intérieur du fort est divisé par une grande traverse en capitale. On accède au terre-plein par deux rampes en maçonnerie aboutissant aux angles d’épaule ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Description de l’emplacement du Fort n°5.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte nous décrit l’emplacement et la mission du Fort n°5 de Strasbourg à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 : « Le fort n°5 est construit à l’extrémité sud du plateau d’où l’on domine la plaine de Wolfisheim, ses vues sur les coteaux en avant sont très étendues et les pentes du plateau sont bien battues ; ses faces sont armées de 18 pièces, les flancs de 10. De chaque côté de la gorge il existe des épaulements qui sont les amorces des tranchées par lesquelles on doit plus tard relier les forts entre eux. Il paraît qu’outre ces ouvrages on doit construire à Mundolsheim à l’extrémité Nord du plateau, et sur l’éperon par lequel se termine une batterie fermée destinées à battre les ravins de Pfettisheim et de Pfulgriesheim à l’époque où a été faite la reconnaissance, il n’y avait encore rien de commencé sur ce point ».
Remarque : les reconnaissances faites par les officiers français ne leur permettent pas en principe d’accéder dans les ouvrages. Il en résulte souvent une description très approximative de l’armement ou des locaux non visibles de l’extérieur.
Allemagne, Strasbourg place forte : Description du fort n°5 à Oberhausbergen.
Une note du deuxième bureau français datée du 21 août 1874 et signée par un capitaine du génie nous apporte quelques précisions sur l’avancement des travaux à la suite d’une reconnaissance effectuée en août 1874 (document incomplet d’où les passages incomplets) : « Détail du fort n°5 d’Oberhausbergen. … La forme générale est celle d’un pentagone très allongé, les faces forment entre elles un angle assez obtus qui peut être évalué à 150 ou 155°, tandis que les flancs sont inclinés de 10° environ sur la capitale. Le relief est de 9,00 m au-dessus du terrain naturel et de 6,00 m au-dessus de la crête du glacis. Le plan général des crêtes a une légère inclinaison que l’on a estimé à 0,75 m. Le parapet de la gorge est coté 5,00 m soit 2,70 m au-dessus de la crête du glacis. Le ressaut qui résulte de cette différence de niveau entre l’extrémité du flanc et le parapet de la gorge est racheté par une traverse formant parados pour la dernière pièce du flanc et pour les défenseurs de la gorge. Une grande traverse divise le fort en deux et se termine dans le plan du talus extérieur de la gorge. Elle a 2,00 m environ de relief au-dessus des crêtes. Les faces sont traversées de deux en deux pièces, les traverses sont au nombre de 4 pour chaque face. Leur espacement n’a pas pu être déterminé exactement, on l’a évalué à 20,00 mètres en supposant que l’on construirait en temps de guerre… manque la fin. … au sommet de 7,50 m et leur relief de 1,50 m au-dessus de la crête intérieure et 2,50 m au-dessus de la crête extérieure. Les traverses sont d’ailleurs prolongées jusqu’au talus extérieur dans lequel elles se profilent. Sur le flanc des traverses au nombre de 4 également, couvrent chacune une pièce. Leurs dimensions paraissent sensiblement les mêmes que sur les faces.
Escarpe.
L’escarpe des faces et des flancs est détachée : elle a une hauteur totale de 5,00 m environ, et le chemin de ronde de 3,00 m de largeur est à 2,00 m au-dessus du fond du fossé. Les contrescarpes revêtues à 7,00 m de hauteur, elle est surmontée immédiatement par le talus du glacis. Les forts n’ayant ni chemin couvert ni chemin de ronde extérieur.
La largeur du fossé est de 10,00 m environ ; cette largeur correspond exactement aux dimensions des ailerons et de la caponnière dont il tire son flanquement. Les ailerons et la caponnière contiennent à chaque étage deux casemates ; l’étage inférieur est organisé pour l’artillerie ; deux poternes donnent accès au chemin de ronde à l’étage supérieur. Un fossé diamant met les étages inférieurs à l’abri de l’escalade.
Le fossé de la gorge est flanqué par une brisure ménagée dans la caserne et dont la longueur est suffisante pour deux casemates abritant deux pièces légères.
Le terre-plein de l’ouvrage … manque la fin.
… deux côtés de chaque traverse avec le terre-plein inférieur qui est à 1,50 m plus bas, et sur lequel s’ouvrent les abris traverse. Les traverses des faces sont toutes creuses ; il paraît en être de même des traverses des flancs. Leurs abris communiquent par un escalier avec des locaux voûtés établis au niveau de la cour. C’est ce que fait supposer du moins la construction des forts à fossés plein d’eau dans lesquels cette disposition est évidente. Un couloir donne accès aux magasins à projectiles et aux magasins à poudre, qui sont situés sous les angles d’épaule et à l’extrémité des flancs comme l’indiquent les cheminées d’aérage placées en ces points.
Terre-plein.
Le terre-plein bas et le terre-plein communiquent par des passages ménagés sous la traverse en capitale. D’autres passages plus larges établis, l’un au pied du talus du terre-plein, l’autre à la gorge, permettent de passer d’une moitié de la cour à l’autre.
C’est probablement de chaque côté de la traverse en capitale que sont construits sous le terre-plein les abris que les Allemands organisent toujours dans leurs forts pour les troupes de piquet et auxquels ils donnent le nom de « hangars ». C’est également là que doit se trouver le monte-charge au moyen duquel on fait arriver sur le terre-plein bas les munitions nécessaires.
Casernement de la gorge.
Les logements sont installés … manque la fin.
… de 5,00 m de largeur environ non défensives, mais dont les fenêtres en cas de besoin se ferment au moyen de volets en fer. On accède à ces logements par deux poternes situées à chaque extrémité de la gorge près des flancs et dont l’entrée est couverte par une saillie du terre-plein formant traverse ; Le cordon de la caserne est côté 1,50 m, il se raccorde avec l’escarpe du flanc par une position inclinée.
Communication.
Les communications se font par la traverse en capitale dont le massif abrite un passage susceptible en temps de siège de servir de logement. Ce passage d’une part donne accès à la caponnière, de l’autre aboutit à a gorge à un niveau supérieur à celui du 2ème étage de la caserne. Un pont levis intérieur parfaitement abrité est flanqué par les casemates voisines, permet d’interrompre les communications entre le fort et le pont en pierres au moyen duquel on traverse le fossé. Ce pont consiste en deux arches assez surbaissées, qui viennent s’appuyer sur l’escarpe et sur la contrescarpe du fossé de gorge.
Ainsi qu’on l’a dit, le fort n’a ni chemin couvert ni chemin de ronde. Cependant le débouché du pont est couvert par une place d’armes organisée pour la fusillade et dans laquelle se trouvent d’un côté un bâtiment contenant deux casemates, de l’autre un abri à l’épreuve formant l’entrée. Du magasin des munitions des batteries …. manque la fin.
… fossés de la gorge on a construit des épaulements de 2,50 m de relief environ destinés à flanquer les abords du fort ou les pentes du plateau. Ces épaulements dont la longueur est de 100 m environ sont des amorces de la ligne de tranchée qui doit relier les ouvrages.
D’après les renseignements recueillis sur place des galeries de mine s’étendent en avant du saillant et des angles d’épaule des forts. Le terrain se prête en effet à la défense souterraine, la colline sur laquelle sont ainsi les ouvrages de Hausbergen étant constitués par le lœss.
Paris, le 21 août 1875. Le Capitaine du Génie. Signature illisible ».
Samedi 22 août 1874
Allemagne, Strasbourg ville : Manque de petites pièces de monnaie.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Avis. Pour faire face au manque de petite monnaie en argent, il sera, à titre d’essai, mis en circulation des pièces de 1/3 de thaler (10 sgr = 1,25 francs). Je ferai observer qu’on ne perdra absolument rien, en les acceptant, attendu qu’elles seront reçues à toutes les caisses publiques pour 1,25 francs et seront, lors de l’introduction prochaine des nouvelles monnaies de l’Empire, échangées contre elles, pour la même valeur, 10 sgr. = 1 marc. Ne pourront néanmoins être acceptées que les pièces de 1/3 de thaler, frappées par les Etats allemands et non les demi-florins polonais, hors de cours (dits pièces polonaises de 8 ou 10 groschen) ; facilement reconnaissables aux armes et à l’exergue. Strasbourg, le 22 août 1874. Pour le président supérieure de l’Alsace-Lorraine, Ledderhose.
Allemagne, Strasbourg garnison : Inspection des 47e et 105e régiments d’infanterie.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 22 août. Ce matin a eu lieu au Polygone, en présence du général commandant le 15e corps d’armée, M. de Fransecky, l’inspection des 47e et 105e régiments d’infanterie et du régiment d’uhlans n°15.
Lundi 24 août 1874
France, Brouage place forte : Explosion accidentelle.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Faits divers. Un déplorable accident est arrivé dans la place de Brouage, à Rochefort. Dans l’après-midi de lundi, une corvée de soldats du 6e de ligne, dirigée par un gardien de batterie, étaient occupés à remuer, pour les transporter à la mer, des résidus de poudres (charbon et souffre) délaissés depuis plusieurs mois non loin de la poudrière, quand, sous l’action sans doute des pelles en fer employées à ce mouvement, une explosion se produisit, enveloppant les malheureux militaires.
Au contact des flammes qui, chose effrayante ! léchaient les murs de la poudrière, les soldats se jetèrent presque tous, et avec présence d’esprit, dans un fossé avoisinant ; mais ils ne purent éviter d’être blessés. Sept hommes ont été amenés, mardi matin, de Brouage, à l’hôpital militaire : trois d’entre eux sont grièvement brûlés, deux assez gravement, deux légèrement.
Mardi 25 août 1874
Allemagne, Strasbourg ville : Dénomination des nouvelles rues.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Administration municipale de Strasbourg. Arrêté du 25 août 1874. Dénomination de nouvelles rues et places. L’administration de la ville de Strasbourg, considérant que plusieurs nouvelles rues et places de la ville de Strasbourg n’ont pas encore reçu de noms définitif, et qu’il est dans l’intérêt de la circulation générale ainsi que des habitants de ces rues qu’il soient remédié à cet état de choses :
Vue les délibérations consignés dans le procès-verbal, en date du 18 mai dernier, de la Commission municipale instituée en vue de donner son avis sur les noms des nouvelles rues et places ;
Considérant que les noms proposés par cette Commission pour les nouvelles rues et places répondent à d’anciennes dénomination ou ont été choisies pour honorer la mémoire d’un ancien maire de Strasbourg, qui s’est acquis de grands mérites en défendant les intérêts de la ville ;
Vu l’arrêté de M. le président supérieur en date du 28 février 1873 concernant les fonctions de police attribuées à l’administration municipale ; le n°5, d’où il résulte que c’est à l’administration municipale qu’incombe le soin de dénommer les rues, sous la réserve de l’approbation de M. le président du département ;
Arrête dans l’exercice des droits du Conseil municipal :
Article 1er : Les ruelles désignées sur le tableau officiel allemand des routes, rues et places de Strasbourg, dans le faubourg de Pierres, sous le nom de : impasses Graumann, du Moinau, de la Cigogne, prendront les noms de rue Graumann, du Moineau, de la Cigogne.
Article 2. L’impasse du Chevreuil qui figure dans le tableau mentionné ci-dessus prendra le nom de rue du Chevreuil, tandis que le nom d’impasse de la Corne-de-Cerf disparaîtra.
Article 3. La rue partant de la porte de Pierres et aboutissant à la place Saint-Clément, s’appelleront rue des Bonnes-Gens, au lieu de rue Transversale, nom qui lui avait été donné provisoirement.
Article 4. La place où aboutit la rue de Zurich, s’appellera place de Zurich.
Article 5. La rue qui part du quai Saint-Jean et aboutit, en traversant le quartier Kageneck, à la rue Militaire-de-Saverne, et jusqu’ici s’appelait provisoirement rue Médiane, prendra le nom de rue Küss.
Article 6. Les prolongements de la Grande et de la Petite-rue-de-la-Course s’appelleront également Grande-rue-de-la-Course et Petite-rue-de-la-Course.
Article 7. Le prolongement de la rue Déserte entre la rue Médiane (aujourd’hui rue Küss) et la Petite-rue-de-la-Course, prendra le nom de rue des Païens, tandis que la rue transversale qui relie le prolongement de la rue Déserte (aujourd’hui rue des Païens) à la Grande-rue-de-la-Course, s’appellera Ancienne-rue-des-Païens.
Article 8. Le prolongement de la rue Kuhn, qui abouti à la rue Militaire-de-Saverne, s’appellera également rue Kuhn.
Article 9. La rue parallèle à la rue du Marais-Kageneck, partant de la rue Médiane (aujourd’hui rue Küss) et aboutissant à la rie Moll, et qui portait provisoirement le nom de rue Parallèle, s’appellera désormais Thiergartengasse.
Article 10. La nouvelle rue conduisant à travers la cour Marbach et aboutissant au quai de Paris, prendra le nom de rue Marbach.
Article 11. Le présent arrêté sera inscrit dans le registre des arrêtés du Conseil municipal. Une copie e, double expédition en sera soumise à l’approbation de M. le président du département.
Fait à l’Hôtel-de-Ville de Strasbourg, le 25 août 1874. L’administrateur de la mairie : Signé : Back.
Allemagne, Strasbourg garnison : Découverte d’un ancien cimetière militaire.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 25 août. Le cimetière militaire. En creusant les fondations de la nouvelle maison d’école du Neudorf, on met au jour en ce moment une grande quantité d’ossements. La maison d’école s’élèvera sur l’emplacement où il n’y a pas trop longtemps encore on enterrait les militaires. Des personnes âgées se rappellent encore que ce cimetière était entouré d’un mur et que c’était le champ de repos des militaires de la garnison. Ceux qui sont morts dans le bâtiment du voisinage, connu sous le nom de Lazareth, et ayant servi d’hôpital au temps des pandémies, y ont été également enterrés. Depuis des années, on ne voyait plus trace du cimetière ; les murs avaient disparu, et le sol fut livré à la culture. Les ossements exhumés seront réunis dans une grande et vaste fosse.
Allemagne, Metz place forte : Fête du roi de Bavière.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Metz, 25 août. Fête du roi de Bavière. A l’occasion de cette fête, les édifices publics et quelques maisons particulières ont été pavoisés ; les casernes occupées par la troupes bavaroises ont été enguirlandées. Les régiments 4 et 8 ont eu une parade qui a été brillante. Les deux régiments étaient placés sous le commandement du major général de Horn, et ils ont défilé devant le lieutenant-général, gouverneur de la place de Metz, entouré de son état-major. Après le défilé les troupes sont rentrées dans leurs quartiers respectifs, où elles ont trouvé un excellent repas.
Mercredi 26 août 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Exercice d’artillerie au Fort d’Oberhausbergen.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Oberhausbergen, 26 août. Exercices d’artillerie. Depuis plusieurs jours, des exercices ont lieu au fort dit « Grand-duc de Bade » ; les soldats du génie ont construit plusieurs batteries à proximité du fort, et hier, de 8 à 10 heures du soir, ont eu lieu des exercices d’artillerie. Un grand nombre d’officiers supérieurs et autres ont assisté à ces manœuvres. Le fort avec ses batteries environnantes a présenté, par un clair de lune magnifique, un aspect vraiment pittoresque.
France, Belfort place forte : Explosion accidentelle.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Le Journal de Belfort annonce que mercredi matin quelques hommes du 35e de ligne étaient occupés, au fort de Miotte, à changer une roue de l’affût d’une pièce de 24. La roue étant enlevée, les leviers, avec lesquels ces soldats maintenaient la pièce en équilibre, vinrent à se rompre subitement et tous à la fois. La pièce et son affût tombèrent de côté et écrasèrent dans leur chute le caporal Schmelck, qui commandait la manœuvre. Le corps de ce malheureux soldat fut fracassé et la mort a été instantanée. Les autres soldats qui se trouvaient autour de la pièce en ce moment ont pu éviter d’être atteints.
Jeudi 27 août 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Travaux au passage de la Citadelle.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Nouvelles officielles. Avis. Pour cause de repavage de la rue principale qui mène à travers la citadelle, le passage y sera interdit aux voitures pendant les journées du 27, 28 et 29 août. Strasbourg, le 22 août 1874. Le gouverneur général : de Hartmann.
France, camp de Satory : Explosion accidentelle.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Une terrible explosion vient de jeter le deuil dans le camp de Satory. Jeudi, des artificiers du 26e régiment d’artillerie déchargeaient plusieurs projectiles sous la surveillance du maître artificier du polygone, M. Marille. Par un de ces hasards qui défient les meilleures précautions, une pièce prit feu et détermina l’explosion d’un tonneau de poudre. Le baril vola en éclats et atteignait les travailleurs. M. Marille fut mis en morceaux ; ses membres, détachés du tronc, furent dispersés et lancés à une grande distance ; deux autres artificiers ont été mutilés et sont morts quelques minutes après la catastrophe. Un autre soldat a été assez grièvement blessé.
Vendredi 28 août 1874
Allemagne, Alsace : Manque de pièces de monnaie.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Manque de monnaies en Alsace. On sait qu’en Alsace-Lorraine la loi reconnaît encore deux sortes de systèmes monétaires : celui du franc et celui du thaler (3,75 francs). Or, depuis six mois, le premier système n’existe plus que de nom ; car, par suite du cours élevé de la bourse de Paris ; toutes les valeurs françaises, à l’exception des monnaies de billon, ont été attirées en France. Les grosses monnaies d’or et d’argent sont représentées par le thaler, et les monnaies divisionnaires de ces deux espèces métalliques manquent complètement.
Aussi la presse n’a-t-elle pas manquée de signaler l’approche d’une crise monétaire, les Chambres de commerce ont prié le gouvernement de faire émettre dans ce pays des pièces divisionnaires, et un certain nombre d’industriels ont adressé à Berlin une pétition ayant pour but de faire introduire en Alsace le système du marc. Mais personne ne bouge : en haut lieu rien n’a été fait. Il est vrai que depuis quelques mois on y fait usage des pièces divisionnaires du thaler ; mais l’Allemagne a aussi besoin que l’Alsace de ces pièces, et elles n’ont encore rapport avec la France, qui seul est usité parmi les indigènes alsaciens.
Pour citer un exemple : la pièce de 3 groschen vaut 62,5 centimes. Or, en France, on ne connait guère les subdivisions du sou (5 centimes) ; de sorte que la pièces de 5 groschen vaut en réalité que 60 centimes. Quant aux pièces de tiers de thaler, on spécule sur l’ignorance du public, et l’on importe une grande quantité de pièces de 8 groschen, dit polonaises, lesquelles naturellement n’ont pas un cours légal.
Cet état de chose, on le comprend, n’a pas contribué à faire sympathiser le petit commerce avec l’Allemagne ; car on ne cesse de répéter avec aigreur que le système monétaire du franc, avec ses multiples et ses subdivisions, est excellent ; tandis que les diverses monnaies, qui l’ont remplacé, en qualité très-insuffisante, sont très imparfaites.
On ne comprend pas comment en haut lieu on peut aussi longtemps fermer l’oreille à ces justes plaintes. Le gouvernement, en imposant à l’Alsace le thaler comme monnaie légale, y a favorisé les abus de l’agiotage, qui épuise ce pays depuis tantôt quatre ans ; il serait donc temps maintenant d’y introduire enfin un système unique. Il est impardonnable de sembler ignorer à ce point les intérêts de toute une province aussi considérable. Dans les différents pays de l’Allemagne, chacun était habitué à ses monnaies traditionnelles, et l’on aurait pu fort bien limiter le retrait des anciennes monnaies, ainsi que l’émission des nouvelles, pour en approvisionner l’Alsace. Cela eut été d’autant plus facile que les nouvelles pièces d’un marc et de 20 pfennigs (= 1,25 francs et 25 centimes), qui depuis quelques temps nous arrivent du pays de Bade, sont très bien vues.
Allemagne, Strasbourg garnison : Démolition de bâtiments à l’ancienne Cour de Bade.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 29 août. La Cour de Bade, rue de Zurich. On a procédé hier à l’adjudication, par voie de soumission, des constructions à démolir, rue de Zurich, et connues sous le nom de « Cour de Bade ». Il y a peu de temps, elles ont été cédées à l’administration militaire, qui se propose d’élever de nouveaux bâtiments sur l’emplacement des vieilles masures qui y existent. La « Cour de Bade » était autrefois une résidence de premier ordre dans notre ville et appartenait aux princes de Nassau. Vers la fin du dix-septième siècle, elle était la propriété des margraves de Bade et servait souvent de résidence au prince Louis de Bade après les campagnes contre les Turcs. Lorsqu’en 1681 l’évêque Egon de Fürstenberg fit son entrée solennelle à Strasbourg, il se rendit également à la « Cour de Bade » pour y demeurer, en compagnie du prince de Nassau et d’autres gentilshommes.
Le cortège se composa, entre autres, de huit voitures, attelés chacune de six chevaux, dans lesquelles les membres de la famille des princes de Fürstenberg avaient pris place. Un escadron de cuirassiers servait d’escorte. A l’arrivée devant la cathédrale, vingt-quatre coups de canon furent tirés. Cette cérémonie n’était que le prélude de la réception du roi Louis XIV arrivant quelques jours plus tard avec la reine et toute la cour. La « Cour de Bade » a été achetée en 1741 par le cardinal de Rohan pour être démolie. Son Eminence y fit élever de magnifiques écuries qu’on peut encore voire aujourd’hui.
Allemagne, Sarrebourg, voies ferrées : Rupture de rail bloque le train avec le roi de Bavière.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 29 août. Danger heureusement évité. Un grand danger menaçait hier le train-express de Paris-Vienne. Peu avant son passage, à Sarrebourg, un garde-voie remarqua une rupture aux rails qu’il était impossible de réparer, vu le peu de temps qui restait jusqu’à l’arrivée du train. Le garde-voie ne pouvait donc qu’employer tous les moyens pour l’arrêter et courut au-devant de lui le drapeau rouge à la main.
Le train ayant eu un retard d’un quart d’heure, le garde-voie put faire un assez long trajet et, à la vie du signal, tous les efforts réunis parvinrent heureusement à arrêter le convoi à la distance de 10 ou 12 mètres du point dangereux, ce qui était d’autant plus difficile qu’en cet endroit la voie à une pente assez considérable. Un nouveau rail ayant été posé, le train dans lequel se trouvait le roi de Bavière, dans son propre wagon, put continuer sa marche. Il paraît que Sa Majesté a appris pourquoi le convoi s’était arrêté tout à coup en plein champ, car il a fait don au personnel qui l’accompagnait de la somme de 500 francs.
Dimanche 30 août 1874
Allemagne, Alsace : Manœuvres de la 45e division.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 14 août 1874.
Les manœuvres d’automne de la 45e division. Suivant des communications officielles le 30 et le 31 août les troupes participant aux manœuvres de la 15e division, entreront à Saverne, à Dettwiller et les environs. Ce sont outre les deux brigades d’infanterie, un escadron d’uhlans, un escadron du régiment de dragons n°15 et la 1re et 3e compagnie du bataillon de pionniers n°15 (de Metz). Ils passeront de là dans les brigades mixtes, formées du 2 au 4 septembre aux environs de Saverne. Après un jour de repos, le 10 septembre, auront lieu, deux jours de suite, les manœuvres de division, en face de l’ennemi, aux environs de Wasselonne et de Furdenheim. Le 12 septembre les troupes font ensemble leur entrée à Strasbourg, d’où repartiront le lendemain celles qui tiennent garnison ailleurs.
Lundi 31 août 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Tirs d’artillerie au Polygone.
Avis paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Avis. D’après une communication de la Commission de révision de l’artillerie, des tirs auront lieu à partir de lundi, 31 de ce mois, tous les jours au Polygone, et commenceront à 7 heures du matin. Strasbourg, le 28 août 1874. Pour le directeur de la police, Manns.
Septembre 1874
Allemagne, Metz place forte : Installation d’une coupole cuirassée Gruson au Fort Manstein.
Dans les années 70, après la fin des expérimentations des coupoles Gruson, on a commandé et installé quelques exemplaires de ce type à cause de leur prix qui était inférieur au modèle de Schumann, en compagnie de quelques postes d’observation cuirassés, au niveau de la ceinture fortifiée de Metz.
Une coupole est installée au Fort Manstein à Metz vers le mois de septembre 1874.
Allemagne, Marckolsheim, Schoenau, Rhinau et Gerstheim : Inauguration de nouveaux ponts sur le Rhin vers septembre 1874.
Le journal de Haguenau a annoncé récemment que le 8 août 1875 aurait lieu l’inauguration solennelle du nouveau pont du Rhin, construit entre Drusenheim (Alsace, canton de Bischwiller) et Greffern (Bade). C’est le septième pont établi, depuis la guerre, par les Prussiens, pour relier l’Alsace au pays de Bade. Les deux premiers, de Chalampé et de Seltz, furent ouverts en mai 1874. Les quatre autres plus récents, placés à Marckolsheim, Schoenau, Rhinau et Gerstheim, sont exploités depuis environ un an.
Mardi 1er septembre 1874
France, Belfort place forte : Visite du ministre de la guerre.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Paris, 4 septembre. Le général de Cissey, ministre de la guerre, est arrivé à Belfort, mardi 1er septembre, sans être officiellement annoncé. Le ministre, qui venait par la route du Ballon. (Illisible). Dans la journée de mercredi, le ministre accompagné de M. le général duc d’Aumale, commandant le 7e corps d’armée, a visité les travaux qui s’exécutent dans la place et autour de Belfort, ainsi que les casernes, l’hospice civil et l’hôpital militaire. M. le général de Cissey, qui a quitté Belfort hier, est arrivé aujourd’hui à Paris.
Mercredi 2 septembre 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Grand dîner militaire et prochaines manœuvres de cavalerie.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Haguenau, 2 septembre. Nouvelles militaires. Nous lisons dans la Gazette de Haguenau : Cette après-midi, il y aura une grand dîner militaire. Il y aura là 140 officiers, appartenant aux six régiments de cavalerie qui tiennent garnison à Haguenau et dans les localités environnantes. On peut supposer que l’occasion de cette fête aura été amené par l’anniversaire de la bataille de Sedan, jour si mémorable pour l’armée allemande.
Prochainement auront lieu les grandes manœuvres d’ensemble, dites manœuvres d’automne par brigades et par divisions. Ces dernières se feront sous les yeux du prince Frédéric-Charles ; on attend aussi le grand-duc de Bade. La division de cavalerie sera composée des corps suivants : régiment de uhlans n°4 et 15 ; chevaux-légers bavarois n°5 ; et les trois régiments de dragons n°9, 10 et 15.
Le gouvernement wurtembergeois a désigné pour assister à ces manœuvres de cavalerie les officiers supérieurs suivants : M. de Bantz, capitaine de cavalerie ; et M. de Reitzenstein, premier-lieutenant.
Hier l’artillerie bavaroise a quitté le camp. On les a fait partir plus tôt que de coutume, parce que ces soldats ont été cruellement éprouvés par la dysenterie.
Suisse, St-Gall : Grève des buveurs de bière.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : La grève des buveurs de bière, annoncée en Suisse depuis quelques jours, a déjà produit son effet à St.-Gall ; deux propriétaires de brasserie importantes ont consenti à livrer la bière aux consommateur au prix fixé par les réclamants, c’est-à-dire 15 centimes le demi-litre.
Suisse, voies ferrées : Percement du tunnel du Saint-Gothard.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On lit dans le journal de Genève : Le tunnel du St-Gothard doit avoir, comme on le sait, une longueur totale de 14 900 mètres. A la fin de juillet, 1 956 mètres étaient déjà percés des deux côtés, on peut admettre, d’après les progrès journaliers moyens obtenus depuis lors, qu’au 1er octobre prochain la longueur des deux galeries aura atteint 2 400 mètres, en sorte qu’à partir de cette date il restera à percer 12 500 mètres, ce qui représente 2 100 mètres pour chacune des six années qui courent encore pour l’entrepreneur, M. Favre ; cela représente 6 mètres par jour ; en ce moment le progrès quotidien est un peu en-dessous de cette moyenne ; pendant le mois de juin, il a été de 3 mètres du côté de Goeschenen et de 2 mètres du côté d’Airolo ; depuis le commencement d’août il est de 3,50 m du côté de Goeschenen et de 1,85 mètre seulement du côté d’Airolo, soit en tout 5,35 mètres.
Jeudi 3 septembre 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Arrivée de l’inspecteur des fortifications, le général von Biehler.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, le 4 septembre 1874. Le général von Biehler, Inspecteur des fortifications, est arrivé hier à 16 h en provenance de Metz et a pris une chambre à l’hôtel « Zum rothen Hause » hôtel de la Maison Rouge ».
Allemagne, Strasbourg garnison : Fête de la bataille de Sedan.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 3 septembre. Anniversaire de Sedan. Nous lisons dans la Strassburger Zeitung : La Société des anciens militaires allemands (Kriegerverein) a célébré hier soir au Casino de la rue du Jeu-des-Enfants l’anniversaire de la bataille de Sedan. Cette grande salle, dont l’aspect en lui-même est à la fois gracieux et imposant, était encore rehaussé par une brillante illumination, ainsi que par des guirlandes de fleurs, de verdure, des drapeaux et des trophées d’armes. Au milieu se dressait une estrade, sur laquelle s’élevait majestueusement la Germania montant la garde du Rhin, et montrant du glaive cette inscription : Avec Dieu pour l’empereur et la patrie ! Il y eut d’abord plusieurs morceaux de musique ; ensuite M. Ross, président de l’Association prononça un discours, où il exposa le but et la signification des Sociétés de guerriers, ainsi qu’un exposé historique de la Société de Strasbourg. Ce discours, profondément senti et bien dit, a été vivement applaudi. Après lui, M. Pfleging, membre de la Société, a faits en traits rapides l’historique de la célèbre bataille de Sedan ; puis il a dit quelles grandes et heureuses conséquences la victoire de Sedan a eues pour la nation allemande. Il termina son discours par le cri de vive l’Empereur ! répété avec enthousiasme par l’assemblée. Après cela, il y a eu un bal qui dura jusqu’au matin. Le monde féminin était représenté par les spécimens les plus gracieux et le plus ravissantes toilettes. La Société des guerriers allemands de Strasbourg a le droit d’être fière de cette fête, digne en tous points de la grande fête nationale qui a été célébrée le 2 septembre.
Allemagne, Brumath : Début des grande manœuvres de cavalerie.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Haguenau, 7 septembre.
On lit dans la Gazette de Haguenau : Le 3 septembre ont commencé les grandes manœuvres d’artillerie montée et de cavalerie entre Brumath et Haguenau. Ces exercices d’ensemble, vraiment grandioses ont un grand attrait pour les hommes de l’art, comme aussi pour le simple public : pour les premiers, à cause des méthodes nouvelles qui se pratiquent avec un véritable succès ; pour les autres, à cause de l’aspect grandiose et imposant qu’ils offrent. Les troupes prenant part à ces manœuvres sont les suivantes : une brigade de cavalerie légère, (3e régiment bavarois de chevau-légers et 15e régiment de dragons) ; une brigade de cavalerie de ligne (9e et 10e dragons) ; une brigade de grosse cavalerie (4e et 15e régiments d’uhlans) ; et enfin eux batteries montées du 14e régiment d’artillerie (badois). Les manœuvres sont commandées par le général Villijsme.
Le 3 et le 4, il y a eu des manœuvres de brigades ; le 3 ont commencés les manœuvres par division, lesquelles surtout sont fort intéressantes.
A 6 heures du matin, tous les régiments quittèrent leurs cantonnements, pour aller se ranger en bataille autour du village de Niederschäfolsheim, en faisant face aux villages de Kriegsheim et de Rottelsheim. Une brigade de cavalerie formait l’avant-garde ; les deux autres brigades et l’arrière garde formaient le gros du corps d’attaque. Aussitôt l’avant-garde s’avança jusqu’à Bernolsheim, où l’on supposa avoir rencontré l’ennemi. Et alors l’artillerie placées sur les hauteurs de Rottelsheim-Kriegsheim, a ouvert le feu bien nourri.
Allemagne, Strasbourg place forte : Embauche d’ouvriers pour les construction des forts d’Illkirch et de Lingolsheim.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Les entrepreneurs des fortifications continuent à demander des ouvriers. On engagera 50 ouvriers pour le fort n°IX (Illkirch) ; 150 pour celui de Lingolsheim ; les conditions offertes sont très favorables.
Remarque : il s’agit du Fort VIII, Fort von der Tann, actuel fort Lefèbvre et du Fort IX, Fort Werder, actuel fort Uhrich.
Vendredi 4 septembre 1874
Allemagne, Brumath : Incident lors des manœuvres militaires.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Brumath, 4 septembre. On a répété et on répète encore sur tous les tons que le règlement militaire défend sévèrement à un chef de frapper un subordonné. Les deux scènes de brutalité dont nous venons d’être témoin prouvent qu’il y a malheureusement des contraventions à cette règle, et ne fussent-elles qu’une rare exception, elles n’en produiront pas moins une fâcheuse influence sur l’esprit de la population.
Voici ce dont il s’agit : Un sous-officier du corps de cavalerie logé ici pour la durée des grandes manœuvres, ayant trouvé hier à l’écurie un cheval pansé avec négligence, fit amener celui-ci dans la cour par l’homme de service et appliqua à ce dernier deux vigoureux coups de poing en pleine figure. Puis, de sa canne, où plutôt d’une espèce de bâton qu’il tenait à la main, il frappa dans les jambes du malheureux comme sur une bête de somme. Les pieds du coupable portent encore aujourd’hui les traces écœurantes des mauvais traitements dont il a été l’objet.
Comme si les accès de colère avaient passé chez ce sous-officier à l’état chronique, celui recommença de plus belle ce matin, et la même scène navrante se reproduisit avec un autre soldat, en présence d’un grand nombre de spectateurs indignés. Cette fois, le propriétaire de la maison, un ancien militaire aussi, sentit son cœur bondir, et, s’adressant à ce chef brutal, il lui demanda si telle était l’habitude dans l’armée allemande. Ce que je fais ne vous regarde nullement, répondit l’homme courroucé, et je vous ordonne de vous retirer d’ici. C’est moi qui vais tout à l’heure vous mettre à la porte de ma maison sui vous continuez de la sorte, répondit le propriétaire, et, en outre, je vais, de ce pas, porter plainte à vos supérieurs pour vous apprendre à ne pas traiter vos hommes comme des chiens. Espérons que justice sera faite.
Laissant la responsabilité des détails qui précèdent à notre correspondant, nous croyons qu’il est du devoir de la presse de toucher de temps en temps cette corde. Il est malheureusement de fait qu’un les bienveillantes dispositions de la loi, concernant le traitement des soldats par leurs supérieurs, sont bien souvent enfreintes et violées par ces derniers, tandis que le premiers, pour des raisons faciles à comprendre, préfèrent ne pas porter plainte, comme ils en ont le droit.
Dimanche 6 septembre 1874
Allemagne, Strasbourg ville : Baisse du prix des denrées alimentaires.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Prix des principales denrées alimentaires. Il y a eu encore une baisse. D’après le marché d’hier, le kilogramme de pain bis blanc se vendra à 36 centimes, et celui du pain bis à 27 centimes, donc une diminution d’un centime sur les deux qualités. Le beurre a baissé de 10 centimes par kilogramme. Le prix des pommes de terre est resté le même (4,50 francs l’hectolitre), quoiqu’il y ait eu double quantité sur le marché. Le mais destiné principalement à engraisser les oies a baissé de 1,10 franc.
France, Camp de Satory : Explosion accidentelle.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Faits divers. Encore une explosion au camp de Satory. Un accident est arrivé samedi au camp de Satory. Des soldats du 54e d’infanterie étaient occupés à débourrer des obus, lorsqu’un de ces projectiles éclata soudainement. Un des militaires a été tué sur le coup ; un second, transporté mourant à l’hôpital, a rendu en route le dernier soupir ; trois autres ont été plus ou moins grièvement blessés.
Les accidents de cette nature, ajoute le Moniteur, se renouvèlent bien souvent depuis quelques temps. Sans doute il est difficile de les éviter, mais ne vaudrait-il pas mieux confier ces sortes de travaux, qui demandent une certaine expérience, à des artilleurs ou artificiers plutôt qu’à des soldats d’infanterie qui, presque toujours, manquent des connaissances pratiques indispensables pour ces sortes d’opérations ?
Lundi 7 septembre 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Incendie de la cantine du fort Kronprinz von Sachsen à Holtzheim.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Un incendie criminel a eu lieu à la cantine Hoppe du chantier du Fort Prince royal de Saxe, à proximité de Holtzheim.
Mardi 8 septembre 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Construction des forts de la rive droite du Rhin.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : On écrit d’ici à la Kölner Zeitung : Les travaux relatifs aux forts sur la rive droite du Rhin, à Sundheim, à Neumühl, à Auenheim, ayant été définitivement concédés, les constructions ont commencé. Ces forts n’auront pas la même extension que ceux de la rive gauche et leur construction ne sera pas poussée avec la même rapidité. D’après certaines informations, on se bornera à creuser cette année le fossé jusqu’à fleur d’eau et à commencer, avec la terre qu’on en retirera, l’établissement du rempart. Les travaux de maçonnerie se réduiront aux fondements. La direction supérieure de ces constructions est confiée à notre administration des fortifications ; les officiers du génie, désignés à cet effet, résideront à Kehl, où ils sont déjà arrivés.
Allemagne, Strasbourg place forte : Construction des 3 forts de la rive droite du Rhin.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 8 septembre. Je viens d’apprendre que les transports de matériaux pour la construction des forts près de Sundheim, Neumühl et Auenheim commenceront le 1er de ce mois sur le chemin de fer spécialement construit à cet effet. Les matériaux pour le fort n°10, près de Sundheim, seront transportés à partir de Neumühl par voiture, l’établissement d’une pont sur la Kinzig étant trop dispendieux.
Allemagne, Strasbourg place forte : Arrestation de la femme qui aurait incendié la cantine du fort Kronprinz von Sachsen à Holtzheim.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 8 septembre. Arrestation. Hier a été arrêté ici une femme que la gendarmerie à conduite à Strasbourg. C’est la femme du cantinier Hoppe du fort dit le Prince royal de Saxe, à proximité de Holtzheim. Elle est soupçonnée d’avoir mis le feu à sa cantine avant-hier, dans un esprit de lucre. Son attitude, quand on l’a arrêtée, fait plutôt croire qu’elle est coupable qu’innocente ; mais nous avons garde d’anticiper sur l’instruction, sous peu on saura à quoi s’en tenir.
Allemagne, Strasbourg : Noyade à l’écluse n°88.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 8 septembre 1874. Noyé. Hier matin, le batelier Daniel Keller, demeurant à la Robertsau, a déclaré à la police que le batelier Louis Jacob, âgé de 36 ans, natif d’Offendorf, en condition chez M. Hermann, aubergiste à Offendorf, lequel avait amarré son bateau chargé de pierres près de l’écluse n°88, s’est noyé avant-hier soir en voulant passer le canal avec son bateau. Il ajouta que, hier, à 6 heures du matin, Keller, a retrouvé le corps de ce malheureux tout près du bateau et qu’il l’a retiré de l’eau. Après l’autopsie le cadavre a été transporté à l’hôpital. Remarque : il est possible que ces pierres étaient destinées aux chantiers des forts de Strasbourg.
Allemagne, Sélestat place forte : Adjudication de l’arasement du front de la porte de Colmar.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Sélestat. 9 septembre 1874. Mardi dernier s’est déroulé ici l’adjudication des travaux d’arasement et de nivellement du front de la porte de Colmar, qui est composé de la courtine située à droite et à gauche de la porte et des deux ravelins aux deux extrémités de la courtine, ainsi que les travaux de nivellement du terrain prévu pour la construction de la caserne. De nombreux candidats sont venus pour concourir pour ses travaux importants évalués à 257 000 francs. Les travaux qui doivent être achevés au mieux le 7 mars 1875, ont été adjugés à M. Schultz, entrepreneur de Sélestat, et Cahn de Benfeld ».
Vendredi 11 septembre 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Visite du prince Frédéric Charles.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 11 septembre.
Hier, à 5 heures et demie du soir, S.A. le prince Frédéric Charles est arrivé à Strasbourg, venant de Berlin. Il a été reçu à la gare par S. Exc. Le général en chef Fransecky et est aller passer la nuit au quartier général.
Le prince est inspecteur général de la cavalerie de l’armée allemande, et, en outre, il remplit en ce moment les fonctions d’inspecteur du troisième corps d’armée. Ce matin à 8 heures et quart, il s’est rendu à Brumath pour y passer les troupes en revue. Il reviendra à Strasbourg aujourd’hui à 2 heures cinquante minutes.
Allemagne, Strasbourg garnison : Inspection du haras.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 13 septembre.
Hier, le prince Frédéric-Charles, en revenant de Brumath, est aller inspecter le haras. Ce matin à 6 heures, le prince est retourné à Haguenau pour y inspecter les troupes ; aussitôt après, il retournera en Prusse.
Allemagne, Strasbourg place forte : Recherche des tailleurs de pierre pour le Fort Veste Kronprinz.
Annonce paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : 10 tailleurs de pierre expérimentés « tüchtige Steinhauer » trouvent un emploi au Fort Niederhausbergen. Se présenter auprès de Monsieur l’ingénieur Widmayer.
Allemagne, Haguenau : Grandes manœuvres de cavalerie.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Haguenau, 12 septembre. Nous lisons dans la Gazette de Haguenau : Hier ont eu lieu les dernières grandes manœuvres entre Brumath et Haguenau. Les troupes qui y ont pris part étaient en tenue de campagne, et l’ensemble a eu quelque chose de solennel, car pour la première fois, cette année, elles manœuvrèrent sous les yeux du prince Frédéric-Charles, inspecteur général de la cavalerie. Il y avait aussi une compagnie d’infanterie venant de Saverne, et qui avait pour mission de débusquer l’ennemi. De grand matin, les troupes prirent leurs positions et attendirent le prince-général, lequel arriva à 9 heures, venant de Strasbourg. Il portait l’uniforme de colonel de hussards, qui lui sied si bien, et qu’on lui voit ordinairement sur des portraits.
L’ordre de bataille était le suivant : Un corps, venant de Wissembourg, avait, la veille, franchit la Zorn, près de Brumath, et, de grand matin, fut rejeté sur l’autre rive par un corps venu de Strasbourg. Après ce premier succès, la division de cavalerie a dû poursuivre l’ennemi ; celui-ci se reforma, près de Geudertheim, et il fallut l’attaquer. L’attaque eut lieu, en effet, brillamment, par tous les régiments de la division, au nombre de six, et échelons. Quand tous les régiments eurent donné, les chefs de corps furent appelés auprès du prince pour leurs rapports ; après quoi celui-ci émit son jugement sur les actions principales. Il n’eut que des éloges à distribuer, particulièrement aux Bavarois, qui ont eu à vaincre de grandes difficultés, la théorie prussienne qui vient d’être introduite dans la cavalerie bavaroise ne lui étant pas encore familière. Le tout se termina par un brillant et grandiose défilé.
Un incident particulièrement digne de remarque, c’est que, tout près du prince, se trouvaient une vingtaine de cavaliers civils, qui suivaient une vingtaine toutes les opérations avec le plus grand intérêt et galopèrent bravement à la poursuite de l’ennemi, à la suite des régiments. C’étaient de jeunes cultivateurs des environs, montés fièrement sur leurs propres chevaux. Dans les moments de repos, ils donnaient aux officiers des preuves de leur savoir-faire, et c’est ainsi que ces campagnards montrèrent pour la millième fois l’esprit belliqueux et l’aptitude militaire de la race alsacienne.
Postscriptum. Les manœuvres commencèrent avant 7 heures. L’ennemi était rangé en une triple ligne ; l’avant-garde était masquée, embusquée derrière la lisière de la forêt de Niederschaeffolsheim. Les deux brigades de grosse cavalerie exécutèrent contre l’ennemi une charge de front, et une brigade de cavalerie légère, une charge de flanc. Les villages de Kriegsheim et de Rottelsheim ont de nouveau été occupés par la cavalerie légère, de la manière que nous avons dite dans notre dernier rapport. Il y eut encore là un très vif combat entre l’artillerie et la cavalerie. Cette fois encore, le tout s’est passé de façon brillante.
Autriche, artillerie : Expériences de tir.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Les nouveaux canons Krupp. A l’occasion des expériences de tir que l’artillerie austro-hongroise vient de faire avec les pièces de campagne autrichiennes de 8 et les canons d’acier fondu Krupp, le Lloyd de Pesth dit : Le spectacle qui se déroula aux yeux des 300 spectateurs assemblés sur la place du Tir, parmi lesquels se trouvaient des archiducs, des généraux et un grand nombre d’officiers autrichiens et étrangers, surpassa tout ce que l’imagination la plus hardie eût jamais pu se présenter.
L’impression que ressentirent les généraux et officiers autrichiens fut, avouons-le, accablante, car chacun dut se dire avec inquiétude : A l’heure qu’il est, l’armée austro-hongroise n’a plus d’artillerie. Le canon d’acier fondu de 8,7 centimètres, se chargeant par la culasse, est une arme puissante et terrible dont les effets sont vraiment foudroyants. Notre pièce de 8 n’est à côté qu’un jouet d’enfant.
La Correspondance autrichienne publie, sur les expériences qui font jeter au Lloyd ce cri d’alarme, les renseignements que voici : A une distance de 3 000 pas, la batterie des canons Krupp a tiré 40 coups et 491 fragments de boulets ont porté ; la batterie des pièces de 8 a tiré le même nombre de coups et 68 fragments seulement ont porté ; à 3 000 pas, 1 405 pour la batterie Krupp et 163 pour la batterie autrichienne ; à 2 000 pas, 1 497 et 387. La proportion entre les effets comparés de ces deux batteries est la suivante : à 5 000 pas, 4,8 / 1 : à 3 000 pas, 2,4 / 1 ; à 2 000 pas, 1,3 / 1 On voit par-là que c’est surtout pour le tir à grande distance que le canon Krupp se montre de beaucoup supérieur à notre pièce de 8. Pour démontrer que le maniement du nouveau canon n’offre aucune difficulté notable, on prit, pour le service de cette batterie, des canonniers du 8e régiment d’artillerie exercés depuis peu de jours seulement à charger et à pointer les nouvelles pièces.
Dimanche 13 septembre 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Retour du général Fransecky.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 14 septembre.
S.E. le général commandant de Fransecky est arrivé hier à 4 heures, de l’après-midi, avec les officiers de son état-major. Ils avaient accompagné hier matin S.A.R. le prince Frédéric-Charles à Haguenau.
Lundi 14 septembre 1874
Allemagne, Brumath, manœuvres : Conséquence des brutalités d’un sous-officier.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Brumath. Brutalité d’un sous-officier. Nous avons communiqué dernièrement un acte de brutalité commis par un sous-officier et M. le maire Zimmer, vient, au vœu de l’autorité militaire, nous informer qu’une instruction a été commencée contre le coupable. Nos lecteurs d’apprendront, sans doute avec satisfaction.
Mardi 15 septembre 1874
Allemagne, Mulhouse voies ferrées : Installation d’une ligne de tramway hippomobile.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mulhouse, 15 septembre. Chemin de fer américain à traction de chevaux. La N. M. Z. écrit que les travaux de ce chemin de fer ont commencé et que les rails sont déjà posés sur une étendue de 2 000 mètres. Il ne se raccorde pas, comme il a été projeté dans le temps, au nouveau canal, au Nordfeld, mais au canal du Rhône-au-Rhin. Il commence sur la propriété de M. Lesage, contiguë au canal, où s’élève une grue pour le débarquement des pierres, puis il longe la rue du Faubourg de Bâle, la traverse là où s’embranche la Nordfeldgasse, et se profile jusqu’au nouveau bassin, passant à côté du pont et croisant la rue Newton. Il traverse le Steindächlein, près de la dernière maison de la rue des Merles et se dirige, en ligne droite vers la place des Casernes, où l’on est en train, entre autres, de bâtir un restaurant.
Remarque : Au début de l’installation des tramways, ils sont désignés avec le terme de chemin de fer américain.
Mercredi 16 septembre 1874
Allemagne, Haguenau : Manœuvres de cavalerie.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Haguenau, 16 septembre. Manœuvres de cavalerie. Hier ont été terminées les manœuvres de la cavalerie de division, auxquelles a assisté le commandant en chef du 15e corps d’armée, M. le général de Fransecky. Les régiments se sont rassemblés et des positions d’avant-poste ont été prises entre Rottelsheim, Kriegsheim et Niederschaeffolsheim. Vers 8 heures, on a annoncé l’ennemi ; Kriegsheim a été occupé, comme nous venons de dire. L’ennemi était censé s’avancer entre Kriegsheim et Schaeffolsheim et l’artillerie a pris position en arrière sur les hauteurs. Après un feu d’artillerie bien nourri et après que la brigade de dragons Wright eut été dirigée derrière Bernolsheim et la brigade de cavalerie légère Suckow vers Niederschaeffolsheim, les deux brigades se mirent en devoir d’attaquer. Plus tard, l’ennemi supposé se montra entre Weitbruch et Kriegsheim, et la brigade de cavalerie légère attaqua de front, flanquée par les deux brigades de cavalerie de ligne et de grosse cavalerie. Ces manœuvres fort bien exécutées ont été appréciées par le général commandant, M. de Willisen, et le commandant en chef du corps d’armée, M. de Fransecky. Les commandants des brigades ont fait finalement des allocutions aux différentes brigades, et le général M. de Willisen a surtout accentué la satisfaction qu’il a éprouvé d’inspecter des troupes bavaroises. Demain, les régiments rentreront dans leurs garnisons respectives. Hier, un banquet donné au Casino a réuni le corps d’officiers.
Vendredi 18 septembre 1874
Allemagne, Alsace-Lorraine : Projet de la loi pour l’introduction de la loi monétaire.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Strasbourg, 18 septembre. Projet de loi sur l’introduction de la loi monétaire de l’Empire et de la loi des pièces d’or de l’Empire en Alsace-Lorraine. Le chancelier de l’Empire a fait parvenir au Conseil fédéral un projet de loi en 3 paragraphes, concernant l’introduction de la loi monétaire de l’Empire et de la loi sur le monnayage des pièces d’or de l’Empire en Alsace-Lorraine. Le retrait des monnaies, basées sur le franc, aux frais de l’Empire n’aura pas lieu. Le franc sera accepté dans les comptes en place des monnaies de l’Empire, pour 0,8 de marc, les pièces de 5 centimes seront admises en paiement pour 4 pfennigs, celles de 10 centimes, pour 8 pfennigs, celles de 20 centimes, pour 10 pfennigs, celles de 50 centimes, pour 40 pfennigs, celles de 1 franc pour 80 pfennigs, celles de 2 francs pour 1,60 marc, le tout jusqu’à ce que les monnaies basées sur le franc soient mise hors de cours.
Samedi 19 septembre 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Etat d’avancement de la construction des forts de la rive droite et livraisons de briques.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß repris dans la Gazette de Karlsruhe : « Strasbourg, le 19 septembre 1874. On a écrit d’Offenbourg à la Gazette de Karlsruhe « Karlsruher-Zeitung » : « On travaille activement à la construction des forts de la rive droite du Rhin, comme nous avons eu l’occasion de voir les travaux des forts qui viennent d’être commencés entre Sundheim et Eckartsweier. Pour une personne non initiée il n’est pas possible de constater quel est l’état d’avancement de la construction de ces forts ; mais on peut dire avec certitude, on en est convaincu, qu’il y a encore pas mal de travail à réaliser. Avec la construction de ces forts et principalement avec l’agrandissement de la place forte de Strasbourg, c’est toute branche de l’industrie qui a pris en compte notre région, qui apporte assez de travail et également assez de revenus, comme la fabrication des briques. Alors que l’on ne trouvait autrefois que quelques rares four à briques dans la région, on peut trouver maintenant à Schutterwald, Hofen, Legelhurst et les autres villages de grandes piles de briques empilées, qui ont été fabriquées, séchées et cuites dans ses villages, puis immédiatement livrées à Strasbourg. Avec cela beaucoup d’argent arrive chez les gens, et plus d’un qui ne gagnait à peine son pain quotidien en tant que journalier, a gagné beaucoup d’argent ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Début de construction du bâtiment de l’anatomie sur le bastion 4.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « La cuirasse qui cerne notre ville, a été muni désormais un trou important. Derrière l’hôpital sur le bastion 4, dénommé également petit polygone, on a commencé d’excaver le terrain de construction du bâtiment de l’anatomie. La terre que l’on sort ici à la pelle, doit être étalée sur le terrain de construction de la gare d’Austerlitz dénommée « Metzgerhauptbahnhof ». C’est dans ce but que le rempart a été percé, qu’un pont a été installé sur le fossé et que des rails ont été posés jusqu’à l’avant gare « Metzgervorbahnhof ». Le transport de la terre avec des wagonnets a dès à présent commencée ».
Allemagne, Strasbourg, voies ferrées : Déraillement de 3 wagons.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Déraillement. Le 19, à midi, 3 wagons de marchandises du convoi n°326, venant de Mulhouse, ont déraillé entre Koenigshoffen et la Rotonde. Il n’y a pas eu d’accident.
Allemagne, Strasbourg, place forte : Incendie de la cantine du Fort Fransecky.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Incendie. Le 19, dans la soirée, à 7 heures et demie, le feu a éclaté dans la cantine du fort Fransecky, tenue par M. Geissler. E moins d’une demi-heure, tout le bâtiment et ce qu’il contenait était consommé. Il n’y a pas eu de pompes sur les lieux. Le dommage est évalué à 20 000 francs. On ne connait pas jusqu’ici la cause de ce sinistre. Le propriétaire de la cantine, M. Geissler, n’était pas présent au moment du désastre ; des affaires l’avaient appelé de grand matin à Strasbourg. Il est assuré dans la Compagnie d’assurances la Patrie, pour une somme de 24 000 francs.
Allemagne, Strasbourg, place forte : Condamnation dans le cadre de débauche de maçons pour les chantiers des forts.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Tribunal correctionnel, 19 septembre. L’entrepreneur de bâtiments, M. Aloïse Elles, âgé de 31 ans, occupe à peu près 60 ouvriers à Koenigshofen, parmi lesquels se trouvaient Hauser et Tottler, maçons, qui demandèrent à le quitter pour travailler aux forts et réclamèrent par conséquent l’argent qui leur est dû. Il fit venir l’un, puis l’autre à son bureau, ferme la porte et les assaillit à coups de cannes en disant : Voilà comme je paie. Il gratifia de plus l’un d’une brique qu’il lui jeta dans le dos et l’autre d’une volée de coups de poings. Les deux hommes maltraités jouissent d’une bonne réputation, ils passent pour fort inoffensifs et pour de bons ouvriers. L’inculpé, en revanche est connu pour un homme violent et a déjà été condamné, à deux reprises, pour mauvais traitements, chaque fois à 6 mois de prison. Comme circonstances atténuantes, on peut dire en sa faveur que dans l’espèce les deux ouvriers en question, ont, parait-il, cherché à en entraîner d’autres, ce qui a surexcité le sieur Elles. Il est condamné à quinze jours de prison et aux frais.
Le garde-champêtre à Koenigshofen a eu une autre mésaventure.
Strasbourg, garnison : Noyade d’un soldat.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin du 23 septembre 1874 :
Samedi dernier a été retiré de l’Ill, près du quai des Pêcheurs, un soldat du 47e d’infanterie. On ne sait pas si ce malheureux s’est donné la mort volontairement, ou s’il l’a trouvée par accident. Il manquait depuis plusieurs jours, et il portait encore son sabre au côté.
Lundi 21 septembre 1874
Allemagne, Strasbourg ville : Enlèvement de girouettes trop patriotiques.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Depuis quelques jours on voyait sur le toit de la maison n°20 de la rue d’Or une girouette colossale représentant d’un côté un turco, de l’autre un zouave. Ce matin ces guerriers de fer-blanc ont été enlevés par ordre de la police.
Allemagne, Strasbourg garnison : Condamnation pour l’agression d’un sergent.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Tribunal correctionnel, 21 septembre. Le sergent Kelm, demeurant à la Krutenau, a eu à supporter des agressions et même des invectives de la part de différents voisins, propos qui ne parlent guère en faveur de l’éducation de ceux qui les ont exhalés. Les enfants, taquins par tempérament, peut être aussi stimulés et excités, suivaient l’exemple des adultes et jouèrent toutes sortes de mauvais tours au pauvre sergent. Un dimanche soir du mois dernier, un des gamins jeta du sable et de la terre contre la fenêtre de la chambre où se tenait le sergent et celui-ci sortit et souffleta le petit vaurien. Le journalier Théodore Baumann, âgé de 46 ans, qui de loin avait assisté à la scène, accourut et accabla le sergent d’une bordée d’injures.
Il est possible que ce champion d’une mauvaise cause ait eu l’approbation des voisins et des voisines, mais le tribunal le condamne à 5 thalers d’amende et aux frais. En outre, l’offensé aura le droit de publier, dans l’espace de six semaines, le jugement dans un des journaux de la localité.
Allemagne, Diedenhofen – Thionville, garnison : Lourdes condamnation pour les soldats coupables d’agression.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Thionville, 21 septembre. Condamnation de soldats coupables d’excès. Nous avons, dit le Journal de Thionville, rapporté à nos lecteurs, il y a quelques temps, d’un excès commis par deux soldats, au courant du mois de mai passé, dans une maison mal famée, dans la rue de l’Hôpital de notre ville, dont la suite était qu’un couple mariés fut grièvement blessé, tant que pendant longtemps on craignait pour leur envie. A ce que nous entendons, ces deux soldats ont à éprouver toute la gravité de la loi, car l’u d’eux a été condamné à 2 et l’autre à 3 ans de peine de forteresse.
Allemagne, Vendenheim voies ferrées : Destruction d’un pont de chemin de fer.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Vendenheim, 21 septembre. Pont de chemin de fer. On écrit à la Strassburger Zeitung : Ce matin, nous avions l’occasion d’assister à un spectacle fort intéressant. Il s’agissait de faire sauter le pont de pierre existant entre Vendenheim et la station de Mundolsheim. Ce pont, construit en vue des wagons français, n’était pas commode pour les wagons allemands, qui sont plus élevés, et présentait de graves inconvénients. Il est arrivé, entre autres, que le toit d’une voiture de saltimbanques a été enlevé en traversant ce passage, et que l’administration du chemin de fer a dû payer les dégâts. On a dû faire sauter aujourd’hui l’arche reposant sur deux forts piliers immédiatement après le passage du train quittant Strasbourg à 10 heures 25 et arrivant ici 16 minutes après, donc à peu près vers 11 heures. Il fallait que, peu avant midi, le passage fut libre pour le train de Paris arrivant à Vendenheim à 11h51, et à Strasbourg à midi 7. On a eu recours pour l’opération en question, au bataillon de pionniers badois en garnison à Strasbourg. Les travaux préliminaires ont été terminés ce matin. Ils consistaient a pratiquer des rainures dans la voute de pierres pour y introduire une charge de poudre de 300 kg environ, qui a été mise en communication, au moyen d’un fil de fer, avec l’appareil électrique disposé à une distance convenable. Tout était prêt quand le train attendu de Strasbourg arriva à toute vapeur. A peine avait-il passé, que l’officier dirigeant l’opération donna le signal. Un bruit sourd retentit dans l’air, une colonne de fumée s’éleva et l’on entendit un fracas terrible produit par les pierres et les débris de toutes sortes lancés au loin. Quand la fumée et la poussière se furent dissipées, l’arche su fièrement campée, il n’y avait qu’un instant, avait disparu. Les pierres et fragments ayant été enlevés rapidement par de nombreux ouvriers et les rails ayant été déblayés d’un côté, le train de Paris put passer, lentement, il est vrai, mais sans subir un temps d’arrêt. L’explosion a tellement ébranlé l’air que des carreaux se sont brisés à 600 mètres de distance environ sur la route de Wissembourg. Plusieurs toitures ont été endommagées par les pierres qui sont tombées dans toutes les directions. Le pont démoli ne tardera pas à être remplacé par un pont en fer qui est tout prêt et qui ne présentera pas les mêmes inconvénients que l’ancien.
Allemagne, Kehl garnison : Agression d’employés des chemins de fer par des militaires.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Kehl, 21 septembre. Acte de brutalité. Un acte de brutalité fort regrettable et fort blâmable a été commis ici, ces jours-ci, sur quelques employés du chemin de fer. Quelques soldats du 4e régiment d’infanterie badoise n°112 en partie à Bodersweier et à Linx, en partie à Auenheim, profitèrent d’une voiture se dirigeant vers ces localités et durent traverser le chemin de fer près de la vieille gare d’ici. Un train de manœuvre, venant de la grande gare, ayant été en mouvement, les barrières étaient fermées et ne s’ouvrirent naturellement pas sur la demande de ces militaires. Quelques-uns d’entre eux prétendirent qu’il fallait à cause d’eux déranger le train arrive et arrêté en face du passage et invectivèrent l’aiguilleur qui ne s’empressait pas d’obtempérer à leur désir. Ils allaient se livrer à des voies de fait sur le malheureux employé, quand deux de ses collègues accoururent pour lui prêter main forte. Ils furent tellement maltraités par cette soldatesque que deux d’entre eux, le troisième un homme débile s’étant éloigné, sont alités. Un des employés a reçu une blessure à la tête qui n’est pas sans gravité. La gendarmerie a arrêté les coupables qui n’échapperont pas à leur juste châtiment.
Allemagne, Baden-Baden : Arrivé de l’empereur d’Allemagne.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Baden-Baden, 21 septembre. S. M. l’Empereur d’Allemagne arrivera ici le 28, et l’impératrice d’Autriche le 4 octobre. Les 5 et 7 octobre auront lieu les courses d’officiers qui promettent d’être grandioses. Un grand nombre d’inscriptions a déjà eu lieu, surtout de la part des officiers de la garde prussienne. Deux officiers supérieurs autrichiens, les comtes de Pavanno et de Chorinski y paraîtront également.
Dimanche 27 septembre 1874
Allemagne, Alsace-Lorraine : Dernière édition du journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin.
Article paru dans le journal Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin : Mes devoirs de famille et ceux que j’ai à remplir vis-à-vis de mon établissement de Lahr m’ont déterminé à céder la propriété du journal Courrier du Bas-Rhin. A partir du prochain numéro, ce journal passera entre les mains de la Société par actions du Journal d’Alsace. J’ai entrepris la continuation du Courrier, il y a quatre ans, à l’époque où il s’agissait de réconcilier les habitants du pays, autant que possible, avec les faits immuables qui alors s’accomplissaient, et de les gagner pour le nouvel Empire germanique, qui alors surgissait glorieusement. J’ai la conscience d’avoir rempli, dans la mesure de mes forces, cette lourde tâche. En leur faisant mes adieux, j’éprouve le besoin d’exprimer mes biens sincères remerciements aux habitants de ce pays, qui dans des circonstances aussi difficiles m’ont honoré de leur bienveillance. Strasbourg, le 26 septembre 1874. Maurice Schauenburg. Remarque : Il s’agit du dernier numéro de ce journal.
Mercredi 30 septembre 1874
Allemagne, Strasbourg fortifications : Cérémonie de pose de la première pierre au Fort Blumenthal.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Strasbourg, 30 septembre 1874. On nous écrit d’Auenheim : « Favorisé par un très beau temps, ce sont déroulés ce matin à 11 heures les festivités de la pose de la première pierre du Fort Blumenthal avec de nombreux participants provenant des alentours et de plus loin. Après que notre chère curé Förster ait relaté en quelques mots l’importance de cette festivité, le capitaine ingénieur « Ingenieur-Hauptman » von Hesen (difficile à déchiffrer) exécuta les trois coups de marteau traditionnels accompagné par l’explosion des pétards et la musique du bataillon du génie de Strasbourg. Après 13 heures, sur l’invitation de l’entrepreneur Rauschert, l’assemblée se rassembla dans le restaurant « zum Hecht » (Au brochet) qui avait été décoré pour cette occasion festive, pour un dîner, qui à côté du culinaire proposa également d’autres douceurs conformes à ce genre de festivité. C’est encore notre curé Förster qui évoqua nos sentiments de respect et de gratitude envers notre empereur, suivi d’un toast au Grand-Duc de Bade et finalement d’un autre toast à l’impératrice, dont le jour anniversaire tombait sur celui de cette fête de pose de la première pierre.
Nous souhaitons que ce rassemblement soit de bons augures pour cette construction, et une chance pour un heureux achèvement. Après avoir agrémenté le sérieux de cette cérémonie, la musique joua à nouveau pour un bal qui permit faire durer cette assemblée dans la joie et la bonne humeur.
Il est également à remarquer qu’un important contingent d’ouvriers du chantier a été convié par l’entrepreneur pour un repas servi dans les deux restaurants du village ».
Octobre 1874
Evénements divers du mois d’octobre 1874.
Allemagne, Neuf-Brisach place forte : Elaboration de plans.
Cote C-70782 : Projet pour la correction des bastions 5, 6 et 7, échelle 1/1000, octobre 1874, avec apports complémentaires de 1875.
Lundi 5 octobre 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Etablissement d’un plan projet pour le Fort Fransecky.
En 1874, le service des fortifications de Strasbourg établi un plan projet du Fort Fransecky destiné à être joint en que pièce-jointe au devis du 8 octobre 1874. Ce plan de masse est à l’échelle 1 :500e. Ce plan comporte les signatures suivantes : Major und Ingenieur vom Platz : Herrfahrdt, Premier Lieutenant Hübschmann et d’autres autorités.
Vue du plan décrit ci-dessus (collection MJR)
Source : Geheimes Staatarchive preußischer Kulturbesitz.
Détail du flanc gauche (collection MJR)
Détail de front gauche (collection MJR)
Samedi 10 octobre 1874
Allemagne, Strasbourg ville : La presse locale publie une annonce d’embauche pour la construction d’une voie ferrée à Winterthur.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : Bons terrassiers. Trouvent un emploi pour 3,75 Fr à 4,50 Fr de salaire journalier pour du travail cadencé sur la voie ferrée du « Tössthalbahn » à Winterthur. (S. 660 Q. 125.3.3). Weilemann & Ehrensberger, entrepreneurs.
Remarque : cette annonce nous démontre que l’on essaye de débaucher les ouvriers chargés de la construction des forts détachés de Strasbourg par des salaires attractifs.
Dimanche 11 octobre 1874
Allemagne, armée impériale allemande : Création d’un bataillon d’infanterie.
La Revue militaire de l’étranger 1874 a publié ces informations : « Parmi tous les régiments de l’armée allemande, un seul était encore formé à deux bataillons, savoir : le 7e régiment d’infanterie wurtembergeois n°125. Néanmoins, le 3e bataillon qui devait compléter ce régiment figurait sur le livret d’emplacement des troupes, avec cette annotation : « sera constitué le 1er novembre 1874 ».
On lit dans la Gazette de l’Allemagne du Nord, du 29 septembre 1874, que l’on s’occupe actuellement de la formation de ce bataillon. Il sera constitué à Ulm où il tiendra garnison jusqu’à ce que la caserne qui doit lui être affecté à Tübingen soit achevée.
Tous les régiments d’infanterie allemands sont donc maintenant à trois bataillons : le nombre de ces bataillons est de 444. Si l’on ajoute les 26 bataillons de chasseurs, on obtient 470 pour le nombre des bataillons d’infanterie de l’armée d’active de l’empire allemand ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Consultation des 1er et 3e rayon de fortification du cadastre du Fort Fürst Bismarck.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß a publié cette directive officielle le dimanche 11 octobre 1874 : « Municipalité de Strasbourg « Bürgermeisteramt der Stadt Straßburg ». Directive. Les plans des 1er et 3e rayon du cadastre du Fort Fürst Bismarck qui ont été constatés aujourd’hui par cette directive notamment dans les communes de Wolfisheim et d’Oberschaeffolsheim sont présentés pendant une durée de 6 semaines. Les propriétaires de ces parcelles, qui s’estiment lésé par ces restrictions, doivent présenter leur demande d’indemnisation dans un délais de 6 semaines c’est-à-dire du 18 octobre au 28 novembre de l’année avec l’indication du montant de l’indemnisation demandée. Strasbourg, le 8 octobre 1874. Le gouvernement impérial de la place forte. Signé von Hartmann, « General der Cavalerie » (équivalent à un actuel général de corps d’armée). Cette directive est par cela portée à la connaissance du public. L’administrateur de la municipalité. Signé Back ».
Allemagne, Strasbourg place forte : Embauche de tailleurs de pierre pour la construction du Fort IV à Niederhausbergen.
Annonce parue dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « 10 tailleurs de pierre expérimentés « tüchtige Steinhauer » trouvent un emploi au Fort Niederhausbergen. Se présenter auprès de Monsieur l’ingénieur Widmayer ».
Jeudi 15 octobre 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication de la livraison de vivres pour l’hôpital militaire.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « La livraison des vivres pour l’année 1875 au profit de l’hôpital militaire de garnison « Garnison-Lazareth » sera adjugée à l’offre la moins chère, c’est pour cette raison que l’adjudication est fixée au jeudi 15 octobre, le matin à 10 h, dans le bureau du Lazareth, où les conditions peuvent également être consultées. Strasbourg, le 7 octobre 1874. « Kaiserliche Garnison-Lazareth ».
Dimanche 18 octobre 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Fermeture du passage de la Citadelle.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Communiqué. Le passage par la Citadelle sera interdit aux attelages le dimanche 18 octobre 1874, de 10 heures à 14 heures. Strasbourg, le 15 octobre 1874. Le gouverneur von Hartmann, « General der Cavalerie ».
Lundi 19 octobre 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Inauguration du monument dans la Citadelle.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Strasbourg, le 17 octobre 1874. Comme nous venons de l’apprendre, l’inauguration du monument dans la Citadelle, commémorant les camarades du génie tombés au champ d’honneur lors de la dernière guerre, se déroulera demain matin, entre 10 h et 11 h. Les troupes qui participent à cette inauguration, se rendront au pas, à l’issue de la cérémonie, à l’église Saint-Thomas, où se déroulera un service religieux ».
« L’inauguration du monument de la Citadelle. Strasbourg, 18 octobre 1874. L’inauguration du monument de la Citadelle que nous avions annoncée dans notre numéro de jeudi dernier, c’est déroulé ce matin sous une météo clémente. A partir de 11 heures, un long convoi de voitures se mis en mouvement vers l’emplacement où allait se dérouler cette festivité, où se rassemblait petit à petit une prestigieuse assemblée. Devant le monument couvert par un voile, entre celui-ci et le pavillon des officiers « Offizier-Pavillon », on a formé un carré, au milieu duquel on a placé un autel, encadré de chaque côté par deux compagnies du bataillon du génie en garnison ici, et en face du monument, était alignés les officiers qui avaient été conviés à la cérémonie, ainsi que les autorités civiles, et sur les côtés du monument, des députations de tous les corps de troupe de la garnison. Dès la sonnerie de 11 h 30 du pavillon des officiers, le commandant du bataillon du génie ordonna le garde à vous “Still gestanden”, et c’était le point de départ de la cérémonie. Elle commença par un chant choral, suivi par une messe basse dite par l’aumônier catholique de la garnison, suivi d’un nouveau chant choral et du sermon de l’aumônier protestant. Ce dernier rappela dans un discours remarquable, qu’en ce jour de la commémoration de la bataille des nations à Leipzig et de l’anniversaire du prince héritier, on allait commémorer un événement encore important. Il poursuit son discours émouvant en y mêlant des citations de la bible, et il précisa que les personnes en l’honneur desquels on avait érigé ce monument, ne sont pas mortes, mais poursuivent leur vie dans le souvenir de leurs proches et de leurs camarades, ainsi que du peuple et de leur pays. Lorsque le prédicateur fini son sermon, la troupe présenta les armes, et un chœur entama le chant : « Wie sie so sanft ruhen alle die Seeligen » tandis que le voile était abaissé petit à petit. L'assemblé était venu ici pour vous quelque chose de beau, à présent ils étaient carrément étonnés par ce qu’ils voyaient. Sur un socle, qui portaient sur la face avant une inscription, sur la face opposée les noms des officiers morts au combat, sur les faces droites et gauches les noms des sapeurs tombés au combat, s’élevait une colonne sobre et mince, mais toutefois majestueuse. Sur son sommet trône un aigle, les ailes déployées, à l’image de la puissance allemande, dans ses serres, il tient une croix de fer. A sa base, aux quatre coins, sont représentés quatre lions, qui représentent les héros qui se reposent. Les 26 noms des officiers inscrits sur le socle, sont les suivants : Oberst-Lieutenant Robert von Gans, Oberts-Lieutenant Gustav von Rohrschreibt, Major Cuno von Dunssor, Major Friedrich von Otusilten, Major Adolph Engels, Hauptmann Otto Kirchgessner, Hauptmann Adolph Erssberg, Hauptmann Willhelm Richter, Hauptmann Alwin Ledibour, Hauptmann Otto von Hossn und Boniensisstz, Hauptmann Emil Kammtab, Hauptmann Adolph Kalimann, Lieutenant Georg Jacobi, Lieutenant Julius Muller I, Lieutenant Paul Muller II, Lieutenant Georg Hoffmann II, Lieutenant Hans von Schlieben, Lieutenant Berhardt Janke, Lieutenant Herrmann Remiz II, Lieutenant Wilhelm Burckhard, Lieutenant Leopold Froben, Lieutenant Ludwig Schosse, Porteepeefähnrich August Rothert, Porteepeefähnrich Adolph Wendel, Vicefeldwebel Beno Wellenkamp, Vicefeldwebel Menn.
Nous comptons également 260 noms d’homme de troupe. De ces noms, ont nous a précisé que 12 sont tombés devant l’ennemi, 13, à la suite des fatigues de la campagne, et un, en service, le lieutenant Jacobi, lors du démontage d’une torpille « Torpedo ».
L’inscription de la face avant est la suivante : « Dem Andenken seiner im Feldzuge 1870-71 gefallenen und gestorbenen Kameraden. Das königlich preussische Ingenieur-Corps. ». Dès que le voile était entièrement tombé, l’aumônier a bénit le monument et l’assemblée entama le chant « Nun danket alle Gott ». Après cela, le « Generallieutenant » von Biehler (Monsieur le ministre de la guerre n’a pas pu se libérer) entama un hourra à sa Majesté et roi, qui fut suivit de l’hymne national joué par la musique. La cérémonie s’est terminée avec l’hymne, et les troupes se retirèrent. Une foule très dense entoura le monument pour l’admirer, c’était à la fois un chef d’œuvre et un monument commémoratif. Dans la cour de la caserne « Pionier-Kaserne » qui était décorée par de nombreux drapeaux, se déroulait un repas festif destiné aux hommes de troupe, ainsi que pour les députations venues de l’extérieur. Vers 15 heures, commença un dîner des officiers au mess, qui, en raison des circonstances, resta digne, sans chant et musique, où, hormis les deux toasts portés à la santé de sa Majesté et du prince héritier, on leva également son verre en l’honneur des morts ».
Mardi 20 octobre 1874
Allemagne, Altkirch et Tann : Absences au conseil de révision.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Cent jeunes gens soumis aux obligations militaires, des cercles de Altkirch et de Tann, qui ne se sont pas présentés à la commission de révision « Militär-Revision » et qui ont quittés le territoire allemand sans autorisation, ont été condamnés par contumace, conformément à l’article 40, à une amende de Thaler ou éventuellement à un mois de prison. Leurs biens ont été amputés de ce montant ».
Mercredi 21 octobre 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication pour la livraison de balles en zinc.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Adjudication. Adjudication publique pour la livraison de : 115 000 balles en zinc diamètre 23,5 mm ; 609 000 balles en zinc diamètre 26,5 mm ; Ainsi que 48 plaques en zinc (1 850 mm de long et 880 mm de large et épaisse de 1,8 mm) pour les obus à balles « Kartäschen » au profit de l’arsenal d’artillerie de Strasbourg « Artillerie-Werkstatt » le 21 octobre 1874 matin à 10 heures dans les locaux de la direction de l’arsenal d’artillerie et les offres doivent être déposées sous plis cacheté avant l’adjudication avec la mention « Offerte auf Lieferung von Zinkkugeln und Zinkblech » (offre pour la livraison de balles et de plaques en zinc). Les conditions peuvent être consultées tous les jours à l’arsenal d’artillerie pour être envoyées contre payement des frais postaux. A Strasbourg, le 29 septembre 1874. La direction de l’arsenal d’artillerie « Die Direction der Artillerie-Werkstatt ».
Lundi 26 octobre 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication de la vente de moellons à la Citadelle.
Avis paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Dans la Citadelle, à l’est du pavillon des officiers « Offizier-Gebäude », doivent être vendus aux enchères environ 81 m² de vieux moellons, répartis en trois lots ; les amateurs sont priés de venir à la vente qui se déroulera le lundi 26 octobre 1874 à 10 heures. Strasbourg, le 19 octobre 1874. « Kaiserliche Garnison-Verwaltung ».
Mercredi 28 octobre 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Adjudication de la construction de la route stratégique que les hauteurs de Hausbergen par le service des fortifications.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Mercredi le 28 octobre matin à 10h, au bureau du service des fortifications, aura lieu l’adjudication publique de la construction d’une route sur les hauteurs de Hausbergen, c’est-à-dire pour les travaux et la livraison des matériaux sous le régime de « General-Entreprise ». Les candidats devront être de grandes sociétés ayant des moyens importants et nous faire parvenir les certificats correspondants au moyen quatre jours avant l’adjudication. La caution a déposé est de 30 000 marks. Les offres seront notifiées sur papier timbré et déposées sous plis cachetés jusqu’au 28 octobre à 9h00 du matin, au bureau du service des fortifications. A Strasbourg, le 8 octobre 1874. Le service impérial des fortifications « Kaiserliche Fortifikation ».
Mercredi 11 novembre 1874
Allemagne, Mayence place forte et garnison : Construction de la fabrique de conserves.
La Revue militaire de l’étranger 1874 a publié cet intéressant article concernant la fabrique de conserves militaires à Mayence : « Le journal la Deutsche Militär-Verwaltung, du 12 octobre courant, donne les détails suivants sur la fabrique de conserves militaires qui est en construction à Mayence, et dont il a été question, à plusieurs reprises déjà, dans la Revue militaire de l’étranger. Les travaux avancent avec une grande rapidité. Le corps de bâtiment principal, qui a une longueur de 320 mètres et trois ailes, est presque terminé, et sera relié par une voie ferrée avec la gare principale de la ville. En avant de ce bâtiment principal se trouve un grand réservoir d’eau de la contenance de 320 000 litres. La force motrice sera fournie par trois machines à vapeur de 200, de 150 et de 100 chevaux, dont les chaudières seront installées dans un local spécial. Ces machines et celles du moulin à vapeur, qui ont été demandées à l’industrie anglaise, doivent être montées pour la fin de l’année courante ; l’abattoir sera achevé à la même époque. On construira des logements pour 16 employés et 600 ouvriers. En temps de guerre, on pourra abattre, dans cette usine, jusqu’à 170 têtes de gros bétail par jour, et la fabrique entière sera en mesure de pourvoir à l’alimentation journalière de 50 000 hommes ; en outre, elle fournira une quantité importante de conserves d’avoine (Haferconserven) pour la nourriture des chevaux. L’idée première de cette création vient du général Manteuffel. L’exécution et la mise en œuvre en ont été confiées aux intendants militaires Eichberg et Engelhardt. Il serait question, dit-on, si ce premier essai donne de bons résultats, de doter chaque corps d’armée d’une fabrique analogue ».
Samedi 14 novembre 1874
Allemagne, armée impériale allemande : Des améliorations récentes apportées au matériel de l’armée allemande.
La Revue militaire de l’étranger 1874 nous livre diverses informations concernant l’armée impériale allemande : « La Gazette d’Augsbourg a inséré dans son numéro du 14 novembre 1874, sous un titre analogue au précédent, un article d’un certain intérêt, et qui, par la manière dont les questions techniques y sont exposées, semble émaner d’un homme du métier. Il est assurément fort possible que la publication de semblables renseignements dans une des feuilles les plus répandues de l’Allemagne méridionale, ait été faite avec intention, mais comme les indications données par le journal bavarois concordent avec la majeure partie de celles qui circulent sur le même sujet, et qu’elles forment un tout assez instructif, nous les reproduisons ci-dessous, en nous bornant à indiquer leur origine et à les accompagner de quelques notes complémentaires.
Artillerie de campagne.
L’artillerie de campagne se montre très satisfaite des résultats obtenus, dans le courant des derniers exercices de tir, avec les nouvelles pièces. On s’était opposé de soumettre à un dernier examen les détails de construction du matériel ainsi que les fusées des obus à double paroi. Chaque brigade d’artillerie, y compris les brigades bavaroises, avait reçu, dans ce but, deux batteries de campagne (montées) et une batterie à cheval (on sait que les nouvelles pièces de l’artillerie allemande sont de deux calibres différents : les unes de 8,8 c exclusivement destinées aux batteries de campagne (montées) et les autres de 7,85 c servant à l’armement des batteries à cheval. Les pièces du nouveau matériel sont comme celles de l’ancien attelées de six chevaux) ; l’expérience n’a point heureusement justifié les appréhensions de nombreux officiers d’artillerie qui craignaient, d’une part, que les nouvelles pièces ne fussent trop difficiles à manœuvrer en raison, soit de leur poids trop considérable, soit de cette particularité que le nouvel affût est en tôle d’acier et, d’autre part, que la forte détonation produite par l’augmentation extraordinaire de la charge, portée d’une à trois livres de poudre à gros grains, n’eût un résultat fâcheux pour l’ouïe des hommes. Les fusées n’ont pas toutefois justifié au même degré les espérances : on a constaté, pendant les écoles, un assez grand nombre de ratés d’éclatements prématurés. Le champ de tir créé à Dulmen, près Essen, par M. Krupp (on termine, en ce moment, dans la forêt royale située près de Zossen, non loin de Berlin, l’installation d’un vaste champ de tir réservé, principalement à la commission d’expérience), a permis d’entreprendre, au mois de septembre dernier, avec les nouvelles pièces de 7,85 c et 8,8 c, une série d’expériences de tir aux grandes distances (8 000 mètres, plus d’un mille allemand, par conséquent), que l’exiguïté du polygone de Tegel n’eût pas permis de faire à Berlin. Aux distances supérieures à 7 000 mètres, les projectiles restaient enfoncés dans le sol ou bien ne couvraient pas de leurs éclats qu’une faible étendue de terrain ; mais à 4 000 mètres ils avaient encore une puissance terrible (une correspondance de Berlin en date du 10 octobre dernier, publiée par les Oestereichisch6ungarische Militärische Blätter, signale également les expériences de tir à grandes distances exécutées au polygone de Dulmen avec les nouvelles pièces de campagne et ajoute que les affûts ont, en général, mal résisté au tir sous de grands angles. Lorsque les pièces étaient en batterie sur un sol uni et résistant, ou des plates-formes, le recul était extrêmement considérable, et les percussions sur l’affût tellement violentes qu’après quelques coups, des dégradations sensibles apparaissent sur ce dernier. Lorsqu’on tirait sur un sol mou, la queue de l’affût labourait profondément la terre : le recul était ainsi limité, mais les percussions n’en étaient que plus violentes et les dégradations à l’affût plus rapides). Quatre officiers d’artillerie bavarois suivent actuellement les cours de l’Ecole de tir d’artillerie à Berlin, afin d’apprendre à connaître pratiquement la construction et le service des pièces nouvelles. ….
Artillerie cuirassée.
La fonderie Gruson à Buckau, près Magdebourg, vient de fondre des plaques destinées à protéger les parapets des batteries de côte placées à l’embouchure du Weser et de l’Oder. Ces plaques ont une épaisseur de 50 à 60 centimètres en leur milieu, et de 70 cm sur leurs bords ; elles ne doivent revêtir que le talus extérieur ; le reste du parapet sera en béton. On ne doit placer dans ces batteries que des pièces du plus gros calibre (28 centimètres), dont les affûts sont munis d’un mécanisme particulier permettant à un homme seul de mettre la pièce en batterie. La manœuvre de la pièce pour le pointage en hauteur se fait à l’aide d’une pompe hydraulique. Le projectile, qui pèse 300 livres, est élevé à une hauteur convenable pour le chargement à l’aide d’une grue. Huit hommes exercés peuvent tirer 5 coups par minute. Les expériences exécutées sur le champ de tir de l’usine Gruson ont établi, sans doute possible, l’énorme force de résistance de ces plaques. Les projectiles tirés sur elles à une distance de 150 m ne firent que de légères empreintes sur la surface extérieure et ne compromirent nullement leur solidité. On voit aussi à la fonderie Gruson des modèles de tourelles cuirassées mobiles qui doivent être placées, soit à terre, en des points élevés des côtes, soit sur des bâtiments cuirassés. Chacune de ces tourelles renferme deux canons frettés de 28 cm. Les tourelles tournantes qui sont destinées aux nouvelles fortifications sont plus petites et ont des cuirasses plus faibles, parce qu’elles n’ont à résister qu’aux pièces de siège ; elles reçoivent chacune deux canons frettés de 15 cm. Les nouveaux forts de Metz et de Strasbourg doivent en être bientôt armés.
L’administration générale de l’armée ne s’est pas donnée moins de peine pour l’infanterie et pour la cavalerie que pour l’artillerie.
Carabine Chassepot.
La carabine Chassepot adoptée pour la cavalerie de ligne et la cavalerie légère semble s’être tout à fait bien comportée sous le rapport de la facilité du maniement. Les fusils Chassepots français ont dû, pour devenir l’arme à feu de cavalerie, être raccourcis de 12 cm ; on a dû aussi remplacer le levier de manœuvre droit qui aurait gêné le cavalier, par un levier recourbé qui vient, lorsqu’on ferme la culasse, s’appliquer contre le bois de la carabine. Le calibre, la cartouche, la culasse, le système de fermeture n’ont pas été modifiés. Néanmoins, la cavalerie allemande n’est pourvue de la nouvelle arme à feu que d’une façon provisoire, celle-ci sera plus tard remplacée par une carabine Mauser. Quoi qu’il en soit, l’armement de la cavalerie allemande avec la carabine Chassepot est déjà, en grande partie terminé (le fusil d’infanterie français modèle 1866, modifié comme il vient d’être indiqué, est distribué à toute la cavalerie légère ; il doit également servir à l’armement des régiments de réserve. Quant au fusil de cavalerie, modèle 1866, il est donné aux régiments de Ulans, à raison de 32 hommes par escadron (8 par peloton).
Fusil Mauser.
Dans l’infanterie, les quatorze jours d’exercice de tir que doivent exécuter les réservistes des corps armés du Mauser sont en train d’avoir lieu. L’armement des bataillons de chasseurs a été retardé parce que la nouvelle carabine avait d’abord été établie dans double détente. Mais les récentes instructions supérieures données aux chasseurs relativement au tir de précision, ont paru rendre nécessaire l’addition d’une double détente. La carabine Mauser est très soigneusement travaillée, elle a trois pouces de moins que le fusil d’infanterie et est plus légère ; d’ailleurs sa construction est identique (Les armes portatives du système Mauser comprendront : 1° Fusil d’infanterie modèle 1871, pour toute l’infanterie de ligne et les fusiliers ; 2° carabine de chasseurs (avec double détente), pour les chasseurs ; Fusils de pionniers, pour les pionniers et l’artillerie à pied ; 4° Carabine de cavalerie (avec levier de manœuvre recourbé), pour toute la cavalerie légère et les ulans (trente-deux hommes par escadron). Les bataillons de fusiliers, armés exclusivement autrefois du sabre-baïonnette, seront maintenant armés du nouveau fusil et du sabre-baïonnette commun au reste de l’infanterie ; les chasseurs conserveront le couteau de chasse (Hirschfänger ; ce genre de sabre peut se fixer au canon comme le sabre-baïonnette). Les corps de troupe qui avaient reçu le fusil Mauser ont exécuté pour la première fois les manœuvres d’automne avec cette arme. Les commandants de corps ont été invités à présenter un rapport sur l’expérience faite des armes nouvelles pendant ces manœuvres. En général, les résultats obtenus ont dépassé les espérances. On n’a guère signalé que quelques petits inconvénients pour le maniement de l’arme ; leur correction, qui sera facile, mettra encore mieux en valeur les avantages du fusil. Les ateliers de confection de cartouches, qui ont été installés en grand nombre dans d’importantes localités, ont reçu, pour activer la fabrication, dix-neuf machines à charger les étuis, achetées en Angleterre. Ces machines travaillent avec beaucoup plus de rapidité ; un atelier de quatre ouvriers instruits est à même de charger 150 000 cartouches par jour.
Ecoles.
Depuis le commencement d’octobre, les cours de l’Académie de guerre ont commencé. L’Ecole d’artillerie et du génie a reçu 155 officiers d’artillerie et 101 du génie sur toute l’armée allemande ; 62 officiers suivent les cours de l’Ecole centrale de gymnastique.
Torpilles de terre.
Les essais de « torpilles de terre » qui ont été tentés au commencement de cette année, n’ont pas donné de résultat important. On sait que ces torpilles ont été proposées comme engin de guerre utile à la défense des forteresses ou localités fortifiées. Ces torpilles sont des obus de 30 cm de longueur, à double paroi de 1,5 cm d’épaisseur, et dont la charge intérieure est de 2 kg de poudre ou de fulmicoton. On s’en sert en plaçant un double rangé d’obus isolés, mais reliés entre eux par un fil souterrain sur le terrain que l’ennemi est obligé de traverser. La facilité avec laquelle on peut apercevoir ou découvrir ces torpilles qui, d’ailleurs, ressemblent fort aux anciennes mines, a empêché jusqu’à présent de les admettre au rang des engins de guerre véritablement utiles. Néanmoins on n’a pas encore définitivement abandonné les expériences ».
Allemagne, Swinemünde place forte : Modification du plan pour l’installation de canons de 15 cm dans la Westbatterie.
En juin 1874, réalisation d’un plan aux échelles 1 :100e et 1 :250e pour l’installation provisoire de 3 canons longs frettés de 15 cm « langen 15-cm-Rinkanonen ». Le plan comprenant des profils, d’une dimension de 25,5 x 26,5 cm, comporte également un volet avec les modifications du 14 novembre 1874.
Lundi 16 novembre 1874
Allemagne, armée allemande : Augmentation de l’effectif du train de chaque corps d’armée.
La Revue militaire de l’étranger 1874 a publié ces informations : « D’après la Gazette de l’Allemagne du Nord du 3 novembre 1874, le train de chaque corps d’armée va être augmenté de six colonnes de convoi (Fuhrpark-Kolonnen), et chaque détachement sanitaire va recevoir deux voitures en plus. Pendant la dernière guerre, chaque corps d’armée avait cinq colonnes de convoi composée chacune de quatre-vingts voitures, et chaque détachement sanitaire comptait dix voitures. D’après le même journal, les voitures nécessaires pour cinq divisions de Landwehr seront tenues constamment prêtes, et l’on augmentera d’une façon notable les approvisionnements en grandes tentes destinées à emmagasiner les provisions ».
Samedi 21 novembre 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Nouvelles fortifications.
La revue française Le Monde Illustré du 21 novembre 1874 a publié l’article suivant : Les nouvelles fortifications de Strasbourg se composent de trois parties connexes, dont la première comprend l’agrandissement de la ville et la création d’un vaste bassin sur l’esplanade de la citadelle, mis en communication directe avec le Rhin au moyen d’un canal. La seconde partie a pour but la modification et le complément du tracé des voies de fer existantes, l’établissement de lignes nouvelles, ainsi que deux gares, dont la centrale et l’autre servant de dépôt au matériel de guerre. Enfin la troisième partie consiste dans la construction de douze forts détachés établis dans un rayon d’environ sept kilomètres : neuf de ces forts sont situés sur la rive gauche du Rhin, à proximité des villages suivants : La Wantzenau, Reichstett, Souffelweyersheim, Niederhausbergen, Oberhausbergen, Wolfisheim, Lingolsheim, Graffenstaden et Illkirch ; les trois autres forts se trouvent sur la rive gauche du Rhin, près de Sundheim, Neumühl et Auenheim. Tous ces points sont reliés par un chemin de fer de ceinture, qui se raccorde sur son parcours aux lignes principales et assure les communications réciproques des forts et de la place.
Le plan d’agrandissement réunit à la ville les parties suivantes : au nord, la Finckmatt jusqu’au canal de la Marne-au-Rhin ; à l’est, la Porte des Pêcheurs jusqu’au même canal ; au sud, la partie de la Robertsau derrière l’Orangerie et le canal jusqu’au Petit-Rhin, que la nouvelle enceinte suivra en longeant la digue jusqu’à proximité de la route de Kehl pour rejoindre ensuite le côté sud-est de la citadelle. Ce plan, proposé il y a deux ans, n’est pas encore définitivement adopté, car il soulève de très sérieuses objections au point de vue de la défense. En effet, la nouvelle enceinte se rapprocherait trop, au nord, des hauteurs de Schiltigheim, qui, tombées au pouvoir des assiégeants, compromettrait singulièrement ce point important ; aussi, on cherche à rectifier la direction de cette partie du tracé en faisant passer la nouvelle enceinte par le Contades et l’île de Jars, pour reprendre à la Robertsau le tracé cité plus haut. L’emplacement définitif du grand bassin est également encore en discussion ; on hésite entre l’esplanade et les glacis situés près du point où le canal du Rhin tordu pénètre en ville.
Les travaux des nouvelles lignes de fer se trouvent actuellement dans l’état suivant : les terrassements de la ligne de Lauterbourg sont commencés, et le chemin de fer de ceinture est terminé sur la rive gauche et ne présente que deux lacunes assez considérables en amont et en aval du Rhin, entre les forts de la rive gauche et ceux de la rive droite. Fera-t-on franchir, plus tard, à ces deux sections directement le fleuve, ou jugera-t-on le réseau actuel suffisant ? Cette question est encore pendante. Sur la rive droite, le chemin de fer de ceinture est terminé entre Auenheim et Neumühl. Encore ce dernier fort et celui de Sundheim, il reste un grand obstacle à surmonter : c’est la Kinzig, rivière qui déborde à certaines époques et ravage le pays riverain sur une grande étendue. La gare centrale, placée entre la porte de Saverne et la porte Nationale, nécessitera la démolition des deux ouvrages à cornes 42-42n et le dépôt de matériel de guerre sera établi à la gare d’Austerlitz ; ces derniers travaux ne pas encore commencés.
Si le plan d’agrandissement de la ville est encore à l’état de projet et s’il reste beaucoup à faire pour commencer les travaux de chemin de fer, il n’en ai pas de même pour ce qui concerne la construction des forts qu’on a poussé avec une grande activité. Tandis que l’on s’occupait au début à établir les sur différents points les sections de chemin de fer de ceinture, une flottille de bateaux sillonnait déjà le canal de la Marne au Rhin pour porter au port de débarquement de Souffelweyersheim des matériaux de construction que le chemin de fer enleva pour les transporter à leur destination respective ; aussi les travaux avancèrent avec rapidité.
Les forts sont établis aux abords des routes, des chemins de fer et des voies navigables, et ne s’éloignent pas de ces points au-delà d’une distance de 150 à 200 mètres. Entourés d’un fossé d’une largeur de 15 mètres, ils affectent généralement une forme pentagonale très allongée, qui, vu leur peu de surface relative, n’offre presque pas de prise aux projectiles. Le front est droit et ouvert, et les faces sont flanquées de bastions casematés à double étage dans lesquelles on pénètre par des ouvertures garnies de portes. Du sommet du polygone d’une part une travers casematée aboutissant à la gorge et qui divise le fort en deux parties. Le centre de la traverse est percé de deux voûtes servant de passage et donnant en même temps accès dans son intérieur, qui peut abriter une garnison d’environ quatre cents hommes. Il est en outre question de munir quelques-uns des forts d’une tour en acier fondu contenant deux canons. Cette tour, mobile autour de son axe, pourra prendre sur des rails un mouvement de translation soit en capitale, soit suivant les faces ou gorge des ouvrages. Tous les forts de la rive gauche sont dans un état très avancé, quelques-uns même seraient complètement terminés, si des éboulements considérables survenus dans le courant de l’hiver n’obligeaient pas à y reprendre des reprises assez coûteuse. Sur la rive droite, la construction proprement dite va seulement commencer ; on a jalonné les emplacements sur-lesquels s’élèvent les échafaudages pour établir le défilement des ouvrages nécessaires à battre les points stratégiques, on creusera encore pendant cette campagne les fossés d’inondation et on établira les premiers fondements en maçonnerie.
Tel est le résumé de l’ensemble des travaux entrepris depuis deux ans, qui, après leur achèvement, doivent transformer la place de Strasbourg en forteresse moderne de premier rang.
Mardi 1er décembre 1874
Empire allemand, organisation de l’armée : Stations de pigeons voyageurs.
La Revue militaire de l’étranger 1874 a publié ces informations : « Stations de pigeons voyageurs. Le budget de 1875 comprendra pour la première fois, dit la Gazette de l’Allemagne du Nord, des crédits spéciaux pour l’établissement et l’entretien de stations de pigeons voyageurs à Cologne, Metz, Strasbourg. Cette demande de crédit, dont le total se monte à 4 400 francs, est motivée sur les faits d’acquisition et d’entretien des pigeons voyageurs, et les déplacements de plus en plus considérables des éleveurs chargés de leur dressage, en vue de leur emploi en temps de guerre ».
Jeudi 4 décembre 1874
Allemagne, Strasbourg place forte : Procédure d’expropriation.
Le journal officiel et local a publié le communiqué suivant dans le cadre de la procédure d’expropriation des terrains pour la construction des forts détachés sur le ban des communes de Souffelweyersheim, de Mundolsheim et de Niederhausbergen : « D’après les documents enregistrés entre le 19 et 28 novembre 1873 par le directeur d’arrondissement impérial « Kreisdirektor » monsieur Hasse de Strasbourg, agissant au nom du président impérial de Basse-Alsace, les personnes nommées dont les propriétés sont concernées par l’agrandissement de la place forte de Strasbourg conformément à l’ordonnance impériale du 11 avril 1872, font l’objet d’une procédure d’expropriation volontaire, cédée à l’empire allemand, moyennant les indemnités prévues. L’indemnité stipulée doit être versée dès que, après l’accomplissement des obligations prévues au titre III, les formalités prévues par la loi du 3 mai 1841 établissent que les propriétés sont libres de privilèges et d’hypothèques ».
Ban de la commune de Souffelweyersheim.
Synthèse : 3 parcelles, pour une surface totale de 6,72 ares, sur les lieux-dits de Über dem Grasweg, Auf dem Kirrweg et de Unten am Gärtel, pour une somme totale de 1496,35 francs.
Ban de la commune de Mundolsheim.
Synthèse : 10 parcelles, pour une surface totale de 69,87 ares sur les lieux-dits Über dem Grasweg, Langzweitel, In der großen Werbmatt, Hinten auf die große Werb, Neben dem Weyersheimer Weg, Über die zwei Weg et Langgefeld, pour une somme totale de 12 083,06 francs.
Ban de la commune de Niederhausbergen.
Synthèse : 3 parcelles, pour une surface totale de 20,91 ares sur les lieux-dits Gewann Über Mittelhausberger Weg et Auf Mundolsheimer Weg, pour une somme totale de 4 132,01 francs.
Suite du texte : « Conformément aux articles 15 et 19 de la loi du 3 mai 1841, il est porté à la connaissance du public ce qui suit, étant précisé qu’aux termes des articles 17 et 18 de la loi citée, après la transcription à faire sans délai, en ce qui concerne les parcelles restantes, toutes les hypothèques et privilèges dans 15 jours à compter de la même date, il faut notifier par lettre recommandée au signataire de ce communiqué les demandes de dissolution et de revendications et toutes les actions civiles expirent, ainsi que toutes autres réclamations qui ne sont pas dument signalées au bureau soussigné, et ne seront pas prises en compte ; à Strasbourg, le 29 novembre 1873. Le service impérial des fortifications, Grund, colonel et ingénieur de la place ».
Vendredi 5 décembre 1873
Allemagne, Strasbourg garnison : Vente aux enchères de chevaux.
Un journal local a publié cette annonce : « Vente de chevaux. Vendredi 5 décembre 1873 à 10 heures, doivent être vendus aux enchères contre payement contant sur la place devant la caserne Saint-Nicolas « Nikolaus-Kaserne », un cheval de quatre ans, inapte au service de cavalerie mais encore très utile, une jument « Fuchsstute » d’une hauteur de 1,61 m et un cheval déclassé plus ancien. A Strasbourg, le 2 décembre 1873, le régiment de Ulans n°15 « Königliches Schleswigisches-Holsteinisches Ulanen-Regiment Nr. 15 ».
Dimanche 6 décembre 1874
Empire allemand, organisation de l’armée : Emploi des sommes consacrées au rétablissement de l’armée.
La Revue militaire de l’étranger 1874 a publié ces informations : « On désigne en Allemagne, sous le nom de Rétablissement de l’armé, l’action de remettre après une guerre l’armée dans l’état où elle se trouvait avant d’avoir subi les pertes de matériels occasionnés par la guerre. L’indemnité de guerre payée par la France à l’Allemagne a atteint, tout compris, capital et intérêts, la somme de 5 558 296 995 fr, soit 1 482 212 532 thalers. Cette indemnité a été répartie entre les Etats de l’Empire, et la part de la Prusse et des Etats qui formaient la Confédération du Nord a été de 643 500 000 thalers. Sur cette somme, 106 846 810 thalers ont été consacrés, par une loi du 2 juillet 1873, au rétablissement de l’armée prussienne et des contingents des Etats de l’ancienne Confédération du Nord. Nous trouvons dans les journaux allemands sur l’emploi de cette somme des détails tellement précis, qu’on est tenté de les croire authentiques et qui, dans cette hypothèse, ne sont pas sans intérêt. Jusqu’à l’expiration de l’année 1874, le remplacement des effets d’habillement et d’équipement, l’approvisionnement en draps auront coûté une somme de 13 108 500 thalers. Une somme de 1 665 000 thalers a été consacrée au service du casernement. Il reste encore sur cette somme 1 500 000 thalers disponibles pour les années 1875 et 1876, qui serviront d’abord à l’établissement de nouveaux champs de tir. On aura dépensé à la fin de 1874 la somme de 448 566 thalers en frais de traitement des malades et blessés, qui se trouvaient encore dans les hôpitaux après le 1er juillet 1871. On a consacré 33 172 thalers à l’achat de membres artificiels pour amputés, 20 000 thalers pour l’achat de livres de cantiques et de prière perdus pendant la campagne. Sur les 4 090 000 thalers affectés au rétablissement des ustensiles de campagne, 203 551 thalers sont encore disponibles. L’achat des tentes destinées à abriter les soldats français prisonniers a coûté 18 255 thalers, dépense également comprise dans les frais de rétablissement. Sur les 500 000 thalers destinés à des envois aux eaux thermales des officiers et employés blessés, 230 000 thalers sont encore disponibles. On avait consacré 80 119 400 thalers à l’armement ; sur cette somme, 42 133 116 thalers sont encore disponibles. En résumé, sur les 106 846 810 thalers consacrés au rétablissement de l’armée par la loi du 2 juillet 1873, la somme de 46 550 168 thalers est encore disponible. Les dépenses que l’on se propose de faire en 1875 et en 1876 réduiront ce reliquat à 8 575 574 thalers. Le journal auquel nous empruntons ces renseignements donne en outre, les détails suivants sur l’armement de l’infanterie : en Prusse, 679 329 fusils à aiguille, dont 549 535 fusils M/62 et 200 000 fusils chassepot ont été transformés. Le prix de la transformation est revenu à 37,75 fr par arme. En Saxe, 50 374 fusils à aiguille et 8 600 chassepots ont été transformés ; 1 196 649 fusils modèle 1871 (Mauser) doivent être livrés à la Prusse, savoir : 810 000, par des fabriques particulières, au prix de 82 fr, par fusil, et 386 649 par des fabriques de l’Etat, au prix de 77,50 fr seulement. Seront consacré à l’achat de ces armes : 7 millions de thalers en 1874, 13 500 000 thalers en 1875 et 3 250 000 thalers en 1876. Il faut ajouter à ces fusils l’achat de 1 166 649 sabres-baïonnettes à 11,25 fr chacun, et de 30 000 couteaux de chasse (Hirsch Fänger), sabre des chasseurs. Les achats des munitions se montent à : 1 150 000 kg de poudre à fusil (78 fr les 50 kg) ; 266 000 000 d’étuis métalliques pour cartouches (68,45 fr le mille) ; 267 000 000 de capsules (5,75 le mille).
La Saxe ferait, en outre, fabriquer : 128 000 fusils Mauser ; 4 000 révolvers. (41,35 fr par arme) ; 84 000 kg de poudre à fusil ; 16 000 000 d’étuis à cartouches (78,75 fr le mille) ; 16 000 000 de capsules (7,50 fr le mille) ; 16 000 000 de balles (25 fr le mille).
Mercredi 30 décembre 1874
Allemagne, Strasbourg garnison : Adjudication du nettoyage des latrines.
Article paru dans le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß : « Le nettoyage des latrines et l’enlèvement des effluents des toutes les casernes et des établissements de la garnison à Strasbourg au cours de l’année 1875 est encore une fois adjugée le mercredi 30 décembre 1874 à 11 heures, au bureau de l’administration de garnison, Schiffleutstrasse 11, où les conditions particulières peuvent être consultées. A Strasbourg, le 26 décembre 1874, l’administration impériale de garnison ».
Jeudi 31 décembre 1874
Allemagne, Reichsland Alsace-Lorraine : Ordonnance instaurant le Reichsmark en Alsace-Lorraine à compter du 31 décembre 1874, mais publiée uniquement le 9 janvier 1875.
Le journal Straßburger Zeitung und Amtliche Narichten für das General-Gouvernement Elsaß 1875a publié ce communiqué officiel : « Annonces légales. N°15. Ordonnance relative à l’instauration du Reichsmark du 31 décembre 1874. Nous Wilhelm, Empereur allemand par la volonté divine, Roi de Prusse, ordonnons pour l’Alsace-Lorraine, au nom du peuple allemand, sur la base de l’article 1 de la loi du 15 novembre 1874 (Gesetzbl. S 39), et conformément à la loi monétaire pour l’Alsace-Lorraine du 9 juillet 1873, ce qui suit : La monnaie du Reichsmark est mise en circulation auprès de toutes les caisses publiques et est instaurée officiellement. Par document signé personnellement de notre main, muni du cachet impérial. A Berlin, le 31 décembre 1874. Signé Wilhelm. Signé Fürst von Bismarck ».
Sources
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Spezialkarte der Umgegend von Straßburg, das Gebiet von Haguenau bis Lahr und von Zabern bis Oberkirch ca. 60 Meilen umfassend mit Straßburg als Mittelpunkt bearbeitet von Gustav Müller, Kartograph der köngl. Preuß. Landesaufnahme. Massstab 1 :75 000. Ausgeführt in 5 fachen Farbendruck. 2. Nach amtlichen Angaben sorgfältig berichtete und ergänzte Auflage. Straßburg, Verlag von Schlesier & Schweikhardt, 1904. Collection MJR.
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Bearbeitet von Wienfried Bließ : Die Festungspläne des preußischen Kriegsministeriums – Ein Inventar Teil 1 – Band 59,2; Veröffentlichungen aus den Archiven preußischer Kulturbesitz, Herausgegeben von Jürgen Klosterhuis und Dieter Heckmann, Böhlau Verlag, Köln, Weimar, Berlin, 2008.
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Oberlé Raymond : Alsace 1870 : l’année terrible ; Bataille d’Alsace tome 3, éditions G4J, 2000.
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Challeat, J., général : L’artillerie de terre en France pendant un siècle ; Histoire technique (1816-1919) ; Tome premier (1816-1880) ; Charles-Lavauzelle & Cie, Paris, 1933.
S2210
Le Monde Illustré n°919 du 21 novembre 1874, Paris, p. 321-336.
S2480
Truttmann, Philippe : La barrière de Fer ; L’architecture des Forts du Général Séré de Rivières (1872-1914) ; Gérard Klopp éditeur, 2000.
S2483
Fortifikation, Sonderausgabe 3: Straßburg die Geschichte seiner Befestigung, Interfest, Saarbrücken, 5. Auflage 2014.
S2534
Doise, Jean : Histoire militaire de l’Alsace militaire : La défense du pays in Saisons d’Alsace n°87 de mars 1985.
S2540
Wagner, Reinhold : Cours de fortification de l’académie militaire de Berlin, traduit de l’allemand par le capitaine Marmier, Ecole régimentaire d’Arras, 1874.
S2757
Frijns Marco, Malchair Luc, Moulin Jean-Jacques, Puelinckx Jean : Index de la fortification française 1874-1914, autoédition, 2008.
S2938
Gosch, Frank : Festungsbau an Nordsee und Ostsee ; Die Geschichte der Deutschen Küstenbefestigung bis 1918, Mittler & Sohn, Hamburg, Berlin, Bonn, 2003.
S3259
La Presse de 1874.
S3550
Site Internet Wikipedia. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.
S3551
Site Internet Wikimapia Strasbourg. Documents, illustrations et textes divers provenant de ce site.
S3552
Site Géoportail, Institut National de Géographie (I.G.N.). Cartes, photographies aériennes et documents divers téléchargé sur ce site.
S3585
Fortifikation ; Ausgabe 17 – 2003, Interfest Studienkreis e.V., Saarbrücken :
Faesi, Peter : Die Linea Cadorna – das italienische Réduit, p. 4-20.
Lacoste, Werner : Versuch einer Zusammenstellung der der Ära Biehler zuzuordneden Forts, Zwischenwerke und ihrer Weiterentwicklungen von 1872 – 1890, p. 21-38.
Brouwers, Florian : Die Festung Salses im Roussillon (Südefrankreich), p. 39-57.
Lacoste, Werner : Der Hartmannsweiler Kopf und sein festungsmässiger Ausbau im Ersten Weltkrieg, p. 58-77.
Striffler, Robert : Eine Anweisung für Laien zur Ausspionierung von Befestigungen im Ausland, p. 78-86.
Lacoste, Werner, Theile, Markus : Erkenntnisse zur Aufstellung von Panzertürme der Landesbefestigung aus dem Jahre 1877, p. 87-105.
S3586
Fortifikation. Ausgabe 5. 1990, Metz. Fachblatt des Studienkreises für Internationales Festungs-, Militär- und Schutzbauwesen e.V., Interfest Studienkreis e.V., Saarbrücken.
Rhode, Pierre : Metz 1870-1918, p. 3-13.
Schröder, R. : Fortifikation Journal, p. 13.
Buchbesprechungen, p. 14-22.
Divers : Fort Hahneberg. Verschweiste Luftschutzgitter, p. 23.
Furmeister, Jörg : Die 4,7 cm Festungspak K36 (T) und ihre Verwendung in deutschen Befestigungensbauten, p. 24-27.
Lerch, Fritz – Pattberg, Joachim : Fort Kugelbake, p. 28-32.
Neumann, Hartwig : Ein Kaiserliches Miniatur – Fort aus den Achtziger Jahren des 19. Jahrhunderts im Park Sanssouci. Erste Anmerkungen zu einer vernachlässigten Fortifikatorischen Kuriosität und Aufforderung zur Rettung als Kulturdenkmal, p. 33-40.
S3716
Niederrheinischer Kurier – Le Courrier du Bas-Rhin, Strasbourg, 1874.
S3721
Elsässer Journal – Journal d’Alsace, Straßburg, 1874.
Archives & Bibliothèques
AVES = Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg.
AD-67 = Archives départementales du Bas-Rhin ; Strasbourg.
BCGS = Bibliothèque du cercle de garnison de Strasbourg (fermée, ouvrages seront transférés).
BNF = Bibliothèque Nationale de France
BNUS = Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg
BMS = Bibliothèques Municipales de Strasbourg.
BA = Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)
BA-MA = Bundesarchiv Abteilung Militärarchiv, Freiburg
GSTaPK = Geheimes Staatsarchive Preussischer Kulturbesitz, Berlin.
GLAKa = Generallandessarchiv Karlsruhe
BA-St = Bundesarchiv, Stuttgart.
SHD = Service Historique de la Défense, Vincennes.
Archives personnelles, collections, dessins, photographies, relevés sur le terrain, de sources privées
BA = Brauch André
MJR = Richard
Sites Internet
BNF – Gallica : accès aux ouvrages en ligne de la Bibliothèque Nationale de France et autres sites associés :
https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/content/accueil-fr?mode=desktop
Bundesarchiv (archives fédérales allemandes)
https://www.bundesarchiv.de/DE/Navigation/Home/home.html
Site très complet recensant les fortifications françaises 1874-1918 environ :
Arme du Génie et fortifications diverses
https://franchissement.forumgratuit.org/
AVES Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg
https://archives.strasbourg.eu/